Sortir de l’Enfer
Les syndicats français étaient trop souvent en grève selon le patronat. L’Union E et donc l’Etat français multiplièrent les normes, en vue de limiter la pollution, pour préserver la santé etc., ce qui fit disparaître les petites exploitations agricoles qui ne purent financer les travaux nécessaires. Sans compter les entreprises délocalisant, pour sortir des contraintes des syndicats et des normes. Cela n’empêcha pas la multiplication des perturbateurs endocriniens, les PFAS (substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées) et autres métaux toxiques de se retrouver dans l’alimentation commune, l’eau du robinet et même dans nos corps, voire dans nos cerveaux. La France est le pays du monde où les phosphates utilisés par l’agriculture contiennent deux à trois fois plus de cadmium qu’ailleurs. Un métal lourd qui n’est pas éliminé par le corps et dangereux pour les reins, le foie, les os etc. (Un nouveau scandale alimentaire, le cadmium, M6 du 26 janvier 2025).
Les délocalisations, la désindustrialisation, c’est-à-dire la mondialisation heureuse a eu comme conséquence, que 90 % des marchandises vendues en France viennent de l’étranger, voire du bout du monde, les "savoir-faire" ont disparu et le chômage a augmenté. Ces marchandises sont transportées par des porte-conteneurs extrêmement polluants, fonctionnant au fuel lourd et parcourant chaque année des millions de kms. Plus de 7000 porte-conteneurs transportent en moyenne 6000 conteneurs, avec au total environ dix millions de tonnes de marchandises. Le plus grand d’entre eux, le MSC Irina mesure 400 m de long, 62 m de large et peut porter 24000 conteneurs. Et comme nous vendons donc plus grand-chose à l’étranger, le déficit commercial est vertigineux, ce qui oblige la France, à réduire les dépenses publiques, surtout par la suppression progressive des "services publics" et des aides sociales. Résultat un endettement faramineux, passé de 15% du PIB en 1969 à 114% en 2024 (3300 milliards).
Il est trop tard pour réparer deux siècles de dérives dans l’utilisation du progrès. Les multinationales sont trop puissantes et les politiques font semblant de résister pour tenter de maintenir leurs prébendes, mais ce n’est plus possible. La vie sociale est gangrénée de partout.
Ce qu’il faudrait dès aujourd’hui, c’est qu’une minorité de personnes sensées se réunissent, en dehors de toute idéologie et de tout parti politique, afin de renverser tout à fait les valeurs de ce monde où les conflits et la misère vont s’accroître, à l’évidence de tous.
Ces gens devront revendiquer haut et fort la mise à disposition par l’Etat, et financé au besoin par des gens fortunés en tant qu’expérience fondamentale, une réserve aménagée afin que ceux qui le désirent puisse vivre à l’instar des paysans d’avant la révolution industrielle. Afin qu’ils puissent relancer des cultures vivrières et vivre ainsi en autarcie relative, se contentant des outils de cette époque : ni tracteurs, ni engrais chimiques, ni pesticides etc. Des fermes de ce types seraient constituées pour qu’une famille moyenne puissent y survivre "décemment". Evidemment une charte éthique devra être élaborée par les fondateurs, et les candidats devront s’y soumettre strictement. De telles communautés ne peuvent se maintenir sans un fort consensus. Par exemple, la propriété sera à redéfinir, afin que chacun ne puisse en tirer un poupoir quelconque. La démocratie sera totale et inaliénable, puisque les décisions devront être prises par l’ensemble des membres de la communauté. Comme cela existe encore dans quelques micro-sociétés autochtones ainsi que dans certaines sociétés matrilinéaires existant avant l’évènement du patriarcat.
Par exemple, lorsque la Défense Nationale décidera de se séparer du « Camp de Canjuers » (département du Var, 30.000 ha), plutôt que le vendre à un milliardaire ou à un fonds d’investissement américain ou chinois, il sera opportun de le réaménager, de replanter des arbres fruitiers, d’y faire couler une rivière et creuser des puits, afin que vingt ans plus tard, ce lieu devienne une référence pour ceux qui veulent que leurs enfants naissent dans un environnement digne d’eux. Evidemment il restera à des personnalités influentes, de faire garantir cette expérience, inaliénable sous n’importe quel prétexte. Ceux que ne croient pas qu’une telle utopie soit réalisable, ou qu’elle est farfelue, ne devraient pas désirer d’enfant dans ce monde, façonné par des gens de pouvoir et d’argent qui n’ont rien d’humains.