vendredi 1er juin 2012 - par Gaëtan Pelletier

Quand Anonymous décolore la bourgeoisie caméléon

Une soirée. Douze millions de dollars, l’équivalent de 480 ans de travail pour unE salarié gagnant annuellement 25 000 $. Tant de moyens pour si peu de goût. Source : Le Couac  

« Quand tu entres dans la propriété, on t’ouvre un premier portail. Ensuite, tu dois faire des kilomètres et des kilomètres avant d’arriver au château », racontait Nicolas Sarkozy à propos du fief de son ami Desmarais. » Sarko et ses hémorroïdes  

Tous les artisans de cette soirée, qui a nécessité la construction d’un imposant pavillon temporaire, ont été logés à proximité du domaine.

Les proportions du domaine où ont été accueilli tout ce monde sont calquées sur les grandes constructions d’avant la Révolution de 1789, habitée par la royauté française. Le domaine de Sagard compte plusieurs milliers d’hectares où on trouve notamment un terrain de golf privé. La fortune de la famille Desmarais est évaluée à plus de 4 milliards, selon le magazine Forbes. Le Devoir  

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Open up your eyes (ouvrez grands vos yeux), comme disait John Lennon, et faites clinquer vos bijoux. « On ne leur demande pas d’être pauvre et de tout donner, mais d’en partager un peu…”, comme le souligne l’ami Allard.

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30 août 2011. Madame Desmarais fête ses 80 ans. On retrouvera sur Youtube une vidéo lancée par ANONYMOUS QC, 2H09 minutes.

Mais il semble que Sarko n’y était pas… Pourtant, « la filière françaises » du monde des affaires a bien dressé le pantin, fasciné par la richesse…et la gloire.

Et la France dans tout ça ?

C’est aussi l’homme qui s’était dit, en parlant de Nicolas Sarkozy : « c’est quelqu’un qui serait bien pour la France » , comme le rapporte le quotidien La Presse. Le principal intéressé a évoqué ce soutien lors de la cérémonie de vendredi :

« Si je suis aujourd’hui président, je le dois en partie aux conseils, à l’amitié et à la fidélité de Paul Desmarais. »

Les deux hommes se connaissent depuis 1995. A l’époque, Sarkozy était au fond du trou, écarté de la Chiraquie après l’échec de la candidature d’Edouard Balladur aux présidentielles.

« Un homme m’a invité au Québec dans sa famille. Nous marchions de longues heures en forêt, et il me disait : il faut que tu t’accroches, tu vas y arriver, il faut que nous bâtissions une stratégie pour toi. »

Il a depuis séjourné plusieurs fois au domaine de Sagard, 75 km2 au coeur du Québec, propriété de la famille Desmarais. Le terrain, qui compte 32 lacs, doit son nom à un missionnaire français du XVIIème. Desmarais comptait aussi parmi les invités de la soirée au Fouquet’s sur les Champs-Elysées au soir de l’élection du président, le 6 mai 2007.

Au Canada, les Desmarais ont soutenu plusieurs premiers ministres : Pierre Elliott Trudeau, Brian Mulroney, puis Jean Chrétien (dont la fille, France, est mariée avec le cadet, André Desmarais) et Paul Martin. Ce dernier a d’ailleurs été vice-président de Power Corporation avant de se lancer en politique. Rue 89  

Rue 89

Le party pour Jackie

Depuis quelques jours, l’organisation de la fête allait bon train. À travers des jardins français sans fin, dans une tente, une salle de concert extravagante et riche a déjà accueilli son très quétaine faux penseur de Rodin, une partie des 400 000 $ de fleurs, principalement des orchidées de partout à travers le monde, achetées spécialement pour l’occasion ainsi que la répétition de l’Orchestre Métropolitain à laquelle Papa Bush aurait assisté. Étonnant. Au départ, les Desmarais désiraient retenir les services de l’OSM mais, voyez vous, il semblerait que la convention collective de cet orchestre, plus généreuse que les conditions de la Guilde des musiciens, ait modifié les plans de la soirée.(…)

Avant que le spectacle ne commence, l’Orchestre métropolitain sera parqué dans le garage, près de la tente, en attendant sagement son tour. Chacun à sa place. Lors de leur performance, malgré la présence d’une technique de sonorisation plus que complète, le son pourri rendra à peine la qualité des pièces qui seront jouées. Point culminant du spectacle, un cadeau de fête de Monsieur, une chanson écrite spécialement pour Madame. Il est vrai qu’on ne peut pas offrir grand-chose à des maîtres qui possèdent déjà tout. Émue et terriblement reconnaissante, elle déclarera : « On m’a dit que je n’avais pas le temps de faire un discours, mais je suis émue et je veux remercier… ». Il est bien vrai qu’ils possèdent tout. Mais pas le temps, semblerait-il.

