mercredi 14 mars 2007 - par manu

Sarkozy le communiquant ou l’art du tribun

Jeudi 8 mars, les bras ouvert, les mains ancrées sur le pupitre, Nicolas Sarkozy est prêt pour la « leçon de choses ». Formé à l’école de la communication politique, Nicolas a su dompter son témpérament courroucé... Comme l’a très bien montré l’émission Arrêt sur image, notre tribun est descendu de quelques décibels, a adouci son intonation, espacé ses mots par des silences complices, et avec tout l’entrain qui le caractérise nous entraîne sur le plateau dans un tourbillon de sourires chics et de phrases chocs.

Première leçon, à la photo où il est assis discutant avec F. Bayrou et au rappel d’Arlette Chabot sur le commentaire de Bayrou sur cette photo où il précisait

qu’il ne s’était jamais senti proche de Sarkozy et n’avait pas d’affinités avec lui, Nicolas avec un sourire précise mielleusement qu’il apprécie l’homme et que François est un ami. Traduction : si votre ennemi insiste sur la différence qu’il a vis-à-vis de vous, le meilleur moyen de le faire passer pour un menteur est de dire que vous en êtes l’ami en l’appelant par son prénom avec un air nostalgique.

Deuxième leçon, prendre un point de vue en démontrant l’inconvénient de ce dernier chez l’autre... et l’avantage de ce même point chez vous... démonstration par l’exemple... un gouvernement à la Bayrou constitué de différentes sensibilités..."Seule l’alternance est garante de la réussite d’un projet de société (de l’UMP chiraquienne à l’UMP sarkzoyste ?), mettre des personnes aux idées opposées ne peut amener qu’à l’immobilisme, car l’on sait très bien que le non l’emporte toujours sur le oui et que dans ces conditions aucun projet ne peut avancer..."

Et d’annoncer quelques instants après : "Je ne suis pas sectaire et renfermé sur notre seul camp, il est normal et évident que j’ouvrirai mon gouvernement à toute personne ne faisant pas partie de notre famille politique mais qui voudra oeuvrer pour le bien de la France..." et ça passe comme une lettre à la poste... l’ouverture chez Bayrou ne peut pas marcher, l’ouverture chez moi fonctionnera !

Toute l’habileté de Sarkozy ici est de transformer le caractère "humain" de la présidentielle chez l’autre (l’élection présidentielle étant la rencontre d’un peuple avec un homme et avec les idées qu’il incarne) en élection à caractère de parti (législatives)... Quand Bayrou parle de conviction, de volonté et de vision qu’il veut concrétiser par un gouvernement constitué de personnes quelle que soit leur origine , notre tribun nous fait avaler qu’une personne issue d’une famille politique vient avec ce même parti et avec le programme de ce dernier. Or il n’a jamais été question pour M. Bayrou d’accepter que chaque personne vienne avec son programme et avec ses décisions, mais s’engage sur le programme et vienne pour le mettre en oeuvre, sinon pas la peine de se déplacer, et c’est logique ! Quand vous postulez pour un emploi, acceptez-vous l’emploi par rapport à une mission qu’on vous propose, un objectif de l’entreprise que vous partagez dans les règles de fonctionnement qui seront celles de votre poste... ou alors entrez-vous dans l’entreprise avec votre plan, pour forcer l’entreprise à se mettre en accord avec votre vision, pour que celle-ci mette en oeuvre votre politique sous peine de bloquer toute décision dans celle ci ? Non : pourquoi en serait-il autrement dans le gouvernement ?

Par contre l’ouverture dans un gouvernement Sarkozy, limité de plus à quinze ministres, serait de quelle sorte, sachant qu’il faut placer toute l’instance dirigeante de Fillon à X. Bertrand en passant par Douste-Blazy : que resterait-il pour quelqu’un de l’extérieur... un poste... pour un centriste qui est naturellement UMP (cf. les propos de S. Veil pour qui le centre est au coeur de l’UMP)... Quelle serait la lattitude de cette personne si ce n’est être placée dans la vitrine du magasin pendant que les décisions sont prises à l’étage ?! Comme cela, à toute remarque sur le monolithisme de l’Etat UMP, on nous montrera le mannequin dans la vitrine estampillée "autre parti"...

