mardi 25 avril 2006 - par L’enfoiré

Réponse de la bergère (la face cachée du pétrole)

La disparition du pétrole est le mur qui se présente devant nous. Certains y voient une occasion formidable d’essor.

La face cachée du pétrole, livre d’Eric Laurent, j’en parlais récemment. D’après lui, il ne reste juste que quelques années (2010) avec ce bon "vieux" pétrole. Et puis, ce seront les prix chers et la pénurie. Comme réponse du "berger à la bergère", termes que j’ai inversés volontairement dans le titre (vous verrez la raison plus tard), je présente pour l’occasion le même moyen de communication vivant de l’interview avec un autre interlocuteur. L’optimisme est cette fois de rigueur, car les solutions, d’après lui, existent bel et bien. Il sort des paroles habituelles mais nous en avons besoin. Son optimisme pour le futur, sa volonté de trouver des solutions sont de "l’or" à mettre en balance avec les cassandres, bien utiles pour réveiller, mais qui broient du "noir".


Toujours bien menée par Jean-Pierre Jacqmin, journaliste à la RTBF, voici l’interview de Pierre RADANNE, ex-président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, en France. Auteur des Energies du siècle, des crises à la mutation. Sur l’augmentation du prix du pétrole - et après ?



JPJ : A entendre votre choix musical, Mickey 3D, Respire, au début, il n’y avait rien, votre credo, c’est "marche arrière toute" et on retourne à la bougie ?


- Surtout pas. Cette chanson est agréable, parce qu’elle est tonique et en même temps exprime une énorme souffrance. Et il faut sortir de cette souffrance.


JPJ : On va dans le mur ?


- Non, on ne va pas dans le mur. L’humanité n’a jamais été aussi riche, n’a jamais eu autant de connaissances qu’aujourd’hui et donc, elle a totalement la maîtrise de son destin. Il faut vouloir ce siècle. Il faut l’écouter, l’accepter, en comprendre les règles et puis, à partir de ça, il faut rêver, l’aimer. Il faut aider nos gosses à prolonger la vie de l’humanité. La définition la plus traditionnelle du développement durable, c’est la transmission du patrimoine. Il faut inventer tout cela. C’est un boulot splendide.


JPJ : Le véritable patrimoine actuel, c’est le pétrole. On a eu Eric Laurent comme invité très dernièrement, qui a écrit un bouquin, La face cachée du pétrole, dans lequel il dit qu’au terme de quelques années, petites années, le pétrole, c’est fini. Vous êtes d’accord avec lui ?


- Les ressources sur terre sont bien évidemment limitées et cela ne se compte pas heureusement en années mais en décennies. Nos sociétés ont un énorme rayon de braquage. En vingt ans, on sait très fortement transformer nos sociétés. A une condition, c’est que la parole soit ouverte, qu’il y ait un vrai débat. Nous savons, en vingt ans, transformer considérablement notre système énergétique.


JPJ : En 1973, premier crash pétrolier, avec une hausse terrible. La chasse au gaspi. Le pétrole, on n’en a pas, mais on a des idées. Vous avez l’impression qu’on a changé quoi que ce soit ?


- Tout à fait. En 1973, les Etats étaient aux manettes en matière énergétique. Ils ont mis en mouvement énormément de choses. On a remplacé le pétrole par d’autres énergies. On a mis en place des politiques d’économie d’énergie. On a inventé tout et on a resserré notre contrainte. Depuis ce choc, en douze ans, on a complètement inversé la conjoncture, et le prix du pétrole a diminué. On est revenus à une situation de relative abondance, mais la faute, c’est de ne pas avoir retenu la leçon, il fallait reconduire les équipes qui gagnent.


JPJ : On a rebraqué dans le mauvais sens.


- Oui. On a laissé les choses revenir, et vingt ans plus tard, on est repartis dans la même situation. Si on bouge et si on veut y aller, on a les moyens de transformer notre société. Mais il ne faut pas perdre de temps.


JPJ : Il ya tout de même beaucoup de choses qui ont changé. Maintenant, toutes les énergies sont presque privatisées. L’eau, c’est aussi une source d’énergie pour le corps humain. Puis, maintenant, il y a l’Inde, la Chine, les Etats-Unis, qui n’ont pas beaucoup progressé. On dit qu’il y a encore des réserves, mais pour le moment on ne peut pas raffiner. Vous croyez vraiment qu’on est dans une situation où, en dix ans, on va revenir à un pétrole moins cher ?


