Touche pas à mon apéro !
Alors que le
« principe de précaution » remis en selle par l’actualité voudrait
interdire ce type de rassemblement plus ou moins spontané, et l’un des
seuls vraiment festifs de nos grandes villes, l’une des rares voix
sereines de la politique officielle - celle de Nathalie
Kosciusko-Morizet - s’élève* pour défendre ces tentatives de lien social
et d’une convivialité en voie de disparition.
Aux 50 000 fêtards attendus le 23 mai au Champ de Mars la police lance un ultimatum via Facebook : pour éviter un drame à la nantaise l’alcool sera proscrit. Les organisateurs, responsables de la protection, encourront pour défaut de déclaration à temps ou autres distractions 6 mois de taule et 7 500 euros d’amende.
L’envie de fêtes où chacun soit acteur
Si les "évènements" de rue sont légion à Paris, de défilé haïtien à Nouvel An chinois en passant par techno ou gay prides, marathons et toutes sortes de festivités musicales ou sportives, ils ont pris la forme de spectacles cloisonnés : sur la chaussée, les participants costumés ou non paradent des heures durant ; sur les trottoirs et autour d’eux, le public, les reporters pros ou amateurs, regardent et photographient, sans prendre part au jeu. Pas de vrai "carnaval" où chacun ait son masque, sa liberté d’action, ses possibilités de rencontres... D’où, peut-être, le succès persistant de la moindre manif protestataire, où le lien surgit spontanément.
Volupté et ordre
NKM, pour sauver l’apéro, enjoint les organisateurs d’ ’entrer dans l’ère de la responsabilité’ et dans ’la logique des problèmes de sécurité’ : "L’ordre public, ce n’est pas (...) pour embêter, mais pour protéger". S’ils en refusent les principes, on les retrouvera ("On n’est jamais anonyme, y compris sur Internet").
Elle rappelle aussi que "beaucoup d’alcool avec beaucoup de monde (...), ça peut donner des catastrophes." Comment trouver le joint ?