Troisième leçon, faire des propositions aptes à satisfaire tout le monde en en masquant les contradictions par des cas de "détresse humaine" et en intercalant d’autres propositions n’ayant aucun trait commun. De l’exterieur cela se traduit par un doux chant mélodieux ou résonnent les mots pouvoir d’achat, gagner plus, être propriétaire, allocation premier enfant, baisse des impôts ; mais en s’ébrouant un peu pour ne pas se laisser endormir par cette mélodie, on s’apercoit que la mélodie n’est pas si symphonique que ça et que les notes sont mêmes discordantes.

Exemple : notre orateur, s’il n’a pas insisté trop là-dessus pour que l’évidence ne surgisse pas, nous a longuement auparavant expliqué que le nouveau contrat universel était un bienfait car le fait d’être plus flexible (précaire ?) permettrait aux entreprises d’embaucher plus sereinement sans être freinées par l’investissement à long terme d’un CDI dans les conditions du droit du travail actuel (M. Sarkozy avait d’ailleurs bien précisé au Medef que ce contrat s’inspirait en partie du CNE). Pour que cette mesure ne soit pas trop "pro-entreprises", le candidat avance l’idée d’un "capital formation" qui permettrait à un ouvrier qui perdrait son emploi d’avoir un droit préférentiel et immédiat à une reconversion lui ouvrant grandes les portes d’un nouvel emploi avec un niveau de qualification supérieur. Déjà ici l’astuce consiste à mettre en avant un point censé être positif (le capital formation pour un retour rapide à l’embauche) alors que l’efficacité de cet avantage sur l’emploi n’est plus d’actualité depuis longtemps (cf. les bacs +5 travaillant à Mc Do) et qu’elle n’est pas chosie mais imposée de fait par une des procédures de licenciement "libérées".

La contradiction qui passe inaperçue est la proposition visant à déduire de l’impôt sur les revenus les intérêts des emprunts pour la construction du logement principal.

D’un côté on flexibilise le travail et donc on encourage la mobilité géographique (il est de plus en plus rare de retrouver un poste, surtout à qualification accrue après une formation, proche de chez soi) et de l’autre on encourage les gens à construire ! Comment vont faire les milliers de famille qui viendront de construire leur maison avec un endettement sur trente ans et qui se verront dans l’obligation de partir car ils n’auront plus été indispensables pour leur entreprise au bout de deux, quatre, ou cinq ans ?

Il aurait été plus logique d’encourager des mesures incitatives au logement locatif (aides et garanties aux propriétaires, remboursement des déménagements, procédures aidées pour l’inscription dans de nouvelles écoles...) puisqu’elles seraient la conséquence de la mobilité professionnelle induite par le nouveau contrat... mais M. Sarkozy n’en est pas à un contresens près.

Quatrième et dernière leçon, car sinon on y serait encore demain, l’aplomb nécessaire pour faire des propositions qui sont le contraire de votre pratique quotidienne. Notre communiquant nous explique qu’il est contre la politique de copinage, que l’Etat doit être impartial, les pouvoirs politiques et judiciaires bien séparés, que les nomminations ne doivent pas être imposées mais décidées démocratiquement... alors que quelques heures auparavant un événement a secoué la magistrature : le juge d’instruction Philippe Courroye, proche de Sarkozy, a été nommé au poste de procureur de la République de Nanterre (fief du même Sarkozy), CONTRE l’avis négatif du Conseil supérieur de la magistrature... si certains peuvent arguer du fait que notre tribun n’y est pour rien (sic), comment expliqueraient-ils le scandale du quartier de la Défense qu’expose de façon détaillée Nicolas Delaunay sur son blog (http://nicolasdelaunay.blog.20minutes.fr) ..extrait : "Le plus important quartier d’affaires de France était jusqu’à présent placé sous le pilotage d’un Etablissement public d’aménagement, l’Epad (établissement public d’aménagement de la Défense) au sein duquel siégeaient des représentants de l’Etat, de la région, du département et des collectivités locales concernées.

