jeudi 4 janvier 2018 - par Dr. salem alketbi

Transactions absurdes d’Armes au Qatar

Le Qatar a récemment signé avec le Royaume-Uni deux contrats d'armement d'une valeur de 24 milliards de livres pour l'achat de 24 avions de combat Typhoon. Une semaine plus tôt, il a signé des contrats d'une valeur de plus de 10 milliards d'euros pour l'achat de 12 chasseurs Dassault Rafale et une lettre d'intention pour l'achat de 490 véhicules blindés auprès de Nexter.

En novembre dernier, l'administration américaine a conclu un accord d'armement de 1,1 milliard de dollars avec le Qatar, après la signature en juin d'un accord militaire d'une valeur de 12 milliards de dollars pour l'achat d'avions de chasse F-15. Puis, deux mois plus tard, en août, le Qatar a acheté sept navires de guerre italiens d'une valeur de 5 milliards d'euros (5,91 milliards de dollars). Plus tard, un accord a été signé avec l'Allemagne pour l'achat de 62 chars Leopard 2 et de véhicules blindés pour 2 milliards d'euros. En plus de cela, la Turquie fournirait des véhicules blindés et des drones d'une valeur de 2 milliards de dollars. De grandes affaires d'armements ont été conclues avec la Russie et la Chine.

Doha a signé pour une valeur de 40 milliards de dollars de contrats d'armement en moins d'un an. Le plan n'était pas d'armer l'armée qatarie mais de gagner le soutien des grandes puissances dans la crise avec les quatre pays arabes anti-terrorisme.

Les armes et l'équipement achetés dépassent les besoins de l'armée qatarie. Ce sont pour la plupart des armes offensives, ce qui est surprenant étant donné que les systèmes de défense aérienne du Qatar sont faibles et qu'il n'y a pas de système de défense antimissiles.

Le Qatar et d'autres pays ont le droit de posséder ce qu'ils perçoivent comme des armements conventionnels tant que les transactions sont légitimes. Mais ce qui est clair, c'est que le Qatar a entrepris ces affaires non pas pour répondre aux besoins de sécurité et de défense, mais pour répondre à une crise purement politique. Aucune armée ne peut facilement adopter autant de technologies militaires au sein d'un même système de défense, surtout si le nombre de ses effectifs est limité.

Le Qatar sait qu'une frappe militaire de la part des quatre pays arabes est hautement improbable. Les responsables des quatre pays l'ont clairement indiqué et le contexte régional et international actuel rend cela presque impossible. De nombreux responsables ont accusé Doha de mentir pour gagner la sympathie internationale et réaliser une "victoire politique".

Les énormes dépenses en armements sont irrationnelles. Le budget national est soumis à de fortes pressions depuis juin, de sorte que le régime a épuisé les réserves nationales, quelles que soient les conséquences que cela pourrait avoir sur l'avenir de sa population.

Maintenant qu'il a perdu des milliards de dollars, le régime ne devrait pas reculer. Cependant, avec la crise persistante, l'économie du Qatar est dans une spirale descendante. À court d'options pour obtenir plus de soutien étranger, le régime aurait dû savoir dès le début qu'il n'était pas possible de jouer politiquement sur les quatre pays arabes. Avec des pertes économiques quotidiennes, le facteur temps n'est pas dans l’intérêt du régime qatarien.



9 réactions


  • MagicBuster 4 janvier 2018 16:49

    Article absurde de propagande ( comme d’hab ).


    • Alren Alren 5 janvier 2018 12:59

      @MagicBuster

      L’Arabie saoudite sunnite wahabite veut jouer au plan local le même rôle d’impérialisme absolu exercé durant des décennies par les USA sur le monde.

      M. Aktebi est le porte-parole inconditionnel de cet État.

      Mais à l’heure où les USA sont contestés pour leur rôle nuisible dans les profits des riches européens, cette volonté impérialiste de l’Arabie saoudite sur les pays sunnites est obsolète avec la fin prévisible de la toute-puissance du pétrole, qui de plus a ses plus grosses réserves au Venezuela.


    • Christian Labrune Christian Labrune 5 janvier 2018 14:19

      @Alren
      Ce que vous écrivez montre surtout que vous n’avez aucune connaissance précise de ce qui se passe actuellement du côté de l’Arabie et des Emirats.

      Bin Salman l’a dit fort clairement il y a quelques mois ; il est hors de question que son pays vive trente ans de plus dans un obscurantisme wahhabite meilleur soutien du terrorisme. Beaucoup ont fait semblant de ne pas y croire : la famille saoudienne ben Laden, après le 11 septembre, a laissé un sinistre souvenir, il convenait donc que l’Arabie, disaient-ils, se refît en apparence une espèce de virginité dans l’opinion internationale, mais l’interprétation ne tient pas : 75% des revenus du pays proviennent d’une manne pétrolière qui ne va pas se prolonger indéfiniment et il faut donc rompre avec le wahhabisme, permettre aux jeunes générations très bien connectées à l’Occident de satisfaire leurs aspirations si on veut qu’elles puissent contribuer efficacement à un développement scientifique et technique sans lesquels le pays ne pourra pas subsister.

      Ce qui se passe en Arabie n’a pas grand chose à voir avec l’idée que nous nous faisons de la démocratie. Ceux qui ne sont pas d’accord avec ces orientations, et même quelques princes dans un pays où il en a beaucoup, ont été mis en résidence surveillée dans de grands hôtels. Le changement de société se fait d’une manière autoritaire mais il semble qu’il soit aussi bien accepté par les jeunes générations que peut l’être la politique d’un Poutine, laquelle n’a pourtant elle non plus rien de vraiment démocratique. Bin Salmane est ce qu’on aurait appelé au XVIIIe siècle un despote éclairé. Ce n’est pas notre idéal mais c’est quand même mieux qu’un despote obscurantiste du genre Khamenei.

