jeudi 15 novembre 2012 - par alinea

PRISE DE CONSCIENCE

À ne pas confondre avec la prise de courant ou la prise de la Bastille, pas non plus avec une prise ni même une belle prise !

Une prise de conscience est une douleur dont on a l'impression qu'elle nous tombe dessus, une douleur qui peut soulager d'un malaise lancinant, mais qui est terrible parce qu'elle nous rapproche de la vérité...

 

La prise de conscience n'est pas raisons, avec un « s » : ces raisons que nous brandissons comme des excuses à un non choix, un alibi à un silence ou des prétextes à une action.

Elle n'est pas raison : sa naissance vient d'autres sphères, elle est sensible, immédiate et définitive.

Après ne sera plus jamais comme avant.

Cela ressemble à l'image que l'on se faisait d'un héros de roman jusqu'à ce qu'on ait la bête idée d'aller voir le film qui en est tiré ; votre personnage s'estompe si vite, celle du cinéma était tellement plus puissante, que vous ne pourrez plus la retrouver. Sabina, de « L'insupportable légèreté de l'être » ne sera jamais plus « ma » Sabina.

Cette disparition de votre propre image, cette mort de votre imaginaire causée par la force de la réalité n'est évidemment pas à proprement parler une prise de conscience mais c'est le même processus qui est ici enclenché.

Une prise de conscience vous sort de votre monde « imaginaire » et vous « rabat » à la stricte réalité commune. Elle me paraît positive quand elle vous sort de votre ignorance, de vos croyances ou de vos illusions ; elle l'est peut-être moins quand elle pointe l'impossible partage de votre idéal et qu'elle vous contraint à la résignation !

 

La prise de conscience engage la vie, ou la réengage d'une toute autre façon.

 

Vous pouvez, soudain, savoir de manière sûre, que votre belle-mère vous harcèle ; ça fait longtemps que vous la subissez, qu'elle n'en loupe pas une pour vous rabaisser, qu'elle prend son fils en tête à tête pour des raisons qu'il vous raconte futiles mais en prenant bien soin de s'aviser que cela vous agace et même plus ; ça fait des années qu'elle vous appelle pour un oui pour un non et qu'il a toujours un reproche dans le grésillement de la « conversation ».

Et puis soudain, un matin « au réveil, ça vient de loin... » vous savez !

Vous vous souvenez, il y a longtemps, la cousine Berthe vous disait que votre belle-mère ne tarissait pas d'éloges à votre égard : la femme de mon fils fait ceci, la femme de mon fils, c'est une tronche, la femme de mon fils est belle, elle a des responsabilités, du talent, elle gagne bien sa vie... ; petit souvenir enfoui, jamais ravivé, qui prend tout son sens aujourd'hui.

Ça c'est un indice, il y en a eu d'autres, des lectures, des petits riens, informels et pas encore organisés, qui, à votre insu, se sont agencés comme des électrons qui se mettent en mouvement avant de devenir lumière.

Mais cette lumière, il faut que vos yeux s'y fassent ; vous n'en dites rien tout de suite ; vous vous informez et quand la raison vous donne raison, vous avisez.

Vos chances de réussite ?

Vous entamez une conversation inhabituelle avec votre belle-mère ; elle tombe à l'eau.

Vous changez d'attitude, vous la raillez, devancez ses tours ; cela vous laisse un sentiment de malaise quand votre homme vous dit : « Qu'est-ce qui t'a pris ? ».

Vous consultez et commencez une psychothérapie.

La suite, c'est votre vie.

 

La prise de conscience est un accident, fatal : après ne sera jamais plus comme avant. Certes elle a été précédée de multiples indices, conscients mais sans importance, qui s’inscrivaient dans le parcours d’un individu donné, disons sur un terrain favorable.

Sans elle, aucun progrès possible parce qu’elle englobe tout notre être, pas seulement l’affect et l’émotion, quoiqu’ils en soient un passage obligé, mais aussi l’esprit, le mental qui lui donnent forme et l’inscrivent de manière indélébile dans notre vie.

Aussi, prêche-t-on dans le désert avec les mots qui s’effaceront dès la page tournée. C’est le bon mot qui se dit au bon moment, la bonne expérience (souvent douloureuse, mais pas toujours) qui se vit au bon moment, comme on tombe amoureux quand on a le cœur libre, même si toutes les apparences sont contraires ; c’est le déclic, l’illumination.

La prise de conscience n’est jamais globale, elle peut même concerner seulement un point de détail mais ce point de détail acquis à la conscience engendrera un acte libéré et ainsi sera un pas fait vers la liberté.

Quand on la croit globale, la prise de conscience n’est qu’une illusion, mystique, religieuse, fanatique et, certes si l’après n’est jamais plus comme l’avant, elle n’aura été qu’une création de l’esprit, un leurre qui pour l’heure donnera des ailes mais, forcément finira mal.

La prise de conscience, comme son nom l’indique, donne la conscience, ou de la conscience et, quand on possède la conscience, le temps devient long , aussi long qu’il doit être, soit que l’on se rapproche de ce qu’il est en relation avec notre rythme biologique, soit qu’on ne l’efface pas avec nos narrations, nos peurs ou appréhensions. C'est un temps qui n'est que « présent », ce qui n'empêche nullement la prévision des travaux de demain mais qui les laisse à « demain » : cet état animal qui nous indique l'heure, le lieu et la manière de faire ce que l'on a à faire.

Ainsi, quand, de prises de conscience en prises de conscience, on arrive à la conscience, donc à la liberté, notre temps, qui n’est plus altéré par nos illusions, nos attentes, nos impatiences ou une quelconque culpabilité, mais devient lent dans ce qui se vit, instants par instants, dans la ligne ordinaire de la succession des jours et des nuits, des saisons, de nos faims et soifs, de nos fatigues et attentions ; non pas long d’ennui mais lent de l'absence du raccourci de notre excitation, et de nos aspirations.

