vendredi 8 décembre 2017 - par Taverne

Pour une laïcité juste

Pour les uns, la laïcité doit être tolérante et ouverte, pour d'autres elle se doit être républicaine et intransigeante. Pour d'autres encore, elle doit respecter l'esprit communautaire ou se montrer "positive" avec cette idée que le croyant serait supérieur au citoyen athée. Entre la faiblesse des accommodements raisonnables ou le communautarisme d'un côté et la laïcité de combat de l'autre, il doit bien exister de la place pour une laïcité exempte de toute forme d'idéologie, pour une laïcité juste. Mais alors qu'est-ce qu'une laïcité juste ? Le présent article va s'efforcer d'en tracer une esquisse dans le cadre philosophique de l'idée du juste.

Aucun recours à l'arbitrage de la Constitution ne permet de régler ces querelles de position face à la montée du phénomène religieux. En effet, notre constitution ne donne pas de définition de la laïcité. Elle ne donne qu'un cadre très imprécis qui laisse une large place à l'interprétation. En fait, elle offre une sorte de définition très minimaliste et doublement négative, à savoir :

- pas d'ingérence de l'Etat dans la religion

- pas d'ingérence de la religion dans la sphère publique

En outre, le cadre est tellement souple que la laïcité n'est pas prévue pour l'Alsace-Moselle qui ne la connaît tout simplement pas puisque cette partie du territoire fait exception et obéit à un concordat. Autrement dit, quand la constitution dit "la république ne reconnaît et ne subventionne aucun culte", elle ne s'adresse pas à ces régions. La laïcité est donc ainsi plus qu'ouverte : elle admet qu'on y déroge totalement !

Qu'en découle-t-il dans la réalité ? D'un côté, un Etat intransigeant, par exemple à travers sa jurisprudence du Conseil d'Etat qui réprime tout débordement du religieux dans la sphère publique (dernière en date, la décision de supprimer une croix qui ornait la statue d'un pape. Mais le juge n'a fait qu'appliquer la loi, toute la loi, sur la saisinen de citoyens un peu exaltés), et de l'autre côté, des collectivités locales qui pratiquent le laisser-faire à des fins électoralistes ou de paix sociale, la politique des accommodements dits raisonnables (horaires de fréquentation des piscines réservés aux femmes musulmanes, porc interdit à la cantine, subvention indirecte de mosquées, abattoirs halals imposés, etc.). Cet écart des pratiques s'explique par l'absence de définition de la laïcité dans la constitution.

Aucun de ces deux scénarios ne correspond à une conception juste de la laïcité. Car "la loi, rien que la loi", cela n'est pas un principe du juste. La justice ne se réduit pas à la loi pas plus qu'elle ne doit être l'apanage exclusif des magistrats. En suivant ce principe, le juste ne peut pas s'obtenir par les saisines intempestives des tribunaux sur des motifs idéologiques (actions des "laïcards" procéduriers ou des cultes voulant rétablir le blasphème). Il n'est pas non plus inhérent aux actions abusives et massives qu'engagent en justice certaines puissantes sociétés, érigées en lobbies, pour écraser les droits des salariés ou des consommateurs par des voies légales.

Le juste ne réside pas non plus dans l'idée d'un Etat gendarme, vu comme un gardien de la paix pour ne pas dire "agent de la circulation" qui, au milieu du carrefour des religions et des conceptions athées se contenterait de régler, à la marge et au coup par coup, les problèmes en agitant son bâton !

Une laïcité juste doit être plus que tout cela. Une laïcité juste est une laïcité active qui se fonde sur la force de ses convictions. "Active" parce que, malgré le flou de la définition qu'elle donne de la laïcité, la constitution n'appelle pas à la passivité. Une laïcité forte aussi, parce que le juste ne repose en aucune façon sur la faiblesse. Le juste est même tout le contraire de la faiblesse. Une laïcité juste est une culture qui imprègne toutes les sphères de la vie du citoyen (de la citoyenne). Forte, elle est toutefois non oppressante et non violente.

Tant que cette laïcité juste n'aura pas été mise en oeuvre, l'école se montrera complètement incapable d'enseigner la laïcité, car l'école ne parvient pas à saisir ce que l'on attend d'elle ! Cela d'autant plus que les élites ne cessent de proclamer que la France est la mère de l'Eglise et qu'elle est porteuse pour l'éternité des valeurs "judéo-chrétiennes" traditionnelles. Sans oublier un président qui est chanoine ! Face à tant de contradictions, l'école est impuissante à montrer le chemin de la laïcité.

