mardi 29 avril 2008 - par Thomas

Pourquoi l’indépendance est la seule stratégie possible pour le MoDem !

Les municipales sont passées, mais rien n’y fait, la ligne de fracture demeure au MoDem entre les partisans d’alliances « judicieuses », « sur des majorités d’idée », et les tenants de l’indépendance, qui regrettent les quelques alliances déjà passées.

De façon amusante, tous se réfèrent aux déclarations de Bayrou décrivant le MoDem comme un parti indépendant, mais prennent quelques libertés avec son interprétation. Il s’agit pour les uns d’une liberté d’alliance, pour les autres d’une incitation à éviter ces alliances... quand il ne s’agit pas tout simplement de jouer pour soi tout en invoquant les noms de Bayrou et du MoDem jusqu’à les user. Tous ces cas de figures se sont présentés aux dernières municipales, parfois dans la même ville !

Petit inventaire des arguments qui reviennent le plus souvent dans la bouche des partisans d’alliances, suivi de mon analyse personnelle.

« L’indépendance du MoDem ne peut-être qu’un simple objectif tant que nous n’avons pas la taille critique ; d’ici là, nous devons former des alliances et des listes communes ».

En gros, cela revient à se fixer l’indépendance comme objectif et la non-indépendance comme moyen. Dans le même ordre d’idée, pourquoi donc ne pas proposer :
- l’épargne par la consommation ;
- la croissance par l’inflation ;
- le remboursement de la dette par l’emprunt ;
- la victoire du MoDem par procuration (donnée au PS ou à l’UMP) ?

À combien se situe donc cette fameuse "taille critique" ? 15 % ? 20 % ? 30 % des voix ?
Surtout, combien de temps faudra-t-il pour y parvenir ? Dix ans ? Vingt ans ?
Et, bien sûr, cette belle stratégie repose sur le fait que PS et UMP vont régulièrement proposer au MoDem des alliances qui lui permettront rapidement de remettre en question leur position dominante puisque, c’est l’évidence, c’est leur intérêt !

« Des élus, pour être indépendants et avoir un comportement indépendant, doivent être élus et cela passe par des majorités d’idées. »

« L’indépendance n’est pas possible avec le scrutin majoritaire, il faut nécessairement appartenir à un pôle pour avoir des élus. Quand les scrutins permettront des élus via la proportionnelle, alors tout ira beaucoup mieux. »

Avoir des élus est un miroir aux alouettes. On pense que tout se joue là, mais ce qui est important, c’est d’avoir des électeurs. Le reste en découle. C’est la seule stratégie payante à terme, celle qui permet de dépasser le seuil créé par le scrutin majoritaire. Et, pour en avoir, lorsqu’on ne se trouve pas déjà en position de force, il faut une démarche sincère, un message clair. C’est ce que Bayrou avait en 2007. Ça et des militants motivés. C’est également ce qui vaut un certain succès à Besancenot, et jadis à Le Pen (mais leurs positionnements extrêmes combinés au mode de scrutin les privent d’un report républicain voire suscite des fronts républicains, handicap que le MoDem n’aura pas).

Bien sûr, si on peut avoir d’emblée beaucoup d’élus, ça devient vite déterminant, mais s’il faut se contenter de l’aumône d’une poignée d’élus accordée par l’UMPS, le prix à payer en lisibilité et en indépendance est trop important pour un gain minime, et on finit par le payer dans les urnes.

Les élus sont tout de même bien utiles pour soutenir les finances du parti, mais rien n’oblige à ce que ces élus se trouvent dans les villes les plus en vue. Et là encore, le Front national est là pour démontrer qu’un parti peut vivre confortablement sans aucune alliance, très peu d’élus, mais beaucoup de militants et d’électeurs.

« Même avec un élu par-ci, un élu par-là, nous apporterons la démonstration que nous pouvons travailler ensemble avec les gens qui, pour n’avoir pas le même discours, partagent les mêmes valeurs. »

Si on veut démontrer notre capacité à travailler avec d’autres sensibilités politiques, il faut que cela apparaisse comme un choix totalement libre et consenti. Un élu sur une liste indépendante, qui est élu sur SON discours, SES idées, qui décide APRÈS l’élection de travailler avec des élus d’autres listes démontre effectivement sa bonne volonté réelle et son ouverture d’esprit. Celui qui décide avant l’élection, qui fait campagne sur les idées de sa liste, démontre avant tout sa discipline de liste.

