lundi 19 novembre 2007 - par Jean-Pierre Lovichi

Procès Colonna : déjà de quoi en faire un fromage ?

Les avocats étrangers venus en observateurs pour le compte de la Fédération des Droits de l’Homme (FIDH) doivent être déçus des éléments de l’instruction présentés au cours de la première semaine d’audience. Force est de constater, après une semaine de débat, que les éléments de culpabilité sont pour l’heure inexistants. Avant la reprise de l’audience, un petit point d’étape s’impose... Critique !

La couverture médiatique du procès en cours peut paraître pour le moins étonnamment faible au regard de son importance. Bas de page dans l’édition papier du Monde, une information non systématique dans Libération, peu voire pas de place dans les éditions du matin à la radio, ainsi qu’à la télévision et notamment sur les chaînes de grande écoute telles que TF1. Fort heureusement, il reste internet (notamment le site du Figaro) et Agoravox.

Le procès de l’assassin présumé du préfet Erignac constitue pourtant un événement peu banal qui mériterait un traitement plus complet. Il en va de l’adhésion de la population à la décision qui sera prise par la Cour d’assise, notamment en cas d’acquittement ou, pour les franges plus radicales en Corse, en cas de condamnation. Si condamnation il y a, elle ne devra être ternie d’aucune ombre. Il appartiendrait donc aux journalistes d’informer sans déformer, sans ajouter aux faits leur propre interprétation. Nous verrons que l’exercice est difficile.

Qu’avons-nous donc appris au terme de cette première semaine (cet article est rédigé à partir des éléments recueillis essentiellement sur internet) ?

Nous avons eu la confirmation qu’Yvan Colonna était poursuivi tant pour l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella survenue le 6 septembre 1997 que pour l’assassinat du préfet Erignac perpétré le 6 février 1998 (1er jour).

Nous avons ensuite pu découvrir la personnalité d’Yvan Colonna et surtout son attitude face à la Cour devant laquelle il comparaît (2e jour). Les observateurs le disent calme et serein, ne manifestant pas d’émotions particulières et ce depuis le premier jour, notamment lors de la lecture de l’acte d’accusation. Inutile de s’appesantir sur les interprétations qui en sont données. Nous ne rentrerons pas davantage dans le détail de ses dépositions. La seule certitude, c’est qu’Yvan Colonna joue le jeu et répond à toutes les questions (hormis celles sur sa vie conjugale dont on conviendra qu’elle n’a pas de rapport direct avec les accusations portées à son encontre et pour lesquelles il marque quelques réticences). Il ne se renie pas. Son attachement à sa terre, ses choix de vie et son retour comme berger sur l’île, ses engagements politiques et ses idées nationalistes (« un nationalisme de résistance et d’affirmation » qu’il oppose aux nationalismes d’Etats déjà constitués), il assume tout, mais réaffirme qu’il ne s’est pas radicalisé. Au contraire, il n’a jamais cautionné aucun assassinat, notamment lors de la guerre entre nationalistes dans les années 90. Ainsi, ne se lèvera-t-il pas lors de la revendication, aux journées nationalistes de Corte, de l’exécution de Robert Sozzi par le FLNC. De fait, la région de Cargèse où il militait avait été épargnée. Aucune stratégie de rupture n’a donc été mise en place par la défense et Yvan Colonna reconnaît bien à ses juges le droit de le juger. Il collabore et c’est une bonne nouvelle. En revanche, il maintient sa position : il est innocent. On ne peut, comme certains journalistes ou commentateurs l’ont fait, regretter l’absence d’aveux. A ce stade, c’est d’emblée avoir pris position sur sa culpabilité.

Le troisième jour a été consacré à l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella et à l’audition des témoins de moralité du prévenu. Or, force est de constater que sur le premier point, rien de bien fondamental ne semble être ressorti des débats si ce n’est que les assaillants parlaient corse, que leur nombre n’est pas clairement établi (les gendarmes semblent dire cinq plus un), mais qu’ils étaient cagoulés donc non identifiables... Rappelons que cinq des membres du commando Erignac ont été également condamnés pour l’attaque de la gendarmerie... Resterait donc le sixième qui demeure toujours aussi mystérieux à ce jour.

