mercredi 16 février 2022 - par Gérard Luçon

Poutine, entre Nostradamus et Baba Vanga …

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Poutine à Munich, 2007

 

Commençons par une petite blague traduite du roumain :
 

Un roumain et un japonais discutent :
Le roumain au japonais : "comment se fait-il que votre pays soit aussi développé ?"
Le japonais : "c'est parce que chez nous, sur 10 personnes nous en avons un seul intelligent alors que chez vous c'est l'inverse, vous avez 9 intelligents et un idiot"
Le roumain : "oui, et ?"
Le japonais : "c'est simple, nous mettons le gars intelligent pour diriger les 9 idiots, alors que chez vous c'est l'idiot que vous mettez pour diriger les 9 intelligents ...

 

Toute ressemblance avec les dirigeants de l’UE et ceux de la Russie ou de la Chine ne serait que fortuite ...

 

Pour mieux comprendre pourquoi j’ai parlé de Nostradamus et de Baba Vanga (certes moins connue en Occident, voir lien en bas de texte ...) voici, traduit à l’époque par RIA Novosti, le discours de Munich du 02/10/2007 où Vladimir Poutine annonçait ce qui est en train de se passer ... la situation a énormément changé ces 14 dernières années, et nous le devons au moins autant au fait que des pays ont élu des individus qui savent ce qui est bien pour le pays qu’il „dirigent”, et d’autres ont élu des comiques-troupiers (pour rester poli !).

 

„Madame la chancelière fédérale,

Monsieur Teltschik,

Mesdames,

Messieurs,

Je vous remercie pour cette invitation à participer à une conférence aussi représentative, qui a réuni hommes politiques, militaires, entrepreneurs et experts de plus de 40 pays du monde.

Le format de conférence me permet d’éviter les formules de politesse superflues et de recourir aux clichés diplomatiques aussi agréables à entendre que vides de sens. Le format de la conférence me permet de dire ce que je pense des problèmes de la sécurité internationale et, si mes jugements vous semblent inutilement polémiques ou même imprécis, je vous demande de ne pas m’en vouloir. Ce n’est qu’une conférence et j’espère que dans deux ou trois minutes Monsieur Teltschik n’allumera pas la « lampe rouge ».

On sait que les problèmes de la sécurité internationale sont bien plus larges que ceux de la stabilité militaro-politique. Ces problèmes concernent la stabilité de l’économie mondiale, la lutte contre la pauvreté, la sécurité économique et le développement du dialogue entre les civilisations.

Le caractère universel et indivisible de la sécurité est reflété dans son principe de base : « la sécurité de chacun signifie la sécurité de tous ». Franklin Roosevelt avait déclaré au début de la Seconde Guerre mondiale : « Où que la paix soit rompue, c’est le monde entier qui est menacé ».

Ces paroles restent valables aujourd’hui. D’ailleurs, le sujet de notre conférence en témoigne : Les Crises globales impliquent une responsabilité globale.

Il y a vingt ans, le monde était divisé sur le plan économique et idéologique et sa sécurité était assurée par les potentiels stratégiques immenses des deux superpuissances.

La confrontation globale reléguait les problèmes économiques et sociaux urgents à la périphérie des relations internationales et de l’agenda mondial. De même que n’importe quelle guerre, la Guerre froide nous a laissé, pour ainsi dire, des « obus non explosés ». Je pense aux stéréotypes idéologiques, aux doubles standards et autres clichés hérités de la mentalité des blocs.

Le monde unipolaire proposé après la Guerre froide ne s’est pas non plus réalisé.

Certes, l’histoire de l’humanité a connu des périodes d’unipolarité et d’aspiration à la domination mondiale. L’histoire de l’humanité en a vu de toutes sortes.

Qu’est ce qu’un monde unipolaire ? Malgré toutes les tentatives d’embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu’une seule chose : c’est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision.

C’est le monde d’un unique maître, d’un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu’au souverain lui-même, qui se détruira de l’intérieur.

Bien entendu, cela n’a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c’est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité.

A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre.

J’estime que le modèle unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d’un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner : contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c’est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine.

Cependant, tout ce qui se produit actuellement dans le monde - et nous ne faisons que commencer à discuter à ce sujet - est la conséquence des tentatives pour implanter cette conception dans les affaires mondiales : la conception du monde unipolaire.

Quel en est le résultat ?

Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n’ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes : les guerres, les conflits locaux et régionaux n’ont pas diminué. Monsieur Teltschik l’a mentionné d’une manière très délicate. Les victimes de ces conflits ne sont pas moins nombreuses, au contraire, elles sont bien plus nombreuses qu’auparavant.

Nous sommes en présence de l’emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force - militaire - dans les affaires internationales, qui plonge le monde dans un abîme de conflits successifs. Par conséquent, aucun des conflits ne peut être réglé dans son ensemble. Et leur règlement politique devient également impossible.

Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d’un seul Etat, avant tout, bien entendu, des États-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines : dans l’économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d’autres États. À qui cela peut-il convenir ?

Dans les affaires internationales, on se heurte de plus en plus souvent au désir de régler tel ou tel problème en s’inspirant de ce qu’on appelle l’opportunité politique, fondée sur la conjoncture politique.

Évidemment, cela est très dangereux, personne ne se sent plus en sécurité, je tiens à le souligner, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international. Évidemment, cette politique est le catalyseur de la course aux armements.

