Résistons à de tels propos
Sarkozy : « Une mère qui ne parle pas le français ne peut éduquer ses enfants »
En direct de Nantes ...
Est-ce le Président de la République qui tient ces propos ? N'est-ce que seulement le candidat qui drague les voix et les esprits viciés d'une frange extrême de notre électorat ? Toujours est-il que nous venons de franchir les limites de l'intolérable, les bornes de la dignité et de la morale. Et que ce soit le président en exercice (la copie mérite d'ailleurs un zéro pointé) qui ose cette affirmation est d'une immonde bassesse, c'est une forfaiture morale sans nom …
Monsieur ce grand personnage, qui faut-il le rappeler, eut un père hongrois, se permet ainsi pour draguer les latrines de notre pensée xénophobe, de rabaisser les mères des autres ! À ceux qui arrivent sur notre sol avec la volonté de sortir de la misère, de trouver une terre d'accueil et de culture, ce petit homme envoie ce compliment. Le locataire de l'Élysée insulte les mères, leur dénie la capacité de bien éduquer leurs enfants sous un prétexte fallacieux.
La langue n'a que peu de rapport avec l'éducation. Faire cette confusion est parfaitement abject, l'amour maternel n'a pas de frontières, pour un Hongrois, pour une Italienne comme pour toutes les autres nationalités. Prétendre le contraire, mon Dieu, quelle indignité ! Nous devinons toutes les pensées affreuses qui se cachent derrière ce propos. Nous comprenons sa volonté de surfer sur la terrible affaire qui lui a redonné espoir et confiance.
Alors, il sous-entend que chez ces gens-là, on ne s'éduque pas ! Ils se comportent comme des bêtes, ils pensent comme des fauves, ils agissent comme des monstres hors de la bonne foi de latrans, sans le respect de nos lois, sans la belle et grande éducation de notre République. C'est assez étrange que celui qui n'a eu de cesse de frapper au cœur l'éducation nationale, qui a mis en miettes l'ascenseur social se permette de revendiquer ici les résultats même de sa politique désastreuse par l'absurde et le contraire.
Dès ce matin, alors que nous venions de visiter le Mémorial des enfants du Vel d'Hiv et que nous évoquions la portée de cette visite, la nécessité d'un devoir d'histoire pour examiner le présent à l'aune du passé, les propos de Monsieur Sarkozy ont été évoqués comme l'exemple de ce qui ne peut être toléré, de ce qui doit appeler à l'esprit de résistance et d'indignation. Non, un tel discours ce n'est plus de la politique ! Alors, contre ce monsieur qui ne mérite pas d'être encore notre chef, c'est un acte nécessaire de citoyen et d'éducateur que de dénoncer cette dérive qui nous ramène une fois encore aux heures sombres de notre histoire !
Oui, j'ai mené un débat sur la déclaration insensée de celui qui se prétend Président, j'ai prolongé la visite du mémorial des enfants du Vel d'Hiv qu'il n'a d'ailleurs pas inauguré, (démontrant l'ambiguïté de sa position) par cette déclaration digne des pires relents du passé. Je l'ai cité en exemple des tentations les plus redoutables qui parfois réveillent de terribles souvenirs.
Oui, les élèves ont été choqués, scandalisés même de ce propos qu'il appartient à chaque citoyen libre de ce pays de dénoncer haut et fort. Le Candidat n'avait pas le droit de salir sa fonction, d'entacher l'image de notre République, de diviser la population entre ceux qui méritent son estime et ceux qu'il souhaite jeter aux chiens.
Sarkozy nous force à nous opposer à lui, il fait de notre résistance une nécessité morale Jamais le devoir de désobéissance éthique n'a été aussi fort. Il n'est pas question de faire un choix partisan (bien des gens dans son camp idéologique n'auraient jamais prononcé une telle monstruosité) mais de défendre des valeurs. Notre devoir est de porter les principes de notre république sans nous soucier de savoir qui peut les trahir de la sorte.
Que ce soit le chef de l'état ne change rien à cette obligation morale de dénoncer l'intolérable, d'affirmer qu'il a outrepassé ses droits en bafouant les valeurs intangibles de notre Nation. Une nouvelle étape vient d'être franchie, la conscience des braves gens ne peut admettre ce dérapage, qui, ignominie suprême, n'est même pas le reflet de son opinion mais simplement celui d'une minable stratégie !
Résistancement vôtre.