jeudi 25 avril 2019 - par George L. ZETER

Toutes des princesses Barbie... Déçues

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La femme occidentale se couvre d’une burqa de chair[1], car de la tête aux pieds tout est maquillé, masqué, affiné, rehaussé, éclairé ; Tout cela pour aboutir non pas à une « œuvre d’art », mais une œuvre d’obsession. Les femmes deviennent hantées par leur apparence, car depuis le plus jeune âge c’est ce qui compte, appuyé par un battage publicitaire et promotionnel que peu de femmes et de petites filles peuvent fuir... BARBIE et son univers rose « girly  » ! Au pays de la girl culture, on trouve les princesses, les poupées, les pop stars et les célébrités. La girl culture est la célébration de tout ce qui fait fille, elle s’empare de la couleur rose, des fanfreluches, des nœuds dans les cheveux, de la féminité pour en faire une sorte de suprématie : l’idée est que si vous êtes une fille, alors, c’est extraordinaire... Cette « culture » joue sur le désir inné pour les femmes de se faire belle et est si bien exploité, que cela devient une addiction ; Devenir addicte de son moi ou plutôt, de son apparence et de l’image que l’on projette vers les autres... Fait qu’une « bimbo » un jour a lancé « la femme d’aujourd’hui est un produit de luxe  »... Et, oui, même chez ces filles là, parfois, il y a beaucoup de lucidité n’est-ce pas ! 

Tout cela commence vraiment très tôt cette course perdue au paraître.

Le pantone 219

Est le code couleur du rose Barbie. Tout autour du monde occidentalisé, c’est un raz de marée. Pour les petites filles la planète depuis 40 ans est devenue monochrome, ce qui a permit de séparer l’univers des filles et des garçons, et du coup, pour les spécialistes en marketing de doubler les ventes. Exemple : pas question d’acheter un vélo avec petites roues sur le coté d’une autre couleur que rose Barbie pour sa fille, et hors de question de donner ce vélo à son jeune frère lorsqu’il grandira « quoi ! maman ! c’est un vélo de fille ! » et donc, en acheter un autre de couleur bleu, Spiderman. La girl culture est devenu le 1er marché mondial de consommation, car, il exploite un instinct naturel chez l’enfant, celui d’exposer son identité sexuel. Si une petite fille ne s’habille pas en petite fille, elle pensera que les autres ne la voit pas en petite fille ; son identité sexuelle ne peut exister que dans le regard d’autrui pour les 2/3 d’entre elles.

Pour les parents d’aujourd’hui qui font tout pour que filles et garçons grandissent avec les mêmes valeurs et les mêmes chances, derrière se profile toute la force de l’impact publicitaire qui à l’opposé promeut d’être sexy, désirable, belle, ça se nomme le « girls power » ; et selon vous, qui a le dernier mot dans ce combat souterrain ?

Pourtant, Barbie a son anti Barbie ; American girl : une fille ni mince, ni grosse, « average », représentant la physionomie normale d’une petite fille de 9 ans. Il y a aussi des poupées en fauteuil roulant ou avec des béquilles, portant des lunettes. On parie sur la confiance en soi, l’intelligence et la fierté, au lieu de promouvoir le paraitre. Cette niche, ne touche qu’un pourcentage infime des « cibles ». Alors, les « princesses » sont partout, car le matraquage est si fort qu’il est impossible d’y échapper, car tout tourne autour de cette machine à vendre de la princesse en rose encore et encore. 

La question est : Barbie est-elle féministe ? Et bien dans la girl culture c’est un pas en avant, un pas en arrière, car, les mamans éduquent leurs filles comme des « mecs », tout en les poussant à une féminisation outrancière... Souvent ces mères sans s’en rendre compte, transmettent à leurs filles cette obsession de l’apparence : cheveux teints, faux cils, sourcils redessinés, rouge à lèvres, fond de teint, boucles d’oreilles, collier, rembourrage dans soutien gorge, jeans qui affinent la « culotte de cheval », hauts talons, et tout cet harnachement est du domaine du normal, du tous les jours ; le stade supérieur étant le Botox, la chirurgie esthétique qui remodèle le visage, le corps parfois de fond en comble. Ce n’est plus de l’apparence, mais du camouflage...Comme sous une burqa disais-je.