La domination du facteur force alimente inévitablement l’aspiration de certains pays à détenir des armes de destruction massive. Qui plus est, on a vu apparaître des menaces foncièrement nouvelles qui étaient connues auparavant, mais qui acquièrent aujourd’hui un caractère global, par exemple, le terrorisme.

Je suis certain qu’en ce moment crucial il faut repenser sérieusement l’architecture globale de la sécurité.

Il faut rechercher un équilibre raisonnable des intérêts de tous les acteurs du dialogue international. D’autant plus que le « paysage international » change très rapidement et substantiellement en raison du développement dynamique de toute une série d’États et de régions.

Mme la chancelière fédérale l’a déjà mentionné. Ainsi, le PIB commun de l’Inde et de la Chine en parité de pouvoir d’achat dépasse déjà celui des États-Unis. Le PIB des États du groupe BRIC - Brésil, Russie, Inde et Chine - évalué selon le même principe dépasse le PIB de l’Union européenne tout entière. Selon les experts, ce fossé va s’élargir dans un avenir prévisible.

Il ne fait pas de doute que le potentiel économique des nouveaux centres de la croissance mondiale sera inévitablement converti en influence politique, et la multipolarité se renforcera.

Le rôle de la diplomatie multilatérale s’accroît considérablement dans ce contexte. L’ouverture, la transparence et la prévisibilité en politique n’ont pas d’alternative raisonnable et l’emploi de la force doit effectivement être une ultime mesure, de même que la peine de mort dans les systèmes judiciaires de certains États.

Aujourd’hui, au contraire, nous observons une situation où des pays dans lesquels la peine de mort est interdite même à l’égard des assassins et d’autres dangereux criminels participent allégrement à des opérations militaires qu’il est difficile de considérer comme légitimes et qui provoquent la mort de centaines, voire de milliers de civils !

Une question se pose en même temps : devons-nous rester impassibles face à divers conflits intérieurs dans certains pays, aux actions des régimes autoritaires, des tyrans, à la prolifération des armes de destructions massive ? C’est le fond de la question posée à la chancelière fédérale par Monsieur Lieberman [1] , notre vénérable collègue. Ai-je bien compris votre question (dit-il en s’adressant à Joseph Lieberman) ? Bien entendu, c’est une question importante ! Pouvons-nous assister impassiblement à ce qui se produit ? J’essaierai de répondre à votre question. Bien entendu, nous ne devons pas rester impassibles. Bien sûr que non.

Mais avons-nous les moyens de faire face à ces menaces ? Oui, nous les avons. Il suffit de se rappeler l’histoire récente. Le passage à la démocratie n’a-t-il pas été pacifique dans notre pays ? Le régime soviétique a subi une transformation pacifique, malgré la grande quantité d’armes, y compris nucléaires, dont il disposait ! Pourquoi donc faut-il bombarder et pilonner aujourd’hui à tout bout de champ ? Manquerions-nous de culture politique, de respect pour les valeurs démocratiques et le droit, en l’absence d’une menace d’extermination réciproque ?

Je suis certain que la Charte des Nations unies est l’unique mécanisme d’adoption de décisions sur l’emploi de la force en tant que dernier recours. Dans cet ordre d’idées, ou bien je n’ai pas compris ce qui vient d’être déclaré par notre collègue ministre italien de la Défense [2], ou bien il ne s’est pas exprimé clairement. En tout cas, j’ai entendu ce qui suit : l’usage de la force ne peut être légitime que si cette décision a été prise par l’OTAN, l’Union européenne ou l’ONU. S’il l’estime effectivement, alors nos points de vue sont différents. Ou bien j’ai mal entendu. L’usage de la force n’est légitime que sur la base d’un mandat des Nations unies. Il ne faut pas substituer l’OTAN et l’Union européenne à l’Organisation des Nations unies. Lorsque l’ONU réunira réellement les forces de la communauté internationale qui pourront réagir efficacement aux événements dans certains pays, lorsque nous nous débarrasserons du mépris du droit international, la situation pourra changer. Sinon, elle restera dans l’impasse et les lourdes erreurs se multiplieront. Il faut oeuvrer pour que le droit international soit universel aussi bien dans sa compréhension que dans l’application de ses normes.

Il ne faut pas oublier qu’en politique, le mode d’action démocratique suppose nécessairement une discussion et une élaboration minutieuse des décisions.

Mesdames et messieurs !

Le risque potentiel de déstabilisation des relations internationales tient également à l’absence évidente de progrès dans le domaine du désarmement.

La Russie se prononce pour la reprise du dialogue à ce sujet.

Il est très important d’appliquer les normes juridiques internationales en matière de désarmement, tout en poursuivant la réduction des armements nucléaires.

Nous avons convenu avec les États-Unis de ramener nos charges nucléaires équipant les vecteurs stratégiques à 1700 - 2 200 unités d’ici au 31 décembre 2012. La Russie a l’intention de respecter strictement ses engagements. Nous espérons que nos partenaires agiront en toute transparence, eux aussi, et ne garderont pas sous le coude quelques centaines de charges nucléaires pour les « mauvais jours ». Donc, si le nouveau ministre états-unien de la Défense annonce que les Etats-Unis se garderont de mettre leurs charges excédentaires en stock, ni de les dissimuler « sous un coussin » ou « sous une couverture », je vous demanderai de vous lever pour applaudir ses paroles. Ce serait une déclaration très importante.

La Russie respecte strictement le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le régime multilatéral de contrôle de la technologie des missiles, et elle a l’intention de les respecter à l’avenir également. Les principes à la base de ces documents revêtent un caractère universel.

