vendredi 2 mars 2007 - par jml

Primordial : la création des richesses

On peut dire et répéter à l’envie que la droite française est la plus bête du monde et que la gauche est ringarde, bloquée sur des positions d’il y a 30 ans, incapable d’évoluer comme ont su le faire l’Espagne, la Grande Bretagne, les Pays Bas.....,on peut dire des vilénies sur Sarkozy et Royal, on peut affirmer haut et fort que l’on déteste les riches tout en mangeant du caviar et que les riches ne sont pas assez solidaires.......,là n’est pas l’essentiel.

Le primordial est que les français demandent de plus en plus à l’Etat, que les besoins sont immenses à l’école, la justice,le logement,le niveau des salaires,la réparation des dommages subis à la suite de catastrophes naturelles,la recherche scientifique,l’économie,l’industrie.......

Manque de moyens partout. Il faut de l’argent, de plus en plus d’argent. Alors, il faudrait revenir sur terre et comprendre qu’avant de distribuer les richesses, il faut les créer. C’est une

Lapalissade, j’en conviens, mais à la lecture des journaux et des réactions sur Internet, il faut bien admettre que ça n’est pas une évidence pour beaucoup. On sent très nettement que la solution, c’est l’impôt (faire davantage payer ces salauds de riches), des fonctionnaires en plus, des associations subventionnées....., et laisser glisser la dette publique. D’ailleurs à ce sujet, il faut relever des tendances négationnistes : comme il y a ceux qui nient la Shoah, il y a ceux qui contestent le poids de la dette publique. Autre solution, la croissance, surtout celle des autres pays à qui ont va peut-être vendre encore plus.....

Toutes ces recettes traduisent une attitude passive : il n’y a rien là de positif, rien de dynamique. Pour distribuer les richesses, on est les meilleurs et i l faut reconnaître à la gauche une compétence inégalable : c’est réellement son domaine de prédilection. Pour dépenser le pognon que les autres ont gagné, ne cherchez pas, la gauche est imbattable. Mais pour créer les richesses, on est très loin d’être des champions.

La question essentielle est maintenant de savoir si on continue comme par le passé, avec les recettes anciennes : les emplois aidés, une formation continue encore meilleure (elle a été tellement améliorée que l’on se demande comment elle ne crée pas plus d’emplois !!), l’assistanat.....ou si l’on va résolument de l’avant, en se montrant beaucoup plus dynamique et en faisant comme les autres pays qui ont résorbé massivement leur chômage.

Le problème crucial est que la création des richesses, la gauche en est incapable. Elle ne sait pas ce que c’est une entreprise et ne comprendra jamais rien au monde de l’entreprise pour une raison très simple : elle le déteste. Le fonctionnaire, les cheminots, les enseignants.....ah voilà des braves gens, mais l’artisan, le commerçant, l’agriculteur, le chef d’entreprise- que celle-ci soit grande ou petite- ça ne vaut pas grand-chose. La gauche est fondamentalement inapte à la mise en place d’une dynamique de création d’entreprises, et c’est précisément ce dont la France a besoin. Il faut compenser les disparitions d’entreprises, les délocalisations, les cessations d’activité, les ateliers qui ferment faute de repreneur. Comme le disait le grand économiste Georges Marchais (1920-1997) « pour lutter contre le chômage, il faut créer des emplois.. ». Sauf à envisager une mesure encore plus imbécile que les 35 h.- le passage aux 32 h. par exemple ou le dépavage/ repavage des rues des villes du nord, les ateliers nationaux ou la nationalisation de tout ce qui bouge- il est impératif d’encourager la création d’entreprises. Cela ne sera pas chose facile dans un pays où selon un récent sondage, 70% des jeunes français rêvent d’être fonctionnaires.

Posons nous la question suivante : dans telle région, une entreprise de 500 ou 1000 personnes ferme ses portes : que fait-on ? Il y aura très vraisemblablement la réponse classique tournant autour du traitement social et de la formation des hommes. Mais toute la formation du monde ne servira à rien, si dans cette région, il n’y a pas des hommes qui franchissent le pas et créent des entreprises.

On parle beaucoup de logement, de justice, de mixité, de pouvoir d’achat, de culture, de mondialisation.... mais on oublie que le début de toute chose, c’est de donner du travail à la population. . Et il faut bien expliquer aux français, que ce n’est pas l’Etat qui crée des emplois dans le secteur privé. On reproche aux gouvernants successifs de ne rien faire contre le chômage puisqu’une partie de la population n’a pas de travail : les français pensent certainement que l’Etat doit remplacer les entreprises qui disparaissent, et en créer de nouvelles, et embaucher les gens sans emploi. A tort. C’est certainement un truisme, mais il n’est pas inutile de rappeler quelques vérités.