S’agissant des témoins de moralité, deux événements ont retenu l’attention des observateurs.

D’une part, le témoignage très favorable de Daniel Herrero qui avait également visité Yvan Colonna durant son incarcération. Il dira notamment avoir noté « la justesse de ses mots, une qualité intellectuelle indiscutable, je n’ai jamais remarqué la moindre forme d’ostracisme, de répulsion ou de rejet de l’autre »[1].

D’autre part, et surtout, la lettre du père d’Yvan Colonna à Mme Erignac cinq jours après la fuite de son fils dans le maquis. Certains ont voulu y voir une preuve de culpabilité. Pourtant, hormis la difficulté à s’en expliquer d’un père qui « ne souhaite à personne de vivre ce qu’il a vécu », elle prouve surtout sa profonde humanité. Pour ce républicain, élu socialiste, qui n’a jamais apprécié les engagements politiques de son fils, il y a là un geste fort à l’égard de la veuve d’un homme lâchement abattu par un individu présenté par les médias et les plus hautes autorités de l’Etat comme son fils. Peut-être aurait-il dû plus clairement reconnaître d’emblée qu’il avait alors douté et qu’il avait ressenti cette impérieuse nécessité morale d’apporter son soutien à une femme aussi brutalement plongée dans la douleur ? Quoi qu’il en soit que faut-il retenir ? Ce doute né de la pression médiatique et de la fuite de son fils ou la certitude qu’il affiche aujourd’hui de son innocence avec la connaissance d’un dossier d’instruction de près de dix ans ?

Le quatrième et le cinquième jour seront marqués par les déclarations du Dr Paul Marcaggi, médecin légiste ayant pratiqué l’autopsie sur le corps de M. Erignac. Il affirme, en réponse à une question de l’un des avocats généraux [2] concernant la taille du tueur au regard des éléments recueillis, que le tueur est « un grand gabarit ». Il se fonde sur la taille du préfet (1,83 m), la position et la distance du tireur par rapport à sa victime, de dos à une vingtaine de centimètres, et enfin la trajectoire des balles à l’horizontale. Problème Yvan Colonna ne mesure qu’1,72 m...

Certains journalistes évoquent un « coup de théâtre » pour qualifier ces déclarations. On pourra surtout s’étonner du fait que la question de la taille du tireur qui pouvait manifestement être ainsi déduite des constatations du légiste ne soient posée qu’à l’audience dans la mesure où ces éléments matériels (les seuls avec l’arme du crime abandonnée sur les lieux) se trouvent dans le dossier depuis le début de l’instruction ! On imagine aisément ce que les observateurs de la FIDH ont pu penser...

On regrettera, avec les avocats de la défense, que le Dr Paul Marcaggi ait été absent lors du cinquième jour au moment où sa déposition sera reprise au regard des photographies de l’autopsie. Cela lui aurait permis de s’en expliquer directement au lieu de devoir revenir lundi. Cela aurait sans doute aussi permis d’éviter au journaliste du Figaro de dire que : « Pour le profane, il semble que les trajectoires sont nettement ascendantes, et non proches de l’horizontale comme le disait le Dr Marcaggi » et de semer le doute sur un des rares éléments relativement objectifs du dossier et sur la probité du médecin.

Les observateurs de la FIDH auront également pu noter dans la matinée, les imprécisions de l’enquête menée par la division anti-terroriste lors de l’audition du commissaire divisionnaire Philippe Frizon. Il en ressort notamment que toutes les zones d’ombre entourant la revendication des différents attentats ayant précédé l’assassinat du préfet et attribués au même groupe d’individus n’ont pas été levées...

Enfin, arrive le cinquième jour et les dépositions nécessairement émouvantes et douloureuses de la famille de M. Erignac et de ses proches collaborateurs. Elles ne participent bien évidemment pas de la manifestation de la vérité qu’ils attendent de voir sortir du procès. La difficulté réside dans le fait qu’ils n’attendent pas la vérité, mais une vérité. Ils attendent presque désespérément les aveux d’Yvan Colonna. Ceux-ci ne viendront pas. Au contraire, il semblerait que le prévenu, les regardant en face, d’une voix calme, ait dit : « Madame, Mademoiselle, Messieurs, je sais que c’est difficile pour vous de m’écouter. Cela fait huit ans et demi qu’on vous dit que je suis l’assassin du préfet, vous continuez à le croire. Vous avez droit à la vérité. Ce n’est pas moi qui ai tué votre mari, votre frère, votre père. Croyez que je compatis à votre douleur et que je respecte votre deuil ».