De la même manière, il n'est plus cette éternité d'une heure d'attente !

Le temps accéléré, effréné de notre époque est le symptôme de tout ce qui se cache dans le mensonge : la contrainte que l'on feint d'apprécier, l'illusion, l'aveuglement....

Paradoxalement, la conscience du présent est un attribut partagé par tout être vivant ; ce n’est pas cette capacité d’anticipation avec ce qu’elle comporte de terreur ou d’espoir que l'on trouve exclusivement dans le mental, seul attribut humain, celui qui nous perd et ce sur quoi nous mettons les mots de notre spécificité. Nous nous trompons donc.

Le but de l’humanité semble être de devoir se débarrasser de tout ce que l’on nomme notre humanité.

La prise de conscience n’est jamais un acte volontaire car, sans être son exact opposé, la conscience est très loin de la volonté ; les chemins qui nous y conduisent sont longs et tortueux ; certains peuvent être empruntés volontairement, mais le but n’est jamais précisé.

Dans la prise de conscience se nichent tous les atours de l’humanité, pourtant fort décriés par le rationalisme, la raison, la maîtrise, la volonté, eux aussi, caractères spécifiques !

La conscience de soi est donné à tous sauf à l’homme : la prise de conscience est donc humaine, nécessaire et exclusive de l'humanité, mais elle se heurte à ce précédemment cité.

La conscience débarrassée des appréhensions, du vouloir « être », de tous les artifices inventés pour la fuir, devient une présence au monde, ouverte, vide et curieuse et, sans dessein, s’approche de la sagesse.

La prise de conscience est indispensable au progrès nécessaire pour nous sortir de l’impasse, « néo-libérale » (pour faire vite). Chacun la vivra quand il sera touché ; la seule chose que l’on puisse faire, c’est dessiner des chemins, ouvrir des voies, dénoncer des faits, ouvrir des yeux, casser des évidences, instruire et penser.

Les choses s'inscrivent en nous indépendamment de celles que nous inscrivons volontairement. Une valse entre les deux est nécessaire pour que survienne le jour de la prise de conscience.

Il nous faut avoir pris une certaine distance, ne pas être « le nez dans le guidon », de quelque entreprise que ce soit ; il vaut mieux avoir l'esprit critique, voire l'esprit de contradiction,( cette composante nécessaire, mais non suffisante à la création), pour un jour recevoir comme une illumination, toute la lumière que donne l'abandon des certitudes !

Seulement depuis toujours, nous sommes avertis que voir la réalité en face peut être d'une douleur telle qu'on ne s'en remet pas. Qu'il faut pour cela une force – que l'on peut appeler sagesse- que la vie que l'on a forgée dans une narration aseptisante, étiole doucement.

La prise de conscience est issue de ce lâcher-prise de notre maîtrise, face à un inconscient qui s'impose.

Les rêves sont à ce stade, très importants.

Alors vient le moment où les reculades sont quasi volontaires, en tous cas, elles ne passent pas inaperçu mais on se fait croire encore à une solution parce qu'on fixe la focale sur un point précis, augmentant la vitesse pour éviter la profondeur de champ.

Mais nous vivons un malaise à ce stade : notre impuissance est à son comble, nous pressentons toutes les limites de nos engagements, leur partialité ou le niveau contraint de leur application.

Nous savons que la vie se vit et que l'organisation spontanée des peuples, en petits groupes, a toujours été meilleure que les empires ; nous savons que le monde ne se tient pas à bout de bras, en force, par quelques-uns qui perdent leur temps, dépendants d'un jeu excitant comme une drogue, à réparer ça et là les dégâts pour que cela dure encore un peu ; ils repèrent une fuite, une faille, un trou qu'il faut boucher et cela les agite et cela les comble.

(Il n'y a bien entendu plus aucune perspective, plus aucun dessein pour ces gens-là, autre que ce jeu-là !)

 

Et puis, un matin au réveil, et cela vient de loin, de l'accumulation de données, d'observations et de leur interprétation , nous savons :

 

Nous sommes en guerre.

Nous ne sommes pas préparés.

L'ennemi qui nous a endormis et encerclés pendant trois décennies, se découvre ; on le distingue bien maintenant où l'on est sorti de l'état de sidération ; cependant, autour de soi, nombreux sont ceux qui renâclent, sont indécis ou ceux qui ont choisi une cible à combattre et une seule et, alors que le danger est partout, ne le repèrent que là.

Les dictatures ont ceci de commun qu'elles ont toujours favorisé l'insécurité de leurs sujets, tous sujets à la délation ! Ainsi les traîtres sont partout, rien n'est sûr et notre belle terre morte se transforme en sables mouvants. Cela nous aide à rester tranquilles.

Nous vivons sous une dictature et il est notable de constater que jadis, l'ignorance des peuples les laissait enclins à recommencer les mêmes jacqueries, les mêmes révoltes où beaucoup perdaient leur peau et où le pouvoir finissait toujours par se retrouver plus fort ; aujourd'hui, le peuple est plus instruit, il a une petite idée de l'histoire et de ses impasses : mais la situation est inédite !

Tout est à inventer or l'esprit d'aventure, les pionniers et les créateurs sont rares : ils ne sont pas écoutés.

Pas encore.

En attendant, nous en sommes là : une vison large qui englobe le politique, la géopolitique, l'écologie, l'économie, tout étant tenu en force par des gens que l'on a fini par découvrir incompétents, partiaux, petits, égoïstes pour ne pas dire psychotiques.

On regarde d'où pourra tomber la foudre fatale : de mille lieux, insidieusement...