À cette occasion, je tiens à rappeler que dans les années 1980, l’URSS et les États-Unis ont signé un Traité sur l’élimination des missiles à moyenne et plus courte portée sans toutefois conférer de caractère universel à ce document.

À l’heure actuelle, toute une série de pays possèdent des missiles de cette classe : la République populaire démocratique de Corée, la République de Corée, l’Inde, l’Iran, le Pakistan, l’État d’Israël. De nombreux autres pays sont en train de concevoir ces systèmes et envisagent d’en doter leurs forces armées. Or, seuls les États-Unis d’Amérique et la Russie restent fidèles à leur engagement de ne pas construire ces armes.

Il est clair que dans ces conditions nous sommes obligés de veiller à assurer notre sécurité.

En même temps, il faut empêcher l’apparition de nouveaux types d’armes de pointe susceptibles de déstabiliser la situation. Je ne parle pas des mesures visant à prévenir la confrontation dans de nouveaux milieux, surtout dans l’espace. On sait que les « guerres des étoiles » ne relèvent plus de la fiction, mais de la réalité. Dès le milieu des années 1980, nos partenaires états-uniens ont réussi à intercepter un de leurs satellites.

Selon la Russie, la militarisation de l’espace est susceptible d’avoir des conséquences imprévisibles pour la communauté mondiale, conséquences qui ne seraient pas moins graves que l’avènement de l’ère nucléaire. C’est pour cela que nous avons maintes fois lancé des initiatives visant à prévenir le déploiement d’armes dans l’espace.

Aujourd’hui, je tiens à vous dire que nous avons préparé un projet de Traité sur le non-déploiement d’armes dans l’espace. D’ici peu, nous l’enverrons à nos partenaires en qualité de proposition officielle. Je propose de travailler ensemble sur ce document.

En ce qui concerne les projets prévoyant le déploiement en Europe d’éléments du système de défense antimissiles, ils ne manquent pas non plus de nous inquiéter. Qui a besoin d’une nouvelle relance - inévitable en l’occurrence - de la course aux armements ? Je doute fort que ce soient les Européens.

Aucun des pays dits « à problèmes » ne possède de missiles ayant une portée de l’ordre de 5 000 à 8 000 kilomètres et susceptibles de menacer l’Europe. Mieux, dans un avenir prévisible, leur apparition dans ces pays n’est pas envisageable. Je dirais même plus : une tentative de lancer un missile nord-coréen, par exemple, vers les États-Unis via l’Europe serait contraire aux lois de la balistique.

Profitant de mon séjour en Allemagne, je tiens à évoquer la crise que traverse le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.

Signé en 1999, ce Traité était adapté à une nouvelle réalité géopolitique : le démantèlement du bloc de Varsovie. Sept ans se sont écoulés depuis, mais il n’a été ratifié que par quatre pays, dont la Fédération de Russie.

Les pays de l’OTAN ont ouvertement déclaré qu’ils ne ratifieraient pas le Traité, dont les dispositions relatives aux limitations dans la zone des « flancs » (déploiement sur les « flancs » d’un certain nombre de forces armées) tant que la Russie ne procéderait pas au retrait de ses bases de la Géorgie et de la Moldavie. Le retrait de nos troupes de la Géorgie est en cours et ce, à un rythme accéléré. Tout le monde sait que nous avons déjà réglé ces problèmes avec nos collègues géorgiens. Quant à la Moldavie, on y trouve pour le moment une formation de 1 500 militaires chargés de maintenir la paix et de protéger les entrepôts de munitions qui y subsistent depuis l’époque soviétique. Nous discutons en permanence de cette question avec Monsieur Solana : il connaît bien notre position. Nous sommes prêts à aller plus loin dans cette direction.

Mais que se passe-t-il pendant ce temps-là ? Eh bien, on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des « bases états-uniennes légères avancées » de 5 000 militaires chacune. Il se trouve que l’OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous - qui respectons strictement le Traité - ne réagissons pas à ces démarches.

Il est évident, je pense, que l’élargissement de l’OTAN n’a rien à voir avec la modernisation de l’alliance, ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c’est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Woerner, alors Secrétaire général de l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mai 1990 : « Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la RFA, cela donne à l’Union soviétique des garanties sûres de sécurité ». Où sont aujourd’hui ces garanties ?

Les blocs de béton et les pierres du Mur de Berlin sont depuis longtemps des souvenirs. Mais il ne faut pas oublier que sa chute est devenue possible notamment grâce au choix historique de notre peuple - le peuple de Russie - en faveur de la démocratie et de la liberté, de l’ouverture et du partenariat sincère avec tous les membres de la grande famille européenne.

Or, maintenant, on s’efforce de nous imposer de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. Même s’ils sont virtuels, ils ne manquent pas de diviser, de compartimenter notre continent. Faudra-t-il à nouveau des années et des décennies, une succession de plusieurs générations de responsables politiques pour démanteler ces murs ?

Mesdames, Messieurs !

Nous préconisons le renforcement du régime de non-prolifération. L’actuelle base juridique internationale permet de mettre au point des technologies de production de combustible nucléaire pour l’utiliser ensuite à des fins pacifiques. Et bon nombre d’États veulent, à juste titre, développer leur propre nucléaire civil en tant que base de leur indépendance énergétique. En même temps, nous comprenons que ces technologies peuvent se transformer rapidement en know-how pour la production de matériaux nucléaires militaires.

