mardi 11 février - par Giuseppe di Bella di Santa Sofia

Robert Brasillach : martyr de la liberté d’expression ou criminel de guerre ?

Janvier 1945. Paris panse ses plaies, encore fumantes, d'une guerre qui l'a déchirée. Dans la capitale libérée mais hantée par le spectre de l'Occupation, un procès hors-norme s'ouvre. Robert Brasillach, jeune prodige des lettres françaises, figure de proue du journal collaborationniste "Je suis partout", comparaît devant la Cour de justice de la Seine. Accusé d'intelligence avec l'ennemi, il risque la peine capitale. Son crime ? Avoir manié la plume comme une arme, au service d'une idéologie mortifère. Mais derrière le polémiste virulent, se cache un artiste sensible, un poète à l'âme tourmentée. Le procès Brasillach, c'est le choc frontal entre la justice, avide de vengeance, et la liberté d'expression, bafouée puis réprimée avec une violence inouïe.
 

 

Un homme à abattre : Brasillach dans le collimateur de l'épuration

Dès la Libération de Paris, Robert Brasillach devient un homme traqué. Ses écrits haineux, son antisémitisme forcené et ses appels répétés à la collaboration avec l'Allemagne nazie lui ont valu une place de choix sur la liste noire des collaborateurs. Arrêté le 14 septembre 1944, il est incarcéré à la prison de Fresnes. L'instruction de son dossier est menée tambour battant. L'opinion publique, encore sous le choc de l'Occupation et des atrocités commises par le régime nazi et ses affidés français, réclame justice. Brasillach, avec sa plume acerbe et son talent de polémiste, incarne à lui seul la Collaboration intellectuelle et la trahison des élites. Son procès s'annonce comme un règlement de comptes, une catharsis collective pour une nation meurtrie.

 

Robert Brasillach en 1936. Photo © Albert Harlingue / Roger-Viollet

 

Pourtant, Brasillach n'est ni un homme politique, ni un militaire. C'est un écrivain, un poète, un critique littéraire reconnu pour son talent précoce. Normalien brillant, il fréquente les cercles littéraires parisiens et se lie d'amitié avec de grands noms comme Jean Cocteau, Maurice Sachs ou Thierry Maulnier. Son engagement politique à l'extrême droite, son nationalisme exacerbé et son antisémitisme virulent le conduisent à rejoindre les rangs du journal "Je suis partout" dès 1934. Il en devient rédacteur en chef en 1937, transformant l'hebdomadaire en un organe de propagande nazie et en une tribune où s'étalent les plus viles attaques contre les Juifs, les résistants et les démocrates.

 

 

Durant l'Occupation, Brasillach ne se contente pas d'écrire. Il prend la parole lors de meetings, participe à des émissions de radio et collabore activement avec la Propagandastaffel, l'organe de propagande du régime nazi. Son engagement est total, fanatique. Il appelle à l'extermination des Juifs, justifie les crimes de guerre allemands et glorifie le "nouvel ordre européen" instauré par Hitler. Ses articles, ses discours, ses poèmes sont autant d'appels à la haine et à la violence. Il se fait le chantre d'une France purifiée, régénérée par le national-socialisme. Une France où il n'y aurait plus de place pour les "étrangers", les "déviants", les "traîtres".

 

"Intelligence avec l'ennemi" : l'accusation accable Brasillach

Le procès s'ouvre le 19 janvier 1945 devant la Cour de justice de la Seine. L'atmosphère est électrique. La salle d'audience est comble. Journalistes, résistants, victimes du régime de Vichy se pressent pour assister à la chute de celui qui fut l'un des plus fervents propagandistes de la Collaboration. L'accusation est représentée par le procureur général André Mornet, figure complexe de l'épuration, incarnant les contradictions de cette période trouble. S'il a requis la peine de mort contre Brasillach avec une sévérité intransigeante, il n'en reste pas moins qu'il a occupé des fonctions importantes sous le régime de Vichy, participant notamment à l'élaboration du statut des Juifs de 1940 et à la révision des naturalisations. Si son attitude a pu être ambiguë durant l'Occupation, il n'en demeure pas moins qu'il a été révoqué de ses fonctions en 1941 pour avoir refusé d'appliquer certaines lois discriminatoires, témoignant ainsi d'une forme de résistance au régime.