La prise de conscience nous donne l'appréhension de la vérité qui n'est pas descriptible avec des mots ; cette connaissance , même si le point éclairci est, somme toute, assez étroit, devient un savoir fondamental incontournable mais a fort peu de chance de devenir un atout pour éclairer les autres ! Au contraire !

Parce que seuls, aujourd'hui, les experts et les spécialistes sont entendus ; et par définition, le nez dans leur soupe, ceux-là ont peu de chance de posséder une vision globale, une sagesse subséquente, et le moindre pouvoir de conseil !

 

C'est pourquoi il est urgent et indispensable d'oser l'approche de la vérité ; la sienne d'abord ( et c'est bien évidemment là le plus douloureux) et celle du monde, de manière à ne plus subir de déconvenues, d'indignation à la moindre apparition du réel ni nourrir la moindre crédulité, le moindre espoir que les choses « pourront passer » parce que d'autres s'en chargeront !



51 réactions


  • Romain Desbois 15 novembre 2012 12:31

    Oui nous sommes en guerre , mais ce ne sont pas les mêmes.


  • reprendrelamain reprendrelamain 15 novembre 2012 13:55

    Merci pour cet excellent article qui donne envie de faire « encore » un tour sur Agora de temps en temps...


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 15:53

      merci à vous reprendrelamain ; vous vous doutez que quand on est lu et compris ( lue et comprise !), cela donne du baume au coeur et envie de continuer !


    • reprendrelamain reprendrelamain 15 novembre 2012 16:09

      le lien vers votre site ne marche pas ?


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 18:13

      C’est parce que je n’ai pas de site reprendrelamain !
      Mais on peut trouver mes articles, en bas sur la bande rouge dans « chercher » !!


  • Hermes Hermes 15 novembre 2012 15:03

    Alinea bonjour,

     Peu importe l’image puisque l’image entretient l’illusion. Dans le contact avec la réalité et l’acceptation profonde de notre condition (et conditionnement), sans lutter pour paraître autre chose, se trouve la clé : ne pas lutter contre soi-même pour briller différemment, mais accepter d’être une facette mineure du diamant pour réintégrer progressivement la globalité et l’intérieur de ce diamant, au point ou il devient évident qu’aucune facette n’a plus de valeur qu’une autre.

    La notion de conscience globale peut commencer à prendre progressivement du sens. Alors, comme le surfeur en intégrant la vague prend son énergie, alors le présent devient une source régénérante.

    Puis quand le bien-être surgit, apprendre à ne pas l’identifier à un élément extérieur particulier, ce qui est bien évidemment très tentant, et que l’on fera bien sûr de nombreuses fois encore en recontemplant la facette dans lequel il se reflète !

    La possession est un verrou puissant difficile à débloquer, et en plus elle peut s’attacher à la dépossession... une sorte d’antifacette, une facette à la couleur étrange.... un voile dont on se plait à revêtir le diamant....

    Sans cesse recommencer sans voir la douleur comme une fatalité (l’antifacette fascinante) permet d’alléger petit à petit l’effort à faire pour la prise de vague.

    Tout celà est un processus actif dans le présent, et un témoignage, non une vérité, à chacun de l’identifier avec ses mots et de devenir porteur de connaisance...

    A bientôt ! smiley


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 15:25

      Merci de votre commentaire Hermes ( Mercure !!) ; je vous conseille d’aller faire un tour sur un article de cette page que j’ai trouvé excellent : ( je ne me souviens plus du titre exact !) mais sur Carevox et qui parle « d’ego » !
      Bien d’accord avec la lente progression d’une plus grande facilité au fur et à mesure que l’on avance...
      Et aussi avec le constat que cette expérience personnelle, oh combien, ne peut être identifiée qu’avec ses propres mots. Néanmoins il se produit des rencontres, dans la vie ou dans nos lectures qui, quand elles ont lieu au bon moment, nous font faire un bond en avant... donc, communiquer, parler, écrire n’est jamais inutile !!!


    • Hermes Hermes 15 novembre 2012 16:37

      Bien d’accord. Merci pour le lien. Bonne soirée.


    • Pierre-Marie Baty 15 novembre 2012 17:17

      Je souscris parfaitement au commentaire d’Hermès.

      Toutes les prises de conscience ne sont pas des souffrances. La souffrance n’est que la mesure de l’écart entre le réel et ce que nous en anticipions. Quand cet écart est nul (adéquation), il n’y a plus de souffrance.

      La prise de conscience de cette nécessité d’adéquation est libératrice.

      Le bonheur est une fontaine, autour de laquelle gravitent de nombreux somnambules, et quelques éveillés.

      Bonne journée à tous smiley


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 18:10

      Certes Pierre-Marie, toutes les prises de conscience ne sont pas douleur, néanmoins celles qui apportent le plus d’avancée le sont parce qu’elles annihilent ou nos certitudes ou nos illusions ou nos croyances ! Cela fait toujours mal de s’amputer d’une partie de soi, construite il y a longtemps sans qu’on se souvienne comment et qui nous propulsent dans une réalité dans laquelle on ne sait pas si on pourra survivre !
      C’est bien pour cela qu’on se raconte des histoires : pour échapper. Or : la prise de conscience ne tue pas, au contraire elle amène à la vie ; si l’on en croit Reich, rien ne fait plus peur à l’homme que la vie !


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 08:44

      il y a deux sortes de prises de conscience :
      celles qui nous sont imposées par l’extérieur 
      et celles que l’on acceuille

      les premières sont parfois douloureuses ( genre un mur est plus solide qu’une voiture )
      les secondes rarement

      après ça dépend, quoi qu’il arrive pour devenir un papillon la chenille doit mourir


    • alinea Alinea 16 novembre 2012 10:28

      gaijin : pour moi une prise de conscience est douloureuse parce qu’elle exactement ce que vous dîtes : pour que naisse le papillon, la chenille doit mourir ; et la mort est douloureuse pour l’homme ; comme dit Pierre-Marie, s’il y a adéquation entre soi et cette « chose » extérieure qui crée l’éveil, il n’y a pas souffrance mais c’est souvent loin d’être le cas. Il est tellement douloureux de voir la situation du monde qu’on la parcellise ou qu’on l’occulte.... mais quand il s’agit de soi, et surtout quand c’est un chemin suivi en conscience, on n’a pas d’échappatoires !