.Il est impératif d’encourager la création d’entreprises, et d’en parler. Cà n’est pas une seule question de charges : c’est aussi, et surtout, un état d’esprit à changer. Donner envie aux jeunes d’entreprendre : insuffler une dynamique que la gauche ne peut pas engendrer. Susciter des vocations d’entrepreneur : comme dans l’armée, ou dans la recherche médicale, ou la musique, ou le sport, ou les ONG, ou la coopération.



21 réactions


  • parkway (---.---.18.161) 2 mars 2007 14:43

    renseignez-vous sur le site

    frederic.lordon.perso.cegetel.net/

    vous serez moins bête et moins arrogant...

    ne me dîtes pas merci !


  • labaule (---.---.252.249) 2 mars 2007 15:57

    Le probleme en France est que le marxisme s’y est enracine. Je constate que meme des gens a droite,raisonnent en marxistes quand ils combattent le liberalisme pourtant createur de richesses. Chirac lui-meme disait que le liberalisme etait pire que le communisme. Il faudrait que a l’ecole,nos professeurs changent de discours et expliquent aux eleves par ex : qu’une simple retraite de securite sociale depend du succes d’un fond de pension qui genere des profits et non pas de l’impot car « l’argent ne pousse pas sur les arbres ».


  • (---.---.62.50) 2 mars 2007 16:58

    « comme il y a ceux qui nient la Shoah, il y a ceux qui contestent le poids de la dette publique. »

    Et un point Godwin, un !


  • ZEN zen 2 mars 2007 17:27

    Bla-bla...


  • (---.---.109.12) 2 mars 2007 17:41

    J’aimerais être éclairé :

    Il me semble qu’on ne peut pas créer de richesse, car la masse monétaire totale est quasiment constante, à l’inflation près. J’aurais donc tendance à dire qu’on ne peut pas créer de richesses, mais seulement les attirer à soi (et donc les prendre à quelqu’un d’autre...)

    Dans cette logique, la création d’entreprise ne permettrait pas la création de richesse, et en particulier les entreprises du tertiaire ne feraient que brasser de l’air.

    Ou alors, créer des richesses consiste à mettre en circulation des marchandises dans le marché, marchandises jusqu’alors inaccessibles ? Dans ce cas, seul le secteur primaire peut créer des richesses, au prix d’une progression invasive du marché sur le monde ?

    Merci à ceux qui m’éclaireront !


    • (---.---.37.71) 4 mars 2007 22:36

      Vous mélangez richesse et pognon, deux choses différente. Si je crée un truc, chez moi, et que je décide de le vendre 1000€, j’ai donc créé potentiellement 1000€.

      Si je trouve quelqu’un pour me l’acheter 500€, j’ai créé réellement 500€ de plus pour la collectivité. Car sauf à être bizare et à le stocker cet argent, je vais le mettre en banque, le consomer, l’investir.. Bref, il repart dans le circuit, et mon client, lui, à toujours ce qu’il a acheté, d’une valeur de 500€ potentielle.


  • Forest Ent Forest Ent 2 mars 2007 17:45

    C’est bien vrai, mon pauvre monsieur. Justement, je le disais hier à une amie, qu’est-ce qu’on ferait, je vous le demande ? D’ailleurs, il n’y a plus de saisons, ils l’ont dit à la télé, c’est le réchauffement des climatites, et il y en a qui ne comprennent même pas qu’il faut travailler pour avoir des sous, et des feignants qui sont à l’école toute la journée. Je vous jure des fois...

    On a bien rigolé au café du commerce ?

    Allez expliquer tout cela aux employés d’Alcatel qui ont démérité d’avoir racheté Lucent. Salauds de feignasses ...


    • (---.---.37.71) 4 mars 2007 22:40

      « Allez expliquer tout cela aux employés d’Alcatel qui ont démérité d’avoir racheté Lucent. »

      Les salariés sont payés pour être méritant, et ce ne sont pas eux qui ont racheté Lucent.

      Les problémes d’Alcatel viennent d’une insufisance de délocalisation. Les Lois française, la bureaucratie, le « modéle français », c’est trés bien. Mais personne n’est obligé et ne sera jamais obligé de rester en France pour le financer.


    • Daniel (---.---.9.225) 2 mars 2007 21:57

      ...Si j’ai bien compris, c’est ce que quelques uns peuvent se mettre dans les poches (mais c’est sans doute ma ringardise marxisante qui s’exprime...)


