jeudi 5 mars 2015 - par ALEA JACTA EST

Quand un économiste profite d’une remise de prix à Berlin pour interpeller les socialistes allemands

L'économiste écossais Mark Blyth qui s'est vu décerné un prix pour son livre " L'austérité, une idée dangereuse", en a profité lors d'une remise de prix à Berlin pour tancer les socialistes allemands pendant 10 minutes.

En effet, plutôt que de profiter de l'acte public de remise de prix pour parler de son livre, l'économiste a utilisé tout son temps de parole pour rappeler aux socialistes allemands ( un peu abasourdis par la virulence de son discours ) leur responsabilité dans la défense et la promotion des politiques austéritaires et de réformes structurelles au sein de l'UE, en leur disant, que les mots "réformes structurelles" étaient en réalité fallacieux... une bien mauvaise manière de cacher une autre réalité : baisse des impôts, dérégulation à tout-va, privatisation de tout ce qui bouge encore....en serrant les fesses et en éspérant que tout se passe bien.

Il a terminé son intervention en s' exclamant : " Réformes ? Quelles réformes ?

 

Voici un bon résumé de son analyse dans ce clip (vous pouvez activer les sous-titres en français.)

 

Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici un cours complet de plus d'une heure, en VO cette fois-ci :

 

Voici un lien sur l' intervention de Mark Blyth à Berlin :

http://cadenaser.com/programa/2015/03/03/hoy_por_hoy/1425362429_135887.html



14 réactions


  • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 5 mars 2015 13:12

    NB : n’ ayant aucune connaissance en économie, j’ ai préféré donner la parole àu professeur à travers les 2 vidéos.Son point de vue m’ intéresse car il confirme ce que je pressens depuis des années sans avoir les outils pour le démontrer.
    Voici une autre présentation intéressante faite par un internaute
    http://www.entreelibre.info/une-idee-dangereuse/
    Voici une intrevue pour ceux qui comprennent l’ espagnol où Blyth s’ interroge sur le fait que l’ économie italienne est sans doute pénalisée par l’ euro...plus encore que la grecque.
    http://www.huffingtonpost.es/2014/02/06/mark-blyth-austeridad-entrevista-capitalismo_n_4738325.html


  • julius 1ER 5 mars 2015 17:14

    j’aime bien la présentation de son background, rapport à ceux qui à longueurs de forums flinguent l’état providence« wellfare state » dans la langue de Shakespeare.......

    .pour un type orphelin devenu nobel d’économie .........quel désavoeux pour tous les économistes à la petite semaine qui nous assènent leurs vérités ultra- libérales et je ne citerai personne ... mais quand même les M Fiorentino, Cohen, et bien d’autres qu’ils aillent se rhabiller tous ces laquais de l’oligarchie et surtout qu’ils prennent de la graine tant la vision de l’économie de Blyth est pertinente et juste surtout son explication de la dette et des soit disant réformes qui ne visent qu’à enrichir encore plus les riches et les institutionnels ........ mais bon çà on le savait déjà, mais un peu de dissonance fait du bien aux oreilles.



    • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 5 mars 2015 17:51

      @julius 1ER

      Effectivement Julius ça fait chaud au coeur d’ entendre une personne utiliser son talent et son intelligence pour se mettre du côté des plus faibles en rappellant que ceux-ci n’ ont jamais connu d’ années de vaches grasses depuis très longtemps, mais que par contre ce sont eux qui sont les principales victimes des politiques austéritaires.Ils paient les frais d’ une fête couteuse à laquelle ils n’ ont jamais été conviés...
      Blyth démonte aussi le mythe selon lequel nous aurions vécu au dessus de nos moyens en explicant qu’ un pays ce n’ est pas comme un ménage qui doit équlibrer un budget:un pays a la possibilité de favoriser les conditions de créations et de distributions de richesses ( rien qu’ en jouant sur la monnaie par exemple...)

