mercredi 3 avril 2013 - par Pierre JC Allard

Terroristes, anciens et modernes

Le 6 mars, dans le quartier de Kiryat Moshé, à Jérusalem, un terroriste a ouvert le feu avec une arme automatique, tuant huit étudiants et en blessant une trentaine d’autres. À Bagdad, une nouvelle vague d’attentats relance (poursuit) une guerre qu’on nous avait dit terminée...

Je suis contre la violence. Non seulement parce que je la crois immorale, mais aussi parce que je la vois inefficace. Il ne peut y avoir de changements durables positifs de la société que ceux qui permettent la possession tranquille d’un acquis. Or, il n’y a pas de possession tranquille de ce qui a été obtenu pas la force aussi longtemps qu’un large consensus ne s’est pas établi quant à la légitimité de cette possession, ce qui est d’autant plus long qu’a été brutale la force employée.

Guerres et révolutions sanglantes peuvent être évitées, car ce sont désormais des alliances et non des individus qui ont le pouvoir et les liens qui assurent la cohésion d’une alliance peuvent être détruits par les armes de la persuasion au profit d’une alliance rivale. La violence est une solution de facilité. Une solution d’impatience, sans intelligence, qui modifie les effets sans changer les causes et dont les résultats bénéfiques ne peuvent donc être permanents, alors que les dommages causés sont bien lents à réparer.

Dans cette optique, le phénomène du terrorisme est particulièrement néfaste. Cela dit, la « guerre » qu’on prétend mener aujourd’hui contre le terrorisme est triplement trompeuse, d’abord en ce qu’elle n’identifie pas adéquatement ce qu’est le terrorisme ni son extension, ensuite, parce qu’elle ne va pas à la racine du mal et utilise donc les mauvaises armes pour en triompher et, finalement, parce que l’éradication du terrorisme, qui devrait être une fin en soi, est instrumentalisée par des intérêts qui veulent y voir une « guerre » et une guerre comme les autres.

Il se verse aujourd’hui bien du sang et de larmes parce que cette « guerre » au terrorisme est menée de façon remarquablement inepte. Il s’en versera encore bien plus – et plus qu’on n’ose même l’imaginer ! – si on ne fait pas un diagnostic intelligent et honnête de ce phénomène et de la nouvelle forme qu’il revêt.

LE TERRORISME TRADITIONNEL

Avant toute chose il faut distinguer entre un « nouveau terrorisme » et l’ancien. Ceci n’est possible que si on identifie l’essentiel du nouveau terrorisme et qu’on accepte donc de le comparer à l’ancien en regardant et identifiant celui-ci sous toutes ses formes et dans toute son extension.

L’ancien terrorisme est là depuis toujours. La terreur est une arme efficace de domination, venant tout de suite après le génocide comme procédé immémorial de solution des conflits internationaux, s’imposant dès qu’on préfère utiliser la population conquise au lieu de l’exterminer.

La terreur peut être aussi une arme préventive bien efficace si elle convainc l’adversaire de se soumettre plutôt que de résister. Elle peut se limiter à la menace (Voir Shakespeare,Henry the Fifth) ou, plus brutalement, signifier l’incendie des fermes avoisinantes (Voir Wolfe à Québec), le viol des femmes et l’exécution d’otages

La terreur est un objectif militaire reconnu. Cette terreur « traditionnelle » est depuis toujours prise en compte dans les stratégies guerrières. Les Nazis bombardant Guernica ou Belgrade, les Anglais bombardant Dresde, ou les Américains Tokyo ou Hiroshima, ne faisaient pas autre chose que terroriser. On peut parler de dommages « collatéraux », mais quand la terreur est le but c’est l’objectif militaire qui est la collatérale ; la vraie cible c’est l’Ennemi-qui-a-peur. Le civil, homme, femme ou enfant.

Semer la terreur est une tactique militaire tellement acceptée qu’on n’en parle même plus. Quiconque marche derrière un drapeau reconnu jouit du double zéro (00) qui donne à James Bond une licence pour tuer et terroriser. Il est un soldat. Un patriote. De la graine de héros. Il est là pour « abreuver nos sillons d’un sang impur ». Il fait peur ? Tant mieux, c’est son métier. Ce n’est que lorsque les combattants n’ont pas un étendard auquel bien du sang versé a déjà conféré une légitimité que la sémantique accepte qu’on parle de terrorisme lorsqu’ils terrorisent. Deux poids, deux mesures.

Deux poids, deux mesures, mais il y a plus pervers : la licence pour tuer peut n’être émise que longtemps après le meurtre. Le succès transforme une rébellion en révolution, une campagne de terreur en guerre d’indépendance et les terroristes en héros et en martyrs. On peut ainsi rendre acceptables a posteriori les actes de terreur, et des jugements qu’on croyait indiscutables nous sont présentés tout à coup comme hâtifs, des épithètes à corriger.

Ce qui est bien malencontreux, car les mouvements révolutionnaires, comme l’Irgoun en Palestine ou le FLN en Algérie – qui ont visé les civils et pratiqué une stratégie de terreur – n’ont pas fait pire que ceux qui mènent toutes les autres guerres, mais il faut surtout retenir qu’ils n’ont pas fait mieux. Avoir gagné ne les rend pas plus vertueux que le Sentier Lumineux au Pérou, par exemple, ou que les Tigres tamils au Sri Lanka. Les actes qu’ils ont commis restent des horreurs.

Comme sont des horreurs les actes de ceux qui, aujourd’hui, face à la misère du monde, prennent sur eux de mener par la terreur la lutte des perdants contre les gagnants de la société actuelle. Une horreur, quand ils jugent que quiconque profite du système en place peut être désigné comme complice des profiteurs et que tout ce qui soutient le système ou lui est utile mérite donc d’être détruit.