    • fredm fredm 7 mars 2007 15:53

      A mon sens, voici une liste non exhaustive de richesses :

      - du travail intellectuel ou manuel
      - des matières premières
      - des créations artistiques
      - des services
      - des biens manufacturés ...

      A noter que certaines richesses existent a priori (les matières premières) tandis que la grande majorité sont de pures créations humaines (travail, services, oeuvres d’art, ...)

      Toutes ces richesses peuvent s’échanger les unes contre les autres au moyen d’un outil qu’on a créé pour cela et qui s’appelle la monnaie et qui se concrétise sous la forme de l’argent.

      La redistribution de richesses est donc la redistribution d’un argent qui n’est que la contrepartie de richesses bien réelles. Donc moins on crée de la richesse, moins on a d’argent à redistribuer.

      Et on voit aussi combien il est illusoire de faire tourner la planche à billets comme certains le suggèrent encore !

      La question fondamentale pour tous les candidats devraient donc être : comment créer de la richesse ?

      Ensuite seulement, on peut se poser la question de savoir comment la répartir plus justement.

      Mais derrière tout cela se cache la seule question intéressante et qui divise encore : à qui appartient la richesse ?

      Ou formulée autrement : la propriété privée est-elle une bonne chose ?

      Je pense que oui et je dirai même que c’est probablement le plus grand progrès de toute l’histoire de l’humanité.

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    • aquad69 (---.---.100.34) 7 mars 2007 16:16

      Bonjour Léon,

      pas d’accord avec vous ; la « richesse » d’une région ou d’un pays, économiquement, c’est quelque chose de très subtil, et qui n’a rien à voir avec l’argent.

      A ce sujet, je vous conseille la lecture de Fernand Braudel dans son livre sur le Monde économique de la Renaissance et de « la grande transformation » de Karl Polianyi (orthographe approximative, je le crains).

      Quand à l’invention de la propriété privée, à la Renaissance, et le remplacement du « jus non abusus » par le « jus abusus », je le considère comme une des plus grandes catastrophes qu’aient subi les européens, puis le Monde par voie d’invasions coloniales.

      Sur ce dernier point, je vous recommande l’« histoire de la Bourgeoisie en france » de Régine Pernoud.

      Voilà. Je suis désolé, je n’ai pas le temps d’en rajouter plus ; mais nous aurons peut-être une autre occasion d’en débattre.

      Cordialement Thierry

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    • fredm fredm 7 mars 2007 16:52

      @aquad69

      Vous avez probablement raison sur le concept de richesse. Mais l’argent, lui, n’a de sens qu’en contrepartie de la richesse au sens où je l’ai défini.

      Or quand on parle de redistribution, on parle principalement d’argent -on ne « redistribue » pas le paysage ou le patois local. De là partait mon raisonnement.

      Ceci étant dit, ça ne remet pas en question la nécessité de créer de la richesse. Sauf à dire que tout le monde devrait vivre comme St François d’Assise. Voeu pieu s’il en est.


  • ceresiani (---.---.163.191) 3 mars 2007 07:09

    Au début j’ai cru que l’article allait etre sympa et puis non on retombe dans le clivage gauche droite ! tres nul ! la gauche sait faire si , sait pas faire ca ! la droite sait faire si , sait pas faire ca ! trop de clivage gauche droite dans cet article la gauche represente par des gens qui ne sont pas forcement des gens de gauche ont des themes historiques dont ils se servent pour arriver à leur fin : la droite idem. un seul but le pouvoir ! la france ce n’est pas ca il y a des fonctionnaires et des prof a droite ainsi que des intellectuels comme il y a des capitaines d’industrie a gauche croyez le bien ! pour preuve : notre dernier president de gauche est bien chirac et notre dernier president de droite fut bien mitterand ! que personne ne s’imagine que mitterand etait de gauche ! fabrice


    • JL (---.---.73.200) 3 mars 2007 11:46

      Chirac de gauche, Mitterrand de droite ... alternativement clowns blancs et gugusses.

      C’est incroyable que la France soit alternativement dirigée par deux partis qui se déconsidèrent tant ! à moins que ...

      A moins qu’ils soient complices. Et oui. On est obligés de le dire.

      Depuis plus de 20 ans on assiste à la déconstruction de notre société solidaire bâtie à force de dialogue social et de bonnes volontés.

      Si les discours sont différents, les politiques menées sont complémentaires et vont au bout du compte, dans le même sens : l’accroissement des inégalités.

