samedi 20 septembre 2014 - par Papybom

Sait lire et écrire

Apres avoir travaillé cinq ans dans les mines de charbon, j’ai décidé de m’engager dans l’armée. Au centre de sélection, j’ai déclaré détenir un CAP de mineur de fond. L’officier orienteur, ne connaissant pas ce CAP, a mentionné : Sait lire et écrire !

Sur le moment, comme les salariées de l’abattoir de porc de Gad en Bretagne, j’ai ressenti comme une insulte. Mais, il est vrais que n’étant pas complètement illettré, j’avais d’énormes lacunes en instruction. Par chance, avec l’âge, j’ai appris à lire entre les lignes.

En primaire, j’étais le cancre mais imbattable pour sélectionner l’herbe pour les lapins, le plus rapide de monter aux arbres fruitiers et le plus endurant pour le ramassage des pommes de terre. Mon livre préféré étant naturellement celui des « Leçon de chose. »

Comme mon père avait cultivé la terre après ses journées de travail, j’ai cultivé mon corps pour compenser.

Mais l’institution militaire a rapidement détectée mes carences. Des enseignants incorporés en fin de sursit, furent mis à contribution pour relever mon niveau. Nous étions nombreux, venant du Nord et de la Bretagne, à devoir suivre ces cours du soir.

Mais, par la suite, je n’ai jamais éprouvé de honte sur mes origines. Les usines, les fermes ne recherchent pas que des intellectuelles. Les propos du ministre de l’Économie sur les « illettrées » des abattoirs Gad, dans le Finistère, ont suscité la polémique. Derrière ce mot malheureux se cache pourtant une réalité pour beaucoup de Français. Pourtant, sans être illettré, combien d’adultes n’ont qu’un faible niveau d’instruction ? Combien de personne « Sachant lire et écrire ».

Pour faire du bon pain, un Bac Professionnel est il obligatoire aux Boulangers ? Le baccalauréat professionnel se prépare en trois ans après la troisième. Il existe près de 80 spécialités. En formation initiale, le passage du brevet d’études professionnelles (BEP) ou du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) est intégré dans ce parcours. Mais plus les études sont longues, plus on entre tard dans la vie active.

Au moment de partir en retraite, on m’a présenté mon dossier. Je suis toujours cataloguer comme « Sachant lire et écrire ».

Petit retour en arrière, avec cette vidéo :

Illustration : http://vevero.canalblog.com/albums/une_lecon_de_choses__un_peu_de_nostalgie____/index.html



8 réactions


  • adeline 20 septembre 2014 09:21

    merci de ce twitt sur le thème « avant c’était mieux »... curieuse mémoire


    • Pere Plexe Pere Plexe 20 septembre 2014 12:56

      Vous êtes bien sévère avec cet article.

      Pour ma part je lis la dénonciation d’un système qui ne connait de compétences que le diplôme.Si possible ronflant.


  • jef88 jef88 20 septembre 2014 12:35

    L’éducation nationale a cassé l’ancien système d’apprentissage dans les années 70 !
    elle a inventé le BAC PRO : un peu plus de savoir un peu moins de savoir faire .......
    Résultat ?
    les postes à pourvoir ne trouvent pas preneur, des « intellos » sont chômeurs à vie ?
    que penser de notre HAUTE administration ?


    • Papybom Papybom 20 septembre 2014 20:29

      Bonsoir jef88,

       

      Avons-nous besoin d’un Bac Pro pour être : Eboueur, Pompiste, Plombier…

      Pour trouver un emploi, un jeune doit éviter les boites avec syndicat.

      Le syndicaliste doit avoir un Bac Pro d’em…eur.

       

      Cordialement.


    • TSS 20 septembre 2014 21:52

      Avons-nous besoin d’un Bac Pro pour être : Eboueur, Pompiste, Plombier

      Mon père fut artisan plombier,par choix,après avoir été admis à arts et metiers(ecole d’ingenieurs)

      comme quoi !

      Pour trouver un emploi, un jeune doit éviter les boites avec syndicat.

      hors sujet et meconnaissance totale,c’est un ex délégué syndical qui vous le dit... !!


  • COVADONGA722 COVADONGA722 20 septembre 2014 14:01

    yep , papy vos souvenirs sont bon le filtre c’était l’incorporation .Avec sa mention certif = sait lire écrire compter =direct le peloton s/off Nous avion certes moins de connaissance générale « encore que » mais l’aptitude à l’apprentissage de règles et de consigne .40 années d’une éducation nationale en perpétuelle évolution et avec des enseignants tirant a hue et a dia et vous vous retrouvez avec des « sauvageons bacheliers » infoutu de cocher des pictogrammes dans une qcm .

    Perso j’y vois une pratique délibérée laissant nos fils plus serves que nous l’étions ce qui me conforte dans l’idée que j’utiliserais volontiers le complément de formation militaire que mon valu votre sait lire et écrire et le élément robuste de Rocla .

    bien à vous
    Asinus 

    • Papybom Papybom 20 septembre 2014 20:48

      Bonsoir COVADONGA 722,

       

      Pas de chance pour moi, j’ai franchi les étapes sans passer par l’école des sous off. Mais, par contre, j’ai acquis des connaissances sur le tas. Pilote de blindé, chef de char puis changement d’orientation pour devenir chef comptable.

       

      Suite à un changement d’arme, je suis rentré dans le Service de Santé des Armées. Surtout au départ pour retrouver mon épouse : Laborantine Militaire.

       

      A ce nouveau poste (administration du SS), nous sommes partis en famille, pour des séjours Outre-mer.

       

      Sachant juste lire et écrire au départ, n’est pas un handicape pour réussir dans la vie. Mais, en remontant ses manches et en acceptant le soir de replonger dans les bouquins.

       

      Cordialement.


  • epicure 20 septembre 2014 23:11

    tu sais lire et écrire, comme des bacheliers, des universitaires, des ingénieurs, etc.... finalement smiley

    tu l’as prouvé en écrivant cet article.

    En fait il faut savoir distinguer l’illettrisme et l’analphabétisme.
    Ce dernier a normalement disparu en France avec l’école jusqu’à 16 ans, chacun est sensé avoir appris à lire et écrire.
    L’illettrisme peut venir d’un mauvais apprentissage, mais aussi une certaine perte des acquis une fois sorti de l’école.
    Faut pas se leurrer, sauf cas exceptionnel, ce sont des gens pauvres avec un niveau scolaire et culturel bas qui deviennent illettrés. Des personnes qui sont peu en contact avec la lecture et l’écriture dans leur vie courante ou au travail, et perdent donc la capacité pratique à lire et écrire. Et certains quand ils sont en contact avec l’écrit, ils trichent pour cacher leurs lacunes.
    Et du coup pour ces personnes nombre de démarches deviennent difficiles parce que souvent il faut savoir lire et écrire pour de nombreuses démarches administratives , et pour chercher un emploi.
    Dans une société où tout le monde est sensé savoir lire et écrire , être illettré est un gros handicap.


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