  • Dwaabala Dwaabala 15 novembre 2012 21:48

    La prise de conscience ne donne aucune garantie quant à la valeur morale, politique ou pratique du degré de conscience auquel j’accède.
    Si je vante le moment où « j’ai pris conscience », c’est que je vis satisfait dans la vérité de l’état où je me trouve depuis.
    Cette auto-satisfaction induit chez moi le soupçon que je fonctionne dans une pensée circulaire, qui trouve en elle-même les preuves de son bien-fondé.
    Ce qui ne laisse pas de m’inquiéter.
    Un état de la conscience, conscience inquiète, soupçonneuse à l’égard d’elle- même, me semble donner de meilleures garanties sur sa qualité.

    Pourquoi cela me conduit-il maintenant à songer à Vladimir Jankélévitch ?


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 22:14

      Je pense que la conscience n’a ni morale ni tendance politique ; elle ne nivelle rien mais elle nous épargne la narration de notre vie, donc le sectarisme, sans compter toutes les attitudes sociales ou intimes qui perturbent ou entravent les relations.
      Il n’y a aucune auto-satisfaction après une prise de conscience, plutôt un sentiment de désarroi dans un premier temps !
      Le doute et l’interrogation subsistent mais je vois la succession de prises de conscience comme le dépouillement du superflu, qui habite notre personnalité, notre « rôle » ou notre « personnage », pour ceux qui s’en sont fabriqué un.
      Non, nous ne devons pas mettre le même sens sous le même mot : rien de circulaire dans le prise de conscience ; juste une avancée.
      La prise de conscience dont je parle ne peut pas nous duper et nous ne pouvons pas « jouer » ou se faire croire à sa survenue !


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 22:28

      Dwaabala : j’irais même jusqu’à dire que la prise de conscience nous renforce dans la mesure où notre « ego » recule à chaque fois mais nous rend évidemment humble par cette conscience accrue de notre finitude et notre insignifiance !
      Pour moi, ce que j’appelle « prise de conscience » ne va que dans ce sens-là ; y compris dans les expériences familiales comme l’exemple donné où les choses une fois posées à plat sont gérables parce qu’elles n’induisent plus de blessures à l’ego !


    • Dwaabala Dwaabala 15 novembre 2012 22:57

      Votre article est très bien, mais il faut bien aussi apporter un peu la contradiction, sinon la vie est monotone...


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 23:13

      Dwaabala : je parie que votre esprit de contradiction n’est pas aussi poussé que le mien !!! smiley
      Vous avez raison ! Et indépendamment du « fun » , contredire incite à affiner sa pensée !
      Merci donc... !!!


  • egos 15 novembre 2012 23:13

    Jeux de mots, jeux de maux.
    le texte a des résonnances freudiennes,
    des mots pour guerir des maux ...
    du je
    la raison pas cours dans ce dédale de l’inconscient et de l’intime.

    au plan social, que pensez vous du terme lucidité, perception du réel fondée sur la connaissance, l’éducation et la sensibillté, certes parfois violente, brutale et douloureuse
    douleur moins durable que la prise de conscience que vous évoquez dans votre article ?


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 23:30

      Évidemment ; mais je crois que la lucidité vient après ! Prendre conscience des choses n’interdit pas le savoir !
      Vous savez, c’est un vaste sujet et l’on risque en deux phrases de trahir sa pensée ! mais la douleur de la prise de conscience est inhérente à la transformation de soi, je dirais même à la naissance !
      Je ne suis pas très freudienne mais plutôt jungienne si toutefois cela a un sens pour quelqu’un qui n’analyse personne !
      Le prise de conscience est une nécessité pour qui a besoin de se libérer de vieux oripeaux !
      Beaucoup de gens vivent toute leur vie dans le confort de leur personnage ; j’ai constaté et je pense que c’est courant, que la plupart finissent avec un cancer ou un Alzheimer !
      « La sagesse est l’aboutissement de la santé mentale » approximative citation de Svâmi Prajnânpad, dans le livre de André Comte-Sponville « de l’autre côté du désespoir ».
      À mon sens, la connaissance et le ressenti ne peuvent être séparés ; ce sont les deux faces d’une même pièce.


    • alinea Alinea 15 novembre 2012 23:44

      egos : excusez-moi ! j’ai un peu de retard à l’allumage !!
      Je voulais ajouter que la lucidité ne rend pas forcément plus vivant : Certaines fois elle est le prétexte à une résignation voire à une soumission. Une sorte de pragmatisme qui, du coup, n’a rien de révolutionnaire !
      Ça me plait moins du coup !!!
      J’ai dit : certaines fois ! Souvent la lucidité fait faire les bons choix bien sûr ; c’est à creuser mais là, ce soir, elle me paraît plus « mentale »..quand même


    • egos 16 novembre 2012 08:27

      Alinea,

      Ce que vous ecrivez à beaucoup de sens, au singulier comme au pluriel et rend délicat voire malhabile l’exercice du commentaire.
      L’eveil de la conscience appartient au monde de l’enfance et n’échappe pas à l’étreinte de l’adolescence.
      Votre sensibilité semble encore en porter les parures.