Or, la laïcité juste passe principalement par l'éducation des citoyen.nes et futurs citoyen.nes.

Que serait une laïcité juste ?

Un philosophe américain du nom de John Rawls en eut l'intuition dans les années 1970 ('"A theory of justice, 1971). Mais son idée resta sans postérité. Sans doute parce qu'elle manquait de contenu concret. Il manquait aussi à sa théorie un développement théorique de portée universelle et robuste dans ses fondements. La thèse que défendit ce philosophe était qu'il faut opérer une séparation du juste et du bien. Autrement dit, les religions en présence doivent faire abstraction des définitions divergentes qu'elles se font du bien pour se regrouper autour d'une notion du juste qui soit comme un socle commun et supérieur, mais sans pour autant que les diverses conceptions du bien qui s'affrontent ne soient remise en cause dans leur légitimité. Il faut simplement qu'elles soient mises en sourdine : méthode de l'ignorance active des variantes du Bien et concorde autour d'un modèle commun du Juste.

Mais, ainsi que je le disais, cela a fait long feu. C'est qu'une fois encore, c'est le principe négatif qui était prôné : ne pas tenir compte des différentes conceptions du Bien. Une fois de plus, on se montrait incapable de donner une force active au Juste.

Je reprends à mon compte ce principe du Juste supérieur au bien. C'est une position que j'ai adoptée avec comme point de départ la pensée de Spinoza et celle de Nietzsche. Je ne redirai pas ici ce que j'ai déjà développé dans mes articles récents sur ce sujet (notamment ici, ), je le résumerai ainsi :

Le juste est la valeur absolue

La valeur du juste va au-delà du Bien et du mal et au-delà du bon et du mauvais, transcende toutes les valeurs. En cela, le juste est la valeur absolue et il nous faut donc être absolument justes. Je considère, en effet, que Spinoza et Nietzsche ont tracé une voie mais qu'ils ne sont pas allés au bout de leur logique. Je brosse ici à grands traits les idées que j'ai déjà exposées antérieurement :

- Le juste est au-dessus des impératifs de la paix sociale. Aucun intérêt particulier, de groupe ou de communauté ne justifie un pacte social - explicite ou implicite - engageant toute la communauté des hommes et des femmes. Le recours au référendum doit être favorisé en cas de doute.

- Le juste est dans l'obéissance aux lois du pays. Le juste ne se réduit pas aux revendications du type "j'ai droit à". Il est à la fois conscience des droits et conscience des devoirs.

- Le juste va de pair avec l'esprit de responsabilité de chacun. Il doit être proclamé avec force que tout adulte qui s'exprime sur les réseaux sociaux aura à répondre de ses dires s'il verse dans la délation, la manipulation ou la fausse nouvelle qui crée un préjudice à quelqu'un ou à la société.

- Etre juste, c'est être utile à l'intérêt général.

- Etre juste, c'est « rendre la justice » : remettre les choses en l’état. Réparer les atteintes portées à la légitimité des individus. Rendre la justice est de restaurer la légitimité perdue ou violée, abîmée. Toute personne blessée a un droit imprescriptible à se réparer. Deuils, ruptures, chutes sociales, agressions subies, erreurs, sont des éléments qui viennent abîmer l'intégrité physique et morale du citoyen. Le citoyen doit pouvoir bénéficier d'un droit légitime automatique à se remettre en état de vie équivalent à celui des autres. Partant, tout ce qui constitue un frein à cette légitime reconquête de soi-même et de sa propre légitimité est intrinsèquement injuste. Mais l'idée va au-delà : tout ce qui, dès le point de départ d'une vie de citoyen, l'entrave dans son développement harmonieux et le prive de chances égales à ses concitoyens, est fondamentalement injuste.

- Le juste doit être pur : le juste ne doit être entaché par aucune passion triste ou affect négatif (peur, tristesse, envie). Le juste ne doit pas être soumis à une force négative de pression ou de rétention. Le juste n'est ni optimise ni pessimiste.

- Etre juste, c'est ne pas excéder : nul ne doit excéder de son rôle, nul ne doit excéder de lui-même. Pour ce second point, il faut un préalable : chacun doit se connaître lui-même. Ni l'Etat ni la religion ne doit empiéter sur les libertés des individus.