- Probablement, le prix d’aujourd’hui va rester le prix moyen de ce siècle. Il faut le dire. Le choc pétrolier actuel va durer dix ans, et donc il faut dire : "Préparez-vous, tenez compte de tout cela, isolez vos maisons, faites attention sur les affaires de transport". Mais pour donner une vision de la capacité de nos sociétés. En France, entre 1973 et fin 2005, tandis qu’on a eu une croissance économique par habitant de 73%, notre consommation d’énergie par habitant a augmenté de 5%. On est presque dans une société qui sait avoir 2% de croissance économique par an à consommation énergétique stabilisée. C’est ça, le progrès.


JPJ : Je ne vous comprends pas. Est-ce que vous êtes en train de vous tirer une balle dans le pied, ou dans celui des écolos ? Eux disent que c’est la crise, le pétrole c’est fini, on est dans le mur, avec un message angoissé, et vous dites que dans le fond, si on s’y prend bien, on va y arriver.


- Attendez. On besoin de trouver de la cohésion sociale, besoin que les gens n’aient pas le sentiment que leur vie va être un drame, qu’il existe un chemin de réussite pour l’humanité. Nos enfants, ils vont être 9 milliards en 2050. En parlant de la Chine et de l’Inde, est-ce qu’on va dans un univers de conflits ou est-ce qu’au contraire, on construit les bases d’une société à laquelle peut accéder l’ensemble des peuples du monde et qui permet de fonctionner ? La question pétrolière, le changement climatique sont très graves. A nous de nous mobiliser pour réussir là-dessus.


JPJ : La solution, c’est le nucléaire ?


- Je n’aime pas trop le nucléaire.


JPJ : Ce n’est pas une question d’amour ou pas d’amour.


- Je vais vous renvoyer la balle, dans votre camp. Si demain matin, vous annoncez dans le journal que l’homme est ange, et qu’il ne sera plus jamais démon, je suis pour le nucléaire. Simplement, je suis obligé de constater que c’est un moyen pour faire bouillir de l’eau chaude et faire de l’électricité et qu’on en a plein d’autres qui n’ont pas l’habitude de générer des armes de destruction massive. On a aujourd’hui sur la question de l’Iran la gravité de ces questions. Est-ce qu’on va vers une nucléarisation du Moyen-Orient ?


JPJ : Non au nucléaire parce que c’est dangereux, et pas parce qu’il y a des déchets ?


- C’est surtout le lien avec le militaire dans un siècle qui a tout de même toutes les chances d’être plus violent que le précédent. Ces affaires dont on parle sont sérieuses. Le petit chemin de réussite est ténu. C’est pour cela qu’il faut en parler avec autant de force. Le nucléaire, c’est la dernière solution à prendre.


JPJ : Peut-être une solution de rechange, en attendant les pierres philosophales comme l’hydrogène dans les voitures ?


- Non, il faut penser monde, Monsieur, à des solutions pour l’ensemble de la planète. La première chose à faire, c’est d’isoler nos maisons, c’est d’avoir des véhicules de meilleure qualité, des appareils électroménagers moins consommateurs. Ca touche tout le monde, l’ensemble des peuples du monde. Il faut se mettre sur ce scénario de réussite-là.


JPJ : Mais le monde pense-t-il comme l’Europe ? On voit plutôt le contraire. La Chine et l’Inde, ce n’est pas leur préoccupation. Les Etats-Unis non plus. Une seule petite partie de l’Europe pense à l’économie d’énergie.


- Alors, vous vous trompez sur la Chine et l’Inde. Ce sont des pays d’un milliard d’habitants. Ils ne peuvent pas être dans une logique de prédation des ressources de la planète. Ils ont des densités de population sur leur territoire, des difficultés d’accès à l’énergie. Ni la Chine, ni l’Inde n’ont d’hydrocarbures sous leur sol. Ils ont des voies de développement, et ils nous le disent, dans les négociations internationales, c’est copier l’Europe et le Japon, et surtout pas les Etats-Unis.