Certes, il reste encore trois semaines d’audience et beaucoup de choses peuvent encore advenir, mais pour l’heure, les éléments de culpabilité tardent à apparaître. Si les prochaines semaines s’avèrent dans la même veine que la première, il y aura de quoi faire un sacré fromage corse autour des circonstances qui ont entouré cette affaire (de la théâtralisation de l’arrestation jusqu’au report du procès après les élections), et nul doute qu’il serait bien indigeste à un grand nombre de personnes à commencer par notre président qui pourtant clame régulièrement son amour pour les produits de l’île de beauté...



[1] Cité in le figaro.fr, article « Les proches d’Yvan Colonna témoignent », 14/11/07 Stéphane Durand Soufflant

[2] personne représentant l’accusation dans un procès d’assise



16 réactions


  • geko 19 novembre 2007 14:20

    @L’auteur doit on conclure que l’enquête n’a pas été ménée dans les règles de l’art ?


    • Jean-Pierre Lovichi Jean-Pierre Lovichi 19 novembre 2007 15:06

      Pour l’heure, je ne veux pas porter de jugement hâtif, mais il semblerait bien et le commentaire qui suit le votre va également dans ce sens que tout n’a pas forcément fait pour trouver la vérité. Nous le saurons avec les jours qui viennent... Mais l’exemple de la taille du tireur laisse pantois... Comment ne pas avoir cherché plus tôt à la déterminer ??


  • antonetti 19 novembre 2007 14:27

    « Le troisième jour a été consacré à l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella et à l’audition des témoins de moralité du prévenu. Or, force est de constater que sur le premier point, rien de bien fondamental ne semble être ressorti des débats si ce n’est que les assaillants parlaient corse, que leur nombre n’est pas clairement établi (les gendarmes semblent dire cinq plus un), mais qu’ils étaient cagoulés donc non identifiables... »

    Monsieur Lovichi, votre compte rendu de cette première semaine de procès est en tout point remarquable mais il me semble qu’un détail y a été omis. Ce n’est pour l’instant qu’un détail et pourtant, il peut se révéler la clé du procès : la déposition des gendarmes, seuls témoins directs de l’attentat de Pietrosella, indique bien que King et Jacob tentent de se parler par talkie walkie, alors que d’après l’acte d’accusation, King et Jacob(Ferrandi et Alessandri) sont ensemble à ce moment du déroulement des opérations. Bien entendu, ça peut sembler anodin mais ça peut aussi signifier que les juges d’instruction, dans l’élaboration de leur scénario, sont pour le moins peu attentifs à des témoignages pourtant de première main. Si une telle liberté prise avec la réalité des faits devait se répéter, comment l’accusation pourrait rester crédible ? Et en l’absence totale de preuve, comment une accusation si peu solide pourrait conduire à emmurer vivant un homme ?


    • Jean-Pierre Lovichi Jean-Pierre Lovichi 19 novembre 2007 15:09

      Merci de votre commentaire. Comme je l’ai indiqué, je me suis fondé sur les éléments que j’ai pu glaner sur le net n’ayant pas la possibilité de pouvoir assister aux audiences... Or, je ne savais pas que l’instruction avait choisi un autre scénario que celui développé par le gendarme qui il est vrai vise bien une personne qui aurait été en relation par talkie walkie. Mais j’avais cru comprendre au contraire que c’estc ette sixième personne qui pourrait être éventuellement Yvan Colonna dans l’esprit de l’accusation...


  • Francis, agnotologue JL 19 novembre 2007 15:06

    Une question anodine : pourquoi dit-on toujours l’assassin présumé du préfet Erignac, et non pas comme c’est la coutume, le meurtrier présumé ?


