Santé : pénuries et prix scandaleux de certains médicaments...
Un problème inquiétant : les pénuries de médicaments...
"Le gouvernement a ainsi annoncé récemment qu'il voulait rendre obligatoire la distribution à l'unité de certains antibiotiques en rupture de stock.
Comment en est-on arrivé là ?
Ces pénuries ne cessent de s'aggraver : moins de 200 médicaments étaient concernés en 2012, alors qu'on en comptait 3700 l'an dernier. Et cela touche toutes les catégories de médicaments pour des raisons d'ailleurs auxquelles on ne pense pas forcément comme l'explique le président de l'Académie nationale de pharmacie, Bruno Bonnemain :
"La guerre en Ukraine a révélé un certain nombre de choses, entre autres le fait qu'ils produisent un certain nombre d'éléments qui sont nécessaires aux médicaments, par exemple l'aluminium... ça a l'air bête, mais les feuilles d'aluminium qui servent pour les blisters venaient en grande partie d'Ukraine, de même que le verre et même des métaux, par exemple, les aiguilles pour injection, il y a eu des ruptures ou des pénuries, à cause de ça."
Il y a eu aussi l'explosion de la demande mondiale, alors que dans le même temps les industriels ont délocalisé leurs productions pour réduire leurs coûts.
Et surtout, le secteur s'est financiarisé avec des objectifs de rentabilité qui concernent désormais un type de médicaments bien précis...
C'est ce que révèle Pierre Chirac, le directeur en chef de la revue médicale indépendante Prescrire.
"Le concept de la fin des années 90, c'étaient des blockbusters, donc faire beaucoup d'entrées comme au cinéma, vendre beaucoup de médicaments à beaucoup de patients. On est passé à un modèle d'affaires de "nichebusters", c'est à dire des médicaments vendus en petites quantités, à des prix de plus en plus extravagants et inacceptables dans des niches, donc soit des maladies rares, soit des cancers rares.
Donc les gros labos donnent la priorité à des médicaments qu'ils produisent moins, mais beaucoup plus chers.
Par exemple, un médicament contre l'hépatite C : la cure est vendue 41 000 euros en France, alors qu'il ne coûte pas plus de 200 euros.
Mais il y a encore plus cher : la journaliste Rozenn Le Saint a enquêté sur le sujet et notamment sur un médicament produit par Novartis.
"Novartis commercialise un médicament destiné à soigner l'amyotrophie spinale qui est une maladie rare, une seule injection de ce médicament coûte deux millions d'euros."
Deux millions d'euros pour une simple injection ! C'est scandaleux !
"C'est d'autant plus problématique qu'au départ ce médicament a bénéficié de la recherche publique.
Ce médicament a été financé par l'argent issu de la recherche fondamentale, donc conduite par l'INSERM et de l'argent en partie défiscalisé de dons du Téléthon...
Ce qui pose la question de l'argent public pour soutenir ce modèle, puisque les médicaments en pénurie sont principalement les vieux médicaments de marques ou les génériques, vendus moins chers donc moins intéressants pour les firmes...
Pour résoudre les problèmes de pénurie, Emmanuel Macron a annoncé son intention de relocaliser une partie de la production...
Mais, si on prend l'exemple emblématique du Paracétamol, une usine doit bien rouvrir d'ici 2026 dans l'Isère, après avoir fermé en 2008, mais la matière première initiale du médicament, elle, restera produite en Chine !"
Encore des effets d'annonce et de fausses promesses !
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2023/09/sante-penuries-et-prix-scandaleux-de-certains-medicaments.html
Sources :