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 09:07

      « L’eveil de la conscience appartient au monde de l’enfance »
      en aucun cas ! (ou alors vous avez une définition de l’enfance qui serait autre que celle de l’âge )

      nombre de spiritualité orientales sont basées sur cette notion fondamentale qu’est la prise de conscience : qu’on l’appelle éveil, illumination, satori ou comme on on voudra

      ce n’est pas sans rapport avec l’enfance ( d’où ma réserve précédente ) dans la mesure ou ça suppose le maintien d’un état d’ouverture et de disponibilité au nouveau ainsi qu’ une possibilité de développement infinie
      exemple caractéristique : lao tse ( au delà de toute polémique sur l’aspect factuel de son historicité ) autrement appelé le « vieil enfant » il est dit qu’il est né a 80 ans.
      qu’est ce que cela signifie ? certainement pas qu’une femme aurait mis au monde un enfant de 80 ans smiley mais qu’à l’age de 80 ans un nouvel éveil s’est produit avec suffisamment de force pour justifier qu’il se considère comme une nouvelle personne ( c’était possible en ces temps heureux ou l’on n’était pas définit par ce qui marqué sur un bout de papier )

      alors ça dépend des définitions ....mais si être adulte signifie avoir renoncé a toute évolution pour être le mouton docile d’une société donnée ( ou pire encore le berger ou le chien ) alors va pour l’enfance .....( malgré déjà pas mal de cheveux blancs )


    • egos 16 novembre 2012 12:42

      Gaijin

      Argument recevable par celui qui aspire à l’apaisement des sens, l’harmonie, le halo de la lumière intérieure, une conscience étale, une forme d’effacement
      Démarche admirable en soi, elle n’est pas à la portée de chacun,
      Ni désirable par tous.
      Ns ne l’envions pas.
      Les sciences psy dévoilent avec une régularité implacable le caractère normatif de leurs diverses disciplines, quant elles ne sont pas au service direct de la sélection des élites et de leurs séides spécialisés (dirigeants, forces de l’ordre et de répression, appareil militaire ...)
      A l’occasion ne se privent pas de puiser aux même sources que vous, Ecole de Palo Alto, théories comportementalistes ...
      Quel degré de bonne conscience pensez vous avoir ainsi atteint pour reléguer au rang d’associaux potentiels ou d’abrutis putatifs (mouton, berger, chien) ceux qui n’ont pas atteint la perfection qui est la vôtre,
      Vous qui semblez avoir la tête au ciel,
      laissez les donc dans leur fange,
      cela ns épargnera votre compassion.


    • alinea Alinea 16 novembre 2012 14:29

      egos, j’ai l’impression que vous vous méprenez sur les propos de gaijin :
      c’est vrai que dans le terme « adulte » on voit volontiers la démission, l’abandon d’une curiosité, d’un étonnement face au monde environnant ; c’est vrai qu’on voit aussi une soumission aux idées reçues, aux dogmes ou quoique ce soit selon la société dans laquelle cet adulte vit.
      Ce formatage de « l’adulte clé en main » est bel et bien une réalité, non ?
      Mais je ne vois pas le mépris...
      Il n’est point besoin d’avoir la tête dans les étoiles pour être lucide, responsable et autonome !
      C’est pourquoi, un reliquat d’enfance, avec tout ce qu’elle comporte d’ouverture, me parait être une bonne vision de l’état d’une « recherche », d’une sensibilité et, justement un non-jugement de l’autre !


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 23:54

      egos
      vous vous méprenez sur le sens de mon propos
      je n’argumente pas ! je vous questionne sur le sens que vous donnez aux mots adulte et enfant

      quand au reste
      «  une conscience étale, une forme d’effacement .. »
      en aucun cas ! la conscience est tout sauf étale il s’agit bien au contraire d’une plongée dans une intensité beaucoup plus grande que soit les moments paisibles ou les autres

      «  pour reléguer au rang d’ associaux potentiels..... »
      ni bonne conscience ni quoi que ce soit de tout ça et aucun sentiment quelconque de supériorité. simplement une vision sans complaisance de nos constructions sociales.
      les images ne sont d’ailleurs pas de moi .......cherchez bien ! qui parle de berger et de troupeau ? d’une brebis égarée ? d’un agneau de dieu ?
      que vous le vouliez ou non nous sommes tous dominés par des instincts grégaires que certains savent très bien manipuler a leur profit même s’ils prétendent que c’est dans notre intérêt ....
      c’est pas drôle a entendre ? certes
      mais après tout c’est un article sur la prise de conscience ......


  • Hervé Hum Hervé Hum 16 novembre 2012 00:26

    Bonsoir Alinea,

    Joli texte !

    Peut être qu’il eut mieux valu s’abstenir de tout commentaire pour ne pas heurter le texte et risquer de perdre le fil... D’Alinea

    Eh oui, c’est toujours dangereux de trop raisonner un sujet si enclin à la résonance qu’est la conscience, car alors elle vous échappe à nouveau...


    • alinea Alinea 16 novembre 2012 00:36

      Hervé : vous voulez dire que mes commentaires ne tiennent pas la route ? C’est fort possible, j’ai pas mal bossé aujourd’hui et je suis un peu crevée mais je ne sais pourquoi, cela me paraît correct et me plaît de répondre aux commentaires !
      Merci d’être passé ; votre visite, rare, me fait plaisir


    • Hervé Hum Hervé Hum 16 novembre 2012 09:02

      Bonjour Alinea,

      Non, cela ne veut pas dire que vos commentaires ne tiennent pas la route mais tout simplement l’exercice difficile voir impossible de passer d’un cadre particulier à la généralité. Cela parce que le sens se dilue immanquablement et risque de perdre de sa force voir toute sa force au sujet particulier.