- Le juste est voisin de la légitimité personnelle : chacun n'appartient qu'à lui-même. Nul ne peut disposer du corps ni de la vie ni de la pensée ni de l'oeuvre d'un autre, sans son consentement exprès. Un homme ne peut imposer à une femme de dissimuler son corps plus qu'il n'est d'usage ni la toucher sans son accord. Nul n'a le droit de s'exprimer au nom des autres, de lui confisquer la parole. Entendre les politiciens dire "les Français pensent..." est, à ce titre, exaspérant. Chacun doit avoir un droit de réponse, et la parole qui met en cause un individu doit être canalisée par des structures qui garantissent la contradiction et permettent la défense de celui ou de celle qui est mis(e) en cause publiquement.

- Le juste est souvent dans l'abstention : s'abstenir de juger les gens par exemple ou de parler d'eux en mal, ou de réagir sans délai par la colère ou autre passion négative.

- Le juste n'est pas parfait : loin de toute utopie, le juste doit être vu comme la voie la plus adéquate et la plus utile à tous. Parce que le juste n'est pas parfait, il n'est pas raisonnable d'exiger tout de l'Etat ni du législateur qu'il vote une loi qui réponde à tous les problèmes. Parce qu'une loi ne sera jamais parfaite et que les moeurs évoluent plus vite que le législateur. C'est donc par ajustements successifs que l'on peut s'accorder sur le juste. Ce n'est pas parfait, mais c'est ainsi. On n'impose pas un degré du juste sans ajustements préalables ou expérimentations, de la même façon que l'on n'accommode pas le bébé à la température du bain mais que l'on ajuste au contraire la température de l'eau au bébé.

Le juste est l'équilibre constant à trouver entre les principes en contradiction qui animent nos vies. A l'image de notre Soi qui vit avec des constantes contradictions (certaines sont indépassables). C'est la conception d'Héraclite et d'Edgar Morin : la vie est une chose complexe ; le complexe et la contradiction non dépassée sont les sources mêmes de l'animation de la vie. Otez toutes contradictions : vous êtes mort ! Les contradictions permettent la régénérescence, comme pour la vie des cellules qui se contredisent et se régénèrent, se contredisent encore et se régénèrent encore, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus assurer la survie de l'être vivant. Le juste est dans le continum du Soi en constante construction. Les sollicitations extérieures nous empêchent de penser et d'assurer la continuité de ce processus. La sphère du Soi doit être préservée où que l'on se trouve : c'est le respect de l'intimité et de l'identité.

Ce principe d'équilibre à renouveler en continu dans l'être doit aussi être le principe de la société pour que cette société vive et ne soit pas sclérosée. C'est ainsi que sera assuré le meilleur épanouissement des individus.

- Le juste implique la confiance : dans un ancien article ("critique de la pyramide de Maslow"), j'ai eu l'occasion de dire que la pyramide de Maslow montre une faille de taille : elle n'inclut pas la confiance comme besoin vital et primordial, séparé des autres besoins, de l'individu. La confiance doit être renforcée entre les citoyens et leurs gouvernants, les citoyens et leur justice, les citoyens et leur police, etc.

- Le juste est lié à l'idée du normal : tout ce qui est anormal n'est pas injuste et tout ce qui est normal n'est pas juste. Mais ce qui est certain, c'est que les deux notions sont liées. Les dysfonctionnements et anomalies dans l'exercice des missions de l'Etat et des services publics peuvent créer de l'injustice : par exemple, des retards de paiements créant de de graves préjudices à des entreprises ou à des particuliers, lois non suivies de décrets d'application, mauvais fonctionnements de services avec effets graves (nous avons l'exemple récent d'un préfet qui a été licencié sur ce motif). Le fonctionnement normal est un des piliers de la garantie du juste.

- Le juste est dans l'accès facilité de tous aux biens essentiels et aux services de la société.

Le juste est la valeur suprême

Le juste est aussi la valeur suprême, autrement dit la valeur qui trône en-haut de la pyramide des valeurs humaines et dont toutes les autres valeurs humaines descendent. Cette pyramide contient notamment les dualités de valeurs suivantes : le bien / le mal, le vrai / le faux, le pur / l'impur, la vertu / le vice, le noble / le vulgaire, le beau / le laid, la gentillesse / la méchanceté. De cette valeur suprême doivent découler toutes les actions de promotion de la laïcité.