    • Jean-Pierre Lovichi Jean-Pierre Lovichi 19 novembre 2007 15:11

      Parce qu’a priori il s’agit d’un assassinat, c’est à dire d’un meurtre avec préméditation. Le meurte ne suppose pas la préméditation. c’est la distinction en droit pénal.


    • Francis, agnotologue JL 19 novembre 2007 15:29

      Il y a eu trois balles. Si la trajectoire de la première peut donner une indication pertinente sur la taille du tireur, qu’en est il des deux autres ? Sauf erreur, dès le premier tir dans la nuque la tête de la victime est projetée en avant. Dès lors, les trajectoires des suivantes ne sont plus significatives de la même manière. L’expert a-t-il pu isoler les dégats causés par la première balle de ceux dus aux deux autres ?


    • Francis, agnotologue JL 19 novembre 2007 15:33

      Sur votre réponse à la précédente, j’y ai bien pensé, mais ceci suppose que l’on est certain qu’il y avait préméditation Or, meutrier est un terme générique qui n’exclut pas assassin.

      N’a-t-on jamais envisagé l’hypothèse d’un meurte non prémédité commis par un fou ? Ou encore, un crime crapuleux commis par un tueur à gage ?


    • Emile Red Emile Red 20 novembre 2007 10:12

      En l’occurence on devrait dire « présumé coupable »...


  • antonetti 19 novembre 2007 15:41

    Vous m’avez fait douter un moment, je ne peux moi non plus assister au procès. Voici l’info « PROCES COLONNA - 15 novembre 2007 - REVUE DE PRESSE. »La défense marque des points"

    C’est la tonalité des papiers parus ce matin. A l’exception notable du quotidien Libération.

    « Des petits cailloux » semés par la défense d’Yvan Colonna : c’est ainsi qu’Alain Acco, sur Europe 1, a expliqué hier comment les avocats de l’accusé avaient entamé leur travail de sape. On parlait de l’attentat commis contre la gendarmerie de Pietrosella le 6 septembre 1997 et la défense a relevé plusieurs failles dans l’accusation, parfaitement résumées par Stéphane Durand-Souffland, du Figaro : « les nationalistes, manifestement scindés en deux groupes, communiquent à l’aide d’émetteurs radio. L’individu que les gendarmes entendent dans l’estafette [où ils sont pris en otage, ndlr] répond à l’indicatif »Jacob« . Son interlocuteur, qui se trouve Dieu sait où, à celui de »King« . Selon l’accusation, »Jacob« n’est autre que Pierre Alessandri. »King« correspond à Alain Ferrandi. Or, d’après le même document, les deux hommes (...) sont montés dans la camionnette. Ils ne se parlaient évidemment pas avec des talkies-walkies dans le même fourgon. » « Qui étaient-ils, interroge Elisabeth Fleury dans les colonnes du Parisien, cinq selon l’accusation. Forcément plus, selon les gendarmes. Qui étaient-ils ? Ni Paniez, ni Herniaux n’ont reconnu Yvan Colonna parmi leurs ravisseurs. » Ces contradictions ne sont pas apparues au quotidien Libération. Sur 6 colonnes, le compte-rendu d’audience reprend simplement les déclarations des deux gendarmes. Le titre ? « Colonna laisse passer l’occasion de s’expliquer. »

    Antoine Albertini


  • Myosotis Myosotis 19 novembre 2007 17:15

    Je suis hors sujet dans la mesure où je n’ai rien à rajouter à votre excellente argumentation. Je veux jute m’indigner, une fois de plus sur le fait qu’une personne autre que le ministre de l’intérieur qui n’aurait pas respecté la présomption d’innocence, ( argument qu’ils savent pourtant très vigoureusement mettre en avant quand ils s’agit d’un de leurs collègues politiques ! ) se serait vu rappelée à l’ordre voire pénalisée. Pour lui, certes, ce n’est pas passé inaperçu mais pour reprendre votre expression, on n’en a pas fait un « fromage » et bien sûr, c’est resté sans suite....