      Il y avait un réformisme de gauche, et des réactionnaires de droite. Il y a désormais un néo-réformisme, de droite, ultra-libéral, à l’oeuvre, qui se moque du bien public, des taux de chômage, de la pauvreté, ...

      Il est temps de créer un parti néo-réactionnaire pour s’opposer à l’anéantissement de notre société. A défaut de mieux faire.

      Il faut qu’au premier tour, les vrais choix s’expriment. Au diable les votes utiles, on sait où ça mène.

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  • (---.---.37.71) 4 mars 2007 22:42

    Etatn donné la jalousie et le racisme de classe qui s’exprime en général sur les patrons, on devrait s’attendre à ce que nos jaloux se fassent patrons, si c’est si bien, si ca rapporte tellement.. Bein pas du tout ! Ils préférent continuer à mendier leur maigre pitance.. C’est donc un choix assumé chez eux : Qu’ils ne se plaigne pas -et remercient au contraire, lorsqu’on leur donne la piece.


  • BAERTJC (---.---.215.209) 5 mars 2007 10:54

    L’interrogation de nombreux françaises et français sur le parler FAUX des femmes et des hommes politiques actuellement à l’affiche a le mérite d’être claire et en cela elle renvoie aux responsabilités des électeurs et électrices de la planète démocratique qui ont laissé se mettre en place le culte de l’irresponsabilité, non coupable, mais démocratique. Sans réponse, il n’y a pas de communication ! Ainsi s’installe le grand frisson de nos sociétés dites modernes qui, grâce aux technologies de l’information, font plonger chacun d’entre nous au cœur du monde entier, mais, éloigne encore d’avantage chaque citoyen du gouvernement, des élus, des représentants syndicaux, associatifs, des églises ou de toute autre forme d’organisation sociale-économique, c’est à dire de quelqu’un à qui parler, qui vous écoute, qui vous comprend et qui vous répond. Une fois encore, face à ces problèmes sociologiques majeurs, face à l’avenir d’une société qui ne sait pas valoriser les atouts de sa diversité, qui s’obstine à montrer que certains y arrivent mieux que d’autres, que certains sont favorisés, que d’autres ne le sont pas, que les inégalités se logent dans tous les cerveaux, au point d’en vouloir à l’autre d’exister différemment, la tentation est grande pour les gourous du management par l’illusion de faire croire que la démocratie passe par le territoire numérique, que le citoyen va se rapprocher de l’Administration et ainsi se faire mieux entendre par le biais de procédures informatisées. A l’instar d’un poisson rendu inaccessible par l’environnement hostile de son aquarium, nos dirigeants bâtissent ainsi leur inaccessibilité humaine derrière le casque, le portable, l’écran tactile, le serveur vocal, ou tout autre média à la mode ! Force est alors de constater que l’on ne communique plus, on surfe.... sur le mépris, la naïveté, l’humiliation, la haine, la violence. « C’est Go l’haine », voilà où nous en sommes. L’information sature, le bruit devient enfer, l’air de nos pensées se fait irrespirable, la manipulation des consciences s’amplifie pour tétaniser chaque jour d’avantage chacun d’entre nous, au point que, n’y tenant plus, nous sommes prêts à accepter le sentiment que plus personne ne contrôle plus grand chose. Nous sommes ainsi entrés dans l’ère de l’irresponsabilité globale ! Serait-ce la faute des hommes politiques et des gouvernements ? C’est la fameuse excuse absolutoire issue de la bipolarisation des modes de fonctionnement de nos démocraties : Une majorité, une opposition. Le gouvernement, voilà un concept facile qui désigne tous les partis, tous les élus en général et personne en particulier. Cette analyse met en exergue une société schizophrène qui, par exemple en France, dans le même temps, vote majoritairement à 82% pour un président de la République de droite, se plaint que son gouvernement ne pratique pas une politique de gauche et excuse les 40 % d’abstentionnistes qui ont refusé l’exercice du suffrage universel si difficilement acquis par des luttes sociales souvent sanglantes. C’est la même société schizophrène qui dans le même temps plaint les victimes du sang contaminé et excuse les coupables, vitupère contre la banqueroute du Crédit lyonnais et excuse l’Etat de n’avoir rien vu venir, se plaint que le gas-oil est le principal responsable de la pollution automobile et se précipite sur l’acquisition des véhicules diesel, proclame que le nombre de fonctionnaires plombe les comptes sociaux de l’Etat et réclame l’accès et les aides pour tous aux métiers de la fonction publique. C’est la même société schizophrène qui balance à tort et à travers par médias interposés mensonges et calomnies sur les uns et les autres, qui se plaint que les tribunaux sont engorgés et qui pleure les victimes d’Outreau ou d’ailleurs. C’est le culte de l’irresponsabilité de l’individu, cher aux bons penseurs et, ce faisant, à l’instar de Madame la député socialiste impliquée dans l’affaire du sang contaminé, nous devrions accepter que tout cela ne fasse pas de nous des coupables ?! La vision du monde qui nous entoure semble on ne peut plus dysfonctionner. Notre cerveau s’y perd entre virtuel et réel, au point que, n’y tenant plus, nous pensons faire alors que nous n’existons déjà plus. Ce qui était n’existe plus, un monde nouveau est apparu où l’on entre sans comprendre. Les déceptions, les souffrances, les catastrophes vécues sont alors d’autant plus vives que, petit à petit l’essentiel de notre énergie se perd précisément dans le temps de bavardages, forums, tables rondes, A.G et autres débats citoyens parfaitement insipides et anesthésiants. Nous faisons du sur-place ! C’est ainsi que se révèle le pouvoir irrésistible de l’information dans le vécu quotidien pour celles et ceux qui savent lire, écrire et parler plusieurs langues. Cette matière empreinte des temps, des décisions, de la mémoire, de la réussite, des catastrophes, des incompréhensions, des illusions, des guerres, est globalement partie intégrante de tout. Ce qui fût jadis considéré comme la propriété de quelques-uns uns, tend, par médias interposés à devenir indéchiffrable pour le plus grand nombre des sinistrés intellectuels précoces de notre machine éducative défaillante. Ainsi ballotés par des efforts de compréhension insurmontables, par le vacarme assourdissant d’images et de sons véhiculés par des entreprises sans foi, ni loi, dégouttés de l’effort produit, les citoyens les plus fragiles s’en retournent grossir les rangs des exclus et se promettent bien de ne plus remettre les pieds dans un bureau de vote dont ils ne perçoivent plus l’utilité. Codes sociaux, rites, protocoles, pactes, traités, fêtes et modes, signes humains en tous genres, nous échappent ainsi pour que nous puissions leur donner un sens. Le langage lui-même ne cesse de nous étonner à défaut de nous enrichir. Chaque jour passé est alors une nouvelle épreuve d’éclipse, d’obscurité, d’interrogation, et, sous la force de l’habitude nous rend un peu plus incapables de décrypter avec clarté ce qui nous apparaissait dans l’instant pouvoir être parfaitement compris. C’est ainsi que, peu à peu, celles et ceux qui par leur haute fonction devraient aider les moins favorisés à comprendre les phénomènes socio-économiques les plus compliqués ne produisent plus que d’affligeantes banalités et finissent par donner le ton d’une langue de bois insupportable. Emiettement des efforts, rivalités stériles, duplication d’actions, amalgames destructeurs, manque d’enthousiasme, communication peu structurée, imprévisibilité d’actions, conduisent ainsi un nombre croissant de citoyens et de citoyennes à se dérouter des politiques aux pratiques qui conduisent à l’échec. Or ce n’est pas le moment, car, dans l’univers agité de ce début de siècle « explosif », la France doit, comme la plupart des pays