On aimerait penser que ceux qui font sauter une mosquée ou une école, parce que c’est un « acte de guerre » qui affaiblit le moral de l’adversaire, resteront à jamais des meurtriers aux yeux de l’Histoire. Hélas, rien n’est moins sûr…

On ne pourra condamner avec crédibilité le terrorisme, que quand celui-ci aura cessé d’être un crime sous condition résolutoire et qu’on mitigera l’hommage rendu à ceux dont la terreur a atteint ses objectifs, en ne gommant pas le cas échéant des biographies des héros qu’ils ont été des terroristes et des meurtriers. On absout trop facilement le terrorisme traditionnel. On doit dénoncer l’arme de la terreur et tout ce qui tue indistinctement combattants et non-combattants. On doit le dénoncer, que celui qui tue soit au service d’un État ou d’une Cause.

Si, obéissant à la simple logique, on donnait ainsi à « terrorisme » son vrai sens de combattre par la terreur – et qu’on reconnaissait que celui qui terrorise les non-combattants est un criminel – il faudrait être bien prudent, toutefois, en dénonçant l’arme du terrorisme, de ne pas sembler donner du même coup l’absolution aux autres horreurs qui sont commises au cours d’une guerre. C’est la guerre qui est l’abomination.

On a colporté que le pilote du Enola Gay, l’appareil qui a lâché LA bombe sur Hiroshima, est devenu par la suite « irrationnel » et l’est demeuré sa vie durant, parlant d’horreur et de culpabilité. On devrait se demander si la magnitude du meurtre collectif auquel il avait participé ne l’a pas au contraire rendu sain d’esprit. On devrait se demander si, derrière le voile pudique du rejet des armes atomiques, chimiques et biologiques qu’on dit « massivement destructrices », on ne rend pas irrationnels tous ceux qu’on envoie aujourd’hui lancer des obus « normaux » et tirer des balles « ordinaires » sur d’autres êtres humains.

La punition des nations qui font de leurs citoyens des meurtriers, en prétendant en faire des soldats, est qu’ils doivent un jour affronter leurs propres vétérans à qui l’on a montré à penser comme des meurtriers. Le risque n’est pas nul que beaucoup d’entre eux, désabusés, mettent en pratique « at home » ce qu’on leur a enseigné. C’est chez eux qu’ils continueront peut-être la violence .. et il n’y aura pas alors assez de prisons pour les accueillir.

LE NOUVEAU TERRORISME

Le terrorisme traditionnel est une horreur connue et fichée. Quand on parle de terrorisme aujourd’hui, cependant, on ne pense plus au terrorisme traditionnel accepté et banalisé de ceux qui bombardent des civils, et encore moins à la bombe vengeresse de l’anarchiste qui tente de s’enfuir après l’attentat. On a en tête une autre démarche, un nouveau terrorisme qui ne se caractérise pas tant par sa cible que par l’intention de l’auteur.

La dimension nouvelle des attentats qui ensanglantent aujourd’hui le monde entier – et dont l’expression la plus spectaculaire a été l’attentat du 9/11 au WTC de New York – n’est pas que des innocents en soient la cible. À quelques bref interludes près de « guerres en dentelles », où le « plaisir » du combat l’emportait sur le profit qu’on en pouvait tirer, les innocents ont toujours été la cible des terroristes, déguisés ou non en soldats. Le fait nouveau, c’est le sacrifice de sa vie exigé du combattant, non plus comme un risque à courir ou un prix à payer, mais comme une condition essentielle de la victoire.

Ceux qui prétendent lutter contre le terrorisme négligent à tort la composante suicidaire du nouveau terrorisme. C’est cet ’élément nouveau qui fait toute la différence, car ce n’est plus la valeur ni l’importance de ce qui est détruit qui est le message – même si c’est cette destruction qui fait les manchettes et qui en assure la diffusion – c’est le sacrifice lui-même qui est le message. Un message d’irrationalité qui vaut son pesant d’or.

Pour comprendre l’importance de ce message, il faut voir que l’interdépendance des acteurs dans le monde moderne a fait de nous tous, pauvres comme riches, l’équivalent social de frères siamois. Le monde est devenu une machine si complexe que, si l’ordre social disparaît, même le plus pauvre et le plus misérable sur cette planète y perdra. Si le vaisseau qu’est notre société chavire, le dernier des galériens sombrera, tout autant que les officiers sur le pont supérieur et César lui-même.

Ceci a eu pour conséquence que le salut du navire soit devenu, pour toutes les parties, plus important que les contentieux qui nous opposent. Galériens et patriciens peuvent se disputer les rations du bord, mais toute contestation raisonnable de l’ordre social établi prend en compte l’absolue nécessité de ne pas saborder le navire.

Toute discussion entre gagnants et perdants de la société pour amener une redistribution de la richesse et du pouvoir, repose donc aujourd’hui sur le bluff des uns comme des autres. Chaque partie qui avance d’un pas ne le fait que persuadée que l’autre ne commettra pas l’irréparable …et ne peut poser ce pas à profit que si elle a convaincu l’autre qu’elle-même pourrait bien le commettre si on l’en empêchait. Gauche comme Droite traditionnelle se déplacent donc avec prudence, dans une évolution lente qui ressemble plus à une partie de poker qu’à un match de pancrace,

Il est irrationnel, pour les uns comme pour les autres, de mettre le navire en péril. Mais celui qui donne à l’adversaire l’impression d’accepter les conséquences du naufrage a évidemment un atout majeur en main pour obtenir des concessions. Dans ce poker, l’irrationalité est un atout maître et la démarche du terroriste qui se suicide – et apparaît donc prêt à tout pour obtenir gain de cause – marque des points.

Chaque fanatique qui se suicide emporte une levée, car il rend plus crédible l’hypothèse que les perdants de la société sont prêts à risquer de perdre ce qu’ils ont pour obtenir davantage. Ce qui est un bluff. Car, pour celui qui a peu, ce peu n’en est pas moins tout ce qu’il a et il n’y tient pas moins que celui qui a plus… À moins qu’il ne soit « irrationnel ». Irrationnel, s’entend, selon les critères qu’on veut bien appliquer.