JPJ : Essayons de voir un peu ce qu’on peut faire. Voitures, qu’est-ce que vous me préconisez pour demain, pour aujourd’hui même, et pour après ?

- Pour la voiture, tomber amoureux de l’autoradio et pas du moteur. On nous vend des voitures dont la vitesse de pointe est double de la vitesse autorisée. Sachez qu’en circulant dans Bruxelles, cette imbécillité-là double votre consommation aux 100 km. Vous avez sur une voiture dont la vitesse de pointe est de 220 kms/h une consommation de 12 litres aux 100, et pour une voiture dont la vitesse serait simplement calée sur les vitesses autorisées, vous auriez une consommation de 6 litres aux 100. Donc, il faut lancer un appel aux femmes : "Occupez-vous des hommes et surtout de leur cerveau reptilien". "Convainquez les hommes que ce n’est pas dans la puissance et dans la vitesse que les choses se jouent sur l’automobile". Nous aurons dans ce siècle des voitures, mais ce seront des voitures plus modestes. On ira vers l’électricité. Mais pour aller vers elle, il faut passer par un redimensionnement de la voiture et revenir à la réalité de l’usage qu’on en a. Sachez qu’une voiture consomme 14 tonnes de pétrole pendant sa vie. Elle va émettre 44 tonnes de gaz carbonique pendant les 200 000 kms de bons et loyaux services qu’elle doit vous rendre. Ces 44 tonnes de gaz carbonique rendues dans l’atmosphère, c’est le volume de 6 arcs de triomphe par voiture. Vous voyez bien que ce n’est pas généralisable à l’ensemble de l’humanité. Le choc pétrolier qu’on a aujourd’hui, c’est d’abord un choc du transport.

JPJ : Notre transport, ce sont les camions. Qu’est-ce qu’on fait avec le transport des marchandises ? Cela veut dire qu’on n’a plus les framboises qui viennent des serres d’Amérique latine ?

- On va relocaliser une partie de l’économie. Notamment, l’agriculture. Tout cela n’a pas de sens, et il est essentiel que l’Europe accouche d’un grand programme d’infrastructure ferroviaire pour trimbaler les marchandises à l’intérieur du continent. On élargit l’Europe et on ne fait pas les infrastructures de cette intégration. Ce n’est bien évidemment pas le camionnage sur nos routes qui va nous sauver de ces affaires pétrolières. Pour nos jeunes, c’est le secteur transport qui va le plus muter dans leur vie.

JPJ : Ca veut dire qu’au point de vue "maison", on ne doit pas changer grand chose ?

- On va changer beaucoup, comme partout, mais là, on a la solution.

JPJ : La maison passive qui ne consomme pas d’énergie ? On parle même de 25 euros par an pour se chauffer.

- On a fait des progrès absolument considérables dans l’isolation, dans l’éclairage aussi, avec les lampes fluo-compactes. On a la possibilité de produire de l’eau chaude avec le soutien de l’énergie solaire. Les jeunes auront des maisons qui auront une "peau" sur l’exposition Sud, avec toit, terrasses, façades. Et cette "peau" produira de l’électricité par du photovoltaïque.

JPJ : Pour le moment, tout cela est hors de prix avec des rendements de 10-15 ans à condition de ne pas avoir d’accident, de casse...

- Oui, mais 10-15 ans, cela passe. Nous avons un problème sur le pétrole. Si on économise, si on est attentif, si, vite, on décide une directive européenne qui interdit la mise en vente de voiture dont la vitesse serait supérieure à la vitesse de pointe....

JPJ : Vous y croyez, vous ?

- Attendez. Il faut parler, Monsieur. La seule ressource dans ce siècle, c’est la parole collective. Quel est le scénario de réussite de ce siècle ? Se poser la question du redimensionnement de la voiture, c’est le premier choix, la première chose à se dire ensemble. Alors on s’engage dans une voie de réussite, on progresse sur les économies d’énergie, sur les énergies renouvelables. On desserre l’espèce de la tenaille dans laquelle on est aujourd’hui. Ne pas être dans une prostration mais dans un désir d’avenir, une mobilisation de tous.

JPJ : Vous n’avez pas le sentiment que les sociétés ne peuvent bouger que quand elles sont dans le mur ?

