Qui donc fait l’amalgame ?
Parmi les mots à la mode dans la presse ultramoderne où le style et l’orthographe doivent s’effacer devant les jugements à l’emporte-pièce, il se trouve un vocable qui vit actuellement ses grandes heures : « L’ amalgame » !
« C’est bon, ça, Coco ! » dirait le rédac’chef au journaliste avisé de brandir ce refrain sacré : « Il ne faut pas faire l’amalgame ! ».
Et, de fait, il a raison, Coco. On constate en effet que c’est surtout en matière religieuse que l’on pratique l’amalgame : On pourra voir ici qu'il est pourant possible de s'élever contre l'amalgame sans être aucunement un chantre de l'air du temps...
A mesure que la connaissance théologique décroit dans la population, on trouve de plus en plus d’individus incollables sur la succession des entraîneurs de tel club de football, ou d’autres qui savent tout de telle starlette du show-business américain, d’autres encore qui n’ont raté aucun épisode de telle série télévisée américaine « géniale » où la barbarie le dispute à l’hémoglobine, et peuvent en réciter sans erreur la liste des réalisateurs qui se sont succédé au fil des « saisons »… Par contre, aucun de ces « érudits » ne pourrait citer les Dix Commandements de Moïse, que tout chrétien apprenait par cœur dès l’enfance, il y a encore à peine cinquante ans : C’est dommage, car ces Dix Commandements représentent l’essentiel de la morale naturelle, qui assure à la société qui l’observe paix et prospérité, en raison de la grande énergie induite par la large autonomie conférée à chaque individu par la fraternité sincère et rigoureuse qu’elle établit : Il est connu, de fait, que beaucoup de peuples dit primitifs observaient en bonnne partie la Loi de Moïse, sans avoir pourtant pensé à la formuler : Comme le disait saint Paul, « ces hommes se tenaient à eux-mêmes lieu de Loi ».
Aujourd’hui, le peu d’enfants encore catéchisés apprennent, du point de vue de la théologie catholique classique, nombre d’hérésies que leur enseignent, dans la plus parfaite ingénuité, des dames dont la bonne volonté n’a d’égale que la funeste ignorance ou la superbe indifférence du prêtre qui les a missionnées pour exercer à sa place cette part pourtant la plus éminente de son sacerdoce qu’est la transmission à la jeunesse des vérités de la foi : Ce prêtre finissant est lui-même beaucoup plus intéressé par la lecture du « Monde » ou du « Nouvel Obs » que par celle de son bréviaire, dont il ne perçoit plus franchement l’utilité. Ces dames, elles-mêmes catéchisées après Vatican II, ne connaissent pas non plus les Dix Commandements et, pour celles qui les connaissent encore, s’imaginent, tout en se prétendant chrétiennes, que ces commandements appartiennent au passé et n’ont plus cours aujourd’hui.
Arrivés à ce stade de déliquescence de l’orthodoxie, tous ces gens sont parfaitement mûrs, bien sûr, pour « dialoguer » passionnément avec leurs « amis » musulmans », leurs « amis » protestants , ces « frères séparés » qui, quoique « frères » ainsi que les appelait Roncalli, le supposé « saint » Jean XXIII, se moquent sans vegogne des dogmes les plus importants, mais aussi leur « amis » Juifs, « frères aînés dans la foi », comme les appelait Wojtyla, le supposé « saint » Jean-Paul II, sous-entendant du même coup que la foi en Jésus-Christ est devenue facultative pour obtenir le salut, puisque les Juifs talmudiques font profession de mépriser, voire de haïr le Christ : venant d’un pape, il fallait le faire ! Eh bien, Wojtyla l’a fait !
Ainsi, le voilà, l’amalgame, parfaitement réussi, annoncé par tous les papes depuis Clément XII en 1738 (encyclique « In Eminenti ») jusqu’à Pie XII en 1950 (encyclique « Humani generis ») : L'amalgame, c'est l’indifférentisme religieux, voilà l’emporte-pièce redoutable que Clément XII avait perçu dès que la Franc-maçonnerie s’est montrée au grand jour, c’est-à-dire peu de temps après son lancement officiel à Londres en 1717 (elle existait déjà de fait depuis bien longtemps…) ; il annonçait clairement que cette redoutable source de confusion intellectuelle et morale pouvait mener le monde chrétien à sa perte en le ramenant à la barbarie des temps pré-apostoliques.
Hélas, il avait raison : L’indifférentisme, dénoncé par Clément XII comme le plus grave des périls menaçant l’Eglise, a été consacré par Wojtyla lui-même, pourtant supposé pape, avec toute la pompe dont il était capable, aux « prières d’Assise » en 1986 : Un événement inouï qui a fait se vider les églises, et qui fait se retourner dans leur tombe des centaines de millions de chrétiens… Depuis lors, la barbarie accourt vers nous, nous entendons de plus en plus distinctement son souffle débile et fort, et ses pas pesants qui font trembler le sol de notre monde jadis pourtant si doux.