Cela suscite une grave tension internationale. La situation autour du programme nucléaire iranien en est un exemple éclatant. Si la communauté internationale n’élabore pas de solution raisonnable à ce conflit d’intérêts, le monde sera ébranlé, à l’avenir également, par ce genre de crises déstabilisatrices, car l’Iran n’est pas l’unique pays du seuil, et nous ne le savons que trop, nous et vous. Aussi, nous serons en permanence confrontés à la menace de prolifération des armes de destruction massive (ADM).

L’année dernière, la Russie a proposé de créer des centres d’enrichissement d’uranium multinationaux. Nous acceptons que de tels centres se créent non seulement en Russie, mais aussi dans d’autres pays où le nucléaire civil se développe sur une base légale. Les États cherchant à développer leur nucléaire civil pourraient recevoir du combustible, en participant directement au travail de ces centres, évidemment, sous le contrôle rigoureux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Or, les dernières initiatives du président des États-Unis, George W. Bush, sont à l’unisson de cette initiative russe. Je pense que la Russie et les États-Unis sont objectivement et également intéressés au durcissement du régime de non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Et ce sont justement nos deux pays, leaders pour leur potentiel nucléaire et balistique, qui doivent, eux aussi, devenir leaders de la mise au point de nouvelles mesures plus rigoureuses en matière de non-prolifération. La Russie est prête à effectuer un tel travail. Nous menons des consultations avec nos amis états-uniens.

Somme toute, il doit y être question de la mise en place de tout un système de leviers politiques et de stimulants économiques qui n’incitent pas les États à créer leurs propres capacités en matière de cycle du combustible nucléaire, mais leur permettent de développer leur nucléaire civil, en renforçant ainsi leur potentiel énergétique.

À cette occasion, je tiens à parler plus en détail de la coopération énergétique internationale. Mme la chancelière fédérale en a parlé, elle aussi, bien que brièvement. Dans la sphère énergétique, la Russie s’oriente vers l’élaboration de principes de marché et de conditions transparentes qui soient les mêmes pour tous. Il est évident que le prix des hydrocarbures doit être établi par le marché et ne doit pas faire l’objet de spéculations politiques ni de pressions ou de chantages économiques.

Nous sommes ouverts à la coopération. Des compagnies étrangères participent à nos plus grands projets économiques. Selon différentes évaluations, jusqu’à 26% de l’extraction de pétrole en Russie reviennent - réfléchissez bien à ce chiffre - jusqu’à 26% de l’extraction de pétrole en Russie reviennent au capital étranger. Essayez donc de me citer un exemple de présence aussi large du business russe dans les branches clés de l’économie des États d’Occident. Il n’y en a pas !

Je tiens aussi à rappeler la proportion d’investissements arrivant en Russie et partant de Russie vers d’autres pays du monde. Ce rapport est à peu près de quinze pour un. Voilà un exemple éclatant de l’ouverture et de la stabilité de l’économie russe.

La sécurité économique est une sphère où tous doivent s’en tenir à des principes uniques. Nous sommes prêts à une concurrence loyale.

L’économie russe a de plus en plus de possibilités pour cela. Cette dynamique est objectivement évaluée par des experts et nos partenaires étrangers. Récemment, par exemple, la Russie a été mieux notée au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : notre pays est passé notamment du groupe à risque 4 au groupe 3. Profitant de l’occasion, ici, aujourd’hui à Munich, je voudrais remercier tout particulièrement nos collègues allemands de leur concours à l’adoption de la décision évoquée.

Continuons. Comme vous le savez, le processus d’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) est entré dans sa phase finale. Je rappellerai qu’au cours des négociations longues et difficiles, nous avons plus d’une fois entendu des paroles sur la liberté d’expression, la liberté de commerce et des possibilités égales, mais seulement quand il s’agissait du marché russe.

Et encore un thème très important qui influe directement sur la sécurité globale. On parle beaucoup aujourd’hui de la lutte contre la pauvreté. Mais qu’est-ce qui se produit en réalité ? D’une part, des ressources financières - et souvent importantes - sont allouées à des programmes d’assistance aux pays les plus pauvres. Quoi qu’il en soit, et beaucoup le savent ici également, il n’est pas rare que les compagnies des pays donateurs eux-mêmes « les utilisent ». D’autre part, l’agriculture dans les pays industrialisés est toujours subventionnée, alors que l’accès des hautes technologies est limité pour d’autres.

Appelons donc les choses par leurs noms : il s’avère qu’une main distribue les « aides caritatives », alors que l’autre entretient l’arriération économique, mais récolte aussi des bénéfices. La tension sociale surgissant dans de telles régions dépressives se traduit inévitablement par la croissance du radicalisme et de l’extrémisme, tout en alimentant le terrorisme et les conflits locaux. Et si tout cela se produit de surcroît, par exemple, au Proche-Orient dans le contexte d’une vision aggravée du monde extérieur, en tant que monde injuste, une déstabilisation globale risque de se produire.

Il va sans dire que les principales puissances mondiales doivent voir cette menace et organiser, par conséquent, un système plus démocratique et plus équitable de rapports économiques qui donne à tous une chance et une possibilité de développement.

Intervenant à une conférence sur la sécurité, on ne peut pas, non plus, Mesdames et Messieurs, passer sous silence l’activité de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’OSCE a été créée pour examiner tous les aspects, je tiens à le souligner, tous les aspects de la sécurité, qu’il s’agisse des aspects politico-militaires, économiques ou humanitaires et ce, dans leurs rapports réciproques.