      J’ai fais un tour pour lire le texte sur « l’égo ». Ce qui manque à la compréhension de l’égo est que celui ci se forge d’une accumulation d’égos... L’égo du bébé, de l’enfant, de l’adolescent, du jeune adulte, de l’adulte, de l’adulte ménopause, de l’ancien. Tous ces égos ne meurent jamais au dedans de nous même et chacun veut continuer à exister. Celui qui a la conscience maîtrisé de tous ses égos à tous les ages atteint ce que j’appelle l’omniconscience. La conscience divisé est donc le conflit entre ses différents égos et leur volonté de vie.

      Vu sous cet angle, le comportement du vieux monsieur dans l’exemple de l’article prend un tout autre relief. Sa réaction fait appel à son égo... Enfant ou adolescent !


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 09:16

      «  La conscience divisé est donc le conflit entre ses différents égos et leur volonté de vie. »
      joliment formulé !

      l’égo se construit sur la séparation fondamentale entre le soi et le non soi
      l’apport du bouddhisme dans l’aventure de la conscience humaine c’ est que cette séparation est illusoire ......
      on peut ainsi résumer le chemin de l’éveil ( qui n’est fondamentalement ni bouddhiste ni quoi que ce soit d’autre )
      fusionner les différents égos en une conscience unifiée et a partir de là abolir l’illusion de l’existence d’un soi permanent et séparé


    • Pierre-Marie Baty 16 novembre 2012 11:18

      L’ego est un concept arbitraire, dont nous appliquons les premières semaines de notre vie à délimiter le périmètre.

      Il est vain de le combattre : on ne peut pas décider que quelque chose que nous avons nous-même créé n’existe pas. Il sera toujours là, et il est tout aussi vain d’essayer de le taire.

      Plutôt que le combattre, abolissez ses limites. Laissez-le s’élargir jusqu’à s’unir avec l’Univers. Considérez votre prochain comme votre alter ego.

      Au sens littéral. C’est la voie royale, la voie divine même smiley


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 23:12

      « Plutôt que le combattre, abolissez ses limites. »
      oui bien sur !
      c’est ce que je tente de dire par abolir l’illusion.


  • Hervé Hum Hervé Hum 16 novembre 2012 10:40

    « l’égo se construit sur la séparation fondamentale entre le soi et le non soi »

    C’est vrai, mais il s’agit pour le commun des mortels du passage entre l’égo bébé et celui de l’enfant. Ensuite, les égos deviennent plus relatif et moins absolu dans le sens où la conscience d’autrui prend plus d’importance.

    La séparation entre le soi et le non soi est fondamentale à l’équilibre de l’être vrai. La difficulté vient essentiellement d’un séparabilité non clairement défini car alors les énergies entrent en interférence avec un très grand risque de conflit . En fait, il y a confusion entre le soi et non soi d’avec le soi et hors soi. Dans ce dernier cas, soit le sujet se désintègre, soit il réagit par la violence extrême, mais plus rarement en retrouvant l’amour de soi car pour cela il faut une grande capacité à la compassion, l’acceptation et sa propre rédemption.

    fusionner les différents égos en une conscience unifiée et a partir de là abolir l’illusion de l’existence d’un soi permanent et séparé

    Je suis d’accord, mais il faut faire attention à ne pas confondre. La fusion consiste à mettre tous ses égos en une même perspective de vie et non pas à les éliminer. Il est impossible d’éliminer un égo, seulement lui enlever son énergie négative et le faire accepter de se mettre en harmonie avec les autres. Car le trait commun, est que nous ne sommes pas immortel individuellement (mais seulement collectivement) et c’est là l’illusion de l’existence d’un soi permanent et séparé.


    • alinea Alinea 16 novembre 2012 11:12

      "La séparation entre le soi et le non soi est fondamentale à l’équilibre de l’être vrai. La difficulté vient essentiellement d’un séparabilité non clairement défini car alors les énergies entrent en interférence avec un très grand risque de conflit . En fait, il y a confusion entre le soi et non soi d’avec le soi et hors soi. Dans ce dernier cas, soit le sujet se désintègre, soit il réagit par la violence extrême, mais plus rarement en retrouvant l’amour de soi car pour cela il faut une grande capacité à la compassion, l’acceptation et sa propre rédemption.« 
      Je retrouve toute mon histoire dans vos trois phrases : j’ai une très forte propension à la compassion vraie, j’oserais dire à la miséricorde et l’acceptation de l’autre tel qu’il est dans ses fragilités, mais il vaut mieux qu’elles soient assumées car rien ne m’est plus odieux que le mensonge, sous toutes ses formes !!
      Je me pose souvent la question de savoir pourquoi certains humains » cherchent« et la plupart, non !
      En fait je pense que l’ego est partiellement ou entièrement construit par les parents, à travers l’éducation bien sûr mais à travers leurs valeurs et leurs propres névroses ; si on ne fout pas la paix à un gosse cinq minutes, on le forme comme un matériau, on le forge, on le formate, aussi est-il » prêt à l’emploi" dès qu’il est adulte !
      Ne craignez pas ! j’ai la sale manie de toujours tout synthétiser jusqu’à la caricature !
      En tout cas, j’apprécie votre clarté d’expression qui est la partie visible de votre pensée.
      Merci infiniment


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 11:46

      hervé
      oui
      sauf " nous ne sommes pas immortel individuellement (mais seulement collectivement) et c’est là l’illusion de l’existence d’un soi permanent et séparé. « 
      pas si sur que ça il peut bien exister une certaine immortalité d’une partie la conscience
      mais je n’en suis pas certain au point d’avoir un avis définitif sur ce sujet

      alinéa
      mais tout les hommes cherchent ( une fois qu’ils sont dégagés de la survie )
      ce sont les moyens qui diffèrent .....en fonction des croyances et des conditionnements
      avec la conscience réflexive de soi apparaît l’illusion de la séparation. A partir de là apparaît une tension interne qui est la pulsion fondamentale de l’humanité.
      le meurtrier le plus délirant n’ a au final qu’une seule motivation : être reconnu en tant qu’ être humain et »faire partie « croyant qu’il ne peut le faire autrement il le fait par la destruction
       » je détruit donc je suis « vous ne voulez pas me reconnaitre » être un avec moi « je vais vous y obliger par la force
      les religions exploitent cette aspiration ainsi que les partis politiques et les clubs de supporters de foot........
      l’ explosion actuelle des moyens de communication technologiques et cette manie d’être » connectés" n’ont pas d’autre motivation ( y compris notre conversation sur ce fil )

      ( bien sur le marketing y est aussi pour quelque chose .....mais il ne fonctionne que parce qu’au départ il y a un besoin .....)