Quand est intervenue la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, la religion avait fait son temps et n'était plus en situation de prétendre englober toutes les sphères de la vie de l'individu. La république n'a pas pourvu à son remplacement ; elle a laissé des pans entiers vides, sans guide ni boussole. C'est à la culture, et en particulier à la laïcité républicaine, de venir combler les interstices quand cela est nécessaire à un vivre ensemble de qualité. La promotion de l'égalité des sexes et le plan de lutte contre les violences faites aux femmes est une bonne illustration d'action juste qui intervient en même temps dans le cadre d'une laïcité active et juste. Elle permettra indirectement de calmer les ardeurs liées aux résurgences des passéismes...Sur ce modèle d'action utile et ciblée, nous pouvons désormais activer la laïcité dans un rôle de pondération et de modération, bref initier une laïcité juste à partir d'un socle commun de valeurs humaines dans plusieurs domaines où l'Etat relevant de la compétence de l'Etat. La laïcité juste passe par une responsabilité de chacun et par des engagements citoyens. Par des actions de motivation.

Alors que les philosophes comprenaient la posture du "juste milieu" comme une sorte de médiation par défaut plutôt passive, un entre-deux (voir par exemple les vertus cardinales d'Aristote), c'est par le dépassement de cette théorie antique du "juste milieu" qu'il faut entendre le juste : le juste est plus que le milieu, il est le centre, plus encore : il est le coeur. La culture a un grand rôle à jouer. Elle doit être le coeur du système qui diffuse le juste tous azimuts au sein du corps de la société, elle doit irriguer ce corps vivant qu'est la société.

La laïcité ne doit plus être passive. La laïcité ne doit plus être combat idéologique. La laïcité doit être juste. Pour cela, elle doit tantôt se traduire en action, tantôt en abstention. Mais qui dit abstention ne dit pas passivité. L'abstention, au sens philosophique, est une décision du libre arbitre, un acte volontaire et réfléchi de la pensée. C'est peut-être parfois un acte qui nous coûte plus que de réagir. L'abstention est active.

Voilà donc énoncés quelques principes sur le plan philosophique. L'article ne prétend pas régler les aspects technqiues de la laïcité juste et active. Il n'est qu'une base thérorique qui peut mener plus loin...

 



38 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 8 décembre 2017 09:29

    Moi je trouve que la loi de 1905 est très contextuelle ; ce n’est pas un absolu, la preuve, on n’a pas voulu embêter l’Alsace et la Moselle avec en 1918 (et on a eu bien raison).

    Mais comme elle règle le fonctionnement des 3 religions depuis 1 siècle, le « juste » impose déjà d’en tenir compte pour les autres.


    • njama njama 8 décembre 2017 10:12

      @Olivier Perriet

      Oui bien d’accord, la loi de 1905 est contextuelle, historique. Elle est franco-française. Elle abrogeait le Concordat de 1801 signé par Napoléon, et mettait ainsi en cohérence la république avec ses principes révolutionnaires, et fin à des ingérences du religieux dans la vie politique, ce qui était le but essentiel.

      Nos voisins n’ont pas eu ce courage politique pour des raisons politiques qui leur appartiennent.

       


    • HELIOS HELIOS 8 décembre 2017 19:59

      @Olivier Perriet

      Moi, je trouve qu’une bonne laïcité serait celle qui demande a ceux qui ne sont pas chretien (ie catholiques et protestants) de bien comprendre que la France est chrétienne, qu’elle accepte tous ceux qui ne le sont pas dans la mesure où ils sont discrets et qu’ils remisent leur proselytisme au fond de la poche avec le mouchoir bien tassé au dessus.... 

      ... euh, j’ai tout juste n’est-ce pas ?
      ... comment  ???,
      ... ’fallait pas le dire ?

    •  C BARRATIER C BARRATIER 9 décembre 2017 15:55

      @HELIOS
      Confusion Helios...vous parlez de tolérance, pas de laïcité. La France a mis des siècles pour reconnaitre la liberté de conscience, et on est passé par l’étape de la tolérance, des édits de tolérance « (ils ont tort mais je le supporte, je le tolère ») c’est condescendant mais ce n’est pas du tout de la laïcité Pour votre gouverne

      Laïcité chrétienne http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=219

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 11 décembre 2017 09:17

      @HELIOS

      Je le dirais différemment :
      bien sûr que l’histoire de France est chrétienne dans sa grande majorité, et que ça ne peut pas changer.