 

L'impitoyable procureur Mornet

 

Mornet appuie son acte d'accusation sur des preuves accablantes : les articles de Brasillach dans "Je suis partout", ses discours, ses émissions de radio, ses contacts avec les autorités allemandes. Il démontre l'implication directe de Brasillach dans la propagande nazie et son rôle dans la persécution des Juifs. Il rappelle les appels au meurtre lancés par Brasillach dans ses articles, les dénonciations nominatives de résistants et de Juifs qui ont conduit à leur arrestation et à leur déportation. Mornet ne fait pas dans la demi-mesure. Il qualifie Brasillach de "traître à la patrie", d'"ennemi du peuple français", de "criminel de guerre". Il réclame la peine de mort.

 

"Je suis un écrivain, pas un assassin !" : la défense de Brasillach

Face à l'accusation, Brasillach choisit de se défendre seul. Il refuse l'assistance d'un avocat, préférant plaider sa propre cause. Son attitude est arrogante, provocatrice. Il nie toute responsabilité dans les crimes du régime nazi et se présente comme une victime de la "terreur intellectuelle" qui règne dans la France libérée. Il affirme n'avoir fait qu'exprimer ses opinions, aussi controversées soient-elles. Il revendique sa liberté d'expression et dénonce l'hypocrisie de ceux qui, après avoir collaboré avec l'occupant, se draperaient maintenant dans les habits de la résistance.

 

Listes de traîtres, appels aux représailles, réunions clandestines... Les  écrivains face à l'épuration 1944-1945

 

Malgré son attitude de défi, Brasillach ne parvient pas à convaincre. Ses arguments sont jugés faibles, ses dénégations peu crédibles. Les témoins à charge se succèdent à la barre, confirmant l'engagement collaborationniste de Brasillach et ses propos antisémites. Parmi eux, Maurice Bardèche, ancien collaborateur de Brasillach à "Je suis partout", qui témoigne de l'antisémitisme violent de l'accusé et de ses appels au meurtre des Juifs.

La défense de Brasillach, si elle est vaine sur le plan juridique, n'en est pas moins captivante. L'écrivain fait preuve d'une grande intelligence, d'une culture impressionnante et d'un certain charisme. Il se pose en martyr de la liberté d'expression, en victime d'une justice expéditive et vindicative. Il parvient à émouvoir une partie de l'opinion publique et à susciter la sympathie de quelques intellectuels et artistes. François Mauriac, Jean Cocteau, Max Jacob plaident en sa faveur, soulignant son talent littéraire et demandant la clémence du tribunal.

 

 

Le verdict : la mort d'un poète

Après seulement 5 heures d'audience et une délibération de 20 minutes, le verdict tombe. Robert Brasillach est déclaré coupable d'intelligence avec l'ennemi et d'atteinte à la sûreté de l'État. Il est condamné à mort. La nouvelle de sa condamnation provoque un véritable séisme dans le monde littéraire et intellectuel. Des voix s'élèvent pour dénoncer une justice politique, une vengeance masquée sous les traits de la légalité. Des pétitions circulent, demandant la grâce de Brasillach. Mais le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, reste sourd aux appels à la clémence. Il refuse de commuer la peine de Brasillach, estimant que "la justice doit passer".

Le 6 février 1945, à l'aube, Robert Brasillach est fusillé au fort de Montrouge. Il a 35 ans. Sa mort marque la fin d'une époque, celle de la Collaboration intellectuelle et de l'illusion d'une "révolution nationale" menée main dans la main avec l'Allemagne nazie. Elle ouvre une nouvelle ère, celle de la reconstruction et de la réconciliation nationale. Mais le procès Brasillach continue de hanter la mémoire collective française, posant des questions fondamentales sur la liberté d'expression, la responsabilité des intellectuels et les dangers de la haine et du fanatisme.
 



11 réactions


  • Jules Seyes Jules Seyes 11 février 22:27

    Permettez moi de vous objecter que vous avez oublié l’une des pièces à charge. La manière dont De Gaulle s’est justifié au tribunal de l’histoire.