Quant à Ken  ? Circulez, il n’y a rien à voir !

 

Georges Zeter/avril 2019

Cet article est inspiré en partie par le documentaire : ARTE, culture expresse : Princesses, Pop Stars & Girl Power – 2014

https://mrmondialisation.org/princesses-pop-stars-girl-power-le-sexisme-est-systemique/


[1] Burqa de Chair : Roman de Nancy Huston et Nelly Arcan



20 réactions


  • Rantanplan Chantecler 25 avril 2019 13:27

    il m’a toujours paru choquant en effet d’entendre proférer des propos dénonçant la volonté de domination, l’agressivité et même le harcèlement des mâles par des créatures qui se transforment elles—mêms en objets de consommation.


    • picpic 25 avril 2019 16:11

      @Chantecler
      "La femme d’aujourd’hui est un produit de luxe

      "

      Le but étant de mettre les hommes au double de travail pour pouvoir se les payer...
      Car l’homme consomme peu, voir rien sans femme.
      Bien des hommes s’ils n’avaient pas les impératifs sexuelles pourraient vivre paisiblement de rien dans leurs cabanes à pêcher à la ligne toute la journée.
      Le masculin n’a que faire des modes, il ne consomme pas et s’il le fait, le but sous jacent est l’obtention des chaleurs interdites des princesses.

      La féminité est matérialiste et asservit totalement le masculin et joue la victime quand on tente de lui démontrer sa responsabilité.
      et son asservissement dictatorial vire à l’hystérie...

      Livre à livre : la domination masculine n’existe pas, de peggy sastre.


    • placide21 26 avril 2019 07:28

      @Chantecler
       C’est la stratégie de la mente religieuse :Dénoncer la volonté de domination de l’autre pour le dominer ; l’agressivité et le harcèlement sont tout aussi présents mais sous une forme« féminine », se présenter comme objet de consommation pour consommer les « liquidités »et le cerveau.


    • JC_Lavau JC_Lavau 26 avril 2019 18:50

      @Chantecler. Et qui surtout, dès qu’elles ne pourront plus dominer leur monde par l’attrait sexuel, vireront hyper-autoritaires et despotiques, dans leur immaturité sénescente.


  • tashrin 25 avril 2019 14:03

    L’article est assez juste

    Mais si vous remplacez fille par garçon, rose par bleu, et Barbie par GI Joe, ca marche tout aussi bien


    • George L. ZETER George L. ZETER 25 avril 2019 14:23

      @tashrin
      sauf que le marché « garcon » est beaucoup moins florissant, pourtant il se compte en milliards...


    • tashrin 25 avril 2019 14:37

      @George L. ZETER
      bcp moins florissant je sais pas. C’est pas les mêmes produits surtout
      Les complements alimentaires pour prendre de la masse musculaire, c’est pas ciblé sur les nanas. Pour autant ca releve du meme raisonnement, l’archetype male est musclé, viril, peu sensible, aime les bagnoles, les gros seins, et les filles faciles...
      Ce que je veux dire, et ce n’est pas contre vos propos hein, c’est que le mecanisme en cause semble plutot relever du marketing qui exploite des catégories de consommateurs que d’une logique sexiste ou genrée qui en est une conséquence plus qu’une cause


    • JC_Lavau JC_Lavau 26 avril 2019 14:09

      @tashrin.
      Dans les années soixante, pas discussion, aussi bien les cirés des enfants que les cirés des marins avaient une enduction en PVC à l’extérieur. L’eau restait à l’extérieur.
      Les ponchos de l’armée américaine au temps de la guerre du Vietnam avaient l’enduction à l’extérieur, assez mince et légère, du reste. Les capes cirées de l’armée suisse au camouflage plutôt automnal ont aussi une trame tissée assez mince, mais une solide enduction PVC par l’extérieur.
      Sur les chantiers autoroutiers, par pluie, les travailleurs portent de vrais cirés, jaunes.

