vendredi 30 novembre 2012 - par rosemar

Toute la beauté d’un tableau de Watteau...

Antoine Watteau peint souvent dans ses tableaux des scènes champêtres où il met en scène des personnages de la haute société, aux habits somptueux : on perçoit un monde d'oisifs s'adonnant aux plaisirs de la danse, de la musique, du théâtre. Watteau a vécu à la fois la fin du règne de Louis XIV marquée par une certaine austérité et le début de la Régence, une époque de libéralisation des moeurs.

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Un des tableaux les plus célèbres de Watteau est intitulé : La chanson d'amour, joli programme, joli titre pour une toile pleine d'harmonie dans sa composition....

On y voit au premier plan un couple, une femme au doux profil et un homme en tenue d'apparat : l'homme tient un instrument de musique, mandoline ou guitare.... La jeune femme assise près de lui, à même le sol, a en mains un livret de musique... Les deux personnages semblent deviser, partager sur le thème de la musique... L'atmosphère est galante : on perçoit une harmonie entre l'homme et la jeune femme, une complicité. Le musicien se penche légèrement vers sa compagne.
 
Les vêtements apparaissent chatoyants et soyeux : on voit les reflets irisés de la soie de la robe ou de la cape de couleur mordorée. Des touches de rouge soulignent la coiffure et le décolleté de la jeune femme.
 
A l'arrière plan du tableau un décor champêtre se dessine avec des arbres et leurs ramures, feuillages verts et roux qui servent de cadre au tableau.
 
Sur le côté droit et à l'arrière plan ,apparaissent aussi d'autres personnages, un couple vu de dos dans le lointain et plus proches, deux jeunes femmes et un homme autour d'un jeune enfant qui semble sommeiller parmi des adultes en train de deviser ...
 
Des feuillages délimitent les deux scènes qui révèlent une grande harmonie entre les différents personnages.
 
Bien sûr, c'est la haute société et des privilégiés qui sont ici dépeints mais leur attitude est empreinte de simplicité, de naturel et le cadre lui même s'accorde avec cette simplicité...
 
On perçoit surtout le visage d'une des deux jeunes femmes à l'arrière plan, visage serein, calme aux traits fins et harmonieux...
 
L'ensemble fait songer à une partie de campagne où la nature est célébrée en même temps que la musique et l'amour.
 
La lumière est douce, légère, et on ressent dans les toiles de Watteau une sorte de mélancolie touchante : ce peintre nous fait voir aussi la fugacité des êtres et des choses. Les personnages sont souvent représentés de dos ou de profil comme s'ils s'éloignaient lentement .Watteau use ausi de jeux d'ombres et de lumière et il peint souvent des scènes au crépuscule...
 
Photos:wikipedia
 
Huile sur toile, 51.3 x 59.4 cm, date : vers 1717
 
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22 réactions


    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 14:43

      Bonjour Grandgil


      Chez Watteau, beaucoup de toiles sont superbes : j’aime beaucoup aussi les deux cousines : que de grâce dans ce tableau ! Il représente bien la manière de Watteau : personnage vu de dos ,douceur et harmonie des couleurs !

  • Jason Jason 30 novembre 2012 13:01

    Bien vu. Watteau, portraitiste de la « dolce vita » du XVIIIème.

    J’adore « L’indifférent », état d’esprit que je prise souvent.


    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 14:45

      Bonjour Jason 

      oui le bel indifférent est superbe....j’aime beaucoup le raffinement de ces toiles...

      Merci pour ce message...

  • noodles 30 novembre 2012 13:49

    BRAVO !

    jJ’Y REVIENDRAI
    N

  • noodles 30 novembre 2012 16:07

    Un peintre des « fêtes » qui apparemment a galéré toute sa vie..

    fauché, malade, bien nulle part....
    et ne sait pas la postérité qu’il a laissée...
    destin doublement cruel.

    Parce que j’aime sa peinture, je me ressens comme un nécrophage ! 
    N’y voyez aucun regret 
    Bonne suite rosemar, merci de cette abondance de belles illustrations
    noodles

    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 18:28

      Bonsoir noodles


      encore un peintre maudit :aussi quelle sensibilité dans ses toiles !

      nécrophage ! quelle horreur ! Les peintures nous laissent une impression de bonheur fugace....mais elles sont merveilleuses à contempler...

  • lulupipistrelle 30 novembre 2012 16:30

    Une précision : l’homme joue de la guitare baroque instrument à ligatures (ancêtre des frettes), c’est donc un noble .


    Avec un instrument à ligatures , ou à frettes : luth, théorbe,guitare, viole, viole de gambe...on trouve facilement sa note dans une case et sur une corde données, et on n’a pas de problème pour jouer juste... Au contraire, avec les instruments sans ligatures ni frettes : violon, violoncelle, basse... il faut des années d’apprentissage intensifs pour acquérir la justesse..

    A la période baroque, la noblesse aimait jouer de la musique, Louis XIV était lui-même un excellent guitariste, mais elle ne voulait pas entrer en concurrence avec la roture... donc elle se réservait les instruments à ligatures...