  • Thierry LEITZ 20 novembre 2007 09:21

    Ce procès est une occasion de plus de pointer un style de présidence basé sur la com. et dont l’objectif est la glorification systématique du chef : « Il est formidable » IEF pour faire court. Exemples :

    Il a attrappé l’assassin d’Erignac après 4 ans de traque : IEF

    Il met de l’ordre dans les banlieues : IEF

    Il s’occupe d’Alzheimer : IEF

    Il est sportif : IEF

    Il parle aux marins pêcheurs : IEF

    Il libère des membres de l’expédition arche de Zoé : IEF

    Yvan Colonna est jugé : IEF

    Mais s’il est acquitté ? IEF oui, au moins en Corse, c’est déjà ça. TF1 ira là-bas pour qu’on entende tous à quel point IEF. Et les défenseurs de la présomption d’innocence oublieront qu’elle a été piétinée au départ...

    Et s’il est condamné ? IEF aussi, pour la famille de la victime, les amateurs d’ordre et de justice, de quoi faire quelques interview positives.

    Bref, IEF, toujours, quoiqu’il arrive.

    Libérer Ingrid Betancourt serait le top du top (je le souhaite de toute façon pour elle et sa famille) et ferait oublier les ratées de la com., quand les événements capricieux ne jouent pas le jeu.

    Cette publicité constante, oeuvre des médias caniches surfant sur l’émotionnel, risque de lasser et faire apparaître son coté creux. Mais si la majorité continue de se laisser balader, nous y perdrons -du moins pour un temps- nos valeurs : liberté, égalité, fraternité.

    Après la « rupture tranquille », voici venir la « dictature douce ». Vive la République !


    • Emile Red Emile Red 20 novembre 2007 10:18

      Pour Bétancourt, c’est Chavez qui détiendra la main sur la com, en cas de libération, et Pinocchio devra faire attention à ses propos pour éviter les foudres du Pésident Vénézuélien qui n’a pas la langue de bois dans sa poche.


  • antonetti 20 novembre 2007 11:16

    Loin de moi l’intention de dédouaner le président actuel et sa COM à outrance, mais ce n’est pas lui qui a installé la 14ème section et la DNAT, ces insultes à la démocratie, qui a muselé le Parlement, apprivoisé la presse, qui a fait de la Corse un terrain de jeux pour fonctionnaire ambitieux (Bonnet parmi tant d’autres). Il n’est pas responsable de ce régime de courtisans qu’on appelle République, de ce jacobinisme ridicule, de ce nationalisme justifié par la création permanente d’ennemis extérieurs et surtout intérieurs, de ce néocolonialisme paternaliste, de cette propension à ne gérer la société que par des rapports de force, bref de ce sentiment d’abandon progressif de l’idée démocratique. Le terrain a été si bien nettoyé par ses prédécesseurs qu’il n’a simplement plus besoin d’avancer masqué, de se draper de grands principes auxquels plus personne ne peut sérieusement croire. Pour en revenir au procès, la seule chance d’Yvan Colonna d’être jugé équitablement est que les juges de la cour d’assise spéciale ne fassent pas leur métier dans la même optique que les magistrats de la 14ème section, être fort avec les faibles pour complaire aux puissants.


  • Deni2 20 novembre 2007 11:31

    Mes espoirs : Justice en accord avec les FM

    Je ne suis pas un révolutionnaire Je suis un citoyen honnête et j’ai vécu

    Mes derniers espoirs reposent maintenant sur la communauté des intellectuels et des artistes que je considère comme ceux qui nous aident justement à affronter les épreuves et à profiter des plaisirs quand cela est possible.

    Que quelqu’un parmi cette vaste famille se sente concerné au risque de trouver vains ses propres engagements.

    Que l’action médiatique qui reste la plus efficace dans les sociétés actuelles permette une action humaine, humaniste et juste auprès du voisinage avant de la chercher à l’autre bout du monde, et que la notoriété se mette vraiment au service de la justice sociale.

    Que l’action de l’intellectuel et du spirituel retrouve sa plénitude et qu’elle donne vraiment du sens à la vie.

    Madame, Monsieur, je tiens à m’excuser de vous avoir pris un peu de votre temps précieux et de cette intrusion dans votre existence. Mais vous aurez compris que ma démarche est conditionnée par la détresse et le désespoir.