    • Dom66 Dom66 5 mars 2015 17:53

      @julius 1ER
      Etant un peu flemmard du clavier, je vais dire que je suis à 200% avec votre commentaire,

      C’est plus pratique pour moi. Merci

      Les Fiorentino et autres taches me bassinent menu. Pour des gugus comme ça les petites gens sont de la M..

       

      Ah aussi notre gouvernement de GAUUUCHE  accepte de couper l’eau à ceux qui ne peuvent plus payer.


  • Dom66 Dom66 5 mars 2015 17:57

    J’oubliais merci l’auteur pour cet article, une bonne leçon qu’il donne ce Mr Mark Blyth aux « Grands Spécialistes »


    • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 5 mars 2015 18:20

      @Dom66
      Bonjour Dom..ce qui est intéressant c’ est que Mark Blyth s’ en est pris aux socialistes allemands.Son auditoire était formé de militants ou de sympathisants du SPD, or ce sont bien les politiques de Gerarhd Schröder et de Tony Blair qui ont mis en orbite ces fameux plans de reformes structrurelles...Merkel n’ a fait qu’ enfoncer le clou plus tard...le pêché originel est socialiste.

      Blyth a donc rappellé à tout un parterre SPD leur trahison...une petite piqure de rappel , pas inutile...qui a fait le lit des politiques conservatrices austéritaires ???? Qui a officialisé la sainte orthodoxie ????

  • Rmanal 5 mars 2015 19:03

    Merci pour cet article. Surtout pour son attaque du spd, les traîtres de l’humanisme.



    • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 5 mars 2015 19:11

      @Rmanal
      Blyth a prononcé son discours devant un parterre de 600 dirigeants du SPD qui ne s’ attendaient pas à cette sévère mise au point...


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 5 mars 2015 19:52

    Salut ma belle, tout n’est pas compliqué en économie....

    Quand les Etats empruntaient à taux 0% à leur Banque Centrale, ils n’étaient pas endettés, comme aujourd’hui. A partit des années 70, ils ont commencé à emprunter aux banques privées.
    Puis c’est devenu un dogme, et une obligation dans les Traités européens, (article 104 dans celui de Maastritch, et 123 actuellement.)
    C’est Rocard qui l’explique, fallait être « moderne »...

    Voilà le résultat de la modernitude.
    C’est la 1ere explication de l’austérité : faut rembourser, et se serrer la ceinture.


    Lorsqu’un pays se trouve en situation de crise économique, les solutions qui s’offrent à lui pour relancer l’économie, sont de nature monétaire et budgétaire.
    Sur le plan budgétaire : impossible, les budgets sont sous tutelle de la Commission européenne.
    Ils ne peuvent plus décider ce qu’ils veulent, ils font ce qu’on leur dit.

    Sur le plan monétaire, il n’existe que deux solutions, soit dévaluer sa monnaie, soit faire baisser les salaires et « les charges sociales ». L’euro ne peut pas être dévalué, reste la contraction de la masse salariale et de tout ce qui coûte aux employeurs : le droit du travail, les impôts, les taxes, les retraites, les services publics, et plus si affinités...

    Tout cela a été organisé de manière délibérée, pour les obliger à revenir sur tous les acquis sociaux, et faire baisser le prix du travail. L’euro n’est pas une solution économique, comme on nous l’a fait croire, mais une solution politique pour faire du Reagan- Tchatcher, mais sans le dire aux citoyens.

    L’euro, la dette et les Traités européens, ont privé les gouvernements des leviers d’intervention dont ils disposaient auparavant. Ils sont pieds et poings liés.


    Pour ces raisons, rester dans l’ UE & l’euro débouche sur l’austérité, c’est fait pour. C’est incompatible avec un programme politique social.
    Et quand on écoute le Ministre Grec de l’économie, on comprend qu’il veut rester dans l’ UE & l’euro, tout en voulant faire un programme social.
    Cela ne tient pas debout. Tout le système européen a été construit pour qu’il ne soit pas possible de faire des politiques intérieures nationales qui défendent l’intérêt général et le social.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 5 mars 2015 20:49

    Le pire n’est jamais certain, voilà ce que pense (si, si, ils pensent, de travers, mais ils pensent !) un économiste américain distingué , Boskin, ancien conseiller Bush, de la situation européenne :

    Petit rappel historique : la zone euro a été décidée en 1965 à Washington.
    Après nous avoir mis en difficulté, voici les recettes pour nous en sortir, du Macron - Draghi - Junker, pur jus :

    - Il commence par verser une larme de crocodile sur les chômeurs. (C’est bien triste !)

