lundi 19 mai - par Alain Marshal

Sous le nouveau régime syrien, l’esclavage sexuel des femmes alaouites

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Dans la Syrie post-Assad, l’enlèvement massif et l’asservissement sexuel de femmes alaouites sous le régime autoproclamé d’Ahmad al-Charaa — plus connu sous son nom de guerre, Abu Mohammad al-Joulani — reproduisent les pires atrocités commises par Daech. Pourtant, ces crimes suscitent un silence assourdissant de la part de l’Occident prétendument « civilisé » et « féministe ». De Macron à Trump, si nos dirigeants n’hésitent pas à adouber l’ancien « égorgeur modéré » à la tête du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, c'est parce qu'il a renversé un régime hostile à Israël et à l'impérialisme occidental.

The Cradle, 23 avril 2025

Traductions et notes entre crochets Alain Marshal

Depuis décembre, date à laquelle l’ex-branche d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a renversé le gouvernement de Bachar al-Assad, la Syrie est le théâtre d’une inquiétante vague d’enlèvements mystérieux de jeunes femmes, principalement issues de la communauté alaouite.

Des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que ces femmes, appartenant majoritairement à la secte religieuse alaouite [comme les chiites, ils sont considérés comme des apostats par les takfiris], ont été enlevées et réduites à l’esclavage sexuel dans la province d’Idlib — bastion traditionnel de HTS — par des factions armées affiliées au nouveau gouvernement syrien.

Fait glaçant : ces enlèvements massifs et cet asservissement de femmes alaouites rappellent les crimes commis par Daech contre des milliers de femmes yézidies lors du génocide de 2014 à Sinjar, en Irak.

L'action d'une lanceuse d’alerte

Dans une publication Facebook aujourd’hui supprimée, Hiba Ezzedeen, militante syrienne originaire d’Idlib, a relaté sa rencontre avec une femme qu’elle pense avoir été capturée et emmenée à Idlib comme esclave sexuelle, lors des massacres perpétrés le 7 mars par des factions affiliées au gouvernement et par les forces de sécurité contre des Alaouites dans les zones côtières.

« Lors de ma dernière visite à Idlib, j’étais avec mon frère dans un endroit où j’ai aperçu un homme que je connaissais accompagné d’une femme que je n’avais jamais vue auparavant », raconte Hiba.

« Cet homme avait déjà été marié plusieurs fois et aurait actuellement trois épouses. Ce qui a attiré mon attention, c’est l’apparence de la femme : elle ne semblait pas savoir comment porter un hijab correctement, et son foulard était posé de manière désordonnée. »

En menant sa propre enquête, Ezzedeen a découvert que la femme venait des régions côtières où les massacres du 7 mars, ayant fait plus de 1 600 victimes civiles alaouites, avaient eu lieu.

« L’homme l’avait amenée au village et l’avait épousée. Personne n’en savait plus sur son parcours, et naturellement, la jeune femme était trop terrifiée pour parler », a-t-elle ajouté.

Très troublée par cette situation, Hiba a interrogé tous ses contacts – « rebelles, factions armées, défenseurs des droits de l'homme » – sur des enlèvements de femmes alaouites sur la côte syrienne.

« Malheureusement, beaucoup ont confirmé que cela s’était bien produit, et ce n'est pas seulement le fait d’une seule faction. D’après mes contacts, les responsabilités seraient partagées entre des factions de l’Armée nationale syrienne et certains combattants étrangers, aux motivations diverses », a-t-elle rapporté.

Depuis leur prise de pouvoir à Damas, les nouvelles forces de sécurité syriennes dominées par HTS ont intégré dans leurs rangs des groupes extrémistes armés, notamment des Ouïghours du Parti islamique du Turkestan (TIP) et des Turkmènes syriens issus de factions de l’Armée nationale syrienne (SNA), soutenue par les services de renseignement turcs.

Plusieurs commandants de la SNA ainsi que des extrémistes étrangers ont été nommés à des postes de haut rang au sein du ministère syrien de la Défense.