Il y a toujours eu des fanatiques prêts à mourir pour une cause. Drogue, conditionnement à Sandhurst ou à Saint-Cyr, propagande et pression sociale aidant, on a toujours fait le plein de héros pour défendre Camerone ou mener une charge de la Brigade Légère. Simultanément, il y a toujours eu des gens qui souffrent et qui veulent en finir. Affaire d’opinion, de prétendre que les gestes de ceux-ci ou de ceux-là sont ou ne sont pas rationnels, mais c’est une question de fait que ce ne sont généralement pas les mêmes qui sont prêts à mourir pour une cause et qui veulent échapper à la vie.

On peut croire que celui qui est prêt à mourir pour une cause préfèrerait néanmoins s’en sortir vivant et la voir triompher ; la mort est pour lui un mal nécessaire, un sacrifice consenti. Celui qui est suicidaire parce que la vie lui pèse, à quelques rares exceptions près, n’a que faire des causes et des idées. Il ne veut plus exister et cette décision occupe toute la place.

La spécificité du « nouveau terrorisme » est de mettre en scène un protagoniste qui est à la fois un fanatique prêt à mourir pour une cause ET suicidaire. Ce phénomène s’est déjà manifesté - (pensez aux Assassins (Haschichim) drogués du « Vieux de la Montagne » – mais il n’est pas courant. C’est une combinaison terriblement efficace.

On ne parle pas ici de ceux qui tentent un coup risqué, dans une école russe, par exemple, puis font tout sauter quand les choses tournent mal. On parle de celui qui se barde d’explosifs et se fait exploser dans un marché ou un autobus. Le nouveau terroriste VEUT mourir. La racine du problème, c’est que ce nouveau terroriste est fanatique, bien sûr, mais SURTOUT suicidaire.

Le nouveau terroriste a pris de l’ahimsa de Gandhi le renoncement et le refus passif, mais ostentatoire de toute acceptation de l’ennemi et de ses oeuvres. Il a hérité des bonzes bouddhistes protestant contre l’occupation du Vietnam et s’immolant par le feu, l’invulnérabilité à la souffrance et à la peur. Il n’a pas retenu d’eux, toutefois, la non-violence ; il est tout sauf non-violent. À l’action sacrificielle, il a joint la menace.

C’est une menace contre laquelle il y a peu de parades. Il est impossible de se protéger de quelqu’un qui veut mourir. Il y a des douzaines de façons de tuer n’importe qui, dès qu’on est prêt à y laisser sa propre peau. Je ne les décrirai évidemment pas, mais il serait sot de penser qu’un volontaire pour le suicide ne puisse pas les trouver par lui-même. Le Nouveau Terrorisme consiste en centaines, voire en milliers d’individus qui ne demandent qu’à mourir en faisant un maximum de dommage. Comment se prémunir contre ce danger ?

D’abord en distinguant clairement entre le fanatique suicidaire et ceux qui instrumentalisent son suicide pour obtenir des concessions. Ce sont deux types différents. Le fanatique suicidaire n’a pas de revendications. Ce n’est pas lui qui inscrit sa démarche dans un bluff, mais les joueurs traditionnels qui s’en servent eux dans le cadre de la partie gagnants/perdants avec laquelle ils sont familiers.

Cette situation rend le problème du nouveau terrorisme plus grave même qu’on ne le dit, car il est extrêmement improbable que des fanatiques suicidaires, déjà entraînés et n’attendant que de passer à l’acte, renoncent à leur projet en échange de quelque concession que ce soit. Ceux qui les manipulent pourraient à la rigueur influer sur l’aspect « fanatique » du nouveau terroriste ­ -(même si personnellement je ne puis penser que celui qui s’est investi à ce point dans un « geste » accepte de s’en détacher sous le seul prétexte rationnel que le but en a été atteint ­ !) – mais ils ne peuvent certes pas contrôler sa composante suicidaire. Le suicide est une décision personnelle.

On ne peut pas contrôler efficacement le nouveau terrorisme en palabrant au niveau des mouvements qui l’utilisent. On peut espérer, en négociant avec ceux-ci, saboter la logistique du terroriste – transport, approvisionnement en explosifs, etc. – mais ceci n’est qu’une action dilatoire ; le fanatique suicidaire reste une grenade dont la goupille est tirée et qui, si ces mouvements ne nous la lancent pas, tôt ou tard leur explosera entre les mains.

C’est au niveau de sa composante suicidaire qui en marque la spécificité qu’il faut désamorcer le fanatique suicidaire et l’on n’y arrivera pas par chefs interposés. On cherche à nous convaincre que l’augmentation des attentats suicide découle entièrement d’une croissance de l’intégrisme religieux. Il ne serait pas mauvais de se demander si c’est bien le ciel qui est devenu plus attrayant ou si ce n’est pas la terre qui n’a plus rien à offrir. Il faudrait voir si le paradis n’est pas devenu le premier choix de beaucoup simplement parce qu’il est resté leur dernier, toutes autres nourritures terrestres leur ayant été refusées.

Le fanatisme incite certainement à l’action terroriste, mais quand cette action devient prioritairement autodestruction, la problématique est différente. Il faut voir quel rôle y joue une profonde désaffection envers la vie elle-même et ce qu’elle peut offrir. La guerre en Iraq a coûté, à ce jour, près de USD $ 15 000 par Irakien. Est-il si cynique de se demander combien des terroristes se seraient tout de même fait exploser, si les circonstances leur avaient fourni USD $ 15 000, à chacun d’eux et à chacun des membres de leur famille ? La seule défense contre un fanatique suicidaire, c’est de lui donner une bonne raison de vivre.

Ceux dont c’est la tâche de nous protéger du terrorisme réagissent au premier niveau, celui d’une lutte traditionnelle entre gagnants et contestataires. Ils voient le fanatique suicidaire comme un adversaire rationnel qui vient négocier ou, au contraire, comme un pion comme les autres sur le même échiquier, tout entier sous contrôle de celui qui le dirige. Or, ce dernier n’est ni l’un ni l’autre. Ils scotomisent la dimension irrationnelle du nouveau terrorisme et, à ce deuxième niveau, ne semblent pas comprendre que chaque terroriste suicidaire ne peut être que farouchement individualiste. À côté de sa décision fondamentale de mourir, la cause qui lui sert de prétexte ne peut être qu’accessoire.