Un élu sur une liste autonome CHOISIT avec qui il va travailler.
Un élu sur une autre liste EST CHOISI par cette liste.

« Les fanatiques de la pureté ne réalisent pas que l’on ne peut pas avoir tout et tout de suite ! »

"Soyons réalistes, demandons l’impossible !"

Ce que certains dénoncent comme de la pureté (une notion assez inhabituelle en politique) est en fait de l’audace, de la capacité à réfléchir en dehors des sentiers battus.

En suivant des stratégies d’alliance, le MoDem continuera de n’avoir qu’une poignée d’élus. Ceux qu’il a obtenus par des ralliements à des listes PS ou UMP ne pèsent pas grand-chose au regard des forces du reste de ces listes, mais ils pèsent lourd sur le plan symbolique car c’est une démonstration éclatante de ses divisions et une absence totale de lisibilité pour les électeurs.

Cette stratégie est bonne pour un parti qui pèse 10 % et espère en atteindre 15 ou 20 un jour lointain. C’est le livret A de la stratégie électorale : pas de risque, peu de profit.

Mais, si on veut vraiment franchir une marche d’escalier électorale, il faut accepter une prise de risque, il faut accepter des pertes initiales, il faut aller vers les produits financiers risqués, mais à gros potentiel.

En fait, l’unique élection que le MoDem a une chance réelle de remporter à court terme, c’est la présidentielle. Le Pen (re-désolé pour l’exemple) a démontré qu’un petit parti sans la moindre alliance (pas même le MNR de Mégret) peut parvenir au second tour de la présidentielle. Bayrou en est certainement capable aussi et, en plus, de la remporter. On lui reproche de ne penser qu’à son intérêt personnel, mais l’avenir du MoDem passe par la victoire en 2012, seule accessible à court terme, seule susceptible de créer une dynamique électorale qui fera progresser significativement les scores du MoDem. D’ici là, il doit faire fructifier son capital politique, mais ne peut en aucun cas se permettre d’en faire une gestion de bon père de famille.

Toute la stratégie de Bayrou depuis la campagne présidentielle est basée sur la prise de risques. S’il s’est émancipé de la confortable (bien qu’étouffante) tutelle UMP et de ses rentes, ce n’est pas pour se lancer dans des stratégies à la petite semaine, ce n’est pas pour placer son capital électoral sur un livret A. C’est pour gagner en 2012 et créer la dynamique électorale qui, même dans un scrutin majoritaire, fera émerger le MoDem.

Bien sûr, il n’est ni illogique ni illégitime que des élus au capital politique moindre que celui de Bayrou, ne soient pas disposés à risquer toutes leurs maigres économies dans cette voie. Le Nouveau Centre est pour eux une gestion beaucoup plus sécuritaire et tranquille de leur capital politique. Peu d’élus centristes en effet sont en mesure d’affronter à la fois un candidat PS et un UMP et de s’imposer. S’ils ont le goût du risque, ils peuvent accepter la défaite pour un temps, miser sur une victoire de Bayrou en 2012 et compter sur une vague orange pour les porter aux prochaines élections. Sinon, ils peuvent se contenter de rester à flots dans les eaux territoriales UMP, sachant tout de même le caractère précaire de cette situation, l’UMP pouvant, à tout moment, décider de se passer d’eux et leur opposer un challenger.

Pour toutes ces raisons, je pense que le MoDem n’a d’avenir que s’il adopte une ligne indépendante (avant l’élection car rien n’interdit après aux élus de tous bords de collaborer, c’est même souhaitable). Peu importe s’il obtient un ou deux élus de plus ou de moins, l’essentiel est qu’il prolonge le message ET SURTOUT LES ACTES de Bayrou lors de la campagne présidentielle. Les électeurs ont démontré qu’ils y sont sensibles et qu’en revanche ils méprisent les petits calculs d’alliances et d’appareil.

Bayrou a actuellement bien du mal à se rendre maître de ses troupes, notamment du fait d’une ligne politique qu’il tarde à clarifier, ce qui déroute les militants et laisse évoluer sans aucun arbitrage des conflits locaux entre « alliancistes » et « indépendantistes ». Il serait bien inspiré de se décider rapidement, sinon il ne lui restera pas grand-chose de ses 18,5 % de 2007 ni de ses 60 000 adhérents. Quand on joue gros, on peut perdre gros !