industrialisés, faire face à la résorption de sa dette publique, à l’absence de véritable redémarrage de la croissance économique, à une concurrence très sévère des pays émergents de l’Asie Pacifique et à des incertitudes géopolitiques qui menacent gravement la paix dans le monde et à ses portes. L’économie a changé de cap, pris une autre dimension, pour se développer désormais dans le flou, de manière instable, dans une logique de chaos et de fractures socio-économiques lourdes où macro et micro-économie se télescopent au quotidien sous l’effet d’une hypermédiatisation des actions en cours. Face aux changements économiques profonds qui consacrent ainsi le déséquilibre démographique entre le milliard d’individus des pays du Groupe des 9 et les 5 milliards d’hommes et de femmes qui peuplent le reste du monde , en période de crise, prôner la flexibilité , la réduction du temps de travail , le recentrage sur ses métiers ,les services d’aide à la personne, comme axe de développement durable , ne constituent pas en soi une stratégie gagnante, mais plutôt un jeu défensif suicidaire d’où seuls sortent vainqueurs le chômage, l’exclusion et une plus grande pauvreté .Vraie ou fausse horreur, ces nouveaux enjeux d’une mise en relation plus performante des différents acteurs, Etat et citoyen(e)s, civils et militaires, enseignants et entreprises, de la nécessaire optimisation de leurs efforts, constituent de véritables défis pour faire face aux nouvelles formes de dysfonctionnements lourds d’une France qui ne sait plus lire l’heure à sa pendule. Pour y parvenir il nous faudra certainement faire beaucoup d’effort, car le culte de l’irresponsabilité non coupable, mais tellement démocratique, nous éloigne un peu plus chaque jour des pays qui gagnent. C’est parce que longtemps nos organisations ont vécu à l’abri conceptuel, somme toute confortable, d’un MUR dont la seule vertu a toujours été de masquer les réalités les plus dérangeantes, que nous sommes aujourd’hui les victimes psychologiquement désignées comme les plus faciles à atteindre. Cette incompréhension nous conduit à dénoncer les idées fausses de notre culture du cloisonnement de nos organisations. A cette incompréhension s’ajoute la lâcheté. Obsédés par l’action, la plupart de nos dirigeants, par une sorte de fuite en avant, accordent un prestige exorbitant à la décision, croyant que tout avance avec elle. Seulement voilà, orgueil, angélisme, utopisme, laxisme, imprévoyance ou naïveté au regard des faits réels, conduisent trop d’acteurs dans l’aveuglement , la rupture avec le peuple et la distanciation s’installe jusqu’au déclenchement de crises, voire, de catastrophes pour consacrer ainsi les lâches qui ne considèrent pas les événements ou les situations aux conséquences les plus pénibles ou les plus dramatiques sous prétexte qu’elles sont les moins probables, les plus difficiles à entrevoir ou les plus dérangeantes à examiner d’un point de vue politique. Ces mystères du comportement humain dans un pays démocratique mettent ainsi à rude épreuve les capacités des organisations, y compris les plus performantes, à échapper aux défaillances. La mise en échec des plans de développement bâtis à la hâte, dans l’urgence, toutes affaires cessantes, sur le mou de décisions bâties sur l’intime conviction d’un savoir ego centré devient d’autant plus inacceptable que l’ère n’est plus à l’économie spectacle des technocrates ou des gourous du management par l’illusion. Cette réalité comportementale, maintes fois démontrée au cours des derniers épisodes des banlieues, des grèves lycéennes, étudiantes et autres, prouve, s’il en était encore besoin, qu’il faut aussi se méfier des certitudes de ceux qui, précisément élevés dans le culte de la rationalité, prônent que, finalement, nul ne peut être tenu pour responsable, encore moins coupable de phénomènes socio-économiques exceptionnels, réputés imprévisibles !

