mercredi 17 août 2011 - par Louis Dalmas

Trois objectifs fondamentaux

On a beau savoir que le cynisme et la rapacité sont les ressorts majeurs du capitalisme, et que la satisfaction des besoins qu’ils engendrent est savamment calculée, on a l’impression que les grands médias occidentaux reflètent un désordre qui confine à la folie. Notre monde a déjanté. La machine s’est enrayée, les têtes d’œufs paniquent. Noyé dans une bouillie d’hypocrisie et d’incompétence, l’édifice craque.

“La crise nous échappe, les marchés s’affolent, les dettes s’accumulent“ sont les clichés qui inondent télévisions et journaux. Accompagnés de commentaires contradictoires qui accroissent la confusion et d’annonces de nouveaux renflouages qui grossiront l’endettement.

Pourtant des solutions à ce chaos existent. Pas une révolution improbable qui mettrait une fin idéale au système, mais des mesures concrètes qui en changeraient profondément la donne. Il y en a trois. Claires et nettes. Beaucoup plus limpides qu’on ne le croit.

1) Cessation de toutes les guerres. Economie de millions dilapidés chaque jour.

2) Reprise par les Etats du contrôle des principales banques (y compris par des nationalisations). Suppression des bulles spéculatives.

3) Taxation des transactions financières. Une ponction de moins de 1 % rapporterait les milliards permettant de payer des dettes, de réduire la pauvreté dans les pays avancés et de juguler la famine dans le Tiers monde.

Sont-elles simples, ces solutions ? Non, rien n’est simple quand on est englué dans un merdier qu’on a soi-même fabriqué. Mais elles ont le mérite de viser l’essentiel. Là où est l’argent. Il faut le prendre aux aventures militaires, aux spéculations délirantes, aux mouvements insensés de fonds. Ou au moins exprimer la volonté de le faire. Tout candidat à notre élection présidentielle qui n’inscrit pas ces trois combats au fronton de son programme est indigne d’exercer le pouvoir.

Hélas, ce qui prouve que nos gouvernants sont des faux jetons ou des malades mentaux, et que leurs oppositions sont des infirmes ou des aveugles, c’est que personne, à part quelques marginaux lucides, n’a le courage de se fixer ces objectifs fondamentaux. Politiciens et économistes se contentent de réformes de surface qui ne font qu’aggraver la débâcle. Pire encore, ils tournent le dos aux vrais criminels, pour s’en prendre aux victimes. C’est-à-dire les peuples. Leur solution est de saigner à blanc les citoyens ordinaires au profit des vampires qui les parasitent. Et c’est un récital de coupes budgétaires dans les services publics, de compressions de salaires, de projets d’impôts et de mesures d’austérité, dont la rigueur doit assurer la fortune des privilégiés. “Serrez-vous la ceinture pour nous sauver“. C’est la loi de la jungle. La droite la considère comme nécessaire, la gauche comme inévitable.

Ebranlés par la colère populaire – des manifestations imposantes aux émeutes imprévues – nos “élites“ affectent la surprise. Mais elles s’attendaient à quoi ? A la résignation de ceux qu’elles piétinent ? A la léthargie des dupes ? Dangereuse erreur. On se réveille en bas de l’échelle. Les jeunes Anglais, Grecs, Espagnols, Italiens, Israéliens ou autres, qui manifestent leur rage, ne sont que les fourriers logiques de l’explosion qui s’annonce. A force d’être ignorés, de voir boucher leur avenir par l’injustice et l’inégalité, ils réagissent avec fureur.

On peut ne pas justifier certains de leurs excès. Mais on les comprend.

Louis DALMAS.

 Edito du n° de septembre 2011 de B. I.



1 réactions


  • Unjean 18 août 2011 04:22

    Article léger mais l’on peut pas totalement être en désaccord sans épris de mauvaise intention.
    Cependant un politique d’un seul pays ne peut promettre au moins 2 objectif avec le 1 et le 3, pour le 2eme seulement avec sa banque nationale.
    La mises en places de ces projets ne peut être qu’a l’échèle mondiale et faudrait t’il encore que l’on reprenne déjà les reines du pays, nous le peuple, sortir de l’Europe ou du moins retrouvé notre souveraineté sera déjà un bon début. 


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