32 réactions


  • Voltaire Voltaire 29 avril 2008 11:18

    L’analyse me parait globalement juste. Pour autant, il ne faut pas réduire le départ du MoDem d’un certain nombre d’élus centristes à la seule question des alliances, même si elle est bien sûr prééminente.

    L’absence de collégialité dans les décisions et de travail de fond sur le projet est aussi mise en avant par certains. Il semble que le président du MoDem s’en soit rendu-compte et ait décidé d’organiser son parti de façon plus efficace, ce qui est indispensable pour répondre à ses ambitions.

    Enc e qui concerne la ligne indépendante que vous préconisez, elle a bien sûr le mérite de la clarté auprès des électeurs. Pour autant, ce que nombre d’électeurs ont demandé apparemment au MoDem, c’est uen ligne plus claire dans ses éventuelles alliances. Il semble là aussi qu ce message ait été entendu, et qu’une politique plus homogène d’accord soit prévue pour le second tour des élections régionales, si second tour il y a (l’UMP parlant de changer, encore, de mode de scrutin...). Restera bien entendu à définir quels seront les critères qui présideront à cette politique d’accord...


    • Thomas Thomas 29 avril 2008 12:09

      « Il semble que le président du MoDem s’en soit rendu-compte et ait décidé d’organiser son parti de façon plus efficace »

      Je ne sais pas jusqu’à quel point FB est conscient ou préoccupé des difficultés d’organisation de son parti, et de l’urgence à les résoudre. Il ne semble en tout cas pas décidé à mettre les mains dans le cambouis et encore moins à froisser Michel Mercier, ce qui du coup, revient à ne rien faire et à laisser faire. On voit ainsi nombre de dissidents, partis se faire élire tantôt à gauche, tantôt à droite (parfois au mépris de la liste effectivement investie par le MoDem, comme c’était le cas à Lyon), revenir la bouche en cœur, toute honte bue, se présenter aux militants et aux électeurs comme « élus MoDem » (alors qu’ils ont mené une guerre sanglante aux candidats MoDem lors des dernières élections) et s’attendre à reprendre des fonctions dirigeantes au sein du parti.

      Plus expérimentés et plus aguerris que les « indépendantistes », qui sont pour l’essentiel des nouveaux adhérents, je ne doute pas qu’ils parviennent à reprendre la main sur la plupart des fédérations, sans déclencher le moins du monde l’ire de Bayrou. Faute de soutien ou de ligne politique claire, je serais surpris qu’il reste bientôt beaucoup des nouveaux adhérents dont il était si fier, et l’objectif annoncé de 100000 adhérents en 2008 me semble pour le moins irréaliste.

      Quant aux anciens, ayant constaté tout le bénéfice électoral de pouvoir rechercher des alliances tant à gauche qu’à droite (soit la mise en compétition UMP-PS permet d’obtenir de meilleurs conditions d’alliance qu’au temps de l’UDF, soit elle permet de rejoindre d’emblée le vainqueur le plus probable), il ne sont certainement pas disposés à accepter une ligne indépendantiste plus ferme. Avec la démission des « indépendantistes », il ne restera de toute façon plus personne au MoDem pour la souhaiter.


  • Bulgroz 29 avril 2008 12:07

    Pour un parti de masse, alliances ou pas alliances, il importe avant tout d’afficher une unité d’une extrême fermeté sur le plan des idées, surtout, je le souligne quand on est très nombreux au moment de prendre de grandes décisions :

    CONGRÈS DU PARLEMENT - Séance du 28 février 2005 - loi constitutionnelle n° 2005-204

    SCRUTIN PUBLIC SUR le projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution

    Bayrou : pour

    Lassalle : Abstention

     

    CONGRÈS DU PARLEMENT - Séance du 28 février 2005 -loi constitutionnelle n° 2005-205

    SCRUTIN PUBLIC SUR le projet de loi constitutionnelle relatif à la Charte de l’environnement

    Bayrou : pour

    Lassale : contre

     

    CONGRÈS DU PARLEMENT - SÉANCE DU 04/02/2008

    SCRUTIN PUBLIC SUR le projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution.-(traité de Lisbonne)

    Bayrou : pour

    Lassalle : contre

     

    A part ça, oui, l’indépendance est la seule stratégie possible mais qu’est ce qu’on rigole !!!