- Les 9 milliards, tout cela c’est une violence sociale, une remise en cause de la paix dans le monde. Dans nos démocraties, grâce à la presse notamment, il faut que l’information circule. On a une ressource, on parlait des idées dans les années 1970. La vraie ressource de nos sociétés, c’est la démocratie, c’est la parole collective.

Paul Ohl disait : "Nous jugeons les actes de l’histoire avec la conscience de notre époque. Or la conscience ne peut pas devancer celle qui prévaudra dans une société de l’avenir... et vous ne pouvez pas retourner pour changer le passé."



23 réactions


    • L'enfoiré L’enfoiré 25 avril 2006 11:32

      Salut Demian, Tout a fait d’accord. On prépare l’opinion publique à devoir déposer de plus en plus d’espèces trébuchantes dans le bastringue pour obtenir les quelques gouttes qui resteront. Le chef d’orchestre de toutes ces matières premières que l’on a « obligatoirement » besoin pour vivre comme les autres aujourd’hui, se trouve toujours à Wallstreet. Et le « mur » qui entoure cette « rue » est bien protecteur face aux cris des pays protecteurs de ces matières premières. Tout cela fait tourner la marmite à bonne température et on ne s’inquiète pas trop des ingrédients qu’on y a mis. Comme tu le dit : « on compense plus à mesure qu’on pense moins. ». Après l’écoute de cette personne interviewée, j’ai trouvé qu’il était très motivant de renverser un peu la vapeur des idées alarmistes et très anesthésiante par leur côté fataliste. J’ai foi en les jeunes qui auront eu aussi à créer leur futur. On leur met souvent des bâtons dans les roues, j’en conviens. Mais, il subsiste un espoir très fort quand j’ai vu le CPE dans les oubliettes et le nouveau média citoyen qu’est le blog. Je n’ai pas la « copy-paste » mania comme tentait de le laisser entendre quelqu’un... L’information, elle, est unique peut importe qui la fait remonter. La forme d’interview, si elle est bien menée, est tellement plus enrichissante que le monologue. Alors, Demian et les autres, mordez dans la vie, vous avez le droit et le devoir de l’inventer. Mais je n’ai que l’humilité de le penser. A+


  • veridian (---.---.31.174) 25 avril 2006 11:37

    Merci pour cet article très intéressant.

    Un point de vue intelligent sur une problèmatique qui n’en est qu’à ses débuts.

    Heureusement des solutions existent pour beaucoup de problèmes (le chauffage, l’eau, l’isolation) c’est juste une question de volonté collective.

    Voir par exemple l’étude suivante, qui explore des pistes pour moins (et mieux) consommer de l’énergie, et proposes des pistes intéressantes : http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/brochures/courant-alternatif/courant-alternatif.pdf

    Le noeud du problème sera certainement le transport, pour lequel nous n’avons pas encore d’énergie de substitution efficace : Alimenter tous les moyens de transports par de l’électricité nécessiterait de doubler notre parc nucléaire ; Le biocarburant nécessite une agriculture intensive et fortement consommatrice d’eau.

    La solution en ce domaine reste à inventer, et sera certainement une somme de petits ajustements : des véhicules plus petits, moins lourds, moins véloces. Des trajets plus courts et moins nombreux. La limitation (la fin ?) des trajets en avion, extrèmement polluants. Le retour en grâce pour les transports de marchandises longues-distances de grands paquebots-voiliers ? On parle même du retour de la calèche dans Paris ! Je ne sais pas si ça serait efficace, mais ça serait drôle en tout cas :)

    Notre monde risque de bien changer dans les 50 ans qui viennent, peut-être pas un mal finalement :)


    • L'enfoiré L’enfoiré 25 avril 2006 11:52

      Bonjour, Sur notre mobilité, j’ai eu l’occasion d’en parler par un premier article dans lequel je citais tout ce qui me venait à l’esprit et qui était bien incongru (je l’ai mis dans l’URL de référence) : « Mobilité contrôlée ». Samedi, je lance le suivant qui s’appelera « Mobilité super contrôlée » qui parlera avec espoir et flashback vers une considération souvent bien peu remontée à la surface. Pas de recherche de « pub » pour mon site (of course) car des points d’interrogation n’en ont jamais eu besoin. A+


    • veridian (---.---.124.102) 25 avril 2006 15:10

      Le problème est que les producteurs de pétrole n’ont pas intérêt à dévoiler leurs ressources exactes, ça leur permet je jouer sur leur production et de l’adapter en fonction des besoins.