    J’espère avoir atteint une fibre sensible chez vous et tout intérêt que vous porteriez à cette situation !!!!!!.

    En attendant, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments respectueux. M. Denis Michel * * * * Affaire à suivre

    Solitude et de Désespoir ! HONTE AU PAYS DES DROITS DE L’HOMME.......

    JE N’AI PLUS GRAND CHOSE A DIRE...... FATIGUEE D’AVOIR TROP RESSENTI CETTE INIQUITE..... Liée à mon PROCES DE MASCARADE DE plus de 5 ANS CONTRE La Justice...... UNE HORREUR JUDICIAIRE PROGRAMMEE...... mais désolée, MM. QU’ON NOMME GRANDS, mon " INITIATION A LA FORFAITURE DE NOS TRIBUNAUX ET A L’IMMORALITE DES AVOCATS ....s’est très mal passée.....

    JE NE PUIS ADMETTRE CETTE FRANC-MACONNERIE DU DENI « DE L’INDIVIDU » SACRIFIE A UNE PSEUDO RAISON D ETAT..... Qui elle, cautionne la VIE LUXUEUSE DE NOS DIRIGEANTS..... Et je ne nommerai personne....... POURTANT.......... * PS / Par ailleurs, si je puis me permettre une petite remarque de forme : pour la lisibilité de vos billets, respectez les règles de typographie. Un espace après les points et les virgules, un espace avant et après les deux points, points-virgules, points d’exclamation et d’interrogation. Cela aère les phrases. Code de la FM !! * Les TRIBUNAUX ONT ESTIME MA VIE A : 0 EUROS, tous préjudices confondus..... (Perte de travail, de logement) etc. ... MERCI LA VIE...... cela ne s’invente pas ......

    C’est à dire que MA PAUVRE CARCASSE PSYCHIQUE ET PHISIQUE, en valeur économique estimative brute VAUT : 0 EUROS.... point final.........N’empêche pas NOS DIRIGEANTS DE DORMIR BIEN AU CONTRAIRE...... D’ailleurs en cas d’insomnie avérée, nos dits dirigeants PEUVENT SE PAYER DES MEDICAMENTS HORS NOMENCLATURE SECU... NON REMBOURSE....... ILS ONT LES MOYENS..... Et disposer D’UNE TELLE SOMME MENSUELLE NE LEUR POSE AUCUN SCRUPULE,

    MEME SI LES TRIBUNAUX EN FRANCE ESTIMENT LA VIE a 0 £ ...../

    QUELQUE CHOSE EST MORT AU ROYAUME DE FRANCE..... LE SENS DE LA DIGNITE, DU RESPECT DE L’INDIVIDU.....

    MM. QU’ON NOMME GRANDS, RELISEZ LA DECLARATION DE L’HOMME ET DU CITOYEN... LES DROITS ET LES DEVOIRS NE PEUVENT ETRE UNILATERAUX..... ET POURTANT.................

    CITOYEN ORDINAIRE, LA FONCTION ESSENTIELLE EST DE DONNER MON BULLETIN DE VOTE A DES ELUS QUI ENSUITE, NE TE DEMANDENT PLUS TON AVIS, SUR DES PROBLEMES ESSENTIELS SOCIETAUX,

    SACHANT QUE LE SUFFRAGE UNIVERSEL DEVIENT UN LEURRE......

    LORSQUE LES TRIBUNAUX FRANCAIS S’AUTORISE à FAIRE ATTENDRE plus de 5 ans LE TEMPS D’INTEGRER SA MORT LENTE PROGRAMMEE DE PREPARER SON TESTAMENT ET LES FORMALITES DU GRAND DEPART.......

    TOUT CE QUE J’AI DIT EST LA PURE VERITE......... à tout le moins en ce qui concerne l’évocation des faits que j’ai vécus..... LA CONSCIENCE SUBJECTIVE QUE J’EN AI NE REGARDE QUE MOI..... Et a bien sur VALEUR DE RELATIVITE DANS LE REGARD D’AUTRUI........

