Sois rebelle et tais-toi !
Le procès dit du Quay de Valmy où de jeunes et parfois moins jeunes épris de démocratie croisant le 18 mai 2016 la route d’une voiture de police ont eu l’idée saugrenue d’organiser un ignoble barbecue improvisé avec ce véhicule et ses occupants vient de se terminer avec les réquisitions du procureur.
L’un d’entre eux ‘’antifa’’ auto proclamé et accessoirement ingénieur informatique, garçon raisonnable et farouchement républicain si l’on en croit ses déclarations devant le tribunal « s’est mis bêtement en colère » jusqu’à se comporter déraisonnablement en saisissant une barre de fer opportunément trouvée à ses pieds pour tenter d’assommer et plus si affinités l’adjoint de sécurité Kevin Philippy qui venait de s’extraire du véhicule en flammes.
Les autres ont fait ce qui ont pu avec les moyens du bord, car ces chez gens là, on ne vit pas dans l’opulence, un fumigène, des plots en métal et autres accessoires afin de tenter d’honorer la promesse inscrite sur une pancarte déposée par d’autres ‘’antifas’’ auprès de l’épave carbonisée ‘’ Poulets rôtis, prix libre ‘’.
Les réquisitions du procureur ont été jugées lourdes par la presse et ont du faire frémir d’indignation ces tricoteurs émérites du point Godwin, Jivaros de la reductio ad hitlerum, infatigables traqueurs de fachos, et la tâche est immense, inépuisable, un véritable tonneau des Danaïdes qui ne cesse de se remplir de mal-pensants.
Nous avons une pensée émue pour le philosophe-sociologue-écrivain (chez les intellos, le cumul n’est pas interdit) au patronyme si joliment plébéien Geoffroy De Lagasnerie, qui a publié le 14 Septembre dans Libération un vibrant plaidoyer en faveur de nos adorables démocrates qui n’ont qu’un seul défaut, quand ils voient du bleu, ils voient rouge.
Geoffroy moins connu que son compère, le médiatique Eddy Louis né Bellegueule est, à n’en point douter, une belle âme, estampillée gauche divine, qui pratique la culture intensive de l’excuse.
N’explique-t-il pas que « quand on est de gauche, on n’accuse pas l’individu : c’est le système qui est coupable. » Si l’on ne craignait pas une réaction indignée de sa part, on serait tenté de lui demander si ce pardon divin vaut aussi pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans la gauchitude.
Quant à montrer un petit peu d’empathie ou de compassion pour les trois policiers blessés, il y a des limites à l’anti-stigmatisation que ne peut franchir ce rebelle de bacs à sable. Sa narration des événements, notamment de l’incendie, est d’une confondante vacuité « Et là, quai de Valmy, ils croisèrent une voiture de police. Dans l’excitation et la colère, certains individus agressèrent les policiers et attaquèrent la voiture, qui brûle . »
Vous l’aurez compris, notre sociologue multicartes se transforme en apprenti chimiste et nous explique qu’il s’agit tout bonnement d’une combustion spontanée. Et de poursuivre, « cette affaire appelle plus le regard compréhensif de la sociologie politique que l’action répressive de la justice pénale. » « Qui ne se rappelle que le slogan le plus scandé, lors des manifestations était : « Tout le monde déteste la police. »
Qu’il nous soit permis de lui faire remarquer que l’expression ‘’Tout le monde’’ n’est guère pertinente dans cette science molle qu’est la sociologie censée s’appuyer sur des données statistiques précises et si comme il l’a déclaré à Libé « Excuser, c’est un beau mot pour la gauche » nous n’arrivons pas à lui trouver des circonstances atténuantes.
Nous souhaiterions pour conclure prodiguer à ce mutin de pacotille se vautrant avec délectation dans sa confortable rebellitude ce conseil tout à fait inamical « Fais nous plaisir Geoffroy, sois rebelle, si ça te chante mais ferme-la ! »