      De plus, nous ne savons pas (par définition) si de nouveaux gisements vont être découverts dans les années qui viennent.

      Donc, il est très difficile de savoir quand viendra le fameux peak oil, qui je le rappelle n’est pas le moment où on aura plus de pétrole, mais le moment où la production va commencer à décroître faute de nouveaux gisements.

      Les pessimistes parlent de 2010, les optimistes de 2050.

      La vérité se situe probablement entre les deux, mais sur un strict point de vue écologique (effet de serre) il est souhaitable que ce soit le plus tôt possible, car on va continuer à cracher du CO2 comme des porcs tant qu’il y aura du pétrole.


  • Colza09 (---.---.240.4) 25 avril 2006 11:40

    Bravo, bel optimisme !!

    Mais dès que les chinois et les indiens vont augmenter - même un peu - leur niveau de vie (ce que je leur souhaite)vous allez voir comment les réserves de pétroles et de matières premières vont diminuer.

    Alors, soit nous aurons anticipé par un changement profond de nos modes de vie et de nos sociétés, soit nous reviendront à la loi de la jungle.


  • hedanton (---.---.140.214) 25 avril 2006 13:44

    Bonjour

    deux précisions pour alimenter le sujet fort intéressant : la Chine dispose de réserves de pétrole et n’importe que 40% de sa consommation. L’Inde importe 97% de sa consommation. Les attitudes de ces deux pays sont donc différentes, au plan international.

    d’autre part, la Chine, mais aussi l’Afrique du Sud et d’autre pays, travaillent sur la liquéfaction du charbon. Et ils y arrivent. Or, les réserves en charbon sont très importantes, surtout en Chine.

    HD www.vtaconseil.com/infos


  • zoï (---.---.58.60) 25 avril 2006 14:00

    Bof, l’humanité n’est pas née dans un baril de pétrole. Grand utilisateur de mes deux jambes, je souhaite de tout coeur une pénurie rapide et définitive de ce noir combustible.


  • moala (---.---.21.120) 25 avril 2006 14:04

    « L’eau, c’est aussi une source d’énergie pour le corps humain »... hum !

    Le photovoltaïque : vous avez des ressources documentaires pour connaître l’impact sur le climat de leur fabrication ? j’en entends certains dire qu’ils polluent autant que ce qu’aurait pollué une centrale pour produire la même énergie...

    L’avantage du ferroutage : la possibilité de régénérer l’électricité dans les descentes, le coût du transport se réduit au coût des frottements (électriques, mécaniques, aérodynamisme), bien inférieurs à ceux d’un camion (électrique ?) sur la route, et sans la pollution des batteries, qui plus est. Cependant le ferroutage est un projet coûteux pour un gouvernement, à court terme (peu osent !), économiquement et socialement, vu le poids qu’a prix le lobbye du tout-camion, capable de paralyser totalement le pays et son économie en cas de grogne... une grogne négligeant les générations futures. Le problème n’est pas dans la technique, il est dans les têtes !

    Bref, aux présidentielles, votez écologistes (et y’a pas que Les Verts, vous avez le choix http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Parti_politique_%C3%A9cologiste )


  • (---.---.192.187) 25 avril 2006 15:03

    Un qui nous dis quelques années en citant des chiffres et des analyses et un second qui vient et annonce « mais non on en as pour des décénies »...

    Même si la limte de 2010 me parrait exagéré, j’ai beaucoup de mal à croire des gens qui affirment sans AUCUN début de preuve que tout va bien, dormez tranquille et roulez en voiture...

    Mais je trouve quand même hallucinant que personne ne sache en gros quelles sont les réserves actuellement exploitées dans le monde !!


  • eaglefoot (---.---.206.113) 25 avril 2006 16:05

    Sur cette question, je ne me lasse pas du très documenté site de JM Jancovici (www.manicore.com), ni alarmiste, ni style « roulez tranquille brave gens, on s’occupe de tout » comme cet article. On y apprend, par exemple, que l’éclairage ne représente qu’une infime part de notre consommation d’énergie (3%) ; alors bon, les ampoules fluocompactes, ça sert surtout à apaiser sa conscience !