      Cette politique ne va pas sans risques : il n’aurait pas été concevable que l’Arabie ne réagît pas aux tentatives de déstabilisation du Yémen par des Houthis que soutient activement l’Iran, mais le conflit s’enlise, et les conséquences sur le plan humanitaire sont effroyables. L’entreprise de mise au pas du Qatar, probablement mal engagée, n’a pas abouti, pas plus que les pression exercées sur le Liban. Les Iraniens peuvent remercier Macron de leur avoir rendu un fier service en reconduisant Hariri dans la voie de la collaboration avec le général Aoun, le Pétain du Liban à la botte du Hezbollah. Enfin, une révolution de palais n’est pas impossible, surtout si le vieux roi disparaissait. Bin Salman dispose désormais de tous les pouvoirs, il est fort probable que le père préfèrera abdiquer pour faire en sorte qu’un pareil événement ne puisse rien changer à la situation qu’il aura lui-même voulue et créée.

      On entendait des propos contradictoires, ces derniers temps. Certains disaient : les réformes vont beaucoup trop vite pour que cela ne se heurte pas à une opposition ultra-conservatrice. D’autres disaient que rien ne changeait vraiment, mais objectivement, ça va quand même dans le bon sens.

      En tout cas, continuer d’assimiler l’Arabie de bin Salman au wahhabisme et à l’islam jihadiste, cela n’a vraiment aucun sens. Le régime, malgré quelques errements, n’a rien à voir avec celui de l’Iran et en tout cas il n’est pas notre ennemi.


  • Matlemat Matlemat 4 janvier 2018 17:41

    C’est tellement évident, l’argent des hydrocarbures doit aller aux occidentaux ou c’est la perte assurée.


  • popov 4 janvier 2018 17:59

    Au lieu d’acheter à coups de milliards des armes qu’ils vont laisser rouiller, ils auraient du acheter des cordes pour pendre les frères musulmans.


    Et s’il leur en restait de la corde, ils auraient pu l’offrir aux autres pays de la péninsule pour pendre les barbus wahhabites.

  • Rincevent Rincevent 4 janvier 2018 22:24

    L’article anti-Qatar journalier du Docteur… Ce pays se sur-arme comme beaucoup de ses voisins. La petite différence, c’est qu’il diversifie beaucoup plus ses fournisseurs et au moins pour une raison technique. S’il n’avait que du matériel provenant d’un seul pays (les US, au hasard), il pourrait bien, en cas de conflit ouvert qui déplaise au dit fournisseur, se retrouver avec des avions qui ne décollent pas ou des systèmes d’armes en rideau. Avec des petites farces électronique préinstallés c’est facile… Et puis, cher Docteur, l’Arabie Saoudite, ne commence t-elle pas à en faire autant ?

    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/pourquoi-l-arabie-saoudite-s-est-rapprochee-de-la-russie-3-3-760447.html


  • Matlemat Matlemat 4 janvier 2018 22:44

    L’Arabie saoudite n’a pas le choix non plus, c’est soit centaines de milliards de contrats ou milliers de milliards de réparation aux victimes du 11 septembre.


  • Christian Labrune Christian Labrune 5 janvier 2018 11:19

    Obamacron, lointain émule de Neville Chamberlain à l’époque de Münich, a choisi son camp, qui est celui des ennemis de l’Europe. Alors que Trump et Netanyahou prenaient clairement position en faveur des manifestants iraniens qui veulent un changement de régime, il aura préféré temporiser avec le Führer de l’Iran.

    Rappelons qu’à une observation de Macron concernant une politique « mal maîtrisée » en matière de missiles balistiques, Rohani lui avait répondu en substance que cela ne le regardait aucunement, et que la portée des actuels missiles, suffisante pour atteindre Israêl, pourrait sans difficulté être étendue pour qu’ils puissent également toucher l’Europe.

    La politique européenne est une politique de gribouille visant le très court terme. Dans huit ans, quand les accords de Vienne auront cessé de s’appliquer, l’Iran pourra nucléariser ses missiles, mais d’ici-là, les contrats commerciaux peuvent permettre d’engranger quelques bénéfices. Peu importe que les Iraniens crèvent sous la botte des Mollahs. Peu importe qu’on favorise à terme une situation explosive, on aura peut-être bien quand même le temps de finir son mandat. Après nous, le déluge.

    La même chose se passe avec la Turquie. Le Mussolini des Turcs, bourreau des Kurdes, allié des « Palestiniens » génocidaires, sera reçu aujourd’hui même à l’Elysée, ce qui est une honte. Quelques réflexes de protestation purement automatiques dans une « gauche » qui, de toute façon, ne comprend plus rien à rien depuis très longtemps. Aucune réaction dans une droite simplement conservatrice qui suit Macron tout en prétendant le contraire. L’imbécillité, en France, est au pouvoir, et elle a les mains libres.

    Dans leur bouquin paru en 2016, intitulé Nos très chers émirs, Chesnot et Malbrunot rapportent une déclaration de l’ancien émir du Qatar qu’ils avaient rencontré à Doha en 2012 : « Il semblerait que les Français soient les plus faciles à acheter ».

    Le récent contrat signé par Macron concernant la vente de matériel de guerre made in France montre clairement que depuis 2012, et malgré les enseignements qu’on aurait dû tirer de l’histoire récente, rien n’a changé.


  • zygzornifle zygzornifle 5 janvier 2018 12:35

    il conclu un accord avec MacDo pour la livraison de 2 millions de big-burgers halal et avec coca pour une flotte de 100 canadairs rempli de ce poison a bulles .....


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