Sida. La prévention s’est-elle endormie ?
Il y a quelques semaines où je me baladais dans une galerie marchande, il y avait un stand où un homme d’une vingtaine d’années exposait des minis livres. Sur les livres étaient incrustés les petits rubans rouges en solidarité pour la lutte contre le Sida. Ces tout-petits livres contenaient des petites histoires originales et rigolotes, mais qui n’avaient pas à voir avec la maladie ; en fait, à chaque petit livre vendu 1 € était reversé au Sidaction. Après une discussion avec l’exposant qui était bénévole, je me suis interrogée quant-à la prévention sur le sida et où elle en était à l’heure actuelle ; dont pourtant, une génération a pu profiter, et là, il faut bien le reconnaître, par l’intermédiaire de la télévision, mais pour qui, dans le fond, le rôle premier, était celle qu’on lui connaît, celui de faire dans le spectaculaire et de provoquer la terreur, plus que celui de faire la prévention -ce qui était d’ailleurs impossible, car au début des années 80, à l’aube de la découverte et de la propagation du virus du Sida, on n’en n’était surtout pas à la prévention, mais à la terreur, de par quoi et par quel vecteur, se rependait cette terrifiante maladie, qui ne cessait de s’étendre dans le monde entier. Mais tout même, des images spectaculaires et chocs, qui ont eu malgré tout le mérite d’avoir marqués les esprits, car les images étaient vraiment sinistres.
L’extrait d’archive intitulé, La bataille du sida, montre les débuts du virus et ses ravages, et le duel entre l’équipe du Pr Luc Montagnier de l’Institut Pasteur, en “compétition” avec l’équipe du chercheur Robert Gallo ; c’est alors qu’enfin arrivent les premières découvertes du test de dépistage du virus dans le sang, à la 49e minute du document, celui-ci nous apprend que l’autorisation de mise sur le marché des tests Western Blot conçus par les laboratoires américains Abott et qui avaient de l’avance, a été retardée par les pouvoirs publics français, en vue de laisser plus de temps à l’Institut Pasteur, afin que son test soit au point. Un véritable scandale. Ce document est à voir.
J’ai contacté le 9 aout l’INA.fr, afin de m’assurer que le public a l’autorisation de déposer gratuitement les extraits d’archives accessibles aux publics et déjà mis en ligne sur le site l’Ina.fr, grâce aux liens exportables.
Extrait de La bataille du SIDA
Extrait d'archives 1990
Extrait d'archives 2007
Des campagnes de prévention toujours et encore importantes
Loin de moi, de poser un jugement sur ce qui a été dit dans l’émission, mais ces quelques témoignages, m’ont fait prendre conscience à moi aussi, qu’il est urgent, en tout cas, je le pense, de refaire des campagnes de prévention.
Le 8 Aout 2013, l’émission Lahaie, l'amour et vous, abordait le thème, des risques que l’on pouvait prendre par amour, et également, des risques en matière de sexualité, ainsi que les risques des rapports non protégés. Des auditrices et auditeurs, des jeunes et des moins jeunes, témoignaient des risques qu’ils avaient pris et qui, pour certains, même, pourtant âgés, en prennent encore. Ainsi une auditrice expliquait que son compagnon actuel refuse le port du préservatif, et que ce serait un manque de confiance en vers lui, si elle lui demandait de faire un examen ; juste avant, elle confirmait d’ailleurs, que dans les années 90, il y avait plus de battage publicitaire sur le port du préservatif, qu’en effet, je ne vois que rarement maintenant.
Bien avant ce témoignage, un auditeur plus jeune, confiait, lui, qu’il avait actuellement des relations non protégées avec toutes ses compagnes, sauf la première fois, et que lorsqu’il en parlait à “pas mal d’amis”, dont il affirme qu’ils sont tous pareils et qu’ils abordaient le sujet de la maladie, il y avait une sorte de déni, celui de ne pas vouloir savoir le fait que l’on pourrait attraper quelque chose, et que, quand il parlait de passer des tests, ses amis lui disent de ne pas prendre le risque, car “on verra le jour où on perdra dix kilos d’un coup un matin…”. Voilà.