      Allez chez Des Caquelons au rayon plaisance : pas un ciré enduit par l’extérieur. Rien que des tissus chatoyants, des coupes élégantes, mais l’enduction, assez mince, est à l’intérieur, invisible. Et pas toujours bien efficace. De plus, il arrive que l’enduction polyuréthane parte en copeaux ou en bouillie, hydrolysée.

      C’est que les bourgeoises ont imposé leur loi : « Ah non ! On ne va quand même pas ressembler à des travailleurs sous prétexte qu’il pleut ou qu’il va pleuvoir ! Si on pratique le ski, ou le golf ou la voile, c’est pour manifester notre triomphe social et nos certificats de désoeuvrement ! Notamment mon triomphe à moi que j’ai, comme la femme la plus belle et la plus élégante, qui a su capter le mâle le plus riche ! »

      J’ai pris de sévères déconvenues avec leur matériel-à-la-mode qui ne tient pas un orage. Depuis pas de blagues : avant de partir sur le terrain, toute tente, toute bâche (ils disent « tarp » en bon franglais), tout sac-abri (bothy bag), tout poncho, toute pèlerine à bosse, tout anorak, tout surpantalon ou cuissard, tout pantalon ayant prétention à tenir le temps pluvieux ou la neige mouillée sont soigneusement imperméabilisés au sirop de silicone, par l’extérieur. Certes c’est de l’huile de coude, certes il faut laisser ventiler cinq jours minimum, en extérieur à l’abri de la pluie, mais le service dans la verte ou sur la rivière sont incomparables. La règle est que j’obtiens d’un item à 20 € le service d’un item à 100 €.

      Exception : si le tissu de tente est un nylon enduit silicone à coeur. Plus léger mais plus cher. Cas de l’Asta et de la plupart des 3F (en Chine).

      Quand je tâtonnais, j’ai essayé la graisse à coton, style Barbour. Plus cher et pas aussi durable. Désormais démodé, c’est devenu introuvable.

      Donc vraiment non, les Barbies ne prennent pas du tout les décisions des hommes de terrain. Elles réclament des couleurs plus flashy et plus girly. Sic.
      Non, les deux sexes ne sont pas interchangeables.


    • tashrin 26 avril 2019 15:15

      @JC_Lavau
      Super histoire.. Mais je ne vois pas du tout en quoi elle se rapporte à l’article

      Non, les deux sexes ne sont pas interchangeables


      Ok... mais qui avait dit ça ? Moi ?


  • Ruut Ruut 25 avril 2019 16:10

    Tu as oublié le Marketing qui veux transformer les Hommes en consommatrices....


  • ETTORE ETTORE 25 avril 2019 19:33

    @ZETER

    Tout cela commence vraiment très tôt cette course perdue au paraître.

    Le pantone 219

    ______________________________________________________

    Rien ne nous dit que si à l’âge de pierre, les mammouth avaient des poils pantone 219....

    les femmes ne les auraient choisis plus volontairement que cette triste couleur grise.

    On voit bien, l’attrait viscéral pour les peaux extraordinaires, vison, guépard, panthère....dans les tribus africaines.....(Enfin, pour ceux ( rares ) qui n’ont pas des NIKE marqués sur leurs tee shirt )


  • zygzornifle zygzornifle 26 avril 2019 10:56

    Même Brigitte Macron ?


  • Surya Surya 26 avril 2019 11:16

    « elle s’empare de la couleur rose, des fanfreluches, des nœuds dans les cheveux, de la féminité »

    Apparence extérieure quand tu nous tiens...

    La véritable féminité vient de l’intérieur. C’est une attitude, un comportement, pas un look.