    Ce qui me parait quand même énorme dans cette interview, c’est que le consommateur de pétrole n’est pas du tout responsabilisé :

    - les politiques vont obliger les fabricants de voiture à faire ceci

    - les industriels vont proposer des maisons super-isolées pas chères

    Il me semble que la vraie question à se poser c’est : qu’est-ce que je fais, moi, pour limiter ma consommation et quel en est l’impact ?


    • me (---.---.21.120) 25 avril 2006 16:29

      Toi, dans ton coin, tu ne vas pas développer le moteur qui consomme un litre d’huile de colza pour 100km, ni l’éolienne gonflable géante. Alors bien sûr, les économies d’énergie, la consommation raisonnée, moins consommer, ça résout une partie du problème, mais tant que personne n’innovera/ne commercialisera des solutions encore meilleures, on restera grosso modo dans la situation actuelle.


    • who_cares (---.---.54.75) 25 avril 2006 16:33

      Achète un vélo smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 25 avril 2006 16:49

      Je vous suis. C’est vrai que l’impact sur chacun d’entre nous est « égoistement » (mais réalistement) le plus important. Se poser la simple question de savoir : « Qu’est ce que je ferais si la bagnole ne peut bouger », « J’ai une maison pas très bien déservie par les transports en commun », « J’ai l’habitude de me faire une petite virée du weekend à quelques centaines de kilomètres »... Il ne faut tout de même pas croire qu’entre temps, les industriels s’endorment sur leurs lauriers. Les maisons super-isolées plus on en demandera plus les prix baisseront. Les prix dépendent de la consommation. C’est prouvé.


    • who_cares (---.---.54.75) 25 avril 2006 16:50

      La prochaine relance économique viendra de la réelle volonté d’abandonner le pétrole pour des sources d’énergies alternatives.

      A ce moment la les lobby de l’automobile et des compagnies pétrolière se recyclerons dans les nouvelles énergies qui seront alors mis à la diposition du consommateur.

      Cependant, pour l’instant ils en profitent pour se gaver un max (ainsi que l’Etat) qui veut faire traîner volontairement notre évolution vers d’autres énergies plus « propres » afin de tirer le maximum de la hausse du cours du pétrole.

      Ce qu’aurait fait un gouvernement averti et non perverti par l’appât du gain aurait été d’anticiper et d’encourager cette reconversion dès a présent.

      Bush lui-même est en train de se rendre compte que c’est une réforme nécessaire, c’est pourquoi il se met soudain à militer en faveur du moteur à hydrogène pour raccoler quelques électeur de plus avant sa campagne...


    • who_cares (---.---.54.75) 25 avril 2006 16:54

      Plus tôt on arrivera à la pénurie de l’or noir, plus tôt nous passerons à d’autres sources d’énergies qui je l’espère seront davantage « écolo » .


    • jcm - Freemen (---.---.0.86) 25 avril 2006 19:35

      « ...les politiques vont obliger les fabricants de voiture à faire ceci... »

      A mon avis, vu ce qui se passe actuellement et ce qu’ils font, ils ne feront qu’une infime partie de ce qui est nécessaire.

      Ils n’obligeront aucune corporation à agir à l’encontre d’intérêts à court terme à moins que des éléments très forts ne les y contraignent (voir l’amiante par exemple).

      Pierre RADANNE est très optimiste, et pense qu’en 20 ans on peut modifier profondément la société : c’est probablement vrai mais nous reste-t-il 20 ans pour pratiquer certaines modifications qui deviendront un jour absolulent indispensables... et peut-être avant 20 ans ?

      Pouvons-nous, devons-nous attendre 20 ans pour réduire de façon très importante et ceci au niveau mondial nos émissions de gaz à effet de serre ?

      La France a, paraît-il, ou avait des idées à défaut de pétrole : pourquoi ne joue-t-elle pas un rôle moteur dans cette direction, appuyée sur une politique très volontariste ?

      A choisir elle préfère consacrer des sommes importantes dans le projet Iter, dont je démontre qu’il n’est pas un projet majeur (lien ci-dessous).