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 avril 2008 13:37

    Ni vous, ni moi (ni personne) ne sommes indépendants des autres comme Robinson croyait l’être sur son ile avant de rencontrer Vendredi dont il a fait très humainement son esclave. Qui veut être indépendant se condamne à la solitude, à l’échec et à la mort . Nous pouvons tout au plus être plus ou moins autonomes, à savoir passer des compromis satisfaisants avec d’autres , aux regard de nos propres fins, dans le cadre de contrats négociés et mutuellement avantageux ; mais cela nous oblige à renoncer à se doter d’un pouvoir sans limite sur nos propres actions et donc à renoncer à se croire indépendants.

    Cela vaut encore plus dans le domaine politique en démocratie où il faut être majoritaire pour prétendre exercer le pouvoir au nom de l’Intérêt général, ce qui oblige chaque parti à composer avec d’autres pour parvenir à se objectifs poltiques. Cela vaut autant pour la politique internationale (et encore plus pour la politique européenne) que pour la politique intérieure.

    Votre vision de l’indépendance est un mythe dangereux dans la mesure où elle peut conduire à des comportements paranoïaques potentiellement violents ou suicidaires . La liberté n’est pas l’indépendance mais l’interdépendence négociée dans des accords que préconisent FB et SR.

    Mais je pense plutôt que vos propos en faveur de l’indépendance fantasmatique du Modem sont une compensation rhétorique du sentiment que vous éprouvez d’une certaine impuissance politique vécue depuis l’échec relatif et temporaire de FB et du Modem, en tant que force politique autonome, aux dernières élections municipales.

    C’est normal : Cela vous passera, quand il vous faudra passer de la théorie imaginaire à la pratique réaliste de la politique.

     


    • Thomas Thomas 29 avril 2008 14:19

      @Sylvain

      « Votre vision de l’indépendance est un mythe dangereux dans la mesure où elle peut conduire à des comportements paranoïaques potentiellement violents ou suicidaires »

      Croyez bien que j’apprécie vos mots pesés et appropriés au contexte !

      Toute ironie mise à part, je n’ai pas de l’indépendance la vision philosophique intégriste que vous me prêtez. Je pense seulement qu’en termes de stratégie, si Bayrou veut faire décoller son mouvement, s’il vise un +10% ou +20% en 2 ou 3 ans, il doit proposer une vraie originalité, une vraie nouveauté, une vraie lisibilité et surtout accepter de prendre des risques. Bref, il doit sortir du rang. Lui qui se prétend presque un candidat « anti-système », lui qui dénonce tour à tour PS et UMP, ne peut pas perpétuellement faire alliance avec ce système, ne peut pas perpétuellement travailler avec filet, ne peut pas faire croire qu’il va battre ses adversaires en s’alliant avec eux.

      L’indépendance dont je parle n’est pas une autarcie, c’est une stratégie et surtout un pari, celui d’avoir le potentiel, comme le PS ou l’UMP, de gagner seul. Si Bayrou n’y croit pas lui-même, qui donc y croira ? À ce stade, je ne donne pas lourd de sa peau, et les stratégies à la petite semaine ne le mèneront sans doute pas loin, pas là où il veut aller en tout cas. Tant qu’à prendre le risque de perdre, autant le faire par excès que par manque d’audace !


    • Chtiboom 29 avril 2008 14:22

      Très bonne analyse. Le PS et l’UMP n’ont jamais gagné seuls une élection. Et ce qui est paradoxal, c’est que les militants du Modem, dans leurs rêveries, forment exactement le même espoir que ceux qu’ils combattent avec la plus grande énergie : gagner seuls.

      Et là où cela devient comique, c’est que l’un des principaux reproches qu’ils adressent au PS et à l’UMP - à savoir leur volonté hégémonique - est dans le même temps leur moteur.

      Il n’y a aucune différence entre la volonté de l’UMP et du PS d’éliminer les partis à leur droite et à leur gauche, et la volonté du Modem de gagner la majorité absolue des suffrages sans alliance.


    • Bulgroz 29 avril 2008 16:11

      La position de FB, comme l’a excellemment souligné Reboul l’auteur de l’article publié dans AV, intitulé « De Bergson à Nicolas Sarkozy : la place du religieux dans le cité » (dans son soustitre qui résume excellemment l’article), est un compactage purement rhétorique d’une pseudo-rationalité économiste automatique dans laquelle la société se dissoudrait dans un individualisme de l’intérêt privé sans aucune perspective d’ensemble qui serait liée à une définition quelconque de la justice en termes de rapports de forces sociaux et de réduction des inégalités réelles et sa compensation fantasmatique par la truchement de valeurs traditionalistes afin de faire diversion vis-à-vis de la frustration que génèrent ces inégalités.

