Quarante Ans de Folie révolutionnaire
Le régime des mollahs en Iran a récemment célébré le 40e anniversaire de la révolution de Khomeiny, ce qui a changé le visage de la région depuis que l’Iran a lancé le slogan de l'exportation de la révolution, et en a fait un objectif prioritaire dans la constitution du pays.
Il y a des années et des décennies, des centres de recherche spécialisés étaient impliqués dans l'étude de l'Iran et de ses périodes fluctuantes entre la révolution et l'État, où une équipe de chercheurs favorisait l'hypothèse de la transition des mollahs de la pensée révolutionnaire à la construction d'un État, tandis que d'autres considéraient que la tendance révolutionnaire dominait toujours la pensée sectaire et non politique des mollahs en Iran. Tous les détenteurs de ces différentes opinions ont utilisé tout ce qu’ils pouvaient constater comme preuves de la validité de leur vision analytique. Les événements historiques survenus, auxquels l’Iran a été associé au cours de la période écoulée ont été en faveur d’une partie par rapport à l’autre, en ce sens que lorsque la situation s’est apaisée et que l’ancien président Mohammad Khatami a été élu, les détenteurs de l'idée de la transformation de la révolution en un État ont clamé victoire pour leur opinion et ont présenté comme preuve les changements formels dans le discours politique iranien reflété par les mots de Khatami. Et lorsque le contraire s'est produit avec l'avènement d'Ahmadinejad, avec toute sa tendance connue à être agressif et téméraire, les partisans de la vision de l'Etat ont perdu leur enthousiasme pour le bénéfice des partisans de l’idée que la révolution domine la pensée des mollahs jusque là !
Le comportement politique iranien a peu changé depuis la révolution de Khomeiny, et tout ce qui s’est passé est qu’il y a des changements formels dans le discours politique du régime iranien, et que le monde se laisse berner et entraîner à la suite de ces changements, oubliant que toute la question ressemble à un jeu de marionnettes, inspiré par l'opinion du régime et de son maître, le sommet de la pyramide du pouvoir représenté par le Guide suprême, qui détient l'autorité réelle en Iran. Il dirige le jeu en fonction de sa vision des choses, apportant des changements au niveau formel du régime, alternant entre certains considérés comme des réformistes, et d’autres perçus par un deuxième groupe comme conservateurs, en fonction des objectifs qu’il souhaite atteindre, principalement la tentative d’échapper au goulet d’étranglement nucléaire par la détention de « la bombe », alors que la vérité est que tous sont des fils loyaux de ce régime et que les différences entre eux sont simplement des différences tactiques sur la réalisation des objectifs du régime et non sur ses principes et objectifs essentiels.
Tout le monde est tombé dans le piège du régime iranien pour occuper les chercheurs et les politiciens avec l'idée de réformistes et de conservateurs, dans le cadre d'un échange de rôles délibéré, et ce régime y a abouti à juste titre. Nous constatons parfois une hausse dans l'optimisme international et les tendances régionales par rapport aux orientations du régime iranien. Et d’autres fois, cet optimisme illusoire est dissipé, alors qu’il a bien marqué certains qui espéraient du bien d’un régime qui cherche constamment à étendre son influence en attisant les dissensions et les troubles dans de nombreux pays de la région, sans mentionner le manque de reconnaissance de tous les principes, lois et coutumes sur lesquels l’ordre mondial actuel a été fondé, à la tête desquels est le respect de la souveraineté des États et l’engagement au bon voisinage entre pays.
Certains pourraient argumenter par rapport à ce sujet. Mais objectivement, est il sensé qu’après quarante ans d’une révolution qui soulève des slogans islamiques, ses dirigeants continuent d'occuper le territoire d'un pays arabe voisin, à savoir l'occupation iranienne des trois îles des Émirats arabes unis (Grande Tunb, Petite Tunb et Abou Moussa) et rejettent tous les moyens de régler la question de manière pacifique, soit par le biais de négociations sérieuses directes, soit en renvoyant l'affaire devant un arbitrage international ? Est-il concevable que quatre décennies après une révolution qui soulève des slogans islamiques, ses dirigeants se vantent de l'occupation de quatre capitales arabes et du déplacement de millions de citoyens arabes de leurs foyers et les incitent à recourir au déplacement ? Est-il concevable que des milices sectaires contrôlées par un régime sectaire continuent d'occuper les régions et les États voisins et s'engagent à ne pas se retirer de ces pays ?
« L'ennemi ne peut pas nous demander de quitter la région, ce sont eux qui devraient partir, nous aiderons tous les musulmans du monde », a déclaré le brigadier général Hussein Salami à l'occasion de l'anniversaire de la révolution. Nous voulons savoir quelle est la nature de l’ide que des Gardiens de la révolution aux millions de musulmans qui ont été déplacés en Syrie et en Irak et expulsés de leurs villes en raison d'un projet de restructuration de la démographie iranienne dans ces villes pour qu’elles deviennent des zones chiites ? Et de quoi des millions de Yéménites ont bénéficié suite au chaos et aux troubles causés par les milices houthies dans le pays incitées par l’Iran ?
Je ne pense pas que 40 ans après la révolution, une personne sensée pourrait attendre de ce système d’atteindre sa maturité politique. Ce qui a déjà eu lieu a été suffisant pour rationaliser les comportements politiques, mais cela ne s’est pas produit et il n’ya aucun signe à ce que cela se produise. Les mollahs iraniens ne reconnaissent pas la logique de l’Etat pour construire un Etat réel. Ils ont été des révolutionnaires et leur pensée restera une pensée de révolution. Et si le peuple iranien seul a le droit de réagir aux exactions commises à son encontre, il n’est pas juste que ces mollahs propagent cette énorme quantité de chaos et de troubles dans la région sous de faux slogans, et le monde doit les traiter avec la détermination qu’ils méritent.