L’amalgame, cela consiste à considérer que toutes les religions se valent, ce qui implique, si l’on va au fond des choses, qu’aucune d’elles ne vaut rien, puisqu’elles se contredisent. L’homme méditatique ultamoderne est d’autant plus sûr de son fait que, si grosses que soient les différences entre telle religion et telle autre, il se complaît à un tel point dans la plus parfaite ignorance qu’il n’est plus capable de prendre connaissance de ces différences, fussent-elles énormes : Il en vient alors à considérer que le simple fait d’affirmer qu’une religion serait meilleure qu’une autre constitue une grave offense à la supposée moins bonne, et il se fait fort de protester contre le défenseur d’une pareille thèse, fût-elle étayée par des arguments irréfutables : De fait, dans les médias soumis à l’argent, l’heure, aujourd’hui, n’est plus à l’argumentation, l’heure est à la surenchère dans la mauvaise foi, et l’innocent agneau use en vain sa salive lorsqu’il explique qu’il a raison :
« Sire, que votre majesté ne se mette pas en colère, mais, plutôt, qu’elle considère que je me vas désaltérant, dans le courant, plus de vingt pas au-dessous d’elle et que, par conséquent, en aucune façon je ne puis troubler sa boisson » (La Fontaine).
L’argument du pauvre agneau est imparable, car il exprime une vérité de faits. Mais le loup se moque de la vérité : Il ne prend pas la peine de contester les arguments, car il sait qu’ils sont vrais, donc incontestables. Il lui suffit de reprendre ce qu’il disait précédemment :
« Tu la troubles ! »
Tout est dit, et l’agneau voit réfuter ses arguments irréfutables d’un simple déni d’intelligence.
Le déni d’intelligence, c’est la prise favorite des ennemis de la vérité, c’est tout le poids de l’opinion ultramoderne, ce qui pousse chacun à rechercher la chaleur moite et confortable du troupeau qui court vers l’abîme, plutôt que les cîmes parfois froides et rudes de la Vérité.
Nous sommes donc immergés dans l’amalgame, nous y baignons, et celui qui veut sortir la tête hors de l’eau se voit aussitôt dénoncer pour « incitation à la haine raciale » ou autre billevesée du même tonneau , c’est-à-dire une accusation si vague, et justifiée, de plus, d’une façon si honteusement vague, qu’elle peut être utilisée à tout propos et sans aucun fondement : Si un homme s’avise de démontrer, à l’aide de faits précis, en rapprochant ces faits des textes « sacrés » qui poussent à la haine tel groupe humain guidé par une religion néfaste qui lui inculque dès l’enfance la haine de l’autre, c’est sur cet homme qui dénonce la haine en action que tombe la condamnation pour « incitation à la haine », alors que, précisément, c’est le dégoût de la haine qui motive sa prise de parole, car il voit clairement et indubitablement cette haine en marche, et que cette haine en marche lui fait horreur, au point qu’il cherche à se faire entendre pour tenter de sauver ses enfants, ses amis, ses frères, son peuple même, du gouffre fatal dont ils s’approchent sans cesse, depuis qu’ils ont pris la funeste direction qui les mène à leur perte, direction où leurs ancêtres avaient pourtant toujours eu soin de ne pas mettre leurs pas.
Le juge s’avise-t-il alors d’apprécier ladite religion ainsi mise en accusation ? Observe-t-il son histoire, ses mœurs passées et contemporaines ? S’efforce-t-il de se procurer une exégèse approfondie de ses textes dits sacrés ? S’enquiert-il de savoir si ce ne serait pas dans ces textes prétendument sacrés que se trouveraient les plus vives et les plus claires incitations à la haine et au meurtre, avec en plus, cerise sur le gâteau, le soi-disant assentiment du Dieu Tout-Puissant pour les actes de haine prétendument commis en son nom ? Regarde-t-il à quoi ressemble la nation qui vit sous la coupe de cette religion, afin de se rendre compte si oui ou non elle propage la haine et la terreur parmi les populations qu’elle parvient à soumettre ?
Non. Le juge ultramoderne est le parfait indifférentiste dénoncé par Clément XII en 1738 : il fait, sans hésiter, ce qu’il croit être son devoir : faire l’amalgame entre la vraie et la fausse religion et prétendre du même coup qu’aucune ne saurait être condamnée. Alors, il condamne, par paresse, par ignorance – tout juge qu’il soit ! - et sans doute aussi par peur, celui qui ne cherche qu’à sauver son peuple du gouffre où l’on veut le précipiter, et c’est avec toute la légèreté de l’inconscience qu’il rend un jugement inique, un jugement de trahison, pour la plus grande satisfaction des serviteurs zélés du Bréviaire de la Haine, ce livre funeste et pervers qui ne peut en aucun cas, que Celui-Ci existe ou non, contenir la moindre Parole venue du Dieu Tout-Puissant.
Mais heureusement, il ne s’agit là que d’un cas d’école, une simple conjecture, car une telle religion, guidée par son Bréviaire de la Haine, n’existe sûrement pas ! Pas vrai ?