Mais que voyons-nous aujourd’hui en réalité ? Nous voyons que cet équilibre est manifestement perturbé. On essaie de transformer l’OSCE en instrument vulgaire au service des intérêts politiques extérieurs d’un seul pays ou d’un groupe de pays à l’égard d’autres États. Et c’est pour cette tâche, que l’on a aussi « monté de toutes pièces » l’appareil bureaucratique de l’OSCE qui n’est nullement lié aux États fondateurs. On a « monté de toutes pièces » pour cette tâche également les procédures d’adoption des décisions et d’utilisation des fameuses « organisations non gouvernementales (ONG) ». Formellement, il s’agit effectivement d’organisations indépendantes, mais financées rationnellement et, par conséquent, contrôlées.

Conformément aux documents fondateurs, dans la sphère humanitaire, l’OSCE est appelée à accorder aux pays membres, à leur demande, un concours en matière de respect des normes internationales dans le domaine des droits de l’homme. C’est une importante mission. Nous la soutenons. Mais cela ne signifie pas qu’on peut s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays et encore moins tenter de leur dicter la manière dont ils doivent vivre et se développer.

Il est parfaitement évident qu’une telle ingérence ne contribue pas du tout à la maturation d’Etats authentiquement démocratiques. Par contre, elle les rend dépendants, avec comme conséquence l’instabilité sur les plans économique et politique.

Nous espérons que l’OSCE se guidera sur ses tâches immédiates et organisera ses relations avec des États souverains sur la base du respect, de la confiance et de la transparence.

Mesdames, Messieurs !

En conclusion, je voudrais retenir ceci. Nous entendons très souvent - et je les entends personnellement - les appels de nos partenaires, y compris nos partenaires européens, exhortant la Russie à jouer un rôle de plus en plus actif dans les affaires internationales.

Je me permettrai à cette occasion une petite remarque. Nous n’avons pas besoin d’être éperonnés ou stimulés. La Russie a une histoire millénaire, et pratiquement elle a toujours eu le privilège de pratiquer une politique extérieure indépendante.

Nous n’avons pas l’intention aujourd’hui non plus de faillir à cette tradition. En même temps, nous voyons que le monde a changé et nous évaluons avec réalisme nos propres possibilités et notre propre potentiel. Et évidemment nous voudrions aussi avoir affaire à des partenaires sérieux et tout aussi indépendants avec lesquels nous pourrions travailler à l’édification d’un monde plus démocratique et plus équitable, tout en y garantissant la sécurité et la prospérité non seulement des élites, mais de tous.

Je vous remercie de votre attention”

Speech at the 43rd Munich Conference on Security Policy - 02/10/2007

 

Sources :

https://solidariteetprogres.fr/a-repartir/articles-varies/Discours-de-Vladimir-Poutine-a-la.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba_Vanga

 

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Poutine et Lavrov
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Sans vergogne


29 réactions


  • Lynwec 16 février 2022 18:57

    La différence entre un homme politique vrai et un guignol adepte de peaux bronzées huilées.

    En Rance, vu le comportement général vis-à-vis des tests pcr (pauvres gamins à qui des « parents » acceptent de faire subir ça...) et médicaments delfraissiens, notre ratio doit probablement être plus proche de 1 000 abrutis pour 1 intelligent voire pire...

    On n’est pas sortis du bois, comme on dit au Québec (nous c’est de l’auberge rouge et on dirait bien qu’on a un taulier tueur.)


  • Captain Marlo Captain Marlo 16 février 2022 20:18

    Roland Dumas a participé à toutes les réunions dans les années 90. Il confirme que les pays occidentaux avaient pris des engagements de ne pas étendre l’Otan vers l’est.

    Mais bon, c’était avant le gazoduc North Stream 2, et la nécessité pour les Américains de vendre à l’Europe leur gaz de schiste. Suivez les pétrodollars, vous aurez une bonne compréhension « de la diplomatie » de l’Etat profond US et des néo conservateurs...


    • mmbbb 17 février 2022 16:43

      @Captain Marlo C est connu . Védrine a affirmé que si un cacique pur et dur avait pris le pouvoir en Russie , les choses se seraient peut être passé différemment ..
      La morale de l histoire est que les ricains ont voulu conserver l OTAN a d autres fins politiques que son but initial .
      L Europe politique , elle est en état de mort cérébral , 
      Quant à l Allemagne elle n a pas trop intérêt a dependre des USA pour son gaz notamment le gaz
      le nouveau chancelier allemande semble l avoir compris .
       


  • Captain Marlo Captain Marlo 16 février 2022 20:21

    « La rencontre Macron-Poutine a été une humiliation » par Idriss Aberkane.

    Il analyse la géopolitique de l’Ukraine et de la Russie, mais surtout les méthodes employées par Vladimir Poutine quand il reçoit des minus comme Macron.


  • Captain Marlo Captain Marlo 16 février 2022 20:39

    Quelle idée aussi que d’installer la Russie au beau milieu des bases américaines, c’est de la provocation, non ?


    • sylvain sylvain 17 février 2022 14:41

      @Captain Marlo
      c’est vrai, ils auraient pu la mettre ailleurs


    • titi titi 17 février 2022 17:35

      @Captain Marlo

      Prenez une carte.

      Prenez un compas et comptez les pays à moins de 2000 km des frontières russes : vous avez tous les pays européens, le moyen orient, le Japon, la Corée , etc...

      Prenez un compas et comptez les pays à moins de 2000 km des frontières USA :
      à peine une demie douzaine.

      Votre argument du nombre de bases récité comme une Néant, ou un Bravo, il est bidon.
      Tout simplement parce que la Russie n’en a géographiquement pas besoin.