    Lorsque la démocratie se conjugue sur fond d’évitement des conflits, lorsque l’on ne voit que par ses charentaises, alors que l’essence même de la démocratie c’est de résoudre de manière apaisée les conflits et non de feindre les contourner par de discours alambiqués , où le parler vrai pour ne rien dire donne un tournis exaspérant, d’autres plus avides de pouvoirs, moins sots que la majorité des citoyen(ne)s, se sont donnés les moyens d’un contrôle plus efficace de la planète bleue, le plus souvent en usant des concours de toutes les formes de compromission, chantage, corruption et de manipulation des hommes politiques en place par « lobbying » interposé. On pourrait ajouter à ce questionnement une autre interrogation qui conduit aux mêmes constats : Est-il acceptable qu’un sportif de haut niveau ou qu’un chanteur à la mode perçoive plus de fric qu’un Président de la République qui préside aux destinées d’un pays ou qu’un chirurgien qui sauve des vies à longueur de journée ? Lorsque les électeurs et les électrices marchent sur la tête, dans un monde de fric, de frime et de triche,...selon la pub en vogue...tout est possible, tout est réalisable . Attention, la constitution piétinée, les institutions à hue et à dia, les fonctions régaliennes de l’état parties en fumée dans les banlieues ou ailleurs, sont de nature à menacer le fonctionnement de n’importe quel état et, à ce titre, la paix dans le monde est en danger dès qu’un état n’est plus capable de régler une crise de l’intérieur. Corruption, subversion et compromissions de tous ordres parachèvent alors la faillite des politiques incapables de maintenir l’ordre dans les institutions. La défaillance est alors au rendez-vous des populations dont les conditions de vie ne vont finalement que se dégrader chaque jour d’avantage. Les causes du naufrage d’un gouvernement apparaissent nombreuses : inefficacité, absence de vision stratégique, manque de discernement, distanciation trop importante avec le peuple, manque de moyens, exécutif sans courage politique, sans caractère etc.... Le divorce entre une société et son gouvernement est malheureusement souvent synonyme de chaos. La France est-elle en mesure d’en faire l’économie ? Les défaillances d’un état sont, quoi qu’on en dise, d’abord une affaire d’hommes ou de femmes et, forts de ce constat, nous comprenons mieux pourquoi la jurisprudence de la ministre socialiste impliquée dans l’affaire du sang contaminé - ni responsable, ni coupable - résonne définitivement faux ! Cela permet au moins aux citoyen(ne)s de base, ceux de la France d’en bas, de ne pas être déçu par le bavardage politique qui se spécialise de plus en plus dans le parler vrai pour ne rien dire et finit par donner l’étrange sentiment, à celles et à ceux qui sont les plus attentifs à la chose démocratique, que les limites de la médiocratie, mantenant appelée médiocritude, fondent le désordre social et nous ouvre les portes des nouvelles grèves, manifestations sociales ou électorales sans perspective d’issue franchement positive. On feint de vous écouter et on ne vous répond pas positivement, voilà le dilemme. Le dérèglement du rapport entre la citoyenneté et le contrat social français, ne serait-il pas une source de possibles révoltes au travers de mesures qui finissent par complexifier encore d’avantage le rapport entre les individus, entre les générations, entre le citoyen et l’Etat, entre le citoyen et les territoires ? La question, maintenant que cette phénoménologie de l’absurde a pris de l’ampleur, est de savoir si l’on peut revenir à des pratiques moins schizophrènes et moins déstabilisatrices pour les états démocratiques. Selon un avis tout personnel : oui à condition de le vouloir. Les Talibans, selon mes sources, n’ont pas renoncé à remettre les musulmans d’Afghanistan et d’autres pays dans l’axe qu’ils défendent. On peut certainement le critiquer fortement, s’étonner de l’échec de la mission que s’étaient attribuée les USA et leurs alliés en allant mettre la Démocratie à portée de mains de ces populations , mais en ce moment, ce sont bien les musulmans qui donnent des leçons de respect de leurs règles et pratiques psychologiquement structurantes . Comment redresser la barre, redonner une force à la démocratie par l’obligation du vote et le respect de nos institutions par un retour aux DEVOIRS du citoyen en juste équilibre des droits qu’il réclame sans cesse de manière plus abondante. La clé unique d’entrée en démocratie passe par le respect des devoirs, à commencer par celui du vote. Ne pas voter est synonyme de désintéressement du cadre et des règles de vie dans la société et de tout ce qui l’accompagne. Et dire que selon un sondage récent, rapporté sur France Europe Express, 30% des électeurs disent qu’ils n’iront pas voter aux prochaines élections présidentielles ! D’autres pays avant nous ont décidé de lutter contre le fléau de l’abstentionnisme. A nous de mettre en place à la fois des mesures positives et des mesures contraignantes : Récompenser une série longue de votes sans défaillance pour des citoyens exemplaires et pénaliser l’accès à des services spécifiques pour les abstentionnistes (hors cas de force majeure dûment établi). A nous, par ailleurs, de refuser des résultats à minima qui ne signifient plus rien et donnent à des minorités de blocage, voire fantoches, toute la capacité de nuisance possible et aux manipulateurs toute latitude de corruption. Ne pas accepter par exemple des élus à moins de 50% des inscrits ou appeler à une nouvelle consultation, si moins de 80% de votant, apparaîtraient comme des mesures de salut public. La France par celles et ceux qui se retroussent les manches positivement peut sortir du « bourbier » démocratique actuel qui sévit en premier lieu dès la naissance, l’école primaire, se prolonge dans le secondaire, dans les études supérieures, au niveau de l’apprentissage permanent, pour in fine se poursuivre dans la vie professionnelle et citoyenne. Recherchons donc la compagnie de gens sérieux, fustigeons les politiques exaspérantes qui fabriquent de l’exclusion et en cela tout ira mieux pour chacun et pour tout le monde si nous conjuguons correctement : liberté, égalité, fraternité par un DEVOIR de vote pleinement accompli et l’abandon de nos charentaises ou de nos cannes à pêche. JC BAERT