Avec cette nouvelle loi, adoptée en un temps record s’agissant d’une initiative parlementaire, ce qui est rarissime, l’Epad est purement et simplement supprimé et remplacé par un établissement public où ne siègeront plus que le Conseil général des Hauts-de-Seine et les communes UMP de Puteaux et Courbevoie. Autant dire que le département du ministre-candidat aura désormais les mains libres sur cette formidable mine d’or que constitue la Défense. Une modification législative particulièrement bienvenue pour Nicolas Sarkozy, alors que le gouvernement a récemment autorisé un programme de densification de ce quartier avec la construction de 400 000 mètres carrés de bureaux supplémentaires."

Voilà tout l’art du tribun, vous faire avaler avec le sourire des propositions contradictoires, vous faire applaudir des considérations démocratiques et citoyennes qui s’arrêtent à la porte du "palais", faire que vous vous sentez écouté et touché parce que votre espoir a été "entendu".

Hormis toutes les qualités que l’on peut lui trouver dans l’exercice politique, j’essaye de ne jamais oublier que notre grand pourfendeur est avant tout un homme, et qu’un homme se juge plus à ses actions qu’à ses paroles, et que jusqu’à présent, les paroles ont couvert tout le spectre des intentions, du noir au blanc... de la France arrogante face à l’Amérique sur le dossier de l’Irak, à la France fière, indépendante et responsable qui a agi sur ce dossier avec intelligence et fierté... et que dans les actes, après cinq ans de gouvernement dont les postes les plus important juste après celui de premier ministre (Budget et Intérieur) M. Sarkzoy ose nous proposer une "rupture", sauf à dire que de la place Beauvau à l’Elysée la rupture est immense.

Je préfère un candidat qui a décidé de ne plus suivre une ligne directrice qui ne faisait que mettre les Francais sur la paille, en disant dans la fosse aux lions que "quand on pense tous la même chose , on ne pense plus rien" , en s’opposant ouvertement au gouvernement (vote de la censure), en refusant trois fois un poste ministeriel car la direction n’était plus conforme à sa vision de la démocratie et de l’équité et de l’avenir, et qui contre vents et marées, et réduit presque à l’isolement, continue à marteler ses convictions, et qui reparti d’en bas ose aborder, dans un programme établi depuis des mois, des sujets qui fâchent, et qui assume le fait de ne pas promettre de raser gratis demain... Entre le rebelle qui, offusqué de la conduite de l’Etat , quitte l’or des palais pour revenir seul chez lui, réfléchir, reconstruire un projet avec une équipe réduite au minimum pour revenir défendre SA france, libre et démocratique, responsable et avisée... et l’homme clé d’un gouvernement qui n’a fait que creuser les inégalités trop occupé entre Neuilly et le Medef et qui subitement en début d’année découvre Jaurès et Blum, mon choix est vite fait.

Cdlt



13 réactions


  • tvargentine.com lerma 14 mars 2007 13:44

    Tu devrais plutôt faire un thèse sur le non-projet du Parti socialiste à l’élection présidentielle que de critiquer Sarkozy qui représente quand même un projet et des idées (on peut être pour ou contre) mais Ségolène n’a rien à proposer c’est pour ça que BAYROU monte dans les intentions de vote (dont je fais parti en l’absence d’un candidat socialiste crédible)


    • manu 14 mars 2007 15:13

      je ne serai pas aussi catégorique que toi. le ps à un programme, tous comme la dizaine de candidats. La problématique est la cohérence du programme par rapport aux idéaux de ce dernier, et surtout à l’altermoiement de S.Royal. Elle fut élue par les sympathisants du ps parcequ’elle representait justement un nouveau souffle et une vision plus social-démocrate, ayant fait le constant que le PS Fabius-Emmanuelli avait amené la France à une impasse. Hors elle n’a que trop tarder à claironer ses idées, et il est vrai à enchainer les « bourdes », donc baisse dans les sondages, électeurs indécis face à un programme qui ne se devoilait pas, d’ou rappel des éléphants en contradiction complète avec sa stratégie, pour rebooster sa campagne et se trouver entouré d’un staff compétent. Mauvais calcul qui n’a fait que scinder l’electorat PS en 2...d’un côté les partisans de la gauche dure, qui retrouvent ses vieux éléphants, et de l’autre la gauche modéré qui s’est apercu que le seul politique qui se faisait entendre avec un discours marqué, peu ou prou, proche de leur valeur, et a ce jour apte à battre super Nico...était Bayrou.