Plusieurs diront que la dépense totale pour cette soirée oscillerait entre 12 et 14 millions $. Une soirée. Douze millions de dollars, l’équivalent de 480 ans de travail pour unE salarié gagnant annuellement 25 000 $. Tant de moyens pour si peu de goût. Source : Le Couac  

Toutes ces bonnes âmes de la politique et de la finance, y compris le souverainiste Lucien Bouchard, vendeur de gaz de schiste de pote à pote, et le chanteur « souverainiste » Robert Charlebois, sont du « party ».

La bourgeoisie caméléon

Tous les pays « démocratiques » sont endettés. On s’étonnera du virement des richesses des peuples vers une élite bourgeoise qui a réussi à traverser les siècles en changeant de visage. Masquée. Le pompage systémique des dirigeants par le biais des jeux de Monopoly mondialisé, et des politiciens à « flirt de peau » avec ces joueurs compulsifs, est en train d’aplanir toutes les diversités, aspirer les richesses, appauvrir les peuples pour le… jeu. Elle n’a pas de couleurs, la bourgeoisie. Elle se fond, en prédateur, dans les modes et les mouvements sociaux et politiques. Et ils veulent tout. À commencer par le contrôle qui permet… de TOUT avoir.

Ils adorent ça. Tout avoir. Tout posséder. Sans aucun atome d’humanisme.

À Montréal, on fait sonner les chaudrons pour manifester chaque soir. Jadis, on demandait au peuple de les donner pour les fondre et en faire des balles pour les « bonnes guerres ».

Le citoyen a les balles, mais n’a pas les armes…

La galerie de photos, prises d’écran

Un paon sur une table… Faite la queue…


Papa Bush ( M. Desmarais, à gauche… Mais de droite)

Jean Charest et son épouse

Le plafond. On se croirait au Vatican… À première vue…

 

La nourriture : je ne sais ce que c’est, mais ça doit se manger… en couleurs.

Dans le spectacle, outre les performances des musiques classiques, on retrouvera Al Jolson , ce blanc déguisé en noir.

Comme la bourgeoisie, mais à l’envers.

Car, au fond, nous sommes tous les nègres de cette race de serpents kaléidoscopique.

Ouvrez grands vos yeux, les petits noirs. Les “nègres” de ce monde habitent maintenant tous les pays, toutes les civilisations, toutes les races, toutes les couleurs. Et ce, grâce à la mondialisation. Ça vous javellise tout : les plantes, les fleurs, les petits princes, les gens simples, les terres des paysans, le gaz en dessous de vos pieds, tout, tout, tout. Les vampires à sueurs n’ont pas de limites.

Et quand vous leur donnez de vos impôts, trop souvent, vous leurs donnez de l’engrais pour faire pousser leurs dents canines.

Sans rapport, aux chiens, bien sûr…

Gaëtan Pelletier

Un soir de mai…

***

Correction : Si vous visitez le site You Tube, on vous dira qu’à la 14.55 minute, il y a Liza Frula, ancienne Ministre du Patrimoine canadien. Erreur.

 

Il s’agit de Mila Mulroney, épouse l’ancien Premier ministre, Bryan Mulroney.

Anonymous n'a pas de visage :-)



11 réactions


  • sleeping-zombie 1er juin 2012 14:15

    Tout le monde veut que nos entreprises gagnent de l’argent, mais personne n’aime ce qui se passe quand ça arrive.
    Elle vont quand même pas le redistribuer aux salariés les plus modestes, ils pourraient s’acheter de la viande avec...

    Et pour info, la nourriture multicolore, ce sont des macarons. Un plat comme ça doit représenter 2h de travail d’un pâtissier... donc 40€ en province, ou 4000€ là où notre ami milliardaire a du l’acheter.


    • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er juin 2012 14:22

      Sleeping-zombie,
      Le problème n’est pas simplement la richesse, c’est le contrôle par la richesse qui nous ramène à une ère « royale ». smiley
      Merci pour les macarons... Je vais m’en passer.
      Bonne journée !


    • sleeping-zombie 1er juin 2012 14:53

      T’as tort, c’est délicieux les macarons (quand ils sont bien fait).

      C’est vrai qu’ils sont souvent cher car culturellement considéré comme « dessert de riche », alors que c’est pas plus couteux à la production qu’un éclair au chocolat.
      Mais là je m’écarte du sujet. Jaloux de pauvres, z’aviez qu’a être plus malin et naitre au bon endroit !


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er juin 2012 15:00

    Aucun intérêt pour l’hyper richesse. Une montre à 10 Euros me suffit... smiley
    Pour les macarons, j’essayerai un jour. 


    • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er juin 2012 16:40

      Chinoise, oui. Sans doute...
      On en est rendus là. Même l’ail est chinois dans les grandes surfaces... Et les tomates viennent du Mexique.
      Nos baguettes de pain sont « congelées »....
      Les casseroles sur lesquelles tapent les québécois doivent provenir du Taïwan ou d’ailleurs.


    • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er juin 2012 16:35

      Cher Schweizer,
      « Permettent de maintenir l’excellence française »...
      C’est de l’humour ?
      Comme tous les pays, il me semble que la France a une EXCELLENTE dette...
      Je suppose que les riches sont keynésiens... Ils créent de l’emploi.
      Je suis hara qui rit...
      Bonne journée ! 


    • wesson wesson 2 juin 2012 01:37

      Bonsoir schweizer.ch,


      Et bien, c’est précisément ce qu’ils font en dépensant 12 millions pour une soirée. Du coup, pour les cent ans de la grand-mère, je leur conseille de se dégotter, si elle aime les chevaux, un Goerge Stubbs à 25-30 millions d’euros et de l’offrir en toute discrétion.

      C’est l’argument classique et totalement faux du ruissèlement de pognon des riches vers les pauvres... Sauf que ça ne fonctionne pas, car justement ces dépenses somptuaires sont plutôt exceptionnelles. Les riches jouent majoritairement en bourse avec leur argent, et ne l’injecte que très peu dans l’économie réelle. Leur activité est principalement parasitaire


  • wesson wesson 2 juin 2012 01:40

    Bonsoir l’auteur, vous avez cité « la presse » qui est un journal appartenant à Desmarais sauf erreur. 


    Bref, vous n’allez pas y lire grand chose de gênant la dedans ...

    • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 2 juin 2012 06:27

      Bonjour Wesson,
      Vous avez parfaitement raison : l’argent des riches ne coulent pas vers les pauvres. L’argent des pauvres, l’accaparement des terres, les délocalisations, et j’en passe, tout ça sont des manœuvres pour ajouter de la richesse à la richesse sans aucun autre but... que la richesse. JP Morgan s’y connaissait dans le domaine.
      Oui, La Presse, 7 journaux appartiennent à Gesca filiale de Power Corporation. Il existe deux journaux indépendants au Québec , Le journal de MOntréal, (tabloïd), et le Devoir.
      Comme partout ailleurs, France ou Angleterre, nous nous posons de sérieuses questions sur les orientations et le contrôle des médias.
      Pour être bref, tout cela a toujours pour but de remettre en question ce que l’on nomme « démocratie ».
      On ne peut pas tracer le portrait d’une société en un seul article. Ce que vous avez compris.
      Un article, un fragment. C’est au lecteur, ensuite, de fouiller un peu pour décaper le vernis du pouvoir et retrouver en dessous la réalité qui nous a menés jusqu’aux « pays riches » devenus endettés.
      Il y a quelqu’un - ou quelque pouvoir occulte - qui sape les richesses des citoyens pour la dévier vers des entreprises toujours de plus en plus riches.
      Ce n’est guère une grande trouvaille. Mais la vraie trouvaille se trouve dans la suite des choses : que faire pour changer un peu ce monde ?
      Peut être que la solution viendra d’un certain effondrement....
      Bonne journée à vous !


  • gordon71 gordon71 2 juin 2012 06:51

    bonsoir 


    vous faites remonter votre chronologie en 79, savez vous d’où vient la fortune des desmarais , mieux l’origine de la famille ?

    petite question encore ?

    son très quétaine faux penseur.....

    c’est quoi ?

  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 2 juin 2012 15:35

    Paul Desmarais, Power Corporation

    Né d’une famille francophone établie en Ontario (franco-ontarien), il est diplômé de l’Université d’Ottawa et de l’Université McGill. Il commence sa carrière dans le cabinet d’expertise comptable Courtois, Fredette et cie à Montréal. Après cela, il retourne à Sudbury en 1951 lorsqu’il achète l’entreprise de transport par autobus de son père, Sudbury Bus Lines, alors en quasi-faillite et qu’il paie symboliquement $ CAD.

    Après quelques décennies, son entreprise contrôle une grande partie du marché québécois et ontarien du transport par autobus. Il acquiert par la suite des lignes de bus supplémentaires dans la région d’Ottawa et de Québec.

    En 1968, trois ans après son acquisition de la société holding Trans-Canada Corporation Fund (TCCF), Desmarais fait une offre d’échange des actions de celle-ci avec celles de Power Corporation du Canada (PCCP)5, dont le siège social est à Montréal. Paul Desmarais en devient bientôt (en 1970) l’unique président et chef de la direction, en tant qu’actionnaire majoritaire.


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