Parce qu’ils ne s’intéressent pas vraiment au fanatique suicidaire, mais uniquement à ceux qui l’instrumentent, ceux qui devraient nous en protéger s’attaquent au nouveau terrorisme avec les mauvaises armes, ne touchant même pas à la racine du mal. En fait, ils aggravent la situation et l’on est confronté, comme si souvent lorsqu’on analyse la politique américaine, au dilemme de décider si c’est la bêtise qui explique les décisions qui sont prises ou si toutes les conséquences néfastes et bien prévisibles n’en sont pas voulues, au niveau d’un diabolique agenda caché.

Ainsi, la politique américaine a commis l’erreur de traiter le nouveau terrorisme comme une option politique, de lui donner un nom – Al-Qaeda – ­ et un chef : ben Laden. Un chef invisible, quasi-mythique le chef parfait pour un délire onirique. N’a-t-elle compris que, derrière la panoplie ridicule d’une lutte au premier niveau contre les Talibans ou Saddam Hussein, elle a créé au deuxième niveau, celui de l’irrationalité, un point de ralliement pour TOUS les suicidaires irrationnels auxquels elle fournit ainsi une cause, une pseudo rationalité sur mesure et quelques cibles spectaculaires ?

Si on est suicidaire sans raison, et donc irrationnel, pourquoi ne par partir avec un peu de panache, en prenant pour prétexte et en amenant avec soi quelques Américains de service, dont on peut se convaincre qu’ils sont responsables de tous les malheurs ? La création d’Al-Qaeda a-t-elle été une simple bévue de la propagande américaine ou une étape de plus vers la fascisation de la société en lui créant des « Sages de Sion » imaginaires pour justifier les nouveaux Dachau que sont les prisons d’Irak et Guantanamo ?

La politique américaine a commis une seconde erreur : celle de prétendre qu’on pouvait triompher du terrorisme en envahissant un pays ou un autre et en augmentant les armements, ce qui est aussi absurde que d’envoyer la garde nationale à l’assaut de la peste ou du choléra ou de tirer du canon sur des anophèles.

Le nouveau terrorisme, en ce qu’il a une composante suicidaire, est individualiste et naît dans la tête des gens. Une division blindée ne vous protégera pas contre votre voisin qui n’a jamais rien fait de mal, mais qui, ce jour-là, dans un café, décide qu’il en a ras-le-bol et vous ouvre la gorge avec le couteau à fromage. Or, si on sait lire, c’est vers ça qu’on tend.

Le nouveau terrorisme est une décision individuelle et, de plus en plus, ce sera une décision imprévisible. L’apparition d’un comportement totalement irrationnel, quand un seuil est atteint dont rien n’annonçait l’existence. Comme apparaît brusquement une image sur un négatif plongé dans un révélateur. Le même phénomène se manifeste autrement chez les automobilistes qui perdent tout contrôle et tuent froidement celui qui les a dépassés ou invectivés. Chez les passagers d’un avion, qui agressent le personnel de bord. Chez tous ceux qui se sentent impuissants. C’est le même phénomène ; on l’appelle terrorisme quand on lui greffe une « Cause », mais c’est la même rage irrationnelle et sa composante suicidaire est plus significative que sa composante fanatique.

N’est-il pas clair, dans cette optique, qu’en faisant la guerre a une population civile au bord de la misère, on augmente quotidiennement le nombre de ceux qui n’ont plus rien à attendre de la vie, de ceux dont la haine de la terre, l ‘amour du ciel, le désir de vengeance ou la simple quête d’un sens font des candidats de choix pour le suicide, suicide qui est moins motivé que justifié et donc rationalisé par une action terroriste ?

L’invasion de l’Iraq a été une absurdité que seul peut expliquer l’objectif à courte vue du complexe militaro-industriel américain, dénoncé par Eisenhower et devenu mondial, ­ de spéculer sur le pétrole et de mousser un peu plus ses ventes. Une absurdité qui confine elle-même à l’irrationnel et devient donc le « juste » pendant de l’irrationalité du terrorisme lui-même. Les officiers supérieurs se joignent aux galériens pour mettre le vaisseau en péril et César, hélas, ne semble pas très doué.

Pierre JC Allard

 



35 réactions


  • Deneb Deneb 3 avril 2013 09:36

    La violence est depuis toujours le plus grand problème de l’humanité. Impossible à éradiquer, l’humain est violent dans son essence même. Mais on peut la canaliser dans l’expression verbale, artistique, médiatique... Cette violence là blesse uniquement ceux qui y font attention, pour ne pas en être touché il suffit de l’ignorer. Ce n’est pas le cas avec la violence physique, impossible à ignorer. A mon sens, la direction à suivre serait donc une liberté totale d’expression, tant pis pour les insultes, mais une oppression très sévère de la violence physique. Curieusement on remarque que les plus ardents opposants à la liberté d’expression sont aussi ceux qui pratiquent le plus la violence physique. Exemple : les caricatures de Mahomet provoquant les agressions contre les ambassades occidentales. Les religions et autres croyances irrationnelles sont les plus opposées à la liberté d’expression, toujours prêtes à sortir les armes contre une parole, un dessin. C’est normal, puisque Jean a décrété que le Verbe était Dieu.
    Serait-ce vraiment dangereux, à l’ére d’internet et les téraoctets d’informations qui se déversent chaque seconde, de désacraliser le verbe, de démythifier l’expression, justement pour la libérer ? Soyons violents, faisons la guerre, mais avec des mots ! En même temps, soyons impitoyables et intransigeants contre toute forme de violence physique.
    Les non-dits sont toujours plus dangereux que les pires des insultes et la connaissance ne rend jamais autant violent que l’ignorance.