  • zygzornifle zygzornifle 17 février 2022 09:26

    Macron est un grand fan de Nostra d’anus .....


  • zygzornifle zygzornifle 17 février 2022 09:27

    A quand le référendum : on envahi la Russie ou pas 


  • roby roby 17 février 2022 10:39

    Du temps de ma jeunesse on pouvait lire sur beaucoup d’endroits en France « US GO HOME » Merci Général d’avoir r’envoyer ces bouffeurs de hots dogs dans d’autres bases en Europe,les Amérindiens remercient ces cowboys pour leur génocide


  • Hervé Hum Hervé Hum 17 février 2022 12:13

    tiens, le discours de Poutine invalide la fumeuse maxime disant

    qui veut la paix, prépare la guerre.

    Fumeuse,car il s’agit d’un oxymore tout à fait banal, même si c’est bien « emballé ».

    en effet, qui veut la paix, prépare la confiance et qui prépare la guerre, veut la domination et la soumission de l’autre, mais jamais la paix.

    La paix se fait toujours sur la base d’un accord mutuel dont les gages de confiances sont la condition nécessaire, mais si une partie rompt la confiance en se préparant à la guerre alors qu’elle avait signée un accord de paix sur la base d’un renoncement à la préparation de la guerre, alors, de facto l’accord de paix est rompu unilatéralement et dégage l’autre partie de devoir respecter l’accord.

    Bref, il ne faut pas confondre la paix, qui nécessite l’accord des parties, avec la soumission, qui rend compte de la domination de l’un sur l’autre, mais ce ne sera jamais la paix, car ce n’est pour le soumis qu’une trêve, le temps pour lui de reprendre des forces et le temps que le dominant perde de ses forces, notamment via d’autres fronts et/ou de sceller des alliances en vue de renverser le rapport de force.

    Tout cela reste élémentaire et en fait, la diplomatie des relations entre les humains, quelle que soit l’échelle, entre individus ou nations, repose sur deux maximes

    l’union fait la force et diviser pour mieux régner. Celui qui comprend et applique ces deux maximes à tout compris de ce qu’il y a à comprendre !


    • sylvain sylvain 17 février 2022 13:00

      @Hervé Hum
      Vous croyez que poutine n’a pas préparé la guerre ????


    • Hervé Hum Hervé Hum 17 février 2022 13:38

      @sylvain

      mais nous vivons dans un monde où la paix est l’exception et la guerre la règle. La paix entre les puissances nucléaires étant dû au fait que les armes nucléaires sont autant une menace pour l’autre que pour soi même.

      de fait, tous les dirigeants préparent en permanence la guerre, mais si vous voulez la paix, alors, vous devez préparer la confiance, mais pas la guerre.

      Dans le cas qui oppose les deux plus grandes puissances nucléaires mondiale, il s’agissait de réduire l’armement nucléaire afin de réduire le risque et cela se fonde donc sur la confiance, mais si pendant que vous réduisez votre capacité nucléaire, notamment sur les missiles à moyennes portés, tandis que l’autre accroit sa menace en installant des armes toujours plus près de vos frontières, il n’y a que les imbéciles pour croire qu’ils le font pour maintenir la paix.

      C’est comme si quelqu’un vous dit de ranger votre couteau dans votre fourreau parce qu’il n’a pas l’intention de vous menacer, alors même qu’il approche son couteau de votre gorge.

      le croirez vous ?

      M’est avis que vous le croirez uniquement s’il range son couteau dans son fourreau comme vous.

      C’est cela la confiance !

      Comprendre que ce sont les dirigeants US qui préparent le plus la guerre et qui la font le plus, tout en affirmant vouloir la paix, mais de facto, c’est la soumission qu’ils veulent et ce ne sera jamais la paix.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 17 février 2022 14:00

      @Hervé Hum
      Nous avons vécu ces dernières décennies sur deux leurres, véhiculés par une propagande minable et des journalistes crétins :
      -la chute de l’URSS n’a pas affaibli sa recherche militaire, désormais elle est en avance sur divers secteurs du domaine des armes dites « non-conventionnelles », les USA le savent car il l’ont appris à leurs dépens, mais c’est un peu tard ;
      -la Chine, qui s’est endormie au 16ème siècle, s’est réveillée au XXème et elle a plus que récupéré son retard, alors que nous en étions et en sommes encore à bêler « ils copient notre savoir » ..

      Le réveil va être difficile, très difficile, car on craint ce « grand remplacement » qui voudrait que des noirs et des arabes prennent notre si confortable place d’occidental vieillissant et « parasitaire », alors qu’il s’agit d’un autre « grand remplacement », et seuls des gens « éveillés mais amoraux » comme Glucksmann, Mendès, Enthoven, BHL, et autres l’ont compris, d’où leur haine de la Chine et de la Russie car ils voient leur situation de privilégiés mise en danger .... 