    - Et propose de régler le problème budgétaire, en supprimant toutes ces aides :
    « Trop d’européens perçoivent trop d’avantages », (des assistés !)

    - Les impôts sont trop élevés, les lourdes règlementations étouffent le marché du travail et les nouvelles entreprises. ( Libérons les entreprises, dirait Spartacus !)

    - Les allocations de la Sécurité Sociale sont trop généreuses, créent des désincitations etc, (ça encourage ces fainiasses qui veulent pas travailler)

    - Les banques fournissent 70% du crédit aux Etats ( ce sont les Traités qui les obligent, mais il ne remet pas en cause l’article 123 du TFUE)

    - L’euro a des inconvénients. C’est bien triste ! (Inconvénients prévisibles, l’euro ne correspond pas aux critères de « zone monétaire optimale », il faudrait que les européens parlent une même langue, vivent en camping car, et se déplacent d’un bout à l’autre de l’ Europe à la recherche de petits boulots. Ces cons s’accrochent à leurs terroirs, beurk !)

    - Les européens sont mécontents des dirigeants du Titanic, les décisions « entrent en conflit avec les intérêts économiques et la souveraineté de leur pays » (Ben ça alors ? On leur ment depuis 40 ans, on les ruine et ils sont pas contents ? En voilà des gens pas reconnaissants ! )

    - Nécessité de réduire les Etats providence sclérosés. ( la solidarité, c’est ringard, vieillot, bref, pas moderne, faut être moderne !) Il faut des réformes « structurelles » qui accroissent la flexibilité du marché du travail, réduisent les formalités administratives etc ( Macron- Commission européenne)

    - Et aller vers une zone euro avec deux euros, pour éviter la sortie de la zone euro. ( Pour les pays du sud & du nord ?) Ceci est la voie de la prospérité. Amen.


  • Jes68 Jes68 8 mars 2015 17:09

    Bonsoir AJE,

    J’avais déjà vu la vidéo du bas. C’est un des nombreux (et oui ils sont nombreux) économistes qui nous explique pourquoi les politiques économiques suivies depuis 40 ans sont idiotes. A chaque crise ils prouvent qu’ils ont raison et que les économistes « mainstream » ont tort mais on ne les écoute jamais on continu à suivre ceux qui se trompent encore et encore et encore.... Cela à un côté assez désespérant... on a l’impression de parler à des sourds ou faire des signes à des aveugles mais on y arrivera (j’espère qu’on ne sera pas obligé d’y aller au coup de poing pour qu’ils finissent par reconnaitre qu’ils ont tort

    A+, Jes68


    • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 8 mars 2015 18:50

      Bonsoir Jes.

      Ce qu’ il y a d’ édifiant dans cette histoire c’ est que ces économistes ne sont pas des bolchéviques avec le couteau entre les dents...certaines des mesures qu’ ils proposent sont appliquées aux Etats-Unis ( empire par excellence du capitalisme) qui est un pays qui, par exemple fait marcher sa planche à billets quand les besoins s’ en font sentir...Ici en Europe, nous sommes devenus plus royalistes que le roi, et nous nous imposons des critères de restrictions draconiens qui ne génèrent aucune possibilité de reprise de l’ activité...ça fait 10 ans que Krugman nous dit que souffrons pour rien( pain for no gain) et il a fallu qu’ on en arrive à une situation absurde et dramatique pour que Draghi commence à injecter de l’ argent pour stimuler la zone euro...je commence à avoir de plus en plus de sympathie pour les souverainistes qui disent« sortons de l’ UE et de l’ euro, rebattons notre propre monnaie et libérons nous de ce boulet qu’ est devenu la monnaie unique... »

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