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39179


       


  • Fontaine Jean-Louis Fontaine Jean-Louis 29 avril 2008 15:05

    Votre analyse est très perspicace. J’espère que François Bayrou l’a lue. On trouve dans les explications que vous donnez beaucoup de "clés" pour gagner avec lui en 2012.

    Il faut se donner les échéances présidentielles comme réel objectif. Les scrutins intermédiaires ne peuvent pas être déterminant et ne donneront qu’une image incomplète de la représentativité électorale de François Bayrou .

    Vous prenez l’exemple le Pen, dont il faut reconnaître que ce n’est pas celui que je préfère (vous non plus, je pense) : mais il y a celui de Giscard d’Estaing . Quand il a gagné en 1974 : que représentaient les Républicains Indépendants ? Ils n’étaient pas nombreux.

    La force de F. Bayrou est le nombre de militants qui le soutiennent et qui sont très actifs. Qu’il se coupe, provisoirement, de certains élus ne le rend qu’encore plus crédible vis à vis d’eux. Encore faudrait-il que, dans les actes, les militants se sachent écoutés. Ce sera peut-être le cas après les prochaines élections internes pour les fédérations départementales ? Souhaitons-le !

    Amitiés,

    JLF


    • Thomas Thomas 29 avril 2008 15:18

      « mais il y a celui de Giscard d’Estaing . Quand il a gagné en 1974 : que représentaient les Républicains Indépendants ? Ils n’étaient pas nombreux. »

      En 1974, je n’étais pas bien grand, j’avoue n’avoir pas trop suivi tout cela à l’époque smiley , mais cela fait donc un 2ème exemple à verser à l’appui de mon analyse.

      « La force de F. Bayrou est le nombre de militants qui le soutiennent et qui sont très actifs. »

      Pour combien de temps ? Les nouveaux arrivés en masse, intéressés par l’idée d’un renouveau politique et l’émergence d’un nouveau leader, se retrouvent actuellement, au niveau national, avec un homme hésitant et une stratégie floue, au niveau local face à une vieille garde qui entend fermement reprendre la main sur les « bizuths ». Au lieu de mettre de l’ordre, Bayrou semble attendre l’issue des combats (qui à mon sens ne fait guère de doute, les nouveaux n’étant pas des mordus de la politique mais simplement des gens enthousiastes).


    • Eve 4 mai 2008 08:24

       .... avec un homme hésitant et une stratégie floue,

      C’est votre avis et je le respecte mais je ne le partage pas : chacun s’imagine avoir "la" solution ; ok pour la discussion et pour faire avancer le débat, pas pour s’enliser.

      Aux adhérents (anciens comme nouveaux) de soutenir Bayrou au lieu de se disperser en idées aussi auto-attestées merveilleuses les unes que les autres. Ou bien qu’ils fondent leur propre parti ou en changent.


    • Eve 4 mai 2008 08:30

      La ligne indépendante de Bayrou est affichée depuis un an, l’auteur ne faisant à l’instar de précédents que définir sa notion d’indépendance.

      Que pèsent l’ump et le ps sans leurs satellites ? C’est cela qu’il faut souligner encore et encore pour que tous les satellites prennent conscience qu’ils sont un formidable réservoir d’électeurs. Lâcher l’UMP ou le PS au profit d’alliances ponctuelles, ou création d’un nouveau parti avec plus proches pour permettre l’arrivée du pluralisme et faire cesser le "monopole d’entente" sur le bipartisme que ump et ps ont tout intérêt à maintenir ne faisant que "penser" à l’introduction d’une dose de proportionnelle. Personne n’est obligé de les attendre.


    • Thomas Thomas 4 mai 2008 23:05

      @eve

      "Aux adhérents (anciens comme nouveaux) de soutenir Bayrou au lieu de se disperser en idées aussi auto-attestées merveilleuses les unes que les autres. Ou bien qu’ils fondent leur propre parti ou en changent."

      Renseignez-vous auprès d’adhérents MoDem si vous en connaissez autour de vous : la lutte est actuellement féroce entre tenants d’alliances (généralement des élus ou d’anciens élus et leurs amis) et partisans de l’indépendance (généralement de nouveaux adhérents).