    • King Al Batar King Al Batar 3 avril 2013 11:03

      Bonjour Deneb,
      C’est amusant, mais pas surprenant mais je suis globalement à l’opposé de ce que tu raconte.
      Il y a un point sur lequel je suis d’accord avec toi, c’est que la violence, et meme l’instint de domination est présent en l’homme, et que nous sommes à n’en pas douter l’espèce animale la plus meurtrière évidemment.
      En revanche, moi je suis plutôt d’un genre à condamner l’action plutot que la réaction, et je pense que si les gens n’insultaient pas d’autres personnes, il n’y aurait pas ou en tout cas moins de réactions et donc de violence.
      Ton système dit qu’il doit être possible d’insulter librement mais par contre que la réponse physique doit être sanctionné. Pour ma part, je considère que les mots font plus mal que les coups, la douleur physique ne dure qu’un temps, la douleur morale dure toute une vie.
      Si les gens se respectaient davantage, et évitaient de se provoquer en permanence, à force de vouloir dominer autrui, il y aurait beaucoup moins de violence...
      Certains m’ont souvent dit que la violence est la réponse de celui qui n’a plus rien à dire. Mais parfois, face à l’insulte, et l’outrage, on n’a pas de réponse à fournir... Moi je suis partisant du « il l’a bien cherché ».
      Malgré un éducation religieuse, contre laquelle je me suis opposé, car je pense que la bonté d’un individus se considère par ses actes, qu’il fait pour autrui (ne pas mentir, ne pas voler, bref des choses simples et vertueuses) plutot que par le respect de dogmes religieux (faire telle choses à telles dates, ne pas manger tel aliment etc...). J’ai conservé l’idée que pour que les choses fonctionne bien autour de moi, et que la paix fonctionne, il n’est pas bon d’insulter gratuitement qui que ce soit. Bien sur quand on m’insulte je répond par l’insulte, c’est évident. Maintenant, je sais qu’il n’est « pas bien » d’insulter quelqu’un ou surtout quelque chose (comme la mère, les morts, ou la religion) qui est vraiment la source d’amour d’un individu. Voila pourquoi je considère que le blasphème, comme insulter les mamans et autres type d’insultes susceptibles d’engendrer des violences devraient être à bannir.
      Moi je ne condamne pas ce qu’il se passe à la fin, mais je cherche à trouver l’element déclencher, ce qui est responsable de cette violence. Ainsi, je ne suis pas pour augmenter les prisons et la repression, mais pour investir dans l’education afin d’éviter d’en arriver à la repression.
      Crois moi, si tout le monde se respectaient et évitaient les insultes et le manque de respect, qu’on soit croyant ou pas (d’ailleurs les nazis, et les morts du communisme n’étaient pas des meurtres religieux, contrairement à ce que ton argumentation semble avancer la religion n’est pas plus repressive que l’homme), la violence physique serait déjà considérablement réduite.


    • Folacha Folacha 3 avril 2013 11:18

      King,

      Les coups peuvent tuer . Bien sur après on ne sent plus rien .

    • Gollum Gollum 3 avril 2013 11:24

      Deneb raisonne toujours comme une paillasse décidément. (violence verbale puisque autorisée smiley).. 


      On ne compte déjà plus le nombre de suicides provoqués précisément par des persécutions verbales sur Facebook ou autre...

      Au contraire le chemin pour moins de violence physique passe par la mise en place de l’éradication de toute forme de violence quelle qu’elle soit, notamment verbale. Donc le retour (eh oui je suis un vieux con..) du respect, de la politesse, le célèbre « ne fais pas aux autres ce que.. etc »... qui était à peu près respecté il n’y a pas si longtemps. Alors qu’aujourd’hui, ceux qui demandent et exigent du respect sont précisément les premiers à ne pas respecter les autres.

      Inversion terminale des valeurs.. et schizophrénie galopante.

    • Gollum Gollum 3 avril 2013 11:25

      Hum.. grillé par le King apparemment.. smiley


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 11:47

      King : « Moi je suis partisant du « il l’a bien cherché ». »

      Giordano Bruno, mort sur le bûcher, il l’a bien cherché, il n’avait qu’à pas dire que la Terre tournait autour du Soleil.
      Halimi assassiné par Fofana : il l’a bien cherché, il n’avait qu’à pas céder aux charmes d’une petite arabe.
      etc., etc.

      Moralité : ceux qui ont des armes méritent le respect.


    • popov 3 avril 2013 12:31
      Je suis plutôt de l’avis de Deneb, à condition que l’expression libre soit dirigée vers des idéologies, pas des personnes. Avec une réserve, toutefois : le pays qui protège le mieux la liberté d’expression, les Etats-Unis n’est pas celui où il y a le moins de violence physique.

      Le problème ce sont les gens qui s’identifient avec une idéologie ou un club de foot et qui prennent les critiques comme des injures personnelles. Si on doit se taire pour ne pas froisser leur susceptibilité pathologique, on ne pourra bientôt plus rien dire du tout.

    • King Al Batar King Al Batar 3 avril 2013 13:12

      Deneb, je suis navré mais je trouve que vos exemples ne correspondent pas à notre discussion.
      Je n’ai pas l’impression qu’Ilan Halimi ait insulté qui que ce soit. Il a été victime d’un crime crapuleux, du ranconnage.
      Pour revenir à ce que je dis, c’est simplement que si on se respectait les uns les autres, à commencer verbalement, et bien cela limiterais la violence physique car il y aurait moins de tentation. Savoir manier les mots, comme se servir de ses poings peut être une arme si l’on utilise son savoir à mauvaise essien.
      En fait, je penserai plutot comme vous si j’estimais que les hommes soient suffisement intelligent pour concevoir la liberté d’expression dans le respect d’autrui. Malheureusement aujourd’hui ce n’est pas le cas.
      Ce n’est pas parce que la liberté d’expression est permise, et que la liberté de blasphemer (pour reprendre cet exemple) qu’il faille insulter les fondements religieux de groupe d’individus, au pretexte qu’on ait le droit de le faire.
      Alors à défaut, plutot que de surestimer les hommes en considérant qu’ils sont suffisement intelligent pour comprendre que la liberté ne peut se dispenser du respect des autres, et donc de leur propre liberté, je préfère qu’on limite deja les eventuelles cause de violence plutot que d’attendre que la violence se propage et de réprimander les conséquence.
      Après bien évidemment, je suis aussi pour qu’on sanctionne les violences physique. Toutefois, il est bien important et cela existe dans le droit, qu’on considère ce que l’on appelle « les circonstances attenuantes », et je pense que l’insulte violente en est une, simplement par le fait que c’est ce qui met le feu aux poudre.