    « Aujourd’hui, je ne sais pas. La roue a tourné. Mais, cet hiver-là, la guerre continuait, nos soldats tombaient sous le canon des Allemands. Tant de pauvres types ont été fusillés sommairement à la Libération, pour s’être laissé entraîner dans la collaboration ! Pourquoi ceux qui les ont entraînés — les Darnand, les Déat, les Pucheu, les Henriot, les Brasillach — seraient-ils passés entre les gouttes ? Un intellectuel n’est pas moins, mais plus responsable que les autres. Il est un incitateur. Il est un chef au sens le plus fort. François Mauriac m’avait écrit qu’une tête pensante ne doit pas tomber. Et pourquoi donc, ce privilège ? Une grosse tête est plus responsable qu’une tête de piaf ! Brasillach était intelligent. Il avait du talent. Ce qu’il a fait est d’autant plus grave. Son engagement dans la collaboration a renforcé les nazis. Un intellectuel n’a pas plus de titre à l’indulgence ; il en a moins, parce qu’il est plus informé, plus capable d’esprit critique, donc plus coupable. Les paroles d’un intellectuel sont des flèches, ses formules sont des balles ! Il a le pouvoir de transformer l’esprit public. Il ne peut pas jouir des avantages de ce pouvoir-là et en refuser les inconvénients ! Quand vient l’heure de la justice, il doit payer. »

    — Charles de Gaulle, cité par Alain Peyrefitte51

    On peut être d’accord ou non (Personnellement je le suis), mais sans cette pièce, le dossier Brasillach ne saurait être complet.


    • @Jules Seyes

      Bonsoir. Merci pour votre commentaire et les précisions très intéressantes que vous apportez à cet article. D’ailleurs, c’est la raison d’être des commentaires : apporter des éléments complémentaires à l’article et engager une véritable réflexion sur le sujet. C’est très rarement le cas sur AgoraVox, hélas !

      Personnellement, je pense que Brasillach ne devait pas être fusillé. Il ne l’a pas gracié mais, quelques mois plus tard, il l’a fait pour le maréchal Pétain qui méritait pourtant d’être puni pour ses nombreux crimes. Les deux hommes avaient été proches avant la Seconde Guerre mondiale...


    • La Bête du Gévaudan 12 février 03:26

      @Jules Seyes

      merci de votre remarque que je partage entièrement... j’avais lu il y a des années cette remarque de De Gaulle que j’avais trouvée très juste... je l’avais oubliée, mais je souhaitais en gros dire la même chose :

      si Brasillach avait été un crémier ou un michetonneur, il aurait été exécuté sans procès par les résistants... et personne n’en aurait fait une affaire... mais comme Môssieur était poète il avait le droit à des privilèges ?


  • La Bête du Gévaudan 12 février 03:45

    Jamais pu supporter ces types Brasillach, Rebatet, Céline... je les trouve très surfaits... encore que Brasillach semble le plus talentueux des trois... mais, sincèrement, si vous leur ôtez leurs provocations et leurs insanités il ne reste plus grand chose de leur talent...

    Ils me font penser à Hitler et compagnie... « le surhomme athée par le fer et le sang »... et ça pleurniche en victimaire à longueur de pages... Ils ne sont guère différents de leurs collègues marxistes... Ces gens restent quand même des zozos nihilistes qui n’ont rien compris au génie occidental né de la civilisation chrétienne (qu’on soit croyant ou non)... Avec des débiles pareils, on en serait resté à la hutte des Germains et à la sagaie Gaulois, et l’Occident serait demeuré un vaste tiers-monde... Tu parles du surhomme aryen ! Ils n’ont rien compris à l’intelligence ni à l’esprit ! ... J’ai quand même du mal à les comparer à Brueghel ou Mozart...

    Reste enfin que Brasillach était une belle ordure. Personne ne l’a obligé à persécuter de pauvres gens qui ne lui avaient rien fait, ni a confondre son encrier avec la cuvette des toilettes. Et le fait que d’autres aient fait la même chose ne le dédouane nullement. Quand tu as la prétention de représenter une certaine civilisation et une certaine virilité, tu comprends ces choses élémentaires. Ce qui évidemment, implique une certaine modestie (c’était peut-être là le problème).