      Les "anciens" semblent vouloir reprendre la main sur ce qu’ils considèrent comme "leur" parti, en invoquant le nom de Bayrou pour justifier tous leurs actes quand bien même ils sabordent ce qu’il a essayé de construire depuis un an... mais sans que Bayrou ne semble le moins du monde leur en faire grief.

      Sans positionnement clair sur la ligne du MoDem, sans arbitrage, Bayrou laisse se dérouler une guerre fratricide au sein de son parti alors qu’il aurait les moyens d’y mettre un terme. Et il finira par en faire lui-même les frais.


  • anonymous 29 avril 2008 15:42

    Passant de 18 % à moins de 4% en l’espace d’1 an.

    A ce rythme, lorque la taille critique aura atteint 0% le modem sera , c’est certain, indépendant . 

     

     


    • Thomas Thomas 29 avril 2008 15:54

      @anonymous

      On pourrait ergoter longtemps pour déterminer le poids électoral exact du MoDem (prise en compte notamment des candidats sur des listes communes). J’ai cru comprendre que le nombre total d’élus est plutôt en singulière progression.

      Qu’importe, il est certain que le capital de voix n’est plus à 18% et que, tant qu’à le consommer, autant en retirer de l’estime et du capital sympathie de la part des électeurs. Je n’ai pas l’impression que cela a été le cas.


    • La Taverne des Poètes 29 avril 2008 16:12

      Le capital des voix de 18 % a certainement monté ! Si l’on parle bien de la cote de confiance de Bayrou en tant que présidentiable. Un sondage vient de révéler que les Français le verraient même très bien en premier ministre. A mon avis, la cote de 18 % sera dépassée aux Présidentielles de 2012.

      Maintenant si l’on parlait de la cote de Sarkozy...

      Le MoDem est l’alternative au gouvernement UMPS.


    • anonymous 29 avril 2008 16:24

      C’est clair avec les chiffres on peut s’amuser comme prendre les resultats d’un premier tour de 577 elections uni-nominale à deux tours et l’extrapoler en une election proportionelle à un tour pour faire croire au gens le veritable poid d’un parti politique...oubliant que le veritable poid d’un partie se mesure en nombre d’élu tout simplement, le restant étant de la mauvais foi politicienne. Pour nos amis du modem c’est une une qualité commune a tout les parties.

      Quand vous dites "J’ai cru comprendre que le nombre total d’élus est plutôt en singulière progression" c’est par rapport à quoi ? :

      Au nombre d’élus UDF aux éléctions municipales et cantonales de 2001 ?

      Au nombre d’élus Modem à l’Assemblée Nationale en 2008 ?

      Eclairez nous, svp....

       


    • Thomas Thomas 29 avril 2008 16:32

      @anonymous

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39253

      Notez que je n’ai aucun moyen de vérifier ces chiffres et de toute façon, mon analyse n’est pas construite autour.


    • anonymous 29 avril 2008 16:36

      Merci pour la rigolade La Taverne,

      A défaut d’être élus Maire de Pau par le peuple , ou grace a une manoeuvre politicienne aux dernières legislatives disont trés "indépendante", voila Bayrou qui est Premier Ministre et meme Président grace à des sondages. 

      Hello ???? En démocratie , ce sont les elections qui parlent pas les sondages.... etes vous vraiment un démocrate, Mr La Taverne ?

       


    • anonymous 29 avril 2008 16:49

      Merci pour l’article ,

      Mais dans cet article, à aucun moment on parle d’une progréssion du nombre d’élus comme vous l’affirmez et surtout par rapport à quoi.

      La seul progression qui est mentionnée en gras est : " doublement des villes où il y a au moins un élu MoDem par rapport à l’ancienne UDF" ce qui est trés éloigné de vos propos.

      On rigole bien au modem...

       


    • Gzorg 29 avril 2008 19:47

      La Taverne...toujours aussi impayable !

      Je crois que tu es prêt pour la scientologie...on sent bien l’envie d’y croire, l’envie d’un gourou....c’est la trentaine t’inquiete !


    • La Taverne des Poètes 30 avril 2008 10:47

      Scientologie ? Non, je ne suis pas, contrairement à Sarkozy, l’ami des scientologues.


  • miha 29 avril 2008 18:49

    @l’auteur :

    vous est-il possible d’envoyer votre article à François Bayrou ?

    vos propos sont tellement pleins de bon sens !!


  • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 29 avril 2008 21:59

    Bonsoir,

    Je partage complètement votre analyse.

