mardi 28 mars 2017 - par Christophe Bugeau

Sortie de l’Euro : panique théorique et avantages pratiques

Alors que la sortie de l’Euro risque de se faire à terme non volontairement mais du fait de pression externe, l’on entend tout et son contraire à ce sujet. Certains candidats s’en font les chantres alors que les protecteurs du système en place qui ont tout intérêt à son maintien agitent l’épouvantail de notre effondrement économique, qu’en serait-il exactement ?

Tout d’abord, il convient de rappeler que la France étant un Etat toujours souverain, le traité de Lisbonne ayant créé un embryon d’Etat fédéral européen, mais n’ayant pas complétement asservi note pays, nous pouvons quitter l’Euro si bon nous semble. Certains candidats à la présidentielle, Marine Le Pen, François Asselineau proposent une sortie directe, Nicolas Dupont-Aignan propose de revenir à une monnaie commune.

Quoi qu’il se passe lors de cette élection, il est de toute manière de plus en plus clair que l’Euro n’est plus une monnaie viable et que sa disparition n’est plus qu’une question de temps, alors quelle catastrophe nous promettent les oiseaux de mauvaise augure :

  • La Dette publique française va exploser : cette dernière est de 2200 milliards d’euros soit environ 100 % du PIB. L’accusation est simple : si vous sortez de l’Euro et que le Franc baisse de 15 %, la dette va augmenter de 15 %. Or, c’est faux, si l’Euro éclate (ou que l’on décidait d’en sortir), la dette fera l’objet d’une « mutation » vers le nouveau Franc comme lorsque l’on est passé du Franc à l’Euro. La mise en place d’un contrôle des changes sera nécessaire, mais la quasi sortie de la Grèce et de Chypre ont prouvé que ce n’était pas cela le fond du problème. Le problème c’est bien la croissance ! Les seuls pour qui ce sera un problème, ce seront les étrangers qui possèdent environ 60 % de la dette et qui verront le montant de leur créance diminuer de 15 %.
  •  Votre niveau de vie va diminuer : les produits importés seront plus chers si l’on dévalue de 15 %. C’est vrai, ces derniers verront leur prix augmenter, mais ils représentent environ 31,4 % du PIB, ce qui signifierait donc pour le pays une augmentation de 4,71 du PIB (et beaucoup moins pour notre poche, car les importateurs dans ce cas baissent leurs marges). Or ce qu’oublient joyeusement les adversaires d’une sortie, c’est qu’une dévaluation, cela signifie une diminution des importations et une augmentation des exportations : donc une reprise de la croissance et une baisse du chômage. C’est d’ailleurs le but ! Et cela permet de diminuer les cotisations sociales (pourquoi pas salariales ?) puisqu’il y a plus de cotisants ! Nous ne sommes donc pas sur un jeu à somme nul !
  • Vous allez faire échouer ce beau projet européen ! Sauf que ce dernier nous a couté très cher depuis 20 ans et qu’il entrave la croissance française et à quasi détruit notre économie et notre industrie ! Si l’on compare les taux de croissance des pays de la zone euro et ceux qui sont resté en dehors, il n’y pas photo : de 2005 à 2016, sur 12 ans le PIB a augmenté de 11,4 % dans la zone euro, alors que l’augmentation était de 18,1 % pour la Grande-Bretagne et de 27,1 % pour la Suéde qui sont pourtant deux pays aux économies très différentes (source Eurostat : http://ec.europa.eu/eurostat/tgm/table.do?tab=table&plugin=1&language=fr&pcode=tec00115) . Ceci prouve bien que l’Euro qui devait nous apporter croissance et emploi ne nous a apporté que désindustrialisation et chômage.

La sortie que certains craignent tant ne sera qu’une libération. Cette dernière ne sera probablement pas volontaire, car il sera difficile pour un Chef d’Etat français d’avoir le courage de franchir le Rubicon. Mais tout comme nous avons été contraint de quitter le serpent monétaire européen en 1979, le Système Monétaire Européen en 1993, nous serons sûrement amenés à quitter l’Euro et si cela ne se fait pas dans la joie et la bonne humeur, les conséquences au long terme seront sûrement positives ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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