lundi 30 avril 2018 - par

Pour le petit Alfie

Le petit Alfie Evans atteint d'une affection neurologique n'ayant pas été identifié est mort avant-hier, littéralement euthanasié par l’hôpital auquel ses parents l'avaient confié (voir à ce lien). Il est mort parce qu'il coûtait cher à la collectivité, il est mort car dorénavant notre société ne veut plus protéger les plus faibles, ne souhaite plus le faire, ce qui est le début de la barbarie et montre où en est réellement notre civilisation où ce qu'il en reste.

 

Et il n'en reste que peu de choses...

 

Dans un monde où l'individu se doit d'être un rouage dynamique, performant, productif et docile, bien entendu oubliant son individualité au profit du reste, il ne peut plus y avoir de place pour le souci des pauvres, des petits, des précaires, des malades, des personnages âgées n'étant plus « utiles » pour le tout-économique, les crédits leur étant consacrés diminuant constamment au nom de la sacro-saint rentabilité.

 

C'est un darwinisme social dont les régimes totalitaires européens du début du XXème siècle n'aurait jamais osé rêver dans leurs délires les plus fous...

 

L'euthanasie n'est plus un sujet vraiment clivant dans notre société. Il suscite une espèce de consensus mou qu'on l'appelle « fin de vie » ou par son vrai nom. Ce consensus ne se fait pas sur des arguments rationnels et raisonnables mais sur de la sensiblerie mièvre et sur-affective partant de deux ou trois cas extrêmes provoquant l'émotion. Cette insistance sur l'émotionnel n'est d'ailleurs utilisée que pour interdire tout débat. C'est la tactique en France de Jean-Luc Romero promoteur de l'euthanasie complaisamment invité partout dans les médias, profitant de ses réseaux (voir à ce lien)

 

Il n'est jamais contredit, son propos jamais remis en question, les bourgeois pédagogues, les nantis l'invitant l'approuvent, mais attention, l'euthanasie c'est pour tous les autres, ils ne sont pas concernés...

 

Il profite aussi de la peur panique de la grande majorité des gens d'être largués par le reste du troupeau et passer pour réactionnaires ou passéistes, ou de sortir du lot, raison pour laquelle beaucoup déplore l'euthanasie, la regrette vaguement mais trouve que c'est quand même nécessaire, y compris parmi certains catholiques où cela passe pour un geste de compassion. Celle-ci est caricaturée, mise à toutes les sauces, dénaturée...

 

Et ils oublient cette phrase de la Bible :

 

« j'ai mis devant toi la vie et la mort : choisis la vie »
(Deutéronome XXX, 19).

 

En recherche de légitimité les partisans de l'euthanasie suivent de temps à autres dans des « documentaires » des personnes en quête de « suicide assisté » ailleurs qu'en France. Celles-ci sont alors prises au piège, perdant leur capacité au libre-arbitre progressivement, manipulées pour aller jusqu'au bout même si de temps à autre le désir de vivre à tout prix s'affirme. Curieusement, les personnes dans le coma que l'on débranche par « compassion » là aussi ne sont jamais filmées, il faut avouer que c'est une mort absolument horrible par déshydratation et étouffement à petit feu. Sur ce sujet on notera la pudeur paradoxale de monsieur Roméro et de ses suiveurs...

 

De la pitié c'est certain.

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

 

illustration empruntée ici




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