    • Brighella de Tocqueville (---.---.129.110) 15 mars 2007 02:12

      @Auteur

      Essayez au moins de montrer l’exemple en essayant de ne pas faire de fautes d’orthographe et de grammaire, à défaut de faire celles de ne rien comprendre à Nicolas SARKOZY ! Exceptionnellement je vais vous corriger votre texte en faisant apparaître les premières entre parenthèses ou en caractères MAJUSCULES sans m’occuper des secondes que vous ne pourriez comprendre :

      « Je ne serai pas aussi catégorique que toi. Le PS a (SANS ACCENT) un programme, touT comme la dizaine de candidats. La problématique est la cohérence du programme par rapport aux idéaux de ce dernier, et surtout à l’altermoiement (ATERMOIMENT) de S.Royal. Elle fut élue par les sympathisants du PS parce qu’elle représentait justement un nouveau souffle et une vision plus socialE-démocrate, ayant fait le constant (CONSTAT) que le PS Fabius-Emmanuelli avait amené la France à une impasse. Hors (OR) elle n’a que trop tarder (TARDE) à claironer (CLAIRONNER) ses idées, et il est vrai à enchai(î)ner les »bourdes« , donc baisse dans les sondages, électeurs indécis face à un programme qui ne se devoilait pas, d’ou (ù) rappel des éléphants en contradiction complète avec sa stratégie, pour rebooster sa campagne et se trouver entouré (avec un E à la fin : il paraît que c’est une femme ...) d’un staff compétent. Mauvais calcul qui n’a fait que scinder l’électorat PS en 2...d’un côté les partisans de la gauche dure, qui retrouvent ses vieux éléphants, et de l’autre la gauche modéré (avec un E à la fin, la gauche est féminine depuis toujours ...) qui s’est apercu (toujours avec le même E à la fin) que le seul politique qui se faisait entendre avec un discours marqué, peu ou prou, proche de leur valeur, et a(à)ce jour apte à battre super Nico...était Bayrou. »

      Dernière remarque : Le modérateur d’AgoraVox qui vous a corrigé un si long texte a fait preuve d’une commissération très « socialiste »


    • fillaam 15 mars 2007 12:36

      A Briguitt Noble-en-toque, tu critique(s) la forme car tu n’as pas de quoi critiquer le fond. C’est exactement ce qui se passe avec les prétendues bourdes (qui finalement n’en sont pas !!) de Royal et Montebourg ! Quel daishonneur vous fêtes à vôtre candidats ! Je ne critiquerait jah-mais Sarkozy sur sa taye, mais plus sur le fait qu’il met des tallllonnnnettttes ! Corrigess moa si tu n’as que ça à foutre, tu dois au moins faire une bonne secrétaire !

      Sarkozy ferait tout pour que Lepen ou Besancenot soit au premier tour, quel humaniste !!! Mais qu’en est-il de Dupont-Aignan ? Voilà ce qu’il a eu en guise de parrainage, vu sur Yahoo ! (http://fr.news.yahoo.com/070306/226/5gleu.html). Je site NDA :

      « Si je vous parraine, je suis mort ! », voilà ce que vient de me dire au téléphone un Conseiller général que je connais depuis longtemps et à qui je sollicitais un parrainage. Il a ajouté « je voterai pour vous mais, comprenez que les élections cantonales sont en mars 2008 et que si je vous parraine, l’UMP prendra ce prétexte pour me refuser l’investiture et soutenir à ma place un homme beaucoup plus docile que moi, beaucoup moins gaulliste mais qui leur rendra service en toute occasion".