Si les unités de la Sûreté générale contrôlées par HTS ont participé aux massacres du 7 mars dans plusieurs régions, ce sont principalement d’anciennes factions de la SNA et des combattants étrangers qui auraient dirigé les opérations : les militants passaient de maison en maison dans les villages et quartiers alaouites, exécutant tous les hommes en âge de combattre, pillant les habitations, et parfois tuant femmes, enfants et personnes âgées [selon les sources, ces exactions sectaires ont causé entre un et plusieurs milliers de morts parmi les minorités alaouites, chiites et chrétiennes ; voir Massacres en Syrie : le silence complice de l'Occident].

Ezzedeen a conclu sa publication en ces termes : « Il s’agit d’un problème extrêmement grave qu’on ne peut ignorer. Le gouvernement doit révéler immédiatement le sort de ces femmes et les libérer. »

Au lieu d’enquêter sur l’affaire et de chercher à sauver les captives, le gouverneur d’Idlib, nommé par HTS, a émis un mandat d’arrêt contre Hiba Ezzedeen, l’accusant d’avoir « insulté le hijab ».

Le témoignage courageux de Hiba a levé le voile sur le sort tragique de nombreuses jeunes femmes issues de minorités, mystérieusement disparues ces derniers mois, après la prise du pouvoir par le président autoproclamé Ahmed Al-Charaa et HTS [le fait qu'aucune élection ne soit prévue avant 4 ans n'inquiète plus du tout l'Occident, pourtant si attaché la « démocratie »... qui n'est considérée sauve que quand ses intérêts sont préservés].

https://www.youtube.com/watch?v=BH9SHxetO1I

Roland Dumas, ex-ministre des Affaires étrangères : l'invasion des « rebelles » en Syrie a été préparée en Angleterre pour destituer le régime syrien à cause de ses positions anti-israéliennes (Youtube)

Une série d’enlèvements

L’un des premiers cas recensés concerne Karolis Nahla, une jeune femme druze originaire de Jaramana, une banlieue de Damas, portée disparue le matin du 2 février 2024 alors qu’elle se rendait à l’université, dans le quartier de Mezzeh. L’affaire a rapidement suscité l’inquiétude, d’autant qu’aucune demande de rançon n’a été formulée et qu’aucune trace de la jeune femme n’a depuis été retrouvée.

Au fil des semaines, des informations fragmentaires ont commencé à émerger : des jeunes femmes comme Karolis auraient été enlevées puis conduites à Idlib pour y être réduites en esclavage, ce qu’a fini par confirmer Hiba Ezzedeen.

Capture d’écran d’une publication Facebook recherchant des informations sur la disparition de Karolis Nahla. La légende indique : « Karolis Nahla est portée disparue depuis hier. Elle est étudiante de littérature française en deuxième année. Elle avait cours à 9 h. À midi, nous avons perdu tout contact avec elle. Si quelqu’un a des informations ou l’a aperçue, merci de nous en informer. »

Le 21 mars 2025, Bushra Yassin Mufarraj, mère alaouite de deux enfants, a disparu à la gare routière de Jableh. Son mari a ensuite publié une vidéo dans laquelle il affirmait qu’elle avait été enlevée et transférée à Idlib.

« Ma femme a été faite captive à Idlib. Y a-t-il quelque chose de plus cruel pour un homme que de voir la mère de ses enfants dans une telle situation ? », déclare-t-il dans un appel à l’aide vidéo diffusé sur les réseaux sociaux dix jours plus tard.

Bushra Yassin Mufarraj

La disparition de Bushra a marqué le début d’une vague d’enlèvements qui s’est poursuivie dans les jours et semaines suivants. Le 25 mars, l’agence kurde Jinha Agency rapportait, sur la base de sources locales, que plus de cent personnes avaient été enlevées par des groupes armés dans les régions côtières de Syrie au cours des 48 heures précédentes — dont de nombreuses femmes.

Le 5 avril, Katia Jihad Qarqat, 21 ans, a été portée disparue. Le dernier contact a eu lieu à 9 h 20, près d’un magasin situé au rond-point Bahra à Jdeidat Artouz, dans la banlieue de Damas. Sa famille a lancé un appel à témoins, suppliant toute personne ayant des informations de les contacter.

