Smart d’Hambach - Le laboratoire d’Emmanuel Macron ?
Smart, laboratoire du président de la République, pas vraiment, puisque la loi travail ou loi El Khomri, inspirée par Emmanuel Macron, n'était pas encore passée lorsque les ouvriers de Smart ont accepté majoritairement après référendum de travailler 39 heures payées 37. En effet, les salariés de l'usine automobile ont fait une croix sur les 35 heures en 2015, alors que la loi travail des socialistes "a été définitivement adopté le jeudi 21 juillet 2016 grâce au 49/3. Sa parution au journal officiel date du 9 août 2016. On ne peut donc pas parler d'anticipation de la direction de Smart, puisqu'il qu'il était déjà possible à cette époque de modifier les horaires de travail avant le passage de la trop fameuse loi travail. En tout cas c'était un premier essai réussi et une deuxième tentative est en cours pour casser encore plus les conditions de travail des employés du site d'Hambach.
Mais avant de continuer, petit rappel sur la loi travail et le référendum
"Le projet modifie les règles applicables à la validité des accords d’entreprise. Ils devront désormais être majoritaires, c’est-à-dire signés par des organisations syndicales représentant au moins 50 % des salariés. Mais le texte prévoit aussi la possibilité de mettre en place un référendum d’entreprise à la demande des syndicats représentant moins de 30 % des salariés. L’accord sera validé s’il est approuvé par la moitié des suffrages exprimés par les salariés. Les syndicats, même majoritaires, ne pourront pas s’y opposer".
Le nouveau projet de la direction
Avant même que la nouvelle loi travail de Macron passe par ordonnance, la filiale du groupe allemand Daimler prépare un nouveau projet qui consisterait à faire travailler ses ouvriers dix heures par jour. Evidement les syndicats CGT et CFDT s'y opposent. Mais souvenez-vous d'une déclaration de notre nouveau chef d'Etat, Emmanuel Macron. Il "avait affirmé pendant la campagne présidentielle vouloir donner la possibilité aux employeurs de consulter leurs salariés par référendum. Une possibilité à laquelle seuls les syndicats ayant recueilli aux moins 30 % des voix pendant les élections professionnelles peuvent pour l’instant recourir". Autant vous dire tout de suite que si les patrons pressés de l'entreprise automobile ne pouvaient pas recourir au référendum cette fois, ils n'auraient plus longtemps à attendre pour obtenir gain de cause. Muriel Pénicaud, la DRH du président, s'occupe de régler ça rapidement et ce n'est malheureusement pas du flan.
Les salariés ne doivent pas se laisser faire comme des animaux de laboratoire
Pourquoi dix heures par jour. "Dans le cadre des NAO (Négociations annuelles obligatoires) et dans le souci permanent d'amélioration des conditions de travail et de respect du pacte 2020" selon la direction. Mais tout le monde n'est pas de cette avis. De quoi s'agit-il au juste selon un article du Républicain Lorrain.
"Smart envisage de supprimer les deux postes de travail quotidiens sur les chaînes pour les remplacer par un seul, mais d’une durée de dix heures. Ainsi, pour le montage, les ouvriers commenceraient à 7h pour terminer à 17h35, de 7h à 17h20 pour le paintshop (peinture). Soit, moins les pauses, des journées de 9h55 de travail effectif, quatre jours par semaine". Les ouvriers auraient donc 3 jours pour récupérer, c'est le pied, non ?
L'objectif de la direction selon la CGT
"Thomas Di Francesco, délégué CGT Smart, estime que « la direction veut d’abord se séparer de tous les intérimaires avec ces horaires. Mais cette nouvelle organisation va aussi poser de graves problèmes d’organisation. Sur la chaîne de montage, par exemple, des salariés vont se retrouver à deux sur le même poste. Alors, la direction va en profiter pour envoyer certains sur d’autres missions ou sur d’autres sites. Cette disparition du travail posté aura surtout une répercussion sur les sous-traitants du site qui, eux, travaillent par postes. Là, des emplois sont clairement en jeu si des sous-traitants doivent renoncer au travail posté. Il y aura des plans sociaux, des licenciements".
Alors que nous savons pertinemment que le patronat pense surtout au rendement et à la rentabilité, certes nécessaire, mais pas au détriment des travailleurs. Toutefois, il serait étonnant que ce qui se passe actuellement dans une zone très touchée économiquement du département de la Moselle, ne soit pas observé attentivement par l'Elysée.
Smart, laboratoire d'Emmanuel Macron ?
À suivre !
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/smart-d-hambach-39-heures-payees-171704