    • Mozart Mozart 12 février 10:58

      @La Bête du Gévaudan
      Dire que Céline n’avait pas de talent c’est un peu fort. Céline a été sans doute l’un sinon le plus grands écrivains du 20 ieme siècle, bien plus que Brazillach, qui était un bon écrivain, sans plus.
      De plus se faire condamner sous la houlette de magistrats qui avaient prêté serment à Pétain (et qui avaient participés au statut des juifs) est une autre énormité.
      Non, Brazillach s’est fait prendre trop tôt, à l’instar d’un Céline qui fut jugé bien plus tard et qui échappa à la mort. Pourquoi donc avoir condamné à mort Brazillach pendant que l’on graciait Pétain ?
      Je suis un grand admirateur de De Gaulle, mais parfois j’ai du mal à comprendre ses actions.


    • @Mozart

      Bonjour. Merci pour votre commentaire. Brasillach était un auteur talentueux mais ce n’était pas le génie littéraire du siècle. Céline, comme vous l’avez si justement souligné était d’un niveau bien supérieur. 

      Le procureur général André Mornet était un magistrat contesté. Il avait participé à la rédaction du statut des Jufs de 1940 et, de plus, il était membre de la commission des naturalisations. Il a donc enlevé la nationalité française à des Juifs pour les conduire à une mort certaine dans les camps d’extermination nazis. Comme de nombreuses personnalités ayant collaboré avec les nazis, il est entré dans la Résistance très tardivement, en 1943. J’estime qu’il aurait aussi mérité d’être jugé après la Libération. 

      Pétain, quant à lui, a été gracié par le général de Gaulle, quelques mois après l’exécution de Brasillach. Pourtant, il ne méritait pas une telle clémence. Et peu importe son âge ou son passé glorieux de militaire.


  • J’ai beaucoup d’admiration pour l’historien Alain Decaux. Il a vulgarisé l’histoire auprès de milluons de personnes à la télévision, entre autre. C’est grâce à lui que j’ai développé ma passion pour l’histoire. Après le baccalauréat, j’ai choisi de suivre un cursus universitaire en histoire. Je ne le regrette pas.

    Je me souviens très bien de son émission du 10 juin 1987, intitulé « Brasillach, la mort en face », en posant la question du bien-fondé de son exécution avec beaucoup d’émotion. Pour lui, Brasillach ne devait pas être exécuté. Ce qui lui a valu des milliers de lettres d’insultes et de menaces de mort. Et pourtant, Decaux a toujours revendiqué être de gauche. 

    Cette émission très intéressante peut être visionnée en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=C_bOm474nbQ


    • @Maître Yoda

      Bonsoir. Merci pour votre commentaire. Oui, j’ai suivi un cursus universitaire en histoire et j’ai obtenu un doctorat en histoire contemporaine. Pendant toute la durée des mes études, j’ai été enseignant dans un lycée privé catholique pour subvenir à mes besoins car mes parents avaient rompu tout lien avec moi. Je me suis débrouillé seul. A l’époque, c’était très facile de trouver un poste et le niveau requis pour enseigner était inférieur à celui d’aujourd’hui.

      Je suis très touché par votre compliment. J’essaye d’apporter quelque chose de différent sur AgoraVox, même si certains lecteurs ne m’apprécient pas. C’est un peu mon côté « Alain Decaux » car j’aime l’histoire et la rendre accessible à tous. 

      Oui, nous avons quelques fois certaines divergences mais nos échanges ont toujours été courtois et constructifs. Je sais que certains sujets vous déplaisent mais, comme vous avez pu le constater, je tente d’’éviter aborder ce sujet brûlant. 

      J’apprécie également vos articles et je trouve qu’ils se font beaucoup trop rares. J’espère en lire un très bientôt ;


    • Wladimir 12 février 21:07

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      Je viens de regarder la vidéo de Alain Decaux .
      Cela suscite beaucoup de questionnements .

