mercredi 10 octobre 2012 - par Fabienm

Recalée à l’oral

En Espagne, là où le soleil est rond, le sable chaud et les femmes bronzées, on peut, à l’instar de la possession d’un graveur de DVD ou d’un logiciel peer to peer et tant qu’on ne s’en sert pas, prendre des cours de prostitution.

Cela se passe à Valence, les cours durent une semaine pour un total de 100 Euros.

L’affiche indique (cela ne s’invente pas) :

+ « Prostitution professionnelle » (au cas où des amateurs seraient intéressées)

+ « Une profession rentable pour les deux sexes » (si c’est écrit alors…)

Il est indiqué que les cours reprennent après qu’une plainte ait été étudiée, puis classée par les autorités judiciaires, car donner des cours de prostitution en Espagne n’est pas jugée illégale (la prostitution ne l’étant pas plus dans ce pays qu’un taux de chômage à 25% ou le racket de la population par un Etat infligeant une cure d’austérité sans précédent).

En fait, c’est le proxénétisme qui est interdit en Espagne (zut alors), et les cours promettaient un travail immédiat après la semaine de cours. Cela a alerté les autorités qui se demandaient comme cet institut pouvait promettre un travail après (c’est qu’ils ont oublié d’être cons les espagnols). Il semblerait, après enquête, qu’il ne s’agisse que d’une « accroche », l’institut ne se chargeant pas de trouver le boulot pour les élèves les plus douées (et qui se seraient vraiment défoncés pour avoir des bonnes notes). Le marketing et la publicité se nichent vraiment dans des endroits improbables.

A noter, et cela a son importance, que les cours sont pour les deux sexes, à raison de deux heures par jour et avec horaires flexibles (j’ose d’ailleurs espérer que les horaires ne seront pas les seules à avoir un minimum de flexibilité). Les cours comprennent de la théorie et de la pratique (faudrait pas voir à décevoir le client dès le premier soir), et il semblerait que les ustensiles sont fournis (pour les piles, je sais pas).

L’institut promet un retour sur investissement rapide (on n’en doute pas une seconde), il ne manque que la formule choc « satisfait ou remboursé » et c’était le succès assuré.

Il semblerait bien en tout cas que dans un pays avec un tel taux de chômage, l’innovation soit de mise pour trouver des débouchés sans trop débourser (si je puis dire), le tout étant de ne pas être recalé à l’oral.

On est finalement assez proche d’un féminisme « prosexe » à la Morgane Merteuil, je me demande d’ailleurs si on ne pourrait pas inventer des filières spécifiques « entreprises » :

+ comment bien passer son « entretien » annuel ?

+ la promotion canapé, objectif 2013

+ de l’utilisation des bons accessoires pour des séminaires réussis

+ etc.

Histoire de faire passer cet institut à la postéri(ori)té ou de le faire rester dans les annales au choix (dans la date).

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7 réactions


    • Fabienm 11 octobre 2012 21:06

      oui, le coaching est à la mode, je me demande quand ça va arriver en France !


  • hunter hunter 10 octobre 2012 10:00

    Salut à tous !

    Eh bien nos pauvres voisins espagnols (je suis à 100 bornes), sont vraiment mal en point.
    J’avais entendu une « brève » sur ce sujet sur France (Propagande) Info, mais jamais rejouée, donc je me suis demandé si je n’avais pas mal entendu !
    Merci pour cet article donc Fabienn.
    Bon alors, comme le proxénétisme est interdit, je suppose qu’on les incite aussi à se mettre à leur compte ?
    Faudrait peut-être informer Hollandréou, car chez nous, avec le statut d’autoentrepreneur, il y a peut-être un moyen de faire baisser le chômage ?

    Et après, peut-on envisager des cours pour :

    - cultiver et savoir vendre son cannabis
    - comment remettre en fonction une arme démilitarisée : recherche des côtes, et utilisation d’un tour.

    Bref, des « secteurs porteurs » quoi !

     smiley

    Comme le dit Cogno, tout étant devenu marchandise, faut pas s’étonner.

    Enfin tout ça est quand même bien triste.

    Be seeing you

    H/


  • Txotxock Txotxock 10 octobre 2012 11:18

    C’est vrai que nous au boulot, on ne se prostitue pas. Quoique...


    • Fabienm 11 octobre 2012 21:07

      le boulot est la pire des prostitutions car en plus, on a pas le sexe qui va avec normalement ! (sauf pour certains privilégiés)


  • hunter hunter 10 octobre 2012 11:28

    Absolument Txotxock !

    Mais bon, cette prostitution là, c’est la norme, elle est même encouragée !

    See u

    H/


  • alinea Alinea 10 octobre 2012 14:27

    Quand les choses sont tabous, même omniprésentes, la morale est sauve.
    Si on les prend comme telles, la vertu se transforme en vice !
    Est-ce normal docteur ? Ou est-ce de l’hypocrisie ?


    • alinea Alinea 10 octobre 2012 21:00

      Cogno3 : oui, peut-être, vous voulez dire banaliser au point de faire sauter le pas ?
      Sûr !


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