    C’est fou le nombre de nenettes que l’on rencontre, hyper pomponnées, montées sur des talons aiguille de quinze centimètres de long, etc... et qui ne sont en fait pas féminines du tout à l’intérieur.

    Elles croient dur comme fer qu’elles sont féminines parce qu’on leur a fourré dans la tête depuis leur naissance qu’être féminine, c’est resembler à ça, et parce qu’elles aiment ce look. Donc... se disent-elles, puisque j’aime, c’est donc que je suis féminine. 

    Il y a une différence majeure entre les femmes qui s’acharnent à avoir l’air féminines, et celles qui le sont vraiment à l’intérieur et n’ont pas besoin d’étaler des clichés pour le prouver. 

    Suis -je la seule femme sur ce fil ? C’est vrai qu’il y a plus d’hommes sur Avox que de femmes, mais les femmes en général auraient-elles la trouille de critiquer ouvertement le look « girly » ?


    • George L. ZETER George L. ZETER 26 avril 2019 11:20

      @Surya
      Léo ferré chantait « la femme c’est dans le geste »...et être une femme vient de l’intérieur, retranscrit par un langage du corps, appelé « grace ». donc, les mas tu vu, ne sont que des « femmes » d’apparat. 


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 avril 2019 11:28

      @George L. ZETER

      Bonjour. Je pensais l’autre jour a ça en voyant cette femme au Soudan devant la foule des protestataires. Cette grâce dans la gestuelle...


  • Salade75 26 avril 2019 12:57

    Bonjour,

    Article amusant sauf sur 2 points à mon avis :

    La généralisation sur la « femme occidentale » : comme toujours cette dévalorisation de tout ce qui est « occidental », qui représente le mal et la stupidité absolus. Pourtant, la consommation des cosmétiques dans le monde montre les asiatiques se défendent bien. Et mon expérience m’a prouvé que les femmes musulmanes, mêmes voilées et +, ne sont pas en reste si elles ont du pouvoir d’achat.

    La comparaison entre la Burka et le maquillage (au sens large) me parait aussi participer de cette culture du « tout se vaut » tellement à la mode en ce moment. La soumission au point de nier le corps des femmes et de les insulter (et +) si elles ne respectent pas cette valeur semble mise au même niveau que l’obsession d’avoir un corps parfait dans votre échelle de valeur. Personnellement, le second me fait sourire quand le premier me fait pleurer.


  • zygzornifle zygzornifle 26 avril 2019 13:02

    La meilleure de toutes les Barbies

    Barbie spice di counasse


    https://www.dailymotion.com/video/x76og



  • ETTORE ETTORE 26 avril 2019 16:07

    Si la Femme est éternelle, force est de constater que beaucoup croient plus en la valeur des cosmétiques que dans leur grâce intérieure.

    Nous autres hommes, que sommes nous ? de simples voyeurs subjugués et critiques à la foi.

    Il y a une femme (parfois plusieurs) pour chaque homme....et vice/versa.

    D’ailleurs...prenez ce dernier mot et inversez le.... parfois, cela ne se cantonne qu’à cela.


    • Gasty Gasty 27 avril 2019 09:15

      La femelle tente d’attirer le regard du mâle et si le mâle a été attiré, il se pavane pour que la femelle lance son dévolu sur lui.

      C’est la nature ! Mais il suffit de voir comment on la maltraite cette la nature .


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 28 avril 2019 11:10

    J’ai eu la chance d’être élevée avec des parents qui m’ont d’emblée placée face au principe de réalité. Attention, ça c’est un conte ou du cinéma,....Avant d’en pincer pour un Price charmant de pacotille, Sois toi-même et indépendante. Au moins on t’aimera pour toi-même. Dans cendrillon, le prince charmant est aveugle, préférant d’abord les bécasses bien habillée,...Et d’ailleurs le contes s’arrêtent toujours au moment où commence le réel. Ce qui me fait dire que de tous : Les trois petits cochons reste le meilleur de tous.


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