Capture d’écran d’un message publié sur les réseaux sociaux à propos de Katia Jihad Qarqat. La légende indique :
« Une jeune fille a disparu dans la banlieue de Damas. Katia a été vue pour la dernière fois hier, vendredi, à 9h20, près d’un magasin situé au rond-point Bahra, à Jdeidat Artouz. Originaire du village de Hina, elle est étudiante en troisième année à l’université. Toute personne disposant d’informations est priée de contacter le 0994479206. »

Le 8 avril, Sima Suleiman Hasno, 17 ans, a disparu vers 11h après avoir quitté son école dans le village de Qardaha, en zone rurale de Lattaquié. Quatre jours plus tard, elle a été libérée à Damas, où elle a été remise à sa tante par des membres du gouvernement syrien dirigé par HTS.

Des images de vidéosurveillance issues de commerces proches du lieu de l’enlèvement ont largement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation.

Le 11 avril, vers 16h, le contact a été perdu avec Raneem Ghazi Zarifa, 22 ans, dans la ville de Masyaf, en périphérie de Hama.

« Nous sommes extrêmement inquiets pour elle. Si quelqu’un dispose de la moindre information, nous le prions instamment de nous contacter », a déclaré sa famille sur les réseaux sociaux.

Raneem Ghazi Zarifa

Le 14 avril, Batoul Arif Hassan, une jeune femme mariée et mère d’un enfant de trois ans originaire de Safita, a disparu après avoir rendu visite à sa famille dans le village de Bahouzi. Elle a été vue pour la dernière fois vers 16h dans un minibus public circulant sur la route entre Homs et Safita. Sa famille a lancé un appel, invitant toute personne disposant d’informations à contacter son frère par téléphone.

Batoul Arif Hassan

Le matin du 16 avril, Aya Talal Qassem, 23 ans, a été enlevée après avoir quitté son domicile dans la ville côtière de Tartous. Trois jours plus tard, son ravisseur l’a libérée et renvoyée à Tartous via l’autoroute de Homs. Elle y a été arrêtée par le parquet général dirigé par HTS.

La mère d’Aya a publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle elle expliquait que la famille n’avait pas été autorisée à lui rendre visite en détention, et que son père avait été arrêté pour avoir insisté pour la voir. Elle a également affirmé que le parquet avait tenté de contraindre Aya à déclarer qu’elle n’avait pas été enlevée, mais qu’elle avait fui avec un amant. La mère a dénoncé les pressions exercées pour faire passer cette version, en dépit des blessures sanglantes visibles sur le corps de sa fille.

Aya Talal Qassem

Une vidéo émouvante, montrant Aya retrouvant sa famille impatiente de l’accueillir à son retour, a été publiée en ligne.

Le 21 avril, Nour Kamal Khodr, 26 ans, a été enlevée avec ses deux filles, Naya Maher Qaidban, 5 ans, et Masa Maher Qaidban, 3 ans.

Nour et ses filles avaient quitté leur domicile du village d’Al-Mashrafa, dans la campagne de Homs, à midi, pour se rendre chez un voisin. Des témoins ont vu un groupe masqué, affilié à la Sureté générale dirigée par HTS, les enlever et les faire monter dans un véhicule arborant l’emblème du groupe avant de disparaître.

Nour Kamal Khodr

Naya Maher Qaidban, 5 ans, et Masa Maher Qaidban, 3 ans

Echos de Sinjar

Le 17 avril, le média irakien Al-Daraj a rapporté dix enlèvements confirmés de femmes alaouites dans les régions côtières. L’une des survivantes, utilisant le pseudonyme de Rahab, a raconté avoir été enlevée en plein jour et retenue dans une pièce verrouillée avec une autre femme.

Rahab a été libérée après que ses ravisseurs eurent apparemment craint une descente de la Sûreté générale. Elle a témoigné : « Ils nous ont torturées et battues. Il nous était interdit de nous parler, mais j’ai reconnu l’accent de nos ravisseurs. L’un parlait avec un accent étranger, l’autre avec un accent local d’Idlib. Je le savais, car ils nous insultaient pour notre appartenance alaouite. »

L’autre femme détenue avec elle, que nous appellerons Basma, est toujours captive. Elle a été contrainte de téléphoner à sa famille pour leur dire qu’elle allait « bien » et leur enjoindre de « ne rien publier » au sujet de son enlèvement.