      Mais nos sociétés, depuis un bon moment aussi (c’est ce qui a motivé la loi de 1905) ne sont plus imprégnées par la religion :

      Vous qui parlez de France chrétienne, je suis sûr que vous allez à la messe tous les dimanches smiley

      Maintenant, effectivement, l’islam n’est pas vraiment une religion discrète partout où elle est

      mais être libéral façon loi de 1905 n’est pas être une bonne poire ; d’ailleurs ça n’a pas empêché les radicaux de 1905 de bannir des congrégations trop liées au pape.


  • njama njama 8 décembre 2017 09:43

    @ taverne
    - pas d’ingérence de la religion dans la sphère publique

    tout dépend de ce que vous appelez "sphère publique !
    L’emploi de l’expression espace public est plus commun.
    La rue, la plage, les parcs et jardins de ville, ... espaces publics ou non ?
    Personnellement je réponds non, l’État ni exerce en principe aucune ingérence, si ce n’est que de veiller d’une manière générale à l’ordre public dans ses fonctions de police.

    Sphère publique ou espace public, c’est là toute la difficulté de définir des limites ...


    • Taverne Taverne 8 décembre 2017 14:55

      @njama

      Tout ce qui ne relève pas de la sphère privée relève de la sphère publique.

      Je ne dis pas « espace privé » parce que cette expression contient l’idée d’espace privatif, de propriété privée. La notion est trop matérialiste. Je préfère « sphère ».


  • njama njama 8 décembre 2017 10:30

    Perso, après la « laïcité positive » de Sarkozy, puis la « laïcité ouverte », de Valls et ses variantes, « laïcité apaisée », puis « laïcité exigeante », la « laïcité incomplète » du curé Jorge Bergoglio (qui n’en est pas à sa première bourde), je suis plutôt satisfait que la France résiste bec et ongles contre toutes ces coups bas politiques pour essayer de la dézinguer. Il y a un principe républicain qui est en jeu, ce n’est pas rien.
    Si on commence à permettre à des multinationales religieuses de s’ingérer dans notre politique où ira-t-on ?
    En quoi la laïcité serait-elle un obstacle aux religions, puisqu’elle n’en interdit aucune ?

    Ce n’est pas parce que localement, ici ou là, par quelques corruptions, des maires ou quelques élus, l’ont contourné en versant quelques prébendes (en échange de faveurs électoralistes ?), que ses principes généraux doivent être remis en cause, sinon on se trompe de cible, et de combat. Enfin, il me semble ...


  • Jonas Jonas 8 décembre 2017 11:00

    Encore un article qui masque le problème de l’invasion islamique depuis les années 1980, sous le couvert de laïcité.
    Il faut nommer les choses par leur nom si vous voulez résoudre les problèmes.
    Le problème, c’est l’Islam, (mot jamais prononcé dans l’article !), et les milliers de Mosquées érigées sur notre territoire en l’espace d’une quarantaine d’années.

    Tant que les élus de l’État Français continueront à favoriser l’installation de prédicateurs et imams dans les plus grandes mosquées de France qui endoctrinent des centaines de milliers de musulmans au fondamentalisme islamique misogyne, antioccidental, antichrétien et antisémite, vous aurez des revendications politiques et religieuses visant à transformer les lois du pays et à liquider la république.
    Et les choses ne feront que s’aggraver au fil du temps, tant qu’on n’aura pas compris le problème.


  • Crab2 8 décembre 2017 11:15
    La laïcité en 2017

    Cependant, sur les politiques préventives face à la radicalisation ou à l’inquisition musulmane
    " La laïcité n’est pas une déclaration de guerre aux religions ", déclare Bernard Cazeneuve
    Rappel :
    Décidément, l’ex-ministre, ainsi qu’avant lui ...

    Suite  :

    https://laicite-moderne.blogspot.fr/2017/11/la-laicite-en-novembre-2017.html


  • francois 8 décembre 2017 11:17

    Ca mesure combien une laïcité juste et en quelle unité et avec quel outils de mesure ?


  • Crab2 8 décembre 2017 11:17
    Le bouffon de la République

    Ici, il me paraît indispensable de rappeler, une fois de plus, que l’affaire Riss-Plenel n’est pas le reflet d’une simple polémique entre rédacteurs de deux journaux ou hebdomadaire, ( dont parait-il, aux dires de certains cercles proches du pouvoir le Président de la République enveloppé d’un manteau de bure couleur bleu azur profond assez lyonnais sur les bordures n’aurait pas lieu de s’en mêler – étonnant, non ! ) mais cependant sur le fond l’affirmation de la haine, de l’appel à la censure de la liberté d’expression et en l’occurrence de l’appel au meurtre pour en finir avec la Rédaction des Charlie lancé urbi et orbi par Edwy Plenel et ses apôtres ne peut, en aucun cas, ne pas faire l’objet d’une condamnation sans appel

    Suites  :

    http://laicite-moderne.blogspot.fr/2017/11/le-bouffon-de-la-republique.html


  • Taverne Taverne 8 décembre 2017 13:55

    Le bien et le mal sont une fable !