    Je ne SUIS PAS UN REVOLUTIONNAIRE Je SUIS UN CITOYENNE QUI A VECU

    QUE DES PERSONNES souffrent de CETTE PATHOLOGIE DE LA JUSTICE EN F R A N C E Le SCANDALE DE CE SILENCE VA T-IL CESSER ? Les MEDIAS NOUS ONT REBATTU LES OREILLES DURANT DES MOIS

    La douleur psychologique a été si rude, si âpre, qu’aujourd’hui je préfère le silence intérieur à la COLERE SALVATRICE MAIS AUSSI DESTRUCTURANTE QUI M A HABITEE DURANT PLUS DE 5 ANS.... SOYEZ PATIENT, les procédures sont longues......

    LES PIRES IDEES ONT EFFLEURE MON ESPRIT. M’ ENCHAINER AU MINISTERE DE LA SANTE OU DE LA JUSTICE, envahir un plateau télé..... Mon avocat m’en a dissuadé.... Aujourd’ hui je regrette parfois de ne pas l’avoir fait...... LES RISQUES, UNE GARDE A VUE DE QUELQUES HEURES, ou plus exactement UN PETIT SEJOUR DANS UNE UNITE PSYCHIATRIQUE, Pour INCONVENANCE ET PERTURBATION DE L ORDRE PUBLIC ??????

    l idée du SUICIDE AUSSI M’ EST VENUE, devant un sentiment de pareille impuissance face à un système judiciaire qui N A PAS D ETAT D’AME ET A SACRIFIE LE SENS DE L’ HUMAIN A UN MECANISME RIGIDE ET SANS ESPOIR POUR CERTAINS JUSTICIABLES......

    Alors BETEMENT, NAIVEMENT, J AI DENONCE, PAR LE VERBE, l’écrit........ RIEN N Y A FAIT........

    A VOUS QUI LIREZ CE COURRIER, et qui vous engagerez dans pareille procédure, MON TEMOIGNAGE EST EN QUELQUE SORTE UNE MISE EN GARDE............

    LA VOLONTE DE VOUS AIDER, afin que votre DON QUICHOTTISME NE VOUS BRISE PAS PLUS QU IL NE VOUS CONSTRUIRAIT......

    A BIENTOT....... SI JE PEUX ?..... :

    JE N’AI PLUS LE TEMPS DE PARAITRE..... Seul, le TEMPS D’ETRE m’est imparti..... Je n’ai plus le temps ni le droit de me « disperser ».....

    Durant ce bref passage sur terre, une INFIME PARTIE D’ETERNITE NOUS EST ALLOUEE..... JE NE SUIS PAS UN SAINT, mon adolescence, mon enfance ont été difficiles, voire sacrifiées à une PSEUDO MORALE DE RECONNAISSANCE DE LA FAMILLE..... Un ARCHETYPE AUTANT SALUTAIRE QUE DESTRUCTEUR..... Selon le vécu de chacun......

    La psychanalyse n’a pas été inventée, structurée, pour rien..... Bien des drames seraient évités à l’adulte si l’Enfant était reconnu, protégé, et non ballotté au sein de dramaturgie familiale bien souvent destructrice..............

    Aujourd’hui, je n’ai plus envie de perdre mon temps.... Le regard des autres n’est pas aussi important que je l’ai cru à une période de ma vie.....

    LE JUGEMENT D’AUTRUI N’A AUCUN DROIT DE PRESOMPTION SUR MA PROPRE CONSCIENCE DU MONDE.....

    Je vis au Pays des Droits de l’Homme....... et de la Femme..... MAIS MES PROCES INIQUE M’EN FAIT AUJOURD’HUI DOUTER.......

    Il faudra de longs mois, voire de longues années avant que les cicatrices se referment.... Aucune chirurgie esthétique ne parviendra à en dissimuler les traces......

    SUS A LA CENSURE... .....

    J’AI OUBLIE DE PRECISER, QUI HESITERAIENT A ME LAISSER DES COMMENTAIRES que : MON PROCES EST TERMINE

    DONC, je puis désormais faire tous les pieds de nez que je veux :

    A L’OBLIGATION DE RESERVE. PARAVENT PROTECTEUR DONT SE SONT REVETUS MAINTES PERSONNES AUPRES DE QUI J’AI TEMOIGNE....................