      Il terminait son propos en me félicitant, mais en m’indiquant que nous étions dans une République oligarchique où de grandes familles (médias, finances et politiques) se cooptent.

      Je pourrai citer quantité de témoignages identiques. De très nombreux Maires ou Conseillers généraux hésitent à parrainer car ils savent que le système bi partisans est devenu impitoyable avec les esprits libres.

      Heureusement, certains, bien implantés sur leur territoire, soutenus par leurs habitants, dotés de convictions bien arrêtées, osent franchir le pas du parrainage malgré la proximité des échéances municipales. Chaque jour, nous avons notre lot de déconvenues et de bonnes surprises. C’est une course infernale contre la montre pour obtenir les 500 parrainages.

      Je suis tout prés du but, il m’en manque une cinquantaine. Une nouvelle fois, je demande à chacun de n’écarter aucune piste, d’aller à la rencontre des Maires pour les convaincre que notre démocratie a besoin de leur liberté.

      Le choix est simple, acceptons-nous de voir mis en place des primaires pour sélectionner des candidats, de surcroît au suffrage censitaire, puisque 45 mille élus décident à la place de 40 millions d’électeurs ?

      Les Maires ont encore quelques jours pour réfléchir. J’espère qu’ils raisonneront comme cet agriculteur du Cantal, qui m’a dit ce matin, lorsque je visitais sa ferme : « il n’y a pas de petits candidats, comme il n’y a pas de petits paysans ou petits maires.

      En République, l’égalité du citoyen a un sens » et il a ajouté dans un grand éclat de rire « les petits ruisseaux font les grandes rivières ».

      Les belles paroles de Sarkozy !!!

      Vive les radicaux, vive le centre-gauche, vive Taubira (http://www.christiane-taubira.org), vive Royal et son futur putch démocratique !


  • Fred (---.---.20.123) 14 mars 2007 14:47

    Très bon article.  !!! TSS !!!


  • Reinette (---.---.2.214) 14 mars 2007 17:23

    STOP L’IMPUNITÉ

    UMP/RPR/de Balkany à Chirac en passant par Tiberi ou Pasqua, les ravages de l’impunité sont spectaculaires

    1) L’affaire des HLM : Commencé en 1994, en pleine campagne présidentielle et guerre fratricide Balladur-Chirac, le dossier des HLM démontre une vaste opération de racket des entreprises désireuses d’obtenir des marchés de l’Opac de Paris

    2) Les deux enquêtes sur les emplois fictifs : un système qui permettait au RPR de disposer de permanents en dehors du financement légal des partis politiques

    3) Les lycées de la région : plus de 500 millions de francs ont été versés à des partis politiques entre 1989 et 1995, via des marchés truqués des lycées d’Ile-de-France. Outre le RPR, le PS, le Parti républicain et le PCF auraient touché des fonds.

    4) Les mauvais comptes de l’Imprimerie municipale : détournements de fonds présumés au sein de la Sempap

    5) Les électeurs fantômes de Paris : inscriptions électorales douteuses dans la capitale

    entre autres...

    >>> Affaire des emplois fictifs du RPR (dans un rapport de mars 1999, la police a estimé qu’au total, les salaires versés par la ville de Paris au RPR concernant les emplois fictifs avoisinent 30 millions de francs)

    >>> 100 millions d’euros, c’est le montant des sommes détournées dans l’affaire des marchés publics d’Île-de-France, dans laquelle les responsables politiques impliqués ont tous été blanchis par la justice.

    IMPUNITE ZERO !

    Sarkozy vient d’élaborer un projet de loi prévoyant que les délinquants en herbe soient détectés en maternelle dès l’âge de 3 ans. De quoi tuer dans l’oeuf la corruption des cols-blancs !

    SARKOZY ?

    En 1977, membre du comité central du RPR.

    1978-1979, délégué national des jeunes du RPR.

    1979-1981, président du Comité national des jeunes en soutien à Jacques Chirac pour l’élection présidentielle de 1981.

    1988, secrétaire national du RPR, chargé de la Jeunesse et de la Formation.

    1989, secrétaire national du RPR, chargé de l’Animation, de la Jeunesse et de la Formation. Co-directeur de la liste d’union pour les Élections européennes.