    La promotion du juste doit être le pilier de la laïcité. Le bien et le mal, valeurs inférieures au juste, sont de pures inventions humaines. Le bien sert à se mettre en valeur, le mal sert à dénoncer. Ces deux valeurs factices sont surtout utiles à l’être humain pour se dédouaner de sa responsabilité essentielle, primordiale, unique, qui est le devoir de justice. On peut trouver la joie par le juste.


    • Albert123 8 décembre 2017 15:00

      @Taverne


      « Le bien et le mal sont une fable ! »

      Faut aller au bout de la citation :« Le bien et le mal sont une fable ! Gloire à Satan ! »

      « le devoir de justice »

      Dans une société républicaine qui prône le laïcisme comme religion de substitution et l’égalitarisme forcené et pathologique il n’y a aucune justice. Justice et égalité sont des concepts antinomiques. 

      On évitera par ailleurs de sacraliser une notion comme la justice surtout quand elle est rendue par des magistrat(e)s aux valeurs bien chaotiques et perverses.

      Bon c’est vrai aussi que tout le monde n’a pas forcément ni le dress code ni les entrées pour ses fameuses soirées pyjamas et tabliers dans lesquelles on doit également se torcher le cul avec les notions de bien et de mal pour pouvoir dormir sur ses 2 oreilles après avoir sodomisé 3 gosses en sirotant de l’urine mélangée à du champagne.

      « On peut trouver la joie par le juste. »

      Par le sophisme psychotico-narcissique aussi de toute évidence.

      PS : excusez par avance ma franchise et ce ton acide qui pourrait heurter votre « bonne morale ».







    • Taverne Taverne 8 décembre 2017 15:07

      @Albert123

      Les notions de bien et de mal font religion. Ceux qui jugent les gens à l’aune de ces valeurs inférieures ont une certaine facilité à traiter de démons ceux qu’ils ne comprennent pas ou qui pensent différemment d’eux. C’est ainsi que vous me déclarez Satan. Vous incarnez le bien et moi je suis Satan. Merci d’avoir donné votre opinion. Mais j’en sors renforcé dans mon idée qu’il faut se référer au juste et non au bien et au mal. 


    • Albert123 8 décembre 2017 17:58

      @Taverne



      « Vous incarnez le bien et moi je suis Satan »

      si vous le dites, je répondais surtout avec le nécessaire cynisme que vos assertions m’inspirent.

      et sinon le champagne à la pisse c’est comment ?

  • francois 8 décembre 2017 14:37

    là vous avez forcé sur la bibine, bien sur sans penser à mal et en tout bien tout honneur.


    •  Arcane Arcane 9 décembre 2017 18:07

      A propos :

      MARSEILLE, NOUVELLE CAPITALE DE LA FRANCE ?

       

      Le président Donal Trump, après s’être entretenu longuement avec le président Emmanuel Macron, décide de rapatrier l’ambassade US de Paris en plein cœur de la cité phocéenne.

       

      Reportage de notre envoyé spécial à Washington DC :

       

      Nous l’apprenons aujourd’hui : Donald Trump a effectué une visite secrète à Marseille dans la résidence estivale de notre président en août dernier. Suite à l’envie pressante de bouillabaisse du président des Etats-Unis, impossible à satisfaire par le cuisinier spécial de la Maison-Blanche faute d’ingrédients adéquats, le président Trump, sur un coup de tête, utilisa en urgence air force one pour se rendre dans la villégiature phocéenne de notre jeune chef de l’état.

      Un dîner fut organisé dans le plus grand secret mais dans les plus belles assiettes en porcelaine de la république. Après deux pleines assiettes creuses de bouillabaisse, Donald rota et s’exclama dans un français approximatif « yeah That’s amazing ; mais ça manque un peu de bacon ! »

      Après le dîner, la rencontre se termina par un safari au Panier dans la limousine présidentielle qui avait bien du mal à se faufiler dans les ruelles. Cette sortie nocturne mis les services de sécurité US et français en alerte rouge lorsque Donald, passablement éméché par plusieurs bouteilles de Bandol rosé servies au cours du repas, sortit le buste par le toit ouvrant de la limousine, pour vider quelques chargeurs de M4 Carbine en direction de paisibles goélands assoupis par la chaleur de cette nuit estivale.