    • alinea Alinea 16 novembre 2012 12:11

      gaijin : à moins d’être prise d’une cécité grave, j’ai bien l’impression que la plupart cherche la reconnaissance et l’amour ( certains même la gloire, le pouvoir et l’argent) comme onguent à « la douleur d’être » mais pas du tout à comprendre et à sortir des ces artifices !
      Pourtant je suis convaincue ( comme je le dis plus haut à Romain Desbois) que la prise de conscience est le seul vrai remède à nos maux !
      Cet inconnu que l’on recherche n’est en rien sécurisant ; la solitude et l’incompréhension des autres à votre égard en est souvent le lot ; aussi évite-t-on cette aventure hasardeuse et dangereuse.
      Néanmoins, et pour tous, la vie nous rattrape, les épreuves, les échecs, les maladies sont alors le lieu d’éclosions, d’ouvertures et parfois de compréhension.
      Quoique « comprendre » soit un sacré piège ( dans lequel je suis tombée et dans lequel j’ai pataugé pendant de longues années !)
      Ces discussions sont pour moi extrêmement précieuses car la formulation d’un autre, qui m’apparaît toujours claire, affine ma propre perception ; je trouve cet exercice épatant !
      Alors, merci à tous


    • gaijin gaijin 16 novembre 2012 23:24

      pas de cécité du tout !
      pour autant que je puisse en juger plutôt moins que la moyenne ....
      mais qu’est ce que l’amour ? la fin de la solitude en se reliant a une autre personne .......
      sur un plan plus large ( si on passe de l’amour a deux a l’ amour universel ) c’est précisément la fin de l’égo ( c’est juste une autre formulation ) .......
      la reconnaissance ? c’est pareil a un niveau moins profond si on me reconnait je ne suis brièvement plus plus seul ......
      le sexe ? un succédané de l’amour
      le pouvoir ? une façon d’abolir mes limites en niant l’égo des autres .......

      regardez bien ( en vous ) toutes ces options existent en chacun de nous, même les pires, mais au fond la pulsion est la même .....


    • alinea Alinea 17 novembre 2012 00:33

      gaijin : je crois vous avoir compris, cependant je fais la différence entre une personne qui se meut pour créer des leurres, des pommades, de l’auto-satisfaction et tout ce qui ne donne profondément aucune douceur, juste la nécessaire poursuite de la course en avant, et une personne qui, humblement, se pose, regarde, admet.
      Il faudrait bien sûr y réfléchir davantage ; même en discuter davantage, chacun défendant mordicus son point de vue de manière à aller jusqu’au bout, mais pour moi la différence est essentielle.
      Disons que je le vois autour de moi : les humbles - et qui ne sont pas les plus cons !- sont ouverts, prennent au passage ce qui les fait grandir ; ils ne sont pas menacés dans leur ego par la solitude ou un quelconque rejet phantasmé ; ils ne recherchent rien de tangible ; ils ne jouent pas.
      Beaucoup d’autres en revanche se fabriquent chaque jour ; d’ailleurs, « chez ces gens-là », si vous ne rentrez pas dans leur jeu, vous ne les intéressez pas : l’autre n’a d’intérêt pour eux que comme faire-valoir.
      Enfin c’’est dans quelque chose comme ça que j’exprimais ce qui est écrit plus haut...


    • gaijin gaijin 17 novembre 2012 08:38

      alinéa
      mais je fais aussi cette différence !
      que tout les êtres soient animés par la même pulsion fondamentale ( en dehors des pulsions biologiques ) ne nous rend pas innocents de la façon dont nous cherchons a y répondre

      ( pour ce qui est du reste je ne tente nullement de vous convaincre juste de vous faire partager ma vision ...... ce qui est agréable dans un article comme celui là c’est justement de pouvoir échanger sans sombrer immédiatement dans la querelle d’égo )


    • alinea Alinea 17 novembre 2012 12:09

      gaijin : tenteriez-vous de me convaincre que je n’en prendrais pas ombrage ! Tout est dans le ton, et ce que je découvre sur ce forum ( je n’ai aucun e culture internet et Agora est le seul site que je fréquente !) c’est que par écrit, c’est la même chose ; nous devons dévoiler beaucoup de nous-mêmes pour être parfois attaquer comme j’ai pu l’être. Rien de tel avec vous ; et par dessus le marché, on peut ne pas être d’accord avec quelqu’un et avoir malgré tout beaucoup à échanger !
      Mais je crois qu’au fond, pour le cas qui nous occupe, nous sommes d’accord : le désir ou la pulsion est du même ordre pour tout le monde, disons c’est notre condition humaine ; certains trouvent des voies plus faciles, plus douces, plus confortables, sans pour autant qu’elles le soient toujours ou à chaque instant ; il suffit de rentrer à peine dans la vie de quelqu’un pour s’apercevoir qu’il y a ou qu’il y a eu beaucoup d’épreuves, d’échecs ou de désillusion. Donc je me range à votre avis sans avoir l’impression de « céder » ni faiblir !! Il y a à côté des voies plus solitaires et je pense que c’est la solitude et l’incompréhension de ces voies là qui ajoutent à la difficulté....