    PRETEXTE DE NON INGERENCE DANS UNE HISTOIRE QUI DERANGEAIT................................

    Rassurez-vous, VOUS QUI ME LIREZ, de la presse, du système judiciaire ou d’ailleurs,

    J’AI RENONCE A FAIRE CASSATION... EPUISEE, RUINEE FINANCIEREMENT, PHYSIQUEMENT, et PSYCHOLOGIQUEMENT PAR CETTE TARTUFFERIE JUDICIAIRE..........................

    Dans l’hypothèse ou la cassation aurait été acceptée, IL EUT FALLU ATTENDRE ENSUITE ENVIRON 4 à 6 ANS POUR UN NOUVEL APPEL....... QUI SAIT SI ENSUITE, LA JUSTICE N’AURAIT PAS EU L’INDECENCE DE FAIRE LUI MEME APPEL....

    MON AVOCAT S’ETAIT EN PRINCIPE OBLIGE A UNE CLAUSE DE RESULTAT ? Je l’avais payé pour cela.................

    IL FAUT DIRE QU’IL AVAIT BOSSE COMME UNE BETE DURANT 5 ANS......

    Comme nous avons eu à faire à DES SOURDS MUETS, SANS DOUTE. MAITRE ?...... AURAIT-IL DU APPRENDRE LA LANGUE DES SIGNES

    Pour SE FAIRE ENTENDRE...... Sa notoriété ne l’a pas aidé, NE M’A PAS AIDEE, et N’A NULLEMENT SERVI LA CAUSE DE LA RECONNAISSANCE DE CETTE INJUSTICE...................... Au ROYAUME DES SOURDS, les BORGNES SONT ROIS .....

    JE REAGIS,, AVANT d’ être contaminé le courage D’ETRE SOI MEME

    J’ARRETE PROVISOIREMENT puisque la MAJORITE DES CITOYENS FRANCAIS N’EST PAS INFORMEE ? A BIENTOT PEUT ETRE ...............

    Michel Denis


  • antonetti 20 novembre 2007 22:49

    Des témoignages de gendarmes traités à la légère, un médecin légiste non convié à la reconstitution, quatre demandes de reconstitution refusée à la défense d’Yvan Colonna, une photo de l’autopsie disparue, un expert en balistique refusant de déposer, des témoins directs n’ayant vu que deux agresseurs, dont un qui confirme que la victime avait bien la tête penchée, corroborant ainsi la déposition du légiste tant contestée par l’avocat général(à retardement, il est vrai) , au bout d’une semaine de procès, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’instruction a été bâclée et présente déjà de nombreuses incohérences. Et pourtant, elle a duré des années et mobilisé énormément de moyens. Tellement que si les juges anti- terroristes avaient eu à payer la taxe carbone de leurs poches, il leur aurait fallu organiser une quête nationale.

    Alors deux options : soit les premiers aveux des membres du commando sont réellement crédibles et la suite de l’instruction une simple formalité, il suffit d’en vérifier la cohérence par des recoupements avec la réalité des faits ressortant des témoignages, au moins les plus directs, soit les enquêteurs eux-mêmes n’y croient pas et cherchent désespérément à les rendre cohérents, en prenant quelques libertés avec la réalité, la licence poétique au service d’une cause nationale. Par définition, les aveux, seuls ceux qui les ont faits, (et ensuite se sont rétractés), et ceux qui les ont recueillis savent ce qu’ils peuvent valoir. Devant les manquements de l’enquête et la posture plutôt étrange des juges d’instruction révélés par ces premiers jours du procès, il est permis de pencher pour la deuxième option, non ?

    Le procès est à peine commencé et il me semble que devant tant d’errements et sans préjuger de ce qu’en sera l’issue, un premier constat s’impose concernant l’association DNAT-14ème section : Soit ils font preuve d’un amateurisme étonnant de la part de magistrats et policiers d’élite, soit d’un aveuglement peu en phase avec leurs fonctions, soit d’une souplesse d’échine remarquable, nécessaire à la réalisation de leurs ambitions, soit, pensant que le coup est joué d’avance et la condamnation acquise, d’un mépris total pour la Justice et donc pour les individus (dont les proches de la victime) et la société qu’ils sont censés servir.


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