    1992-1993, secrétaire général-adjoint du RPR, chargé des Fédérations.

    Depuis 1993, membre du bureau politique RPR.

    1995-1997 porte-parole du RPR.

    1998-1999, secrétaire général du RPR.

    1999, président du RPR par intérim.

    1999, tête de la liste RPR-DL pour les Élections européennes de juin

    mai 2000, élu président du Comité départemental du RPR des Hauts-de-Seine.

    novembre 2004, élu président de l’UMP avec 85,1 % des voix.

    Il y a 10 ans, on apprenait que les HLM de Paris ne servaient pas seulement à loger les copains de la mairie mais aussi à financer le RPR. Dans une vidéo, un porte-valise racontait notamment avoir remis 5 millions de francs en liquide à Michel Roussin et Jacques Chirac.

    Sur le banc des accusés, une cinquantaine de lampistes et de sous-patrons du BTP, mais pas de Roussin ni de Chirac.

    Dans un livre coup de gueule [1], le journaliste Sébastien Fontenelle exprime le dégoût que lui inspirent ces « impunités françaises ». Jugeant que ses enquêtes revenaient à pisser dans un violon, il a jeté l’éponge...

    [1] Impunités françaises, de Sébastien Fontenelle (éd. Privé, 2006).


  • chimel56 (---.---.30.134) 14 mars 2007 20:32

    L’analyse est pertinente et l’article bien ficelé mais je trouve que c’est beaucoup d’efforts pour dire en final qu’on va voter Bayrou, ce qui n’est pas très original sur Agora... De plus, je ne suis pas sur que c’est en mettant l’Opus Dei aux manettes que les fins de mois de l’auteur seront plus faciles...Kénavo !!!


    • Popeux (---.---.209.105) 15 mars 2007 11:49

      Depuis deux semaines, j’ai peur de sortir une critique de FB sur Agoravox.

      Un commentaire contre Bayrou n’est même pas lu en entier et replier à -50 en moins d’une heure dans la plupart des cas.

      Si Sarko a gagné TF1, je pense que Bayrou peut se vanter d’avoir AV. Le débat ne ressemble plus à grand chose ici depuis que seuls les proBayrou n’ont pas désertés et que les autres se cachent.


  • Tony A. (---.---.106.20) 14 mars 2007 22:39

    Et si l’art du tribun reposait sur celui de l’aparatchik ?

    L’homme qui, peu à peu, a placé ses amis, évincé ses concurrents et qui exerce une telle pression sur les médias que plus un journaliste (ou presque) n’ose le contredire quand il affirme avec aplomb toutes ses énormités.

    Pas un, par exemple, pour lui demander de publier son patrimoine comme il l’avait promis voilà plus d’un mois, alors que le Canard Enchaîné l’accuse de prise illégale d’intérêt, voire plus.

    Pas un pour lui demander pourquoi il ne porte pas plainte contre ce même Canard, alors qu’il s’est empressé de se porter partie civile dans l’affaire Cearstream (mettant en difficulté son Chef de gouvernement !), une première sous la Vème...

    La force Sarkozy ce n’est pas sa compétence, ni même son savoir-faire en politique (qu’elle maladresse cette affaire d’appartement... d’autres utilisent des prêtes-noms, des comptes numérotés...), comme le prétendent même ses ennemis, mais son machiavélisme et ses manœuvres d’appareils.

    Sa faiblesse ? peut-être l’excès d’assurance...


  • N-Y (---.---.183.164) 15 mars 2007 15:20

    Bayrou « le rebelle » excellente celle là !


  • Reinette (---.---.159.35) 15 mars 2007 17:53

    BAYROU : la Farce tranquille !