    • gaijin gaijin 17 novembre 2012 13:00

      ne vous en faites pas pour les attaques .....
      comprendre le point de vue de l’autre demande parfois des efforts et toujours un minimum de bonne volonté
      la bonne volonté fait hélas souvent défaut
      certains fils très polémiques ressemblent a des rings de boxe surtout quand il y a de la volonté de désinformation et de l’hypocrisie manifeste
      heureusement il a parfois des articles comme le votre qui permettent de relever le niveau .....


    • alinea Alinea 17 novembre 2012 13:52

      gaijin : pour moi la polémique est un passe-temps qui peut être plaisant parfois ; mais ce n’est pas « mon truc », car je n’ai rien à vendre : comme je l’ai dit déjà une fois sur un autre article, je suis assez contente d’avoir peu de lecteurs mais qui, presque à chaque fois, écoutent et mettent leur « bonne volonté » à engager une discussion, certes limitée vu le mode employé mais enrichissante néanmoins ; peu de lecteurs et peu de « plus » ou de « moins » !
      Ainsi je me sens plus dans mon élément : à partir d’un point de vue donné, tâcher, les uns ou les autres, d’apporter sa propre vison, ses propres connaissances et, humblement, faire avancer nos pensées respectives.
      Merci gaijin !


  • lionel 16 novembre 2012 11:14

    Excellent article Alinea, merci.


    • lionel 16 novembre 2012 11:20

      Excellents commentaires de la part de tous les intervenants. Pas de Troll, le sujet est hors d’atteinte de leurs pollutions.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 16 novembre 2012 11:30

    Ayant pris conscience du sujet hors de portée des trolls , je m’ abstiens 

    par le fait d’ ajouter un commentaire .

  • ecolittoral ecolittoral 16 novembre 2012 12:31

    Beaucoup d’incohérences dans cet article !

    Comment peut on dire que la prise de conscience nous ramène à la stricte réalité, et quelques lignes plus loin affirmer qu’elle est décriés par le rationalisme, la raison ?

    « Le but de l’humanité semble être de devoir se débarrasser de tout ce que l’on nomme notre humanité. » Quelle méconnaissance de l’humanité pour en arriver à écrire ça.

    « La conscience de soi est donné à tous sauf à l’homme(?) : la prise de conscience est donc humaine(?) »

    (Il n’y a bien entendu plus aucune perspective, plus aucun dessein pour ces gens-là, autre que ce jeu-là !). Vous parlez de personnes pour les quelles, j’ai peu d’estime. Mais d’ici a dire qu’ils n’ont plus aucun dessein, c’est extrêmement prétentieux !
    D’autant que, chaque jour, on constate des deffections dans leur rangs !

    « l’ignorance des peuples les laissait enclins à recommencer les mêmes jacqueries, les mêmes révoltes ». Pour qui vous prenez vous pour insulter ces peuples et les rabaisser au niveau d’ignorant. La seule ignorance que je vois, c’est la votre. 
    Les Tunisiens, Lybiens etc peuvent vous donner des leçons avec leurs jacqueries et leurs révoltes.

    Devant autant de jugements à l’emporte pièce et de mépris pour l’humain, les peuples et ce qu’ils ont accompli, cet article n’a pu être écrit que par une personne inconsciente.

    • alinea Alinea 16 novembre 2012 12:52

      Une grande cohérence au contraire !
      Le vérité est tout sauf ce que nous en montre notre « raison ». Le raison est extrêmement limitée, elle décrit, disons, la partie émergée de l’iceberg ; rigide et non intégrée à l’ensemble de l’être, elle me semble bien être la cause de beaucoup de méprises, de souffrances et de fermetures.
      Je pense connaître l’humanité aussi bien que vous : je ne vois pas par quelle circonstance il en serait autrement ! L’humanité nie son animalité et sa spiritualité ( l’humanité telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, va sans dire) ; j’aime l’humanité, c’est bien pourquoi je passe mon temps à essayer de comprendre, la comprendre.. ;
      Plus de desseins pour ces gens-là : non, bien sûr que non, il n’y a plus de desseins quand on est prisonnier d’une addiction, d’une croyance fanatique ; encore faut-il mettre le même sens sous les mêmes mots. Souvent, c’est là que réside la grande difficulté. J’ai écrit un petit article il y a quelques semaines, qui tentait de tourner autour de ce problème de compréhension, pour conclure que finalement on ne se comprends bien qu’en dehors des mots ( je raccourcis !!)
      Quand aux révolutions, je ne parlais pas des peuples du Maghreb ! je restais coincée dans notre Occident mortifère, là où « le tyran » n’est plus à abattre parce que c’est une pieuvre géante qui nous étouffe.
      Et j’ai pris la leçon de toutes ces tentatives de révolution ; la première qui m’a interpelée, comme on dit, est cette ébauche, juste avant les élections en Iran, il y a trois ans et demi.
      Si vous voyez du mépris dans mes mots, j’en suis désolée ; mais il semble bien que vous soyez seul(e) à avoir eu cette lecture !


    • alinea Alinea 16 novembre 2012 14:35

      Je ne ne sais pas où j’ai pu vous heurter pour que vous m’accusiez de « mépris » ! C’est pas grave. Pour en revenir aux printemps arabes, et étant loin d’être une spécialiste mais juste une auditrice et lectrice attentive sur le sujet, je me demande si cette première expérience dans ces sociétés-là, ne se solderont pas comme se sont soldées les expériences de nos sociétés occidentales : pouvoir renforcé.
      J’ai l’impression que cela commence déjà à tourner de cette façon : les leçons de l’histoire, la grande Histoire ou l’histoire individuelle ne sont que rarement tirées !
      C’est un constat et un dépit ;mais pas un mépris !!!


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