vendredi 24 janvier - par Patrice Bravo

Trump confronté à l’opposition aux États-Unis et en Europe dès sa prise de fonction

À peine 24 heures après sa prise de fonction, Donald Trump rencontre une forte résistance tant dans son pays qu'à l'étranger. Ses opposants à Washington