      1. La mort de son père alors qu’il avait 5 ans est évidemment une grande perte , perte d’une personne ayant normalement le rôle d’un guide .
      2. Père mort lors de combats ... La guerre est donc dans sa lignée familiale ...
      3. Il ne semble pas du tout le plus excité parmi ceux qui sont autour de lui . 
      4. Il semble même vers la fin disons se réveiller ...
      5. Il se désolidarise des autres qui partent en Allemagne .
      6. Il se rend pour sauver sa mère !!!
      6. Le responsable souhaite qu’il reparte libre ...
      6a Difficultés pour trouver un juge (je crois) ou un procureur ? 
      7. Procès de 5 heures pour décider la mort d’un homme .
      8. Soldats qui tremblent .
      9. Etrange courage face à la mort ...
      10 . Les autres journalistes de son journal sauvent leur peau alors qu’ils étaient plus excités .
      11. Mauriac qui avait été gravement insulté , semble avoir vraiment pardonné ! Puisqu’il demande lui aussi la grâce .
      12. Il y en a un qui ne pardonne pas , De Gaulle ... Il était catholique ... praticant je crois ... Ne comprenait-il donc pas que le pardon était obligatoire ? Il semblerait que dans bien des histoires , il ait été incapable de pardonner ... Lui aussi a voulu que l’on fabrique la bombe atomique ....
      13. Staline , Mao , Roosevelt et Truman (ceux qui ont décidé de lancer des bombes atomiques sur le Japon) , eux n’ont pas été condamnés à mort .
      14. Malheur aux vaincus , aux faibles , aux rebelles ...
      La loi du plus fort est toujours la meilleure . 
      15. Difficile de juger cet homme qui montre sur la fin des valeurs humaines . Je ne suis pas en lui pour savoir si il y a un début de redressement . Sa conscience seule le sait .
      16. Plus bas , je donnais des arguments contre la peine de mort sous un aspect général . Ici , je trouve que suite à la vidéo , il a servi de bouc émissaire ...
      17. Nul n’échappe à son karma ... aux conséquences de ses fautes ou de ses actions bonnes . Son karma est bien plus juste que la justice terrestre . Quel est son karma ? Aucun d’entre nous ne le sait . 

  • Wladimir 12 février 12:27

    Vraiment un sale type , un très sale type ... responsable et coupable ....

    Certes , ce n’était pas lui qui donnait les ordres ... 

    ce n’était pas lui qui exécutait les ordres ...

    Quelle sanction ou quel châtiment ?

    Et c’est ici le vrai problème .

    Il n’ a pas donné l’ordre de tuer , il n’a pas tué lui-même ...

    Il n’a ôté la vie à personne .

    Ses opinions ont été monstrueuses ... et c’est un danger public car il continuerait à exprimer ses haines ...

    Il méritait la prison . En prison , il est possible de ressentir du remords par exemple .

    La peine de mort est la soumission au démon de la vengeance ... La haine contre celui qui est coupable ... Lui pensait que beaucoup ne méritaient pas de vivre . Ceux qui le condamnent à mort font pareil en estimant qu’il ne mérite plus de vivre . Les démons de la haine sont terriblement difficiles à vaincre .

    Grâcier ? Il s’agit de commuer la peine capitale en emprisonnement . 

    Pardonner ? C’est aux victimes de pardonner ...

    Mettre en prison , ce n’est pas pardonner mais limiter les dangers du type .

    Si on élimine un individu pour ses paroles , alors tout dictateur peut éliminer ses opposants . C’est la porte ouverte à de nombreux abus .

    La foule est facilement avide de vengeance . Si le commun des mortels a bien du mal à vaincre ses mauvais instincts , il en de même pour ses représentants aux plus hauts niveaux du pays .

    Il y a 2000 ans , on mettait à mort un homme qui , lui , ne proférait pas des paroles de haine , lui était un innocent . La barbarie de la condamnation à mort est millénaire . Les barbares trouvent toujours des prétextes pour la justifier .


    • Wladimir 12 février 21:23

      @Wladimir
      ’c’est un danger public car il continuerait à exprimer ses haines ...’
      suite à la vidéo de Alain Decaux , il y a peut-être eu vers la fin un début de redressement ... Qu’aurait-il dit par la suite ? Il n’était pas parmi les plus fanatiques ... Les nuances dans son cas nous échappent ...
      Il restait en tout cas en lui de l’humanité car c’est de lui-même qu’il s’est rendu pour sauver sa mère . 
      Dire de lui qu’il était un très sale type , n’était-ce pas un jugement hâtif de ma part ? 
      Il est extrêmement difficile d’être juste et équitable .


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