      L’initiative individuelle trouve malheureusement très vite ses limites et demeurera marginale sans des appuis forts...


  • eaglefoot (---.---.206.113) 25 avril 2006 16:57

    me : « mais tant que personne n’innovera/ne commercialisera des solutions encore meilleures, on restera grosso modo dans la situation actuelle »

    Pas du tout d’accord : comme le dit who_cares, le vélo, c’est une solution, c’est commercialisé depuis longtemps et, à mon avis, largement sous-utilisé. Pareil pour le train vs l’avion dans pas mal de trajet.

    On est tous des « moi, dans mon coin » , et si on change un peu certaines habitudes, ça aura un effet certain.


  • Plus Robert que Redford (---.---.96.245) 25 avril 2006 20:44

    « Du fuel pour ma baraque et de l’essence pour ma bagnole, voilà ce que veulent les français... » Citation de feu Haroun Tazieff dans les années 80

    Vous focalisez sur le pétrole parce que cest LA source d’énergie pratique en même temps qu’une formidable matière première permettant de fabriquer une foule d’objets utiles ou marrants.

    Mais ne vaudrait-il mieux pas repenser notre modèle de développement orienté à fond sur la possession de biens matériels (et de l’énergie pour les faire fonctionner) tout en sachant que nous sommes liés les uns aux autres et qu’une quelconque modification du statut-quo verra automatiquement la manifestation des mécontents. Le rayon de braquage est surement beaucoup plus grand que ne le pense Pierre RADANNE

    PS : Quelqu’un connaît-il l’adresse d’une librairie distribuant un dictionnaire « Demian West / French » où l’on ne risque pas un coup de tolschok dans le golliwog ??


    • zoï (---.---.58.60) 26 avril 2006 13:43

      Peu aprés 68, De Gaulle aurait dit un truc du même genre que Tazieff. Sans aucun doute, le pétrole vote à droite.


  • Philippe (---.---.93.175) 26 avril 2006 02:27

    oui, stabiliser la conso de pétrole ne suffira pas. il faudra la réduire.

    Or, les tarifs actuels sont-ils assez motivants pour provoquer les recherches et les investissements nécessaires ? j’en doute. prenons en exemple l’isolation des batiments, qui ne se paye q’au bout de 10ans... Il faudrait une contrainte bien plus forte, éventuellement par le biais de taxes.

    Et quel état osera taxer le kérosène des avions, aux mépris des accords passés ?


  • geremy (---.---.55.100) 29 avril 2006 21:43

    Pour ceux que la question intéresse il y a un très bon article, très pédagogique, écrit par Colin Campbell et Jean Laherrère : « THE END OF CHEAP OIL » Scientific American 1998 - http://www.oilcrisis.com/_archive/ScientificAmerican199803/EndOfCheapOil.ht m

    Cet article a été traduit pour le magazine français « Pour la Science »


  • 7827 (---.---.150.191) 2 mai 2006 18:11

    L’électricité sera le vecteur énergétique de référence du 21e siècle et autres ?. Tout d’abord il me semble que l’on n’a pas épuisé toutes les voies de recherche dans l’obtention d’un procédé qui permettrait la production d’électricité. A ce sujet il est intéressant de constater qu’une multitude de projets de production d’électricité offshore sont en développement. On pourrait remarquer que tous ces projets ne se focalisent que sur une production de type 100% renouvelable et non sur un mix entre renouvelable et combustible (attention par combustible ne pensez pas forcement à un solide ou liquide, gaz, habituel). L’avantage d’une technologie mix permettrait une production qui collerait à la demande à l’inverse des technos 100% altern, certains pourront me rétorquer qu’ils existent des moyens de stocker cette énergie (stockage inertiel etc.....). Donc la question fondamentale est Comment produire de l’électricité à partir d’une techno qui n’existe pas ? Et bien chercheurs à vous de trouver un procédé innovant produisant de l’électricité à un coût de 40€ le MW sans déchets et sans Co2.


  • faxtronic (---.---.183.158) 4 mai 2006 21:56

    « Et bien chercheurs à vous de trouver un procédé innovant produisant de l’électricité à un coût de 40€ le MW sans déchets et sans Co2 ». Pari tenu... Euh je le trouve ou l’argent et la volonté politique pour ce projet...


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