    J’ai adhéré au Mouvement Démocrate dans la foulée de l’élection présidentielle.

    Le Mouvement Démocrate se voulait au centre de la vie politique française, ce qui signifie qu’il devait être le centre du débat. Il est devenu un lieu vide de sens.

    Après la pantalonnade des municipales, j’ai retourné, sans regret, ma carte d’adhérent au siège.

    Je ne dois pas être le seul.

    Frédéric BOYER


    • La Taverne des Poètes 30 avril 2008 10:45

      On trouvera toujours des gens qui baisseront les bras pour laisser les clés de la maison France aux seuls UMP-PS (où le sens que vous cherchez ne m’apparaît pas plus lumineux...). les démocrates qui ne baissent pas les bras continueront heureusement de bâtir la troisième voie.

       


    • Thomas Thomas 30 avril 2008 11:54

      @La taverne

      Je pense que, s’il est important que nombre de gens s’accrochent et s’acharnent, ceux qui font un tel acte de protestation sont tout aussi utiles pour envoyer des signaux d’alerte salutaires à la tête.


    • vivelecentre 1er mai 2008 07:46

      si le modem lui même ne se remet jamais en question (ce n’est pas forcement toujours de la faute aux autres, vous savez la posture de victimisation...) 

      si la democratie ne s’installe pas dans ce mouvement

      si cette formation cesse d’être au service d’une ambition unique et personnelle pour enfin se mettre au service de sa propre ambition

      si le renouvellement necessaire des cadres et dirigeant,s l’installation de procédures d’investitures aux élections y compris la" plus haute " ne se font pas au modem

      Alors oui, les gens baisseront les bras les uns après les autres

      ce n’est jamais que l’histoire depuis plus de dix ans de l’udf( disparue) de la nouvelle udf (disparue) et maintenant du modem

      Quand certain parle d’un fonctionnement "sectaire", est ce dénué de tout fondement ?? 


  • vivelecentre 1er mai 2008 08:18

    A Thomas et La Taverne,

    Concernant le nombre d’adhérents et ou militants, les partis ne communiquent pas beaucoup à ce sujet. Pas sur que les chiffres soient très glorieux..

    Que ce soit le PS avec ses adhésions en ligne à (15€ je crois )

    L’Ump qui a fait aussi quelque chose d’approchant

    ....ou le Modem qui lui, bizarrement , reconduit (ou prolonge )automatiquement les adhésions de 2007... !!

    L’effet "soufflé" des élections et en particulier des présidentielles est retombé PARTOUT

    Alors le modem comme ses petits copains ne peut avoir que des chiffres à la baisse

    10000 ? 20000 ? 30000 ? , le tour de passe passe de prolongation des adhérents de 2007 repousse cette"heure de vérité" à plus tard

    c’est bien commode en esperant des temps meilleurs !


    • Thomas Thomas 1er mai 2008 20:58

      Assurément, il est plus facile de recruter dons et adhérents en période électorale qu´en dehors.

      Mais je trouve que Bazrou ne fait rien pour entretenir la motivation des nouveaux, qu´il les laisse meme aux prises avec les anciens, nostalgiques de l´UDF sans bouger. Dommage... pour lui.


    • vivelecentre 2 mai 2008 22:42

      Bayrou, (bazrou ?) a déçu enormement de monde dans sa déjà longue carriere politique

      Et quoi qu’on en dise , il ne federe plus autour de lui !

      uun certain nombre de personnalités de droite comme de gauche ne sont pas à l’aise avec leur camps respectif, ce n’est pas pour autant qu’ils rejoignent Bayrou

      L’idée de sortir du choix alternatif UMPs n’est pas mauvaise en soit , elle permettrait d’offir une concurence et saine emulation dans un camp comme dans l’autre, mais la confusion des differents centres , du modem au Nc est le contraire de la clarification necessaire pour les français et contribue aux amalgames et au "tous pourris"

      Alors pourquoi pas une nouvelle voie, mais avec un nouveau leader !!


    • Thomas Thomas 4 mai 2008 22:57

      "Alors pourquoi pas une nouvelle voie, mais avec un nouveau leader !!"

      Pourquoi pas en effet mais un nouveau parti et un nouveau leader d’envergure présidentielle ne vont pas apparaître par génération spontanée. Bayrou a des défauts mais il est sans doute le seul à pouvoir concrétiser l’idée d’un centre fort à court ou moyen terme. Par contre, il a grand intérêt à faire rapidement émerger des figures crédibles autour de lui.


  • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 1er mai 2008 15:27

    Ah ! le MoDem peut encore avoir une stratégie ?

    - Mais pourquoi les politologues ne nous l’ont jamais dit ?

    - Résultat du quinté : 3-11-8-1-12. Merde, Bayrou n’a pas de cheval !


  • vivelecentre 6 mai 2008 22:22

    vu sur un forum modem, decidement, les centristes ont du vagues à l’âme.... :

     

      Réponse à Aptien
    Permettez moi de lancer le débat
    Pourquoi vous ne voulez pas comprendre dans l’autre sens que la politique ne se fait pas plus sans les citoyen que sans les élus , les politiciens qui à la force de les avoir diabolisé sont trop facilement vilipendés en dehors des idéologies qu’on les partagent ou non ?
    Vous affirmez que M Arthuis et bien d’autres comme moi , ne comprenons pas que des dizaines de milliers de militants ne veulent plus que la politique se fassent sans eux , alors justement , bien désolé de l’affirmer mais au MoDem on vous voudrait nous faire croire qu’elle se fasse dans la démocratie et ça n’est pas le cas , il suffit de voir comment se sont déroulées la plupart des élections au sein de ce parti.
    François Bayrou avait à mes yeux le meilleure programme pour les présidentielles , mais son ambition démesuré ne la pas fait revenir sur terre , un programme législatif , municipal était illisible car rien n’était prévu d’autre à ce qu’il soit président.
    On essaye de ratisser large : tout sauf Sarko ou Sego et on renie même ses origines centristes, on joue avec les mots , on se fait appeler « central » « démocrate » et tout d‘un coups on s‘envole telle une Montgolfière en reniant la réalité de la politique française et en se prétendant nul part , on ne parle même plus de l’Europe , son vote pour l’acceptation du « mini traité » n’a même pas été claire.
    François Bayrou vilipendait les cumuls de mandat mais n’avait aucun problèmes moraux pour se présenter à la mairie de Pau , il perd et là bien sure , en oubliant qu’on est encore dans ce pays dans une démocratie crie comme une vierge effarouché au complot, ça deviendrait presque risible !

    Le MoDem n’a pas le monopole de l’éthique et des valeurs , penser ainsi est justement bien sectaire .
    À une certaine époque le Front National revendiquait les mêmes choses : « être les mains propres de la politique » loin d’une vision centriste tout ça !
    Faire de la politique c’est être capable d’avoir des convictions, les défendre savoir faire aussi des compromis et comprendre que sur le terrain rien n’est aussi simple que dans les beaux discours que certains tiennent, que tous sont interdépendants : pas d‘élus sans électeurs, sans partis....
    Ce que vous n’avez pas compris Aptien , nous des dizaines de milliers, élus, sympathisants militants qui sommes farouchement attachés aux valeurs du centrisme qui a apporté beaucoup aux gouvernements successifs de droite comme de gauche , qui a réussi à faire passer des valeurs humanistes , qui a été un parti toujours d’avant-garde vis à vis de l’Europe sommes resté centristes et n‘avons pas renier nos valeurs.
    Celui-ci nous a volé ces valeurs n’est pas Jean Arthuis, n’est pas Simone Veil , mais bien François Bayrou.
    Il faudra aussi un jour que François Bayrou et certain de ses « ultras MoDem » nous expliquent pourquoi ont ils rejetés la frange « centre droite » et pourquoi certain n’ont guère eu d’autre choix de s’approcher de la droite sarkozienne , ne vous en déplaisent , à part peut être Morin et quelques uns , ils ne sont pas tous des mangeurs de la soupe.
    Que le MoDem fasse un parti et libre à lui de se positionner ( ou pas) où il le souhaite mais qu’il cesse de jouer avec les centristes.

    Aptien vous faite preuve de naïveté en pensant que le moDem n’a seulement perdu que des élus, mais combien de militants a t’il perdu ? On rira jaune quand on fera le compte, criera t’on encore au complot ?
    Quand à vouloir changer le monde contentons nous déjà d’être capable de faire évoluer notre pays dans la bonne voie dans ce monde car notre pays devient à un niveau international de moins en moins audible.
    Une chose importante : reconstruisons un centre fort dans ce pays.

    Philippe Launay , centriste hier, centriste aujourd’hui, centriste demain !
     

     


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