      C’est le lendemain que, pour remercier Emmanuel Macron qui apprécie également beaucoup la cité phocéenne, il eut l’idée de déplacer l’ambassade US de Paris vers Marseille. Ainsi les prochaines visites officielles du locataire de la Maison Blanche se feront non loin du Prado et donc de la fameuse soupe de poissons.

      Aujourd’hui, nous apprenons, en direct de Washington, que le président Trump vient de reconnaitre officiellement la ville de Marseille comme capitale de la république française dans une allocution télévisée.

      Donald Trump a fait - une nouvelle fois - une quasi-unanimité contre lui en annonçant, mercredi soir, cette décision pour le moins étonnante. Cette initiative a même déclenché une levée de boucliers à Paris comme dans le reste de l’hexagone. Des heurts entre l’armée provençale et des manifestants parisiens ont éclaté, la ville de Paris et le PSG appelant à une nouvelle intifada. Dans la communauté internationale, les réactions ont témoigné d’une très large réprobation teintée d’inquiétude face aux conséquences potentiellement explosives de l’annonce du président américain.

      Pour la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, le risque est un « retour à des temps encore plus sombres que ceux que nous vivons aujourd’hui ». La Russie, qui entretient pourtant avec Marseille des relations diplomatiques actives, s’est dite « très inquiète ». Ce même écho négatif a été propagé par nombre de capitales européennes : Angela Merkel faisait savoir, avec un tweet de son porte-parole, que l’Allemagne « ne soutient pas la position » du président américain.

      Huit pays, dont quatre européens, deux sud-américains et deux africains, ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. "Les missions de Bolivie, d’Égypte, du Luxembourg, d’Italie, du Sénégal, de Suède, du Royaume-Uni et d’Uruguay demandent à la présidence japonaise du Conseil de sécurité d’organiser une réunion d’urgence du Conseil, avec un exposé du secrétaire général, avant la fin de la semaine", indique un communiqué de la mission suédoise. 

      Face à cette onde de choc planétaire, le président Trump aurait déclaré : « Fuck the Parisians » affirme-t-on dans les milieux autorisés. Par ailleurs, le président américain aurait demandé aux experts militaires du Pentagone de rallonger les missiles nucléaires US de 10 cm afin de bien montrer au monde qu’ils étaient plus gros que les autres.

       

      smiley


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 8 décembre 2017 17:23

    L’article est intéressant, riche même comme réflexion abstraite. Mais, comme font les intellos de la fausse Gauche, il ignore le problème le plus important : une religion, l’islam, affirme depuis sa création que ce qu’on nommera plus tard la laïcité ne saurait être accepté par les croyants de cette religion, son Dieu, « le seul vrai » s’affirmant au-dessus de tout autre pouvoir, y compris hors religion.

    Il faut modifier radicalement la laïcité, et préciser dans sa définition que la liberté d’exercer un culte religieux ne s’applique qu’aux religions qui sont compatibles avec la laïcité et les Droits humains, ce qui exclut ’islam. Voir ici

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/modifier-radicalement-la-198919


    • Pere Plexe Pere Plexe 8 décembre 2017 18:01

      @Pierre Régnier
      « son Dieu, « le seul vrai » s’affirmant au-dessus de tout autre pouvoir »


      Ce n’est pas le cas des trois grandes religions monothéistes ?
      Il n’ y a pas de religions « compatibles » avec la laïcité : il y a des citoyens, croyants ou pas, qui respectent les lois ou son punis.

    • Cateaufoncel 8 décembre 2017 20:07

      @Pierre Régnier

      "...une religion, l’islam, affirme depuis sa création que ce qu’on nommera plus tard la laïcité ne saurait être accepté par les croyants de cette religion, son Dieu, « le seul vrai »« 

      Et qui, à part les »les intellos de la fausse Gauche", pourrait croire que les musulmans accepteront la mise sur le même plan du Juste, qui est islamique, et de l’Injuste, qui est mécréant ?


    • si nick 8 décembre 2017 20:21

      @Cateaufoncel
      ...et qui, à part les intellos facho nassiono, pourrait croire que les autres croyants l’ acceptent ?