  • (---.---.226.228) 15 mars 2007 18:24

    Nicolas Sarkozy est un homme « blessé par des attaques malhonnêtes ». Pensez : tant de mensonges, de calomnies, tant de bassesse. Mais on ne l’abattra pas ainsi, à coups de pareilles vilénies. Rien ne l’empêchera d’atteindre son glorieux destin : être élu président. Tout ce qu’on lui reproche ne compte pas. Son argument ? « C’est même pas vrai ! » Lorsqu’il est révélé - par le Canard enchaîné, déjà - qu’il instrumentalise la police nationale à son profit de ministre-candidat, qu’il fait ainsi payer par le contribuable des fonctionnaires qui travaillent pour lui, au mépris de leur mission de service public, il nie. Un journal qui se compromettrait ainsi à propager de fausses informations, aussi gravissimes, mériterait bien d’être traîné devant les tribunaux, pour prouver au citoyen électeur que l’homme qui se présente à son suffrage est injustement accusé. Mais Sarkozy ne porte pas plainte... Quand son adversaire annoncée comme principale, Ségolène Royal, est calomniée par une campagne d’e-mails lui imputant un hôtel particulier qu’elle ne possède pas, cette dernière révèle sa déclaration fiscale et le candidat UMP annonce qu’il va publier la sienne. Mais Sarkozy ne le fait pas. Et le droit de suite ? Elle vient, cette déclaration, Monsieur le transparent ? Et bien non : une dépêche AFP nous livre cette perle : « M. Sarkozy avait lui aussi annoncé être assujetti à l’ISF, annonçant la publication de son patrimoine, mais a finalement renoncé à cette deuxième mesure, arguant de raisons privées. » Raisons privées ! Ca ne nous regarde pas, donc, c’est très clair. Circulez, y’a rien à voir. Lorsqu’enfin le Canard enchaîné nous apprend que le promoteur favori de la ville de Neuilly consent à son maire un rabais de 300 000 euros sur le prix d’un appartement, auquel s’ajoute un autre cadeau sur les travaux d’aménagements, d’un montant de 511 000 euros hors taxes mais dont il ne paiera que 447 800 TTC, il nie, encore. Comment, un conflit d’intérêt, un abus de position dominante, de la corruption ? De l’enrichissement personnel, aussi, puiqu’il revendra finalement ledit appartement 1,9 millions d’euros - une plus-value de 122% ? « Même pas vrai ! » On attend là encore une action en justice du potentat des Hauts-de-Seine, qui ne laisserait pas ainsi son honneur odieusement sali...


  • Décryptages Philippe Zaouati 19 mars 2007 13:40

    Nicolas Sarkozy a raison. Absolument. Il a raison de dire qu’il faut parler de la France quand on est candidat à la magistrature suprême. Il a raison de dire que le sujet même de l’élection présidentielle, c’est la France, son identité, son essence, son message, son histoire et son devenir, ce qu’elle représente à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières, ce qui fait d’elle une Nation spéciale, unique.

    Nicolas Sarkozy a raison. Incontestablement. Il a raison de dire que les mots France, nation, identité ne doivent pas être laissés en patûre aux extrémistes, qu’il faut se réappropier ce message d’appartenance et, pourquoi pas, d’amour.

    Mais ....

    mais je me pose des questions : pourquoi faut-il hurler quand on parle de son pays ? en quoi est-il nécessaire de vociférer, de faire des grands gestes et des effets de manche pour communiquer cet amour de la patrie ? pourquoi cette énergie étrange et cette volonté manifeste d’en « faire beaucoup », d’en faire trop sans doute ? pourquoi ces phrases qui ressemblent à des caricatures ? pourquoi cette angoisse lisible dans les yeux ? pourquoi ces amalgames ? pourquoi, au lieu de parler des atouts de la France, de son rôle universel, de son creuset, de ses paysages et de ceux qui les peuplent, pourquoi définir ainsi l’identité « en creux », en dénigrant ce qu’elle n’est pas, ce qui en sont exclus, ceux qui la noient, ceux qui la dénaturent, ceux-là même qui viennent à nous sans parler notre langue ?

    Rien à faire. Ce discours là n’est pas une douce musique à mes oreilles.

    On peut parler de la France avec calme et douceur, avec mesure et discernement, avec tranquilité, avec sérénité. Pour les Hommes comme pour les Nations, l’âme est une voix de l’intérieur. C’est avec le coeur qu’elle s’exprime, pas avec les cordes vocales.


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