    • sylvain sylvain 17 février 2022 14:31

      @Hervé Hum
      On est d’accord alors .La Russie a préparé la guerre, et la paix aussi,et les USA l’ont provoquée


    • sylvain sylvain 17 février 2022 14:39

      @Gérard Luçon
      c’est d’autant plus surprenant que ce sont nos élites occidentales qui ont permis a la Chine de devenir si puissante .Il ne lui ont jamais imposée les règles du neo libéralisme comme ils les ont imposés par exemple a la france .
      Ont ils juste suivi leurs groin, qui flairait le juteux profit, ou y a t il d’autres calculs dessous ?? je ne saurais le dire avec certitude .Il semblerait qu’ils aient pensés que la chine, qui a tout de même acquis un fonctionnement des plus capitalistes, ne pourrait résister a l’élitisme neolibérale .L’histoire n’a pas encore dit si ils avaient tort ou raison .Si en apparence les deux empires suivent une voie divergente, des tendances profondes montrent qu’ils convergent vers le même modèle, ce qui ne veut d’ailleurs pas dire qu’ils ne s’affronteront pas


    • Hervé Hum Hervé Hum 17 février 2022 16:33

      @Gérard Luçon

      Mon commentaire portait sur la maxime « qui veut la paix, prépare la guerre », pour montrer qu’il s’agit d’une fumisterie.

      Maintenant, je ne considère plus les rapports entre les outils que sont les appareils d’Etat, mais ceux qui les manipules, où de mon point de vue un bon dirigeant est un dirigeant mort, qu’il soit français, étasunien, chinois, russe ou n’importe lequel et dans tous les domaines, donc, y compris voir surtout économique, sans cela, comment parler de 1er de cordée avec l’obligation de les exonérer d’impôts et êtres leurs obligés.

      Soit on se veut soi même un chef et dans ce cas là, tout va très bien madame la marquise, soit on ne se veut pas un chef et alors, tout ce qui justifie la nécessité du chef doit être vidé de ce qui la motive, c’est à dire, l’état d’urgence permanent ou guerre.

      Comprendre que le pire ennemi du chef, quel qu’il soit, c’est la paix, car cela vide son utilité, le rend non pas inutile, mais met en évidence sa toxicité, sa nécessité de créer l’urgence si elle n’existe pas et l’entretenir pour toujours justifier son utilité. Ce principe était déjà bien connu dans l’antiquité et est toujours appliqué, pourtant, malgré plus de 20 siècles d’expériences et toute la technique acquise, la conscience de la majorité des citoyens reste toujours aussi manipulé.

      Autrement dit, l’URSS était le meilleur ennemi des dirigeants US et son effondrement a été un gros problème pour eux. Certes, ils ne pouvaient pas faire autrement que de faire semblant de vouloir la paix, mais en réalité, son effondrement posait le problème de ne plus avoir d’ennemi crédible pour maintenir l’état d’urgence permanent dans la conscience de ses citoyens, car le seul qui puisse réellement les menacer, ce sont eux, les citoyens de son propre pays et non les étrangers.

      Mais cela vaut pour n’importe quel chef, la différence étant bien évidemment le rapport de force ou de farce. Ainsi, Sadham Hussein ne voulait surtout pas s’attirer les foudres de l’oncle Sam et ce dernier l’à piégé pour montrer à ses citoyens que l’état d’urgence continuait malgré l’effondrement de l’URSS. Qu’il fallait toujours un système fondé sur la soumission au chef.

      Mais tant que les dindes que nous sommes ne comprendrons pas que la véritable cible n’est pas l’étranger, mais le citoyen intérieur, on sera toujours les dindons de la farce, qui confond l’outil avec la main qui le tient.

      Bref, la paix est un interdit et où il faut donc maintenir à minima deux blocs opposés. ce que Orwell avait très bien compris et expliqué avec 1984. Sans cela, comment voulez vous justifier la pseudo maxime « qui veut la paix, prépare la guerre », mai qui peut se ramener à la fameuse métaphore du loup intérieur.

      Si vous voulez la paix, préparez la confiance et bottez le cul de tous les chefs actuels plutôt que de les aduler Le seul vrai chef qui affirme vouloir la paix est celui qui souhaite sa propre fin en tant que tel. C’est là tout le problème, mais tant qu’il y aura une majorité de dindes prêtes à être farci, elles le supprimeront elles mêmes pour pouvoir se faire plumer et farcir.
      .


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 17 février 2022 16:44

      @sylvain
      c’est la conception même du mot Empire qui diffère entre l’Occident et la Chine, donc les pistes sont forcément divergentes ...


    • Hervé Hum Hervé Hum 17 février 2022 16:45

      @sylvain

      On est d’accord alors .La Russie a préparé la guerre, et la paix aussi,et les USA l’ont provoquée

      Non, les dirigeants russes n’ont pas préparé la paix, ils étaient seulement en position de faiblesse mais leur arsenal nucléaire imposait toujours le respect.

      Parce que je doute fort qu’ils aient cru un seul instant en l’honnêteté des dirigeants US, seuls les imbéciles peuvent le croire et ce ne sont pas des crétins, mais la situation économique et le retard technique sur le plan électronique, véritable raison de l’effondrement de l’URSS, ne leur laissait guère le choix.

      Bref, depuis le début il s’agissait d’un accord de dupe, mais le dindon de la farce est et sera toujours le citoyen intérieur qui se veut honnête, c’est à dire, fondant son éthique sur le principe de mérite personnel, qui interdit l’exploitation d’autrui à son profit. Je parle d’équité !


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 17 février 2022 16:50

      @Hervé Hum
      nous nous orientons vers un autre débat, non ?
      Disons, pour faire court, que la chute de l"URSS a permis au capitalisme de croissance de cesser d’exister au profit de celui de spéculation ...