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 13:20

      Gollum : « Deneb raisonne toujours comme une paillasse décidément. (violence verbale puisque autorisée »

      Où ça ? Citez un exemple de violence verbale dans mon intervention ci-dessus, SVP !


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 13:22

      King : voyez vous, la différence entre nous c’est que vous croyez en Dieu et moi en l’Humain.


    • Gollum Gollum 3 avril 2013 13:46

      Où ça ? Citez un exemple de violence verbale dans mon intervention ci-dessus, SVP !


      A Deneb : Ce n’est pas ce que voulait dire ma parenthèse.. C’est vous-même qui avez dit que les violences verbales étaient légitimes et que l’on ne devait que réprimer les violences physiques..
      Laisser plus de place à la violence verbale pour mieux réprimer les violences physiques..

      Je n’invente rien là. smiley

      Hors les violences verbales sont des violences tout autant dangereuses que les autres.

    • Deneb Deneb 3 avril 2013 13:57

      C’est vrai, l’autre jour je me suis pris une insulte dans la tronche, j’ai passé 3 jours à l’hôpital.


    • Gollum Gollum 3 avril 2013 14:01

      A Deneb : je reprends ce que j’ai écris plus haut : « On ne compte déjà plus le nombre de suicides provoqués précisément par des persécutions verbales sur Facebook ou autre... »



      Et ignorer cela est une véritable insulte à tous les morts ainsi qu’aux proches qui ont été victimes de cette violence là...

      Vous vous enfoncez là.. mais bon je ne suis pas surpris.

    • Deneb Deneb 3 avril 2013 14:02

      Mais c’étaient les gros caractères d’imprimerie en plomb.


    • King Al Batar King Al Batar 3 avril 2013 14:04

      Ben je sais pas si vous vous en êtes rendu compte au fil de nos quelques discussions Deneb, mais je ne suis pas tellement croyant, j’ai eu une éducation religieuse, ce qui est différent. Après n’importe quel croyant me considérerai autant religieu que les catholiques qui vont à la messe tous les cinq ans...
      C’est a dire que j’accorde aucune espece d’importance aux regles religieuses futiles (comme alimentaires, ou de type ne pas utiliser l’electricité a telle date etc...) car ca me parait être stupide de qualifier la bonté d’un homme sur ces seuls faits. Pour moi ce qui fait qu’on est quelqu’un de bien, c’est qu’on respecte les autres, l’environnement (pas que la nature, mais c’est voisin, les regles du bien vivre ensemble), et tout ce qui fait que l’on peut eviter de nuire a autrui, bref pour moi être vertueux me parait emminement plus important que d’être pratiquant voir même croyant.
      Par contre dans cette quete de vertu et de respect, j’ai conscience que d’autres ne pensent pas comme moi, et que certains de mes mots peuvent involontairement être percus comme de graves insultes.
      Je crois en l’homme parfois, mais dans d’autre domaines je n’y crois pas. Par exemple, pour le sujet dont nous parlons, de la capacité à contenir la violence qui est par nature humaine, je ne crois pas que réprimander les violences à postériori, c’est à dire une fois qu’elles ont été commise, par de lourde sanctions dissuassives soit la bonne solution. Déjà parce que dans votre système il y a une victime, celui qui subit la violence, et d’autre part parce que je ne considère pas que la crainte soit un sentiment suffisant pour changer la nature des hommes. En revanche, plus de fraternité, de respect, eviterait de nombreuses situations, des dérapages et donc des violences, car on intervient en amont (donc on essaye d’éviter la première victime) et en plus de ca, cela me parait être plus constructif à long terme...

      J’avais connu dans ma jeunesse lieutenant milaitaire dans l’armée de terre (comme quoi, la vie) et le mec m’expliquait qu’un bon commandant se fait obeir parce qu’il est apprécié de tous ou parce qu’il est craint. Je crois qu’il est un envirronement plus sain de se faire apprecier de tous, que de se faire craindre. c’est un peu l’opposition de nos deux systèmes. Moi je penses que si on crée un système ou les sources de conflits sont atténuées il y aura moins de violence. Vous vous accordez peu d’importances aux sources de conflit par contre vous voulez punir sévèrement les personnes violentes, afin de dissuader... Après l’un et l’autre peuvent être conciliable, je pense, et c’est en ca qu’il est interessant de discuter, c’est à dire de confronter nos points de vue pour eventuellement (quand c’est possible) arriver à une juxtaposition de nos idées et une conclusion sage.

      Effectivement, un système teinté de nos deux visions serait peut être l’idéal.

      Comme la cité un de posteurs plus haut, les USA sont le pays de la plus libre expréssion au monde, et la violence y est très présente. A l’inverse un pays comme le Japon, ou des regles (pas de loi) de politesse très stricte, et de respect importante, limite les discussions et l’expressions de ses propres ressenti, les policiers n’ont même pas d’armes à feu smiley
      Mais bon c’est un des pays ou les taux de suicide sont les plus élevés... Alors...


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 14:05

      Se suicider pour facebook, il faut être déjà taré au départ, surtout qu’il suffit de ne plus y aller, à défaut de ne pouvoir bannir l’insulteur de ses contacts, et on est guéri.


