Tchad / Darfour : à quoi sert globalement l’aide humanitaire ?
Certains diront que l’aide humanitaire est accordée, voire octroyée aux peuplades souffrant de problèmes divers suite à des conflits interminables. Cette aide est diverse, mais le plus gros se cantonne à l’alimentaire. Il y a de quoi être choqué et scandalisé de constater que certaines contrées sont constituées d’individus malveillants prêts à tout pour s’enrichir sur le dos des misérables qui endurent ces multiples souffrances. Les faits se passent dans la ville de Goz Beida, à l’Est de la République du Tchad.

Dans cette région qui cumule un grand nombre de réfugiés, l’aide humanitaire destinée à cette zone de l’Est du Tchad, profite aux rebelles soudanais du Darfour. Ces derniers utilisent les camps de réfugiés du Tchad comme bases arrière. Ils sévissent en ces lieux. Ils y recrutent de jeunes enfants (garçons en particulier) pour aller combattre les rebelles tchadiens ou les milices pro-gouvernementales au Soudan. Le camp de réfugiés soudanais est situé à la lisière de la ville de Goz Beida, à l’Est du Tchad, il compte près de trente mille âmes. Il est aussi grand, si ce n’est plus que la ville de Goz Beida. La construction de ce camp a été assurée par les Nations unies. Son organisation est bien régie par les organisateurs internationaux.
Un problème important s’est produit, voire installé à proximité de ce camp, il s’agit des familles de tchadiens déplacées. Elles se sont installées dans cette région où elles pensent trouver de quoi survivre. L’illusion ou la réalité ? Elles espèrent profiter de la manne humanitaire, comme les Soudanais présents sur place. Les histoires relatées dans ce camp tournent en permanence autour de conflits régionaux entre tribus « arabes » et tribus d’origine africaine. L’aberration est que ces soi-disants tribus « arabes » sont également africaines. Il est donc difficile de dire que nous sommes en présence de tribus étrangères qui sont en conflit pour des raisons ethniques. Les milices arabes, qui pillent et brûlent des villages entraînant la fuite de leurs habitants, sont également africaines. Ce sont certes des mercenaires qui ont leurs intérêts dans cette pagaille. Là où le bât blesse, c’est qu’elles font l’unanimité contre elles. A quoi cela sert d’entraîner des personnes à fuir et à quitter leur village pour se rendre dans un autre pays qui n’est pas le leur ? Cela occasionne des haines et des conflits futurs. Ce qui est déplorable dans ce conflit absurde, c’est que ces tribus « arabes » ou « d’origine africaine » partagent les mêmes valeurs. Elles ont des coutumes similaires pour la plupart. Elles sont dans l’ensemble musulmanes. Il est à noter que ce conflit « stupide » a occasionné des déplacements de population dans le sens inverse : les tribus tchadiennes dites « arabes » sont allées vivre au Soudan.
L’aide humanitaire dans cette zone de réfugiés.
Les organismes humanitaires basés au Tchad, dans cette région de l’Est, apportent leur soutien à tous. Les constructions profitent à la population locale, tout comme aux réfugiés. Il est un aspect négatif à ne pas négliger dans cette zone, censée être calme (ou zone de paix), les conflits nocturnes ou petits règlements de compte entre tribus. Des patrouilles s’organisent en soirée pour éviter que ne pénètrent, dans la zone de Goz Beida, des militants pro-arabes. Tout individu qui se fait coincer la nuit, et qui ne peut justifier de son identité, peut se voir rosser proprement. Le gouvernement tchadien soutient ces patrouilles qui font la loi.
L’aide humanitaire est bénéfique à tous.
Faut-il se restreindre à ça, ne faut-il pas remettre les gens au travail ? La notion de micro-crédit n’est pas à l’ordre du jour. Il faudra peut-être attendre la fin du conflit dans l’Etat voisin. Encore faut-il éviter que le camp de réfugiés ne devienne une zone retranchée de rebelles soudanais, prêts à repartir en guerre contre le gouvernement d’Omar El Bechir. Aux réfugiés à Goz Beida au Tchad, M. Chikinda reconnaît que les camps ne sont pas fermés. La population de réfugiés circulent en toute liberté. Les Nations unies ne sont pas là pour exercer du contrôle sur ces tribus déplacées. Ceux qui s’enrôlent dans tel ou tel bastion ethnique, le font de leur propre chef. Le haut commissaire souligne que l’ONU ne cautionne pas de bases de recrutement dans les camps de réfugiés. Il admet néanmoins que certains réfugiés ont probablement étaient recrutés dans l’armée tchadienne.
En conclusion, l’aide humanitaire est-elle là pour contribuer à développer la guerre par ses côtés négatifs, car les personnes, du fait qu’elles soient « assistées », ont-elle encore l’envie, voire le courage de s’adonner aux activités manuelles (le travail de la terre, l’élevage du bétail, le commerce). Ne vont-elles pas se consacrer uniquement à la guerilla. Il est peut-être temps pour les Nations unies, de se poser la question par rapport à la situation actuelle qui règne dans ces divers camps de réfugiés, et en particulier au camp de Goz Beida.