Al-Daraj a également documenté le cas d’une jeune fille de 18 ans, elle aussi enlevée en plein jour, dans la campagne d’une ville côtière syrienne. Sa famille a ensuite reçu un SMS les menaçant de représailles s’ils parlaient de l’enlèvement — sinon, elle leur serait renvoyée morte. La jeune fille a plus tard envoyé un message vocal, depuis un numéro de téléphone enregistré en Côte d’Ivoire, affirmant qu’elle allait bien, tout en disant ignorer où elle avait été emmenée.

Les médias irakiens ont comparé ces cas au génocide des Yézidis perpétré par Daech à Sinjar. En 2014, plus de 6 400 Yézidis ont été réduits en esclavage par l’organisation. Des milliers ont été vendus en Syrie et en Turquie, comme esclaves domestiques ou sexuels, ou enrôlés de force dans les combats. Beaucoup sont toujours portés disparus [les exactions, enlèvements et assassinats sectaires en Syrie sont notamment documentées au quotidien en anglais sur ce compte Twitter et en arabe sur cette chaine Telegram] ; voir également ce raport d'Human Rights Watch du 14 mai 2025 sur les actes de torture et d'extorsion perpétrés contre les minorités en toute impunité par l'armée du nouveau régime].

HTS : la continuité idéologique de Daech

La présence de femmes alaouites à Idlib n’a rien de surprenant au regard de l’idéologie de Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Cette organisation, qui a pris le contrôle d’Idlib en 2015 grâce à des missiles TOW fournis par la CIA, partage la même vision génocidaire que Daech. Fondée par Daech, elle a été dirigée par Charaa — alors connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Julani — envoyé en Syrie en 2011 par le défunt « calife » Abou Bakr al-Baghdadi pour établir le Front al-Nosra, précurseur de HTS.

En 2014, le spécialiste de la Syrie Sam Heller décrivait les religieux du Front Al-Nosra comme promouvant un « sectarisme toxique — voire génocidaire » envers les Alaouites, inspiré des enseignements du théologien médiéval Ibn Taymiyya [né en 1263 et mort en 1328, il a été emprisonné à plusieurs reprises à Damas et au Caire en raison de ses positions extrémistes, notamment son recours fréquent à l’excommunication (takfîr) à l’égard d'autres courants de l’islam ; plusieurs siècles plus tard, ses écrits ont inspiré Muhammad ibn Abd al-Wahhâb, fondateur du wahhabisme, qui a trouvé un large écho avec la prise de pouvoir des Saoud en Arabie centrale, appuyée par les Britanniques au début du XXe siècle ; lorsqu'ils deviendront le principal allié des Saoud, les Etats-Unis les encourageront à diffuser le wahhabisme à travers le monde musulman ; c'est de cette idéologie que se revendiquent les mouvements terroristes tels qu'Al-Qaïda, Al-Nosra, Daech, HTS...].

Bien que HTS et Daech se soient opposés militairement en 2014, leurs liens ont perduré. Lorsque Baghdadi a été tué en 2019, il se cachait à Barisha, juste à l’extérieur de Sarmada, une zone contrôlée par HTS. À cette époque, de nombreux Yézidis réduits en esclavage se trouvaient également à Idlib.

The Guardian a confirmé cette information, citant Abdullah Shrem, un sauveteur yézidi, et Alexander Hug, de la Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP), selon lesquels les disparus étaient souvent retenus « dans des zones hors du contrôle du gouvernement ».

En 2019, Ali Hussein, un Yézidi de Dohuk, a rapporté à la journaliste Jane Arraf (NPR) sa tentative de racheter la liberté d’une fillette yézidie de 11 ans, enlevée par Daech puis « vendue à un émir d’une branche d’Al-Qaïda en Syrie — le Front al-Nosra — [et] qui n’était plus vierge ».

« Je vous ai dit 45 000 dollars dès le départ. Je sais combien ils paient à Raqqa. Je vous ai dit qu’en Turquie, ils en offriraient 60 000 ou 70 000 dollars, puis lui prélèveraient ses organes. Mais je ne veux pas faire ça », a menacé le contact de Daech au cours des négociations.

Reuters a rapporté le sauvetage d’un jeune garçon yézidi, Rojin, capturé avec son frère et réduit en esclavage par Daech en 2014. À 13 ans, il avait été transféré dans le camp d’Al-Hol, géré par les Kurdes, dans l’est de la Syrie. Il y a été détenu aux côtés de milliers de familles et de partisans de Daech, après la chute de l’organisation à Baghouz en 2019.

