Quand Rama Yade crache dans la soupe... qui éclabousse-t-elle ?
Enquête et débat - Le cercle des volontaires
Rama Yade se confie
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Cela fait des années que Rama Yade (1) essaie de décrocher un mandat de députée ou de maire mais sans y parvenir car "la droite des Hauts-de-Seine" - là où Rama Yade souhaite faire carrière -, a décidément beaucoup de mal à lui trouver une place ; elle devrait savoir pourtant que dans ce département, les places sont chères, très chères, et pour tout le monde. Et quand on en tient une... de municipalité, de circonscription, on ne la lâche pas : on arrose et on la garde. Qu'elle se renseigne donc auprès des Thénardiers de la politique que sont les Balkany, ou bien auprès d'un Devedjian ! Ils le lui confirmeront sans difficultés.
Radiée des listes électorales de Colombes en 2011 pour irrégularité sur sa domiciliation (Rama Yade nourrissait des ambitions politiques sur cette commune à défaut sans doute d'en avoir pour ses habitants), un temps à l'UMP, un autre à l'UDI, aujourd'hui inscrite chez les Radicaux, occupant des postes subalternes dont elle n'a de cesse de démissionner - au Sénat, à l'Unesco, à la présidence d'un parti fantôme -, manifestement la politique ne sait pas quoi faire de Rama Yade, nous non plus en tant qu'électeurs, et elle... pas davantage.
Issue d'un milieu aisé - sa mère est professeur de lettres et son père, professeur d’histoire -, entrée en politique à partir d'aucune expérience personnelle susceptible de la "qualifier" et de lui conférer un minimum de crédibilité et d'autorité sur quelque sujet que ce soit, comme d'autres avant elle, et beaucoup d'autres encore après elle, porteuse de rien ou de si peu, Rama Yade fait partie de tous ces gens qui entrent en politique pour ne pas aller bosser et trimer chaque matin que le salariat fait car tous savent que l'entreprise c'est le bagne et que l'argent qu'on y gagne et qui est rarement volé... l'est au prix d'une existence qui s'épuise à courir après un feu follet, celui d'une réussite qui a très vite un goût d'échec : divorce, enfants en déshérence, sur-endettement, maladies professionnelles, dépression et burn-out.
Aussi... pas folle la guêpe ! Rama Yade n'en démord pas : ce sera "Une place au soleil, sinon rien !" Comprenez : un mandat de députée ou de maire, voire de sénatrice, dans l'Ouest parisien de préférence et si possible, auprès d'un électorat blanc issu des classes moyennes et supérieures.
Un mandat donc.... mais deux aussi - maire et députée -, cumularde comme tant d'autres ! Pourquoi pas, après tout ! Et ce jour-là, ce sera le jack pot ! Pensez donc : 15 à 20 000 euros mensuels dont la moitié net d'impôts !
Proche de Sarkozy et de l'Etat d'Israël (Pourquoi faire ? On se le demande bien !), elle s'accroche Rama Yade... car elle sait qu'en politique, tout arrive à qui sait attendre... même si, en attendant, dépitée, elle balance et crache dans la soupe ; et quand elle crache, on ne peut s'empêcher de penser que c'est elle qu'elle éclabousse ; ce qui nous décharge de la nécessité de devoir le faire car... de quoi vit Rama Yade aujourd'hui si tant est qu'il nous soit possible de le savoir avec exactitude et d'une manière exhaustive ?
Eh bien, devinez !
Elle est conseillère régionale d'île de France car, aussi déçue qu'elle puisse être, Rama Yade est quand même parvenue à gratter, mine de rien, un petit billet de 3000 euros mensuels ! Comme quoi, ces gens-là ne renoncent jamais ! A défaut de grives, ils savent manger des merles, patients mais jamais résignés.
Et pourtant... originaire du Sénégal, nombreux sont ceux qui auraient sans doute aimé trouver une Rama Yade militante aux côtés de la minorité noire de France, Antilles et Afrique, à soutenir cette communauté en dénonçant l'ostracisme dont elle fait l'objet et le racisme institutionnel à son endroit. Qui sait même : une Rama Yade proche du CRAN (soyons fous ! Tenez : un Rama Yade membre du CRAN ! Même si c'est pas grand-chose le CRAN) ; et plus récemment, une Rama Yade qui se serait rangée du côté de l'opposition farouche d'artistes noires contre l'expo-installation Exhibit B à Paris, qui avait la prétention de représenter le racisme négrophobe pour mieux le dénoncer !
Là encore : rien ! Rien de rien ou si peu.
Il est vrai que ce n'est pas le même tarif non plus ; et si l'on peut sortir grandi de ce militantisme-là, on peut aussi trouver la paye ingrate et le temps long, puis renoncer tout à fait avant de rejoindre la foule anonyme des humiliés, une fois épuisés à force de se battre contre des moulins à vent ; sans oublier ceux qui quitteront la France ; on pensera à un Kémi Seba.
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Mais alors, comment ne pas adresser à Rama Yade le conseil suivant faute de pouvoir lui venir en aide : "Rama, prépare un CV, prends le Figaro-emploi lundi prochain et va donc chercher du boulot ! T'es mignonne mais... arrête de courir après notre pognon ! Oui ! Le blé des contribuables que nous sommes ! Va taffer !"
Serons-nous entendus ? Rien n'est moins sûr, hélas.
1 - A bien des égards, une Nathalie Kosciusko-Morizet pourra, à quelques détails biographiques près, tout aussi bien correspondre au portrait que je dresse de Rama Yade, et qui n'engage, certes, que moi ; mais c'est déjà beaucoup.
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