jeudi 6 novembre 2014 - par Papybom

Prix d’un engagement

Pendant que je circulais sur les routes de France, les radios ont fait état de la mort de deux hommes. Morts pour leurs idées, morts pour leurs engagements dans une cause.

La mort de Rémi Fraisse est ce qu'on pourrait appeler un détonateur pour les opposants au projet de barrage de Sivens. Ce jeune diplômé d’un BTS de gestion et de protection de la nature, n’avait que 21 ans. Il était engagé dans la protection de l’environnement.

 

La récupération politique de cette mort est une honte pour une famille en deuil.

Le lanceur de cette grenade (version officielle), n’avait certes pas l’envie de tuer. Pas plus que ce hockeyeur n’avait envie d’envoyer son palet sur un gamin de huit ans.

 

Thomas Dupuy, sergent-chef du Commando parachutiste de l'air n° 10 basé à Orléans, est tombé « au combat mercredi 29 octobre 2014 au matin ». Il est le dixième militaire français tué au Mali depuis janvier 2013, le premier depuis la fin de l'opération Serval en juillet.

 

Pour lui, il me revient en mémoire ces propos :

« A titre privé, j’ai de la peine pour les familles des victimes. C’est une chose terrible que la mort de ces soldats. D’un autre côté, c’est un métier qu’ils ont choisi. Je suis personnellement pacifiste. Je respecte le fait que des gens puissent avoir une attitude différente de la mienne. Mais je n’adhère pas à la minute de silence qui s’est déroulée lors du conseil municipal. Tous les jours, il y a des gens qui meurent à Vannes. On ne fait pas de minute de silence pour autant ».

 

Ces propos ont été tenus au quotidien « Le Télégramme » par une élue de la République, conseillère municipale de la ville de Vannes, où est implanté le 3e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa), durement éprouvé lors de son déploiement en Kapisa, avec la perte de 5 des siens.

 « C’est un métier qu’ils ont choisi » dit cette élue. Oui, ils l’ont choisi pour servir leur pays, pour protéger leurs compatriotes, pour assister des populations en danger, en mettant leur vie en jeu. Que l’on soit d’accord ou pas, Madame, cela se respecte.

 

Ces deux hommes s’étaient engagés pour une cause. L’un pensait défendre la nature, l’autre pensait défendre les opprimés.

 

La culture du service public d'incendie et de secours, parfois simplement par les porteurs de ces devises (« Sauver ou périr », « Courage et dévouement »), fait référence à des notions morales. Dans le Manuel du capitaine Hamon je note :

« Dans ce métier, plus que tout autre, il faut être prêt, toujours prêt à partir au feu. La négligence, l'insouciance, le manque de conscience professionnelle sont coupables et peuvent avoir des conséquences catastrophiques. C'est un devoir de bien connaître son métier. Il faut de plus l'aimer avec passion, avoir le feu sacré »

 

« C’est un métier qu’ils ont choisi » dit cette élue. Pourtant un sapeur pompier est également un choix dangereux.

Avant tout, « le sapeur se doit de fortifier son corps et se garder de tout ce qui pourrait nuire à sa santé » (« Manuel du capitaine Hamon p. 218.B. Devoirs envers soi-même). La négligence, l'insouciance, le manque de conscience professionnelle sont coupables et peuvent avoir des conséquences catastrophiques. C'est un devoir de bien connaître son métier. Il faut de plus l'aimer avec passion, avoir le feu sacré » (idem p. 219.E. Mission du SP - devoirs envers la population).

Cependant, la culture du service public d'incendie et de secours, parfois simplement par les devises (« Sauver ou périr », « Courage et dévouement »), fait référence à des notions morales.

Souvenez-vous, Madame : Les organisateurs des manifestations d'agriculteurs ont appelé à lever les barrages en Ile-de-France après la mort d'un jeune pompier en percutant un de leurs barrages dans le Val d'Oise. Lien

 

« C’est un métier qu’ils ont choisi » dit cette élue. Comme les c’est le choix des sauveteurs en mer qui ont réalisé 5 349 interventions pour secourir 8 071 personnes en difficulté ; on déplore cependant entre 350 et 400 morts par an. 26 % des interventions de la SNSM se déroulent de nuit et la durée totale moyenne des interventions est de 1 h 48.

Devise : Pour que l’eau salée n’ait jamais le gout des larmes.

 

 

Il n’y aura pas de grandes manifestations pour Thomas Dupuy. Il n’avait qu’à prendre un autre engagement…

 

Nota pour les journalistes :

Un militaire est un membre des forces armées « régulières », c'est-à-dire d'une institution de défense d'un État.

Le terme de soldat est généralement le premier niveau de la hiérarchie militaire.

 

« C’est un métier qu’ils ont choisi » dit cette élue. Ils ont choisi d’obéir aux ordres des élus dont vous faite parti. Souvenez-vous de cette vidéo sur les moyens militaires :

 

 

P.-S.


1 réactions


  • 65beve 65beve 7 novembre 2014 08:21

    Vous avez oublié la minute de silence pour le militaire tué à Kourou lors d’une soirée pochetron.


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