  • roby roby 8 décembre 2017 17:38

    Il n’y a que les mahometans qui remettent en cause la laïcité


    • Pere Plexe Pere Plexe 8 décembre 2017 17:55

      @roby
      ...dans les cortèges qui manifestaient contre le mariage républicain ils n’étaient pas majoritaire loin s’en faut.


  • Pere Plexe Pere Plexe 8 décembre 2017 17:52

    Si la laïcité est un principe que l’on peut chercher à définir précisément, c’est au quotidien un environnement législatif.

    Bien défini lui.
    La loi de 1905 ( mais pas que ) si elle n’est pas parfaite et bien pensée, bien écrite.
    C’est sans doute ce qui lui permet de résister au temps.

     

    • Taverne Taverne 8 décembre 2017 18:16

      @Pere Plexe

      Certes. Il ne faut rien retoucher à ce qui est écrit dans la Constitution. Mais l’action, dans les faits, doit être juste et non imprégnée d’idéologies ou d’idées partisanes.


  • xana 8 décembre 2017 22:13

    Bonjour Taverne,


    Intéressante votre réflexion.
    Revoir la loi de 1905 avec ce regard du « juste » me paraît une bonne idée.
    Cela permettrait aussi de rétablir l’équilibre entre ce qui est toléré pour certaines religions et refusé à d’autres.

    Quant à la prévalence de la loi sur les préceptes religieux, il me semble que ce devrait être inscrit noir sur blanc dans le Constitution. C’est un point qui n’admet aucune discussion, quelle que soit la religion considérée. 

  • Taverne Taverne 8 décembre 2017 23:22

    Merci. J’ai néanmoins omis d’y glisser une de mes idées essentielles (mais ce n’est pas grave, j’écrirai un autre article sur le juste) qui est celle-ci  :

    - Donner / Recevoir sont de l’ordre de la générosité.
    - Prendre / Rendre relèvent, eux, du juste, de la justice. Par exemple : « Il faut rendre à César ce qui est à César. »

    Si je résumais à quelques mots, ce serait : La joie par le juste et la joie parle juste. Spinoza a écrit « La joie est le passage d’une moindre perfection à une perfection plus grande. » (Éthique - 1677) Ce chemin vers la « perfection plus grande », c’est ce que je nomme la voie du juste. C’est la même idée.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 décembre 2017 11:04

      @Taverne

      Oui, mais l’islam ne se sent pas concerné par cette conception éthique de Spinoza. Le chemin vers la perfection plus grande est, pour cette religion, le chemin qui rapproche de la domination d’Allah, le « seul vrai Dieu » sur tout le reste de la société.
      Contrairement à ce que dit Père Plexe un peu plus haut, l’islam est la seule des trois grandes religions monothéistes a avoir cette conception dans sa théologie. Le pouvoir temporel qu’a longtemps exercé l’Église catholique était en contradiction flagrante avec la conception de Jésus dont elle prétend être la communauté de ses disciples.
      Quant au judaïsme, s’il cherche encore bien souvent à influencer le politique, on peut dire que sa domination sur la société ne s’est faite que sur une portion très limitée de cette société, sur une seule partie de la population et sur une portion très limitée de territoire et, surtout, c’était il y a plus de 2000 ans.
      Seul l’islam a pour objectif sacralisé la domination du monde.


  •  C BARRATIER C BARRATIER 9 décembre 2017 16:06

    La séparation des églises et de l’Etat est une chose, la laïcité a un sens plus large. La République est laïque mais aucun citoyen n’est contraint de l’être. La laïcité est la liberté de conscience de chacun individuellement, l’etat laïque ayant l’obligation constitutionnelle de défendre et protéger celui qui serait insulté, battu, torturé, etc au nom de ses idées, personnelles ou partagées.

    Laîcité juste ? Donc il y en aurait une injusrte ? Positive ?Donc il y en aurait une négatie ? Ouverte ? Donc il y en aurait une fermée ? Tous ceux qui ont affublé le mot laïcité d’un ajout peronnel l’ont fait pour la discréditér (vainement heureusemenr)

    Voir en table des news ::

    Laïcité travestie en laïcisme par ses détracteurs http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=192

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 décembre 2017 11:54

      @C BARRATIER

      La laïcité ne devrait pas faire bénéficier de ses justes avantages une religion qui a pour principe de ne s’y soumettre en aucun cas. C’est aussi simple que ça.

      Mais cette évidence ne saurait être comprise par ceux des athées qui ont pour principe de ne pas chercher à connaître les principes de base des religions, puisqu’ils considèrent que tout ce qui est théologique doit rester méprisé.


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