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 14:08

      King : "je ne crois pas que réprimander les violences à postériori, c’est à dire une fois qu’elles ont été commise, par de lourde sanctions dissuassives soit la bonne solution."

      non, au contraire, il faut l’excuser, l’applaudir, l’encourager !


    • King Al Batar King Al Batar 3 avril 2013 14:19

      Bien sur que non Deneb, et vous savez que ce n’est pas ce que je dis ou alors vous ne lisez pas.

      Il ne faut rien encourager ni excuser.

      Il faut empecher qu’elle ait lieu, empecher de créer un climat de violence, et si violence il y a quand meme réprimander. Mais avant tout faire en sorte de limiter les cas de violences, et limitant les provocations pouvant engendrer la violence.


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 14:39

      En somme, il faut se la fermer, sauf évidemment quand on est armé jusqu’aux dents.


    • King Al Batar King Al Batar 3 avril 2013 14:52

      Non mais on peut parler entre nous et vivre ensemble sans necessairement ressentir le besoin d’insulter autrui...
      C’est d’ailleurs ce que nous faisons en ce moment, nous nous livrons à un moment de pur citoyenneté, ou nous pouvons jouir de notre liberté de reflections pour essayer de comprendre quelle voie serait la meilleure pour atenuer la violence des hommes.
      A aucun moment nous ne nous sommes insulté, ni même une forme de violence a pu se ressentir durant nos échanges et pourtant nous ne sommes pas d’accord.
      Nous réagissons donc comme des êtres qui ont compris le sens de leur liberté. C’est à dire qu’on pourrais s’insulter, tu pourrais très bien me dire « ta gueule ducon avec ta morale de bisounours » et moi je pourrais te dire « va te faire mettre avec tes propos de dépravés »
      Et pourtant nous ne le faisons pas...
      Parce qu’entre nous, nous respectons certaines conventions liées à nos éducations, au respect etc... (bon on s’est déjà un peu insultés c’est vrai).
      Ce climat peut très bien être le même sur tout le territoire, en tout cas moi je penses qu’il existe d’autre solution à tenter avant d’opter pour le tout repressif...
      Mais cette petite discussion m’emmene à te poser une question que je t’invite à ne pas prendre mal, c’est simplement de la curiosité. T’avais voté Sarko ?


    • Rounga Roungalashinga 3 avril 2013 16:04

      Je remarque que Deneb ne fait comme d’habitude aucun effort pour comprendre ce que ses interlocuteurs essaient de dire, et qu’au lieu de ça il use de la dérision pour tenter de tourner en ridicule les arguments des autres et rester ainsi dans la posture de celui qui a raison et qui en bonus se permet de faire des petites blagues (le mec est parfait, quoi : il a raison contre les obscurantistes et en plus il a de l’humour). Jusque là, rien d’étonnant, ce sont les pirouettes habituelles dont nous gratifie Deneb depuis des années. Mais ce qui me surprend davantage, c’est de le voir depuis quelques temps faire l’éloge de l’insulte et de l’agression verbale. Quelle transformation a-t-il subi, lui qui avait l’air d’être en sucre dès qu’on le qualifiait d’un mot un peu trop haut à son goût ?


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 18:20

      Je dis simplement que si l’on doit déjà se faire la guerre, puisque c’est, parait-il, dans la nature humaine (d’ailleurs Dieu l’y encourage), autant qu’elle soit verbale. Ce n’est pas avec celle là que l’on va péter la planète. Parce que l’autre façon de la faire, la guerre, vu l’arsenal, il en restera plus grand chose, de la planète. Ça suffit les délires eschatologiques !


    • Deneb Deneb 3 avril 2013 18:25

      King : « tu pourrais très bien me dire « ta gueule ducon avec ta morale de bisounours » »

      Je ne crois pas, King. Les « c’est bien fait pour sa gueule », ce n’est pas exactement la morale bisounours ...


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 3 avril 2013 19:33

      @ Fol acha


      AUUUUUUMM.... smiley

      PJCA

    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 3 avril 2013 19:38

      @ King Al Batar


       Le probleme nait avec le désire de dominer ; le reste est affaire de rapports de force et d’opportunité.

       PJCA

    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 3 avril 2013 20:06

      @ Rush.


      Pourquoi blâmer Deneb ? Nest-ce pas ce que tout le monde fait, plus ou moins, dans ces échanges sur ce site ?

      PJCA

    • gaijin gaijin 3 avril 2013 21:21

      la violence commence avec l’envie de nuire a l’autre
      que ce soit physique, verbal, économique, juridique .......ou ce que vous voudrez importe peu

      nous ne pourrons pas nous considérer comme humains ou civilisés tant que nous serons esclaves de ce genre de pulsions

      mais au fait pourquoi avons nous envie de nuire  ?


  • SEPH SEPH 3 avril 2013 10:15

    Terrorisme en Syrie :

    DES AVEUX TERRIBLES D’UN ANCIEN MERCENAIRE DE L’ASL : « l’ASL grouille de bandits » !!!

    Or, voici les aveux d’un milicien salafiste tunisien de retour de la Syrie qui ont révélé des vérités pas tout à fait nouvelles sur la milice de l’Armée syrienne libre (ASL). Mais lesquelles peuvent constituer une nouveauté pour les Tunisiens. ce n’est que dernièrement que les médias se sont mis à révéler la réalité de ce qui se passe en Syrie. 

    Dans un reportage diffusé par la télévision Tunisienne, Abou Zeid le tunisien qui s’est rendu en Syrie via la Libye puis la Turquie depuis 8 mois indique que la plupart des membres de cette milice ne sont que des bandits et des pilleurs. Ils révèlent qu’ils ne se ménagent pas de dérober tout ce qu’ils veulent, des appartements, des voitures,..., en taxant leur possesseurs d’être des « chabbihas du régime ».