Le combattant saoudien de Daech qui avait acheté Rojin a ensuite organisé son transfert clandestin vers Idlib. Rojin n’a été libéré qu’en novembre 2024, soit cinq ans plus tard, alors que HTS préparait son assaut éclair sur Alep.

Dans un autre cas rapporté par Reuters, un Yézidi de 21 ans, Adnan Zandenan, a reçu un message sur Facebook de son jeune frère qu’il croyait mort — lui aussi victime de trafic vers Idlib.

« Mes mains tremblaient. Je croyais qu’un ami me faisait une blague », s’est souvenu Zandenan. Mais son euphorie s’est rapidement muée en désespoir : son frère, alors âgé de 18 ans et complètement endoctriné par l’idéologie salafiste extrémiste, refusait de quitter Idlib et de revenir dans la communauté yézidie de Sinjar.

Voir Daech, un « Frankenstein » créé pour « combattre le Hezbollah » ? 

Le califat reconditionné

En décembre 2024, au lendemain même de l’entrée du HTS de Julani à Damas pour renverser le régime d’Assad, le média kurde irakien Rudaw rapportait qu’une femme yézidie de 29 ans avait été libérée de l’esclavage à Idlib.

Selon Rudaw, de nombreuses femmes yézidies ont été secourues dans le camp d’Al-Hol, administré par les forces kurdes.

Cependant, d’autres « ont été retrouvées dans des zones de Syrie contrôlées par les rebelles [HTS] ou par des groupes armés soutenus par la Turquie [SNA], et certaines ont même été localisées dans des pays tiers », précisait le média.

Dans les jours qui ont suivi la chute d’Assad, des foules en liesse ont envahi les places publiques, scandant des slogans en faveur de Julani, désormais renommé Ahmed al-Charaa.

Mais alors que les diplomates occidentaux se pressaient pour rencontrer le nouveau dirigeant, le véritable sens de cette « liberté » s’est rapidement dévoilé. Les enlèvements de femmes alaouites – qui rappellent tragiquement le sort réservé aux Yézidis – ont révélé que Julani ne faisait que rééditer le modèle instauré par Daech.

[Bien qu'il n'ait que l'escalade belliciste à la bouche lorsqu'il s'agit de l'Ukraine, Macron n'a aucun scrupule à soutenir les régimes les plus sanguinaires du Moyen-Orient. Lors d'un récent briefing du Conseil de sécurité consacré à la Syrie, la France a évoqué en un seul mot sibyllin les crimes sexuels perpétrés contre les minorités en Syrie (« Restaurer la paix civile, c’est assurer la protection de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique, religieuse ou de genre. »). La Russie, dont la base syrienne de Hmeimim héberge des milliers de Syriens fuyant les massacres, a été beaucoup plus explicite : « Il est tout aussi crucial de se pencher sur les informations faisant état d’enlèvements massifs de femmes et de jeunes filles syriennes dans l’ouest du pays. De tels actes sont inacceptables dans tout État se réclamant du sécularisme. Leurs auteurs doivent être identifiés et traduits en justice. »]

Sous couvert de libération, un système implacable de violences sectaires, d’esclavage et de viol s’est abattu sur les populations tombées sous sa domination.

Face aux dénégations croissantes, l’expert en génocide Matthew Barber a mis en garde contre un scénario tristement familier, semblable à celui qui a entouré les premiers jours du génocide des Yézidis : incrédulité, rejet, dérision – jusqu’à ce que la réalité se révèle bien plus atroce.

« Personne ne croyait que cela pouvait arriver… Même les analystes et journalistes occidentaux doutaient de nos témoignages », a déclaré Barber. « Et pourtant, la réalité s’est avérée encore plus terrible que ce que nous décrivions. »

Le silence des victimes n’est pas un choix : il leur est imposé. Et tandis que cette campagne de terreur genrée se poursuit, une question demeure : combien de temps encore le monde détournera-t-il le regard ?