    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 18:33

      Bonsoir lulupipistrelle


      merci pour cette précision utile....je ne suis pas spécialiste en musique et j’avoue mon ignorance...je trouvais , cependant le mot mandoline assez joli...mais ce n’est pas une mandoline ?

    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 novembre 2012 18:36

      5 coeurs de cordes (5 fois 2 cordes,accordées le plus souvent à l’octave entre elles )
      Accordage LA-Ré -Sol-Si MI (absence du Mi grave part rapport aux guitares modernes )
      La 12 cordes de l’époque ....


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 novembre 2012 18:45

      J’ai oublié mon H à choeur ,n’appellez pas les flics .....


    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 18:54

      Bonsoir Aita


      je laisse parler les spécialistes....je n’y connais rien en musique....

    • lulupipistrelle 30 novembre 2012 19:37

      Non, c’est une guitare baroque... même si la mandoline était aussi prisée de la noblesse italienne. 



      Robert de Visée fut le prof de guitare de Louis XIV, puis il passa la charge à son fils.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 novembre 2012 19:45

      Et l’invention de la tablature à l’époque ,pour les instruments fréttés ,Louis XIV en fut grand amateur .


    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 21:00

      MERCI lulupipistrelle 


      pour ce morceau de guitare baroque : on connaît peu cette musique baroque mais elle est magnifique...Je vais écouter aussi les autres morceaux !

      Belle soirée...

  • Christian Labrune Christian Labrune 30 novembre 2012 16:46

    L’avant dernière reproduction, « le faux-pas » correspond à un tableau qui a longtemps été « attribué à Watteau ». Depuis quelques années, au Louvre, l’étiquette ne laisse plus aucun doute sur l’origine. De fait, il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître immédiatement l’écriture picturale très particulière et inimitable du peintre des « Fêtes galantes ». Ce qui est représenté est un peu plus brutal et direct que dans la plupart des autres toiles. Pour une fois, le non-dit s’exprime au premier plan. Cela fait paradoxalement, de ce tout petit tableau un des plus énigmatiques d’une oeuvre habituellement plus vaporeuse et purement suggestive.

    Tout le monde ne connaît peut-être pas le quatrain de Baudelaire, dans « Les phares », que je reproduis de mémoire :

    Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres

    Comme des papillons errent en flamboyant.

    Décors frais et légers éclairés par des lustres

    Qui versent la folie à ce bal tournoyant.

    Lire la suite ▼

    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 18:38

      Bonsoir Christian 

      et merci de ce rappel des vers de Baudelaire qui restituent bien l’ambiance des toiles de Watteau...J’aime beaucoup le faux pas :on retrouve un personnage de dos comme dans beaucoup des oeuvres de ce peintre...

  • Richard Schneider Richard Schneider 30 novembre 2012 17:06

    Bonjour Rosemar,

    Encore une bonne initiative : faire connaître Watteau ...
    Christian Labrune a cité, dans son commentaire, Baudelaire ; je citerai, dans le mien, Verlaine, dont le recueil Les Fêtes Galantes est directement inspiré des peintres du XVIII° - particulièrement de Watteau - peintre :

    Votre âme est un paysage choisi

    Que vont charmant masques et bergamasques

    Jouant du luth et dansant et quasi

    Tristes sous leurs déguisements fantasques ...

    Ou :


    Les donneurs de sérénades

    Et les belles écouteuses

    Echangent des propos fades

    Sous les ramures chanteuses


    Amicalement,
    RS.
    Lire la suite ▼

    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 18:41

      Oui , bien sûr, Richard...Les fêtes galantes de Verlaine....le poète s’est inspiré de Watteau pour écrire ce recueil...

      SUPERBES VERS aussi !

      Bonne soirée

  • ARMINIUS ARMINIUS 30 novembre 2012 18:04

    Plus qu’un Watteau un peu trop tendre me plait un Fragonard coquin...avez vous vu son« l’Escarpolette » (Wallace Collection-Londres) , on est là dans le vrai libertinage façon« jardin des plaisirs » si prisés à Londres comme en ce Paris du XVIIIème... ça roucoulait dans les bosquets...Ici le mari pousse l’escarpolette de sa charmante jeune dame, en face légérement en contrebas l’amant admire les cuisses nacrées dans un envol de mousselines et de brimborions, tout cela sur fond de frondaisons luxuriantes... érotisme mesuré et savamment dosé...du grand art !


    • rosemar rosemar 30 novembre 2012 18:47

      Bonsoir ARMINIUS


      joli tableau aussi de Fragonard , d’ailleurs le décor champêtre fait penser à Watteau...
      Mais on perçoit plus de sensibilité chez Watteau ,plus de fragilité...

  • Dwaabala Dwaabala 30 novembre 2012 22:34

    Bonjour, assez souvent des scènes évoquant le théâtre devant des décors peints par Corot.
     


  • Richard Schneider Richard Schneider 1er décembre 2012 10:23

    J’ai oublié d’écrire hier tout le bien que je pense de son remarquable travail - tableaux et musique de Fauré : excellente idiée !


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