samedi 13 mars 2010 - par Lucsaint

Radars-photos au Québec : là-bas comme en France…

Les radars automatisés – qui rapportent en France plus d’un demi milliard d’euros par an - sont la plus formidable machine à cash du système capitalisto-politique. Alors ils fascinent. Et progressent par métastases, choisissant de nouveaux territoires. C’est au tour de nos cousins québécois d’être cancérisés par la prolifération des flashes. Et leur pathologie rappelle étrangement la nôtre.

Là-bas comme en France, la Maison Poulaga devient une annexe du Trésor Public. On impose la politique du Chiffre aux forces de l’ordre, la valse des billets d’infraction transforme doucement la « sécurité routière » en rigorisme salopard.  

Là-bas comme en France, le système des photoradars s’incruste comme un fibrome malin sur le dos d’une courbe d’accidents en nette baisse. Ce qui permet au gouvernement d’attribuer à ses photomatons des « bons résultats » issus d’autres facteurs (chez nous : baisse du trafic routier, plus de sécurité passive, véhicules moins transgressifs, meilleur partage de la route entre 2 et 4-roues, retour à l’ordre moral depuis les années 90, etc.)

Là-bas comme en France, une partie de la presse promeut les mouchards de la route. Quantité de journalistes québécois (Jean-Marc Salvet, Jean-Simon Gagné, Patrick Lagacé, Bruno Bisson, Valérie Borde…) entre discours sécuritaire et posture bien-pensante, posent pour l’exemple les différents pays utilisant les radars sur un même plan. Un raccourci insensé. Les radars-photos sont utilisés comme outils de prévention routière en Angleterre, en France ils sont utilisés comme des pompes à fric. S’ils sauvèrent quelques vies en Angleterre, en France ce ne fut jamais le cas - en dépit des discours publicitaires de notre gouvernement. Pire, certains rédacteurs québécois relaient avec ferveur le catéchisme gouvernemental. Exemple avec Jean-Guy Ladouceur du Trait D’Union : « Toutes les sommes recueillies pendant la durée du projet pilote sont versées au Fonds de la sécurité routière, et serviront à financer des programmes et des mesures de sécurité routière et d’aide aux victimes de la route. » Du blabla pour enfants. Aucun de ces brillants reporters n’a eu la curiosité d’enquêter sur le « modèle » français ? Chez nous aussi le produit des contredanses devait revenir à la route. Ce ne fut jamais le cas. Les politiques et industriels – en clair : Nicolas Sarkozy et sa clique - ayant initié le système se sont jetés illico sur le pactole.

Là-bas comme en France, les « experts » de la route c’est Village People. Ce sont les idiots utiles des dirigeants. Jean-Marie De Koninck président du CNSR local (Comité national pour la sécurité routière), est… prof de maths. C’est le Claude Got canadien. Il ne connaît rien au goudron, mais semble fortiche pour manipuler les statistiques. Plus exactement, pour resservir des chiffres arrangés puisque ce sont ceux de l’Etat français.

Au Québec c’est Julie Boulet la grande ordonnatrice des photomatons routiers. Pharmacienne devenue ministre déléguée de la santé, celle-ci fut ensuite bombardée aux Transports. C’est un peu comme si chez nous Roselyne Bachelot – après sa trouble et chaotique gestion des vaccins grippaux – venait se mêler de bitume et répression routière. Mais, comme Roselyne, Julie rame pour obtenir la confiance de ses administrés. Outre ses frasques routières dans sa voiture avec chauffeur (le code de la route ne semble concerner que la plèbe) celle-ci est soupçonnée de trafic d’influence dans une affaire de marchés public.

Peu importe. D’après Jean Charest, chef du PLQ, le parti au pouvoir : « l’introduction des radars photo et surveillance fait partie d’un large consensus ».



7 réactions


  • Francis, agnotologue JL 13 mars 2010 13:17

    Je lis : « C’est au tour de nos cousins québécois d’être cancérisés par la prolifération des flashes. Là-bas comme en France, la Maison Poulaga devient une annexe du Trésor Public. »

    Hé oui ! c’est écrit par Lucsaint, celui qui écrit aussi : « Les mecs les plus flippants actuellement, mis à part les mollahs (qu’on peut expulser) ce sont les écologistes radicaux. Une autre sorte d’ayatollahs » .


  • epapel epapel 13 mars 2010 16:30

    Pour ceux qui ne commettent pas d’infraction routière, c’est autant d’impôts en moins à payer, et c’est à la portée de beaucoup de monde.

    1/2 milliards d’euro/an, le plus formidable machine à cash ? Il faut réviser vos chiffres mon vieux, c’est quand même 20 fois moins que ce que rapporte la Française des jeux à l’Etat (autant d’impôts en moins à payer pour ceux qui ne jouent pas), et le plus formidable c’est que les joueurs payent cet impôt volontairement et joyeusement.


    • Francis, agnotologue JL 13 mars 2010 16:36

      Peut-être que l’auteur a gagné au Loto et s’est acheté un gros 4x4 avec son gain ?!


    • Lucsaint Lucsaint 15 mars 2010 11:14

      Incomplète votre citation. J’ai écrit « la plus formidable machine à cash du système capitalisco-politique ». A ma connaissance, l’équipe rapprochée de Nicolas Sarkozy ne fait pas main basse sur le pactole du Loto. En revanche c’est le cas avec le système « radars » (cliquez sur « pompe à fric » comme c’est indiqué). Veuillez vous renseigner avant d’intervenir mon vieux :) ... ou lisez les textes, merci. 


  • caramico 13 mars 2010 17:57

    La machine a emmerder et à pomper du fric a ses limites.

    A trop dégoûter son monde, nombre de jeunes ne passent même plus leurs permis, on réduit le budget voiture, on se rapproche quand on peut des centres ville, on conduit des véhicules sans permis on marche et on prend les transports en commun.
    La voiture qui a libéré nos pères est pour nous maintenant une contrainte dont on veut se libérer.


  • jymb 14 mars 2010 09:46

    Effectivement, on peut s’enfermer chez soi, ne plus bouger, ne plus conduire ses enfants à l’école, ne plus rencontrer sa famille, ne plus aller au travail...

    Hier, 220km de trajet autoroutier. Résultat, épuisé, à bout de nerf de scruter les bas cotés malgré le régulateur mis bien bas, anxieux de ne pas rater un panneau traitre encore plus lent que lent, exaspéré, baîllant de ne jamais arriver, d’être figé sur des segments vides quasiment à perte de vue et bloqués à 110 (donc100) voire 90 (il faut le voir pour le croire) donc 80...

    Un jour ils devront payer et rembourser. 


  • Marc.M Marc.M 15 mars 2010 09:09

    Ce ne sont pas que les radars qui sont les métastases de notre société, c’est tout le concept d’une police cancéreuse peuplée de psychopathes aigris et frustrés dont la pathologie est habillement exploitée par les Etats pervers à des fins fiscales vampiriques.

    Le citoyen est condamné à une double peine vicieuse : Racket fiscal pour entretenir une police dédiée au racket des citoyens.


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