    • sylvain sylvain 17 février 2022 17:30

      @Hervé Hum
      je doute que la russie ait jamais sérieusement craint une invasion militaire .La notion de guerre et de paix est de toutes façons devenue très floue, c’est une guerre économique, ou de « basse intensité » permanente .
      Je pense que la russie prépare la paix en essayant, dans une certaine mesure, de sortir de cette logique, mais j’ai peut être moi même la naiveté de croire ce qui sort de la bouche d’un dirigeant russe
      Pour ce qui est de croire a la sincérité des dirigeants US, le bruit court que eltsine se mettait a y croire quand il dépassait les 4 grammes, il faisait donc en sorte de ne plus redescendre en dessous, et la moitié de son peuple avec


    • sylvain sylvain 17 février 2022 17:31

      @Gérard Luçon
      ah, et d’après vous comment les chinois conçoivent ils un empire ??


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 18 février 2022 05:21

      @sylvain
      Disons que le plus simple pour comprendre la différence de conception (et sans se taper l’histoire de cet Empire) est d’étudier quels sont les pays qui ont organisé des expéditions maritimes et ont conquis des territoires, pillé les richesses, pratiqué l’esclavagisme, ouvert des comptoirs .. et ensuite de regarder qui était Zheng He ... ses 7 expéditions puis la décision de l’Empereur de saborder la Flotte impériale ... et aussi de chercher le sens de Zhong Guo (Chine en chinois).


    • Hervé Hum Hervé Hum 18 février 2022 08:38

      @Gérard Luçon

      Pour moi, il s’agit du même débat, mais sous d’autres formes, le fond restant invariable quel que soit le domaine ou l’échelle auquel on l’applique. Ceci est une loi fondamentale de la causalité, maître quasi absolu de la réalité.

      le fond du problème, que ce soit sur le plan militaire ou économique, c’est de savoir s’il faut ou non des chefs pour commander aux autres et devoir s’y soumettre et devoir accepter de se faire exploiter par eux, jusqu’à y perdre sa vie.

      Or, la nécessité du chef n’est vrai qu’en état d’urgence et uniquement dans ce cas précis. Conséquence, un système inique tel qu’il existe aujourd’hui ne peut se justifier et exiger l’obéissance que s’il y a l’état d’urgence permanent et s’il n’est plus là, il faut à tout prix le créer, c’est une question vitale, absolu de ceux qui veulent exploiter la vie d’autrui à leur profit, c’est à dire, au delà de leur propre mérite personnel, qui interdit par définition l’exploitation du temps de la vie d’autrui à leur profit.

      Je vais finir mon intervention au sujet de la fumeuse maxime « qui veut la paix, prépare la guerre », en précisant ou insistant sur le fait que pour faire la paix, il faut la volonté des belligérants, sans cela il s’agit de soumission mais pas de paix.

      Dans le cas présent, en considérant que Poutine veuille réellement la paix, alors, il donne des gages de confiance, mais si en face, les dirigeants US donnent des gages de défiances, alors il ne reste que 2 possibilités. Soit se soumettre, soit refuser la soumission et donc de devoir se préparer à faire la guerre, mais il faut bien faire la différence entre l’action qui relève de sa volonté propre et la réaction, qui est une action en fonction de l’action de l’autre et non pas sa propre action.

      C’est le gros problème et la « chance » des pseudos mondialistes capitalistes, pseudo parce que le capitalisme d’exploitation d’autrui ne peut pas atteindre la mondialisation réelle sociale sans s’effondrer, car c’est le communisme qui répond à cette définition. De fait, tout comme dans l’UE, il s’agit seulement d’un leurre, car en réalité, le but est de consacrer l’union de la grande bourgeoisie, mais de maintenir la compétition, donc, la division entre les citoyens. Mais ce qui est possible au niveau de l’UE, parce que n’étant qu’une partie du monde et non pas le monde en lui même, donc, où il y a toujours l’argument de l’état d’urgence économique et militaire face aux autres parties du monde. Mais dès lors où on parle du monde en tant que tel, alors, la relation s’inverse et l’argument n’est plus valide.

      Dans la réalité, toutes les recherches (présente ou passé) montrent qu’on ne peut pas supprimer ni le principe communiste, ni capitaliste, mais que leur relation dépend de l’environnement et de lui seul. Autrement dit, dans un monde ou l’urgence exige la coopération de tous, l’inversion de sens conduit obligatoirement à placer le principe communiste avant celui du capitalisme, qui ne peut pas disparaître, mais doit être contrôlé et réduit au seul mérite personnel, compatible avec le principe communiste en tant que tel, c’est à dire, reposant sur la seule logique causale et non sur l’imaginaire de quiconque.

      Comprendre que l’égalité absolu consistant à donner à tous indépendamment de son mérite personnel est une forme de capitalisme inversé, car consistant à exploiter le travail d’autrui, c’est donc un système inique. Seul le mérite personnel est une égalité relative et ce n’est plus dès lors le capitalisme d’exploitation d’autrui, mais qui n’interdit pas de s’exploiter soi même et d’en retirer un profit. Ici, c’est son utilité personnelle qui détermine sa capitalisation. De fait, l’intérêt général est la somme des utilités particulières, où chacun trouve son intérêt particulier en fonction de son utilité et non de sa capacité à exploiter autrui. Bref, le capitaliste s’intègre dans le communisme et non l’inverse comme actuellement, car le principe communiste existe et est fondamental même dans le pays le plus capitaliste au monde. Sans cela, il n’aurait pas d’armée possible !

      Bon, je vais proposer des articles pour expliquer ce qu’est la réalité et le pourquoi de sa nécessité, avec ensuite un article d’introduction à la logique des relations de causalité.


  • sylvain sylvain 17 février 2022 12:58

    ils ont vraiment sorti l’affiche avec macron, ou c’est un fake ??


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