***

Si ce n’est déjà fait, je vous invite à signer et à faire largement circuler cette pétition sur change.org, qui approche les 15 000 signatures, et appelle à ma réintégration à la CGT d'où j'ai été exclu pour avoir dénoncé les biais pro-israéliens de la Confédération.

Si vous êtes disposé à dénoncer les discriminations intra-syndicales devant la Maison du peuple à Clermont-Ferrand et/ou à Montreuil le 13 juin 2025 à l’occasion des 130 ans de la CGT, veuillez me contacter à [email protected]

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11 réactions


  • Gégène Gégène 19 mai 20:02

    Au sujet des Yézidis, j’ai quelque difficulté à m’émouvoir du sort de gens qui mettent une barrière entre eux et le reste de l’humanité :

    on naît yézidi, on ne peux pas devenir yézidi. Même les juifs se mêlent partiellement aux autres peuples, c’est dire !


  • Corcovado 19 mai 23:27

    Article fouillé et informatif.

    Par contre, une pétition pour réintégrer la CGT ! Hohoho !

    J’en signerais bien une pour la désintégrer, oui !


  • SilentArrow 20 mai 01:40

    @Alain Marshal

    C’est ça l’islam. C’est Allah qui montre sa sale gueule de pourceau chaque fois qu’il peut le faire impunément.

    Ce qu’il se passe en Syrie aujourd’hui n’est pas nouveau : cela s’est produit au cours de 14 siècles après chaque conquête islamique.

    Que cela serve d’avertissement pour la France : ce que vous voyez en Syrie c’est le futur de la France si vous ne la débarrassez pas cette bande de charognards islamiques.


  • SilentArrow 20 mai 01:47

    @Alain Marshal

     

    Si ce n’est déjà fait, je vous invite à signer et à faire largement circuler cette pétition sur change.org, qui approche les 15 000 signatures, et appelle à ma réintégration à la CGT d’où j’ai été exclu pour avoir dénoncé les biais pro-israéliens de la Confédération.

    Une règle d’or pour les internautes : ne jamais signer une pétition en ligne.


  • agent ananas agent ananas 20 mai 02:29

    Le silence des islamophobes sur la réhabilitation d’Ahmad al-Charaa, ex numéro 2 d’alqaeda en Syrie et leader du front al-nusrat, est assourdissant.

    Parce qu’il « fait du bon boulot » ?


    • SilentArrow 20 mai 10:07

      @agent ananas

       

      Le silence des islamophobes sur la réhabilitation d’Ahmad al-Charaa, ex numéro 2 d’alqaeda en Syrie et leader du front al-nusrat, est assourdissant.

      Alors, soit je ne suis pas islamophobe, soit mon commentaire ci-dessus (20 mai 01:40) est assourdissant par son silence.

  • Seth 20 mai 13:06

    Ben quoi, vous ne saviez que al Joulani a le droit après avoir sauvé la Syrie de recevoir les lauriers de la gloire ? Et puis d’ailleurs qui vous a dit qu’il était encore islamiste ?

    Cela ne se peut après qu’il soit passé au costume des mécréant, se soit fait raccourcir la barbe et ne se couvre plus la tête.

    Le micronuscule qui le reçoit bien volontiers ne pourrait tout de même pas s’être trompé au point de ne pas cerner ce qui resterait la nature profonde de ce « chef d’état » démocrate et possiblement apostat !


    • Seth 20 mai 13:44

      @Seth

      A cela j’ajoute que tous ces croyants ont du mal à comprendre comment peut faire ce pauvre Allah pour fournir des tonnes de belles et pures houris à ces belles âmes méritantes débarquant dans l’au-delà par camions entiers et craignent qu’on ne leur procure en fait de houris que des pouffiasses ayant déjà beaucoup servi. Ils jugent donc préférable de s’en trouver sur cette terre au cas où par la suite...  smiley


    • SilentArrow 20 mai 15:43

      @Seth

      Vous ne saviez pas ? Allah, la mère maquerelle est experte en takiya.

      Elle promet des vierges fraîches alors qu’elle n’a que des vieilles nonnes catholiques décrépites et imbaisables.

      J’aimerais bien voir la gueule de ces rastaquouères quand ils se rendront compte qu’ils se sont fait avoir. On sait que les moustoufs ne sont pas très regardant, mais tout de même, ces vieilles foufounes pleines de toiles d’araignées...


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