    Sur fond d’image le montrant dans plusieurs endroits en Syrie, ou en train de fredonner des chants révolutionnaires ou religieux, il assure que les miliciens de ces bandes présentés dans les medias comme étant les symboles de la révolution sont approvisionnés en grandes quantités d’armements qu’ils vendent pour l’Irak et d’autres pays. Selon lui, même ceux qui apportent de l’argent des Qataris ne sont que des agenciers qui volent une grande partie de cet argent et le placent dans un compte bancaire en Turquie.

    Abou Zeid indique que les miliciens étrangers, dont les Tunisiens, distribués dans les différentes régions syriennes sont placés par les chefs de milices sur les premières lignes des batailles pour qu’ils soient les premiers à mourir. Certains d’entre eux ont même été livrés par des miliciens de l’ASL aux autorités syriennes en échange de sommes d’argent.

    « Alors qu’on combattait pour eux, certains jouaient aux cartes et se promenaient dans les positions arrières », assure-t-il, déconseillant aux jeunes tunisiens de se rendre en Syrie, pour laisser faire les syriens eux-mêmes.

    Aujourd’hui, En Tunisie le Qatar offre 3 000 euros pour aller combattre en Syrie. Compte-tenu de la pauvreté de la jeunesse tunisienne, il ne devrait pas être difficile aux recruteurs salafistes de trouver des candidats.

    Par ailleurs, selon le journal libanais Al Diyar, "le Qatar poursuit ses efforts pour armer les opposants salafistes au régime Assad au Liban et il est prêt à financer 60 000 terroristes armés pour combattre en Syrie.

    Derrière le terrorisme, on trouve toujours mes mêmes : CIA, les dictatures sanguinaires du Golf et des néo-cons sionistes, les services secrets occidentaux.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 3 avril 2013 19:52

      @ Seph


       Merci de parler du sujet qui est la TERREUR comme procédé et non pas la VIOLENCE comme choix d’intervention. Votre intervention n’empêchera sans doute pas la dérive pour éviter qu’on parle de la terreur légitimée,mais il est bon de penser que le concept ne sera pas totalement occulté....

       En ce qui a trait à la pseudo revolte populaire en Syrie, je suis évidemment de votre avis, mais c’est un autre sujet aussi... et on ne changera rien à cette ignoble mascarade.

      PJCA

  • philouie 3 avril 2013 12:51

    Il y aurait beaucoup à commenter. je n’ai pas le temps.

    vous parlez d’un nouveau terrorisme qui serait celui ou le combattant met sa vie en jeu.

    mais il n’y a là rein de nouveau bien au contraire.

    ce qui est parfaitement nouveau, c’est au contraire l’usage des drones, où le combnattant tue et terrorise sans prendre aucun risque lui-même.

    Dans toutes les sociétés, ce qui faisaient des soldats des héros, c’est le fait que leur vie est engagée dans le combat. c’est le samouraï qui représente à mes yeux le degré le plus élevé de l’idéal guerrier.

    Pour moi, cette guerre moderne est une guerre de lâches et il ne faut pas qu’ils espèrent la moindre victoire : la récompense de la lâcheté sera le déshonneur : la structure du monde est morale, la guerre n’y échappe pas.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 3 avril 2013 20:00

      @ Philouie


       Il n’est pas nouveau que le terroriste mette sa vie en jeu. Il est nouveau que la perdre soit devenu le but premier de l’entreprise.

       Rien de nouveau non plus à ce que le « comnattant » tue et terrorise sans prendre aucun risque lui-même. On appelle ça un général, ou un stratège en grec... Le rôle du drône était seulement tenu par un homme de troupe...

      « La structure du monde est morale ». On pourrait en discuter longuement ; on se mettrait d’accord en biaisant la définition des mots, comme dans tous les autres débats émotifs et donc de mauvaise foi.

      PJCA

  • soi même 4 avril 2013 01:14

    Bonsoir Pierre, votre article est intéresant, il faut bien voir que l’utilisation du terrorisme actuellement et le dernier recourt de personne qui vivent la violence quotidiennement et qui non plus de recourt pour se défendre.
    Sous un autre point de vue, c’est une sur violence, car elle utilise l’effet de pernicieux de surprise en s’attaquant à des cibles qui souvent non pas de rapport avec ceux qui exercent une violence institutionnelle étatique et en même temps c’est un suicide de soi même. Du fait qu’ils ont a peut de change d’en sortir vivant.

    « Poser le Mal comme le contraire de la Vertu, c’est lui faire trop d’honneur.  »


    de Novalis

     


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 4 avril 2013 01:56

      La terreur n’aide pas la cause que prétend défendre le terroriste, mais lui nuit. J’en déduis que le terroriste est manipulé par ceux à qui sert le terrorisme. Rendre le terrorisme - qui est une violence non ciblée - infiniment haîssable est facile, puisqu’il vise des innocents. Quand ceux qui « terrorisent » seront sérieux, ils cesseront le terrorisme, passeront à l’assassinat ciblé et deviendront une vraie menace. C’est ce que le Systeme veut éviter à tout prix.... et c’est pourquoi tant d’efforts sont déployés ici pour NE PAS parler du terrorisme et maintenir la confusion entre terreur et violence.



      PJCA



    • soi même 4 avril 2013 02:04

      « La terreur n’aide pas la cause que prétend défendre le terroriste » ce que vous dites me fait pensé au joueur d’échec.

      Le terrorisme est la stratégie du faible contre la terreur du fort.

      Je suis d’accort avec vous , cela ne réglé rien, ce qui font un abus de pourvoir ont beaux jeux d’avoir des terroristes, c’est la meilleur légitimité qu’il puise avoir que cette violence irrationnelle pour continuer leur violence institutionnelle. 


    • soi même 4 avril 2013 02:22

      Votre liens que vous avez donné, évoque en réalité les véritable racine du terrorisme,

      La secte des Hassasins et celle des Tugs.

      Ou l’utilisation du crime est un moyen d’obtenir des pouvoirs, vous faites en réalité référence à une chose que peut de personnes connaissent réelement, qui est l’utilisation de magie moire.

      Ce à quoi vous faite allusion en réalité en parlent des terroriste, c’est aux serials killers que vous pensez.


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