Recalée à l’oral
En Espagne, là où le soleil est rond, le sable chaud et les femmes bronzées, on peut, à l’instar de la possession d’un graveur de DVD ou d’un logiciel peer to peer et tant qu’on ne s’en sert pas, prendre des cours de prostitution.
Cela se passe à Valence, les cours durent une semaine pour un total de 100 Euros.
L’affiche indique (cela ne s’invente pas) :
+ « Prostitution professionnelle » (au cas où des amateurs seraient intéressées)
+ « Une profession rentable pour les deux sexes » (si c’est écrit alors…)
Il est indiqué que les cours reprennent après qu’une plainte ait été étudiée, puis classée par les autorités judiciaires, car donner des cours de prostitution en Espagne n’est pas jugée illégale (la prostitution ne l’étant pas plus dans ce pays qu’un taux de chômage à 25% ou le racket de la population par un Etat infligeant une cure d’austérité sans précédent).
En fait, c’est le proxénétisme qui est interdit en Espagne (zut alors), et les cours promettaient un travail immédiat après la semaine de cours. Cela a alerté les autorités qui se demandaient comme cet institut pouvait promettre un travail après (c’est qu’ils ont oublié d’être cons les espagnols). Il semblerait, après enquête, qu’il ne s’agisse que d’une « accroche », l’institut ne se chargeant pas de trouver le boulot pour les élèves les plus douées (et qui se seraient vraiment défoncés pour avoir des bonnes notes). Le marketing et la publicité se nichent vraiment dans des endroits improbables.
A noter, et cela a son importance, que les cours sont pour les deux sexes, à raison de deux heures par jour et avec horaires flexibles (j’ose d’ailleurs espérer que les horaires ne seront pas les seules à avoir un minimum de flexibilité). Les cours comprennent de la théorie et de la pratique (faudrait pas voir à décevoir le client dès le premier soir), et il semblerait que les ustensiles sont fournis (pour les piles, je sais pas).
L’institut promet un retour sur investissement rapide (on n’en doute pas une seconde), il ne manque que la formule choc « satisfait ou remboursé » et c’était le succès assuré.
Il semblerait bien en tout cas que dans un pays avec un tel taux de chômage, l’innovation soit de mise pour trouver des débouchés sans trop débourser (si je puis dire), le tout étant de ne pas être recalé à l’oral.
On est finalement assez proche d’un féminisme « prosexe » à la Morgane Merteuil, je me demande d’ailleurs si on ne pourrait pas inventer des filières spécifiques « entreprises » :
+ comment bien passer son « entretien » annuel ?
+ la promotion canapé, objectif 2013
+ de l’utilisation des bons accessoires pour des séminaires réussis
+ etc.
Histoire de faire passer cet institut à la postéri(ori)té ou de le faire rester dans les annales au choix (dans la date).
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