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  • naï (---.---.223.128) 5 mars 2007 13:47

    Je croyais que ce site se disait apolitique,à croire que le comité de rédaction n’a pas estimé que cet article n’était pas simplement une attaque sur la gauche francaise.Proposer d’augmenter les bas salaires (qui contrairement aux salaires élevés qui eux épargnent quand ils ont une augmentation)qui en consommant relance l’économie n’est il pas une meusre de gauche à laquelle la droite répond par une baisse de l’impôt sur la fortune ?La nuance est importante aux articles présents sur ce site et ton article n’y répondait malheureusement pas je trouve.


  • labaule (---.---.252.249) 5 mars 2007 14:59

    Le meilleur article jamais paru sur agoravox. Avant de distribuer les richesses,il faut les creer. Avez vous entendu Bayrou ou Royal aborder ce probleme qui est pourtant le probleme central de la France aujourd’hui. Bayrou et Royal avec leur gauchisme,ne pensent qu’a distribuer les richesses qu’il faudrait voler a celui qui les a crees et on appelle cela la justice.


  • cdg (---.---.234.245) 5 mars 2007 21:11

    @l auteur

    l article commencait bien (creer des richesses avant de les distribuer) mais malheureusement se termine dans une attaque politique.

    Je veux pas vous deprimer mais vous amis du RPR (UMP maintenant) sont pas mieux que ceux que vous decrivez :
    - chirac : ENA/fonctionnaire (un peu) et politicien (depute depuis 1966 je crois)
    - juppe : idem
    - de villepin : ENA/fonctionnaire puis premier ministre (lui n a jamais ete elu)
    - gaymard (600 m2) ENA/fonctionnaire

    Mais il n y a pas que des fonctionnaire, il y a des gens qui y sont assimile dans le sens ou l etat leur assure une absence de concurrence (notaire/pharmaciens) ou solvabilise artificiellement une demande (medecine/securite sociale en est le parfait exemple). Dans ce cas on trouve douste blazy et JF Mattei

    Quand a sarkozy, il est avocat comme ......... mitterrand ! Certes, c est theorique, c est un politicien depuis au moins 20 ans !

    Je crois que ca conception de l entreprise est aussi limitee de celle de mitterrand. Il ne frequente essentiellement des heritiers comme lagardere et bouygues junior

    Vous allez etre decu d ici 1 an par le bilan de sarko (enfin s il est elu) comme vous avez du l etre par celui de Chirac

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  • (---.---.99.137) 7 mars 2007 18:37

    Et la taxe ? Il est des signes qui ne trompent pas : si, avec ce comportement moutonnier qui caractérise les opérateurs financiers, banquiers, ministres, « experts », économistes et journalistes bien-pensants consacrent autant de leur précieuse énergie à combattre une mesure, c’est qu’ils en ont senti l’impact populaire et donc le danger pour les intérêts dont ils sont les porte-parole. C’est bien ce qui se passe actuellement avec le projet de taxe Tobin. Proposée en 1978 par l’économiste et Prix Nobel américain James Tobin, cette taxe, comme on le sait, vise à imposer les transactions monétaires (opérations de change d’une monnaie à une autre) à un taux très faible, de 0,1 % à 0,25 %. Cela de manière à ne pas pénaliser les activités de l’économie réelle (importations, exportations, investissements), mais à mettre un « grain de sable » dans les rouages de la spéculation. Après deux décennies de conspiration du silence autour de cette proposition, on est passé au pilonnage : désormais, toute la « communauté » de la finance, ainsi que ses amis et obligés, sont sur le pont pour faire barrage à cette maudite taxe. Ainsi, entre deux épisodes de son raid sur la Société générale et Paribas, M. Michel Pébereau, président-directeur général de la BNP, a trouvé le temps de venir participer à un colloque pour expliquer longuement qu’elle était à la fois impossible à mettre en place, inefficace et, sans rire, inéquitable (1).

    Trois thèmes déjà ressassés depuis le printemps 1998 (2) par le ministre français de l’économie et des finances, M. Dominique Strauss-Kahn (3), par M. Olivier Davanne, conseiller du premier ministre (4), et dans une multitude d’articles de presse. Le premier de ces thèmes est que la taxe Tobin « n’est pas faisable sans un large accord international ». Mais qui a jamais dit le contraire ? Cette remarque vaut aussi logiquement pour toutes les propositions de réforme du système financier international, y compris celles du gouvernement français. D’autant que M. Pébereau donne lui-même la recette lorsqu’il explique que « les opérateurs de marché sont très créatifs et font travailler l’imagination avec beaucoup d’efficacité pour inventer des instruments susceptibles d’échapper à l’impôt dès qu’un impôt est créé ».

    On n’ose pas croire que cet ancien inspecteur des finances préconise la capitulation sans combat devant les fraudeurs. On préférera lire sa remarque comme un appel à la créativité des experts de tous les ministères des finances des Quinze, de la Commission de Bruxelles et de la Banque centrale européenne pour élaborer des modalités d’application de la taxe Tobin neutralisant ou limitant les possibilités de contournement, sujet sur lequel existe d’ailleurs une abondante bibliographie (5). N’ont-ils d’ailleurs pas déjà fait leurs preuves en montant l’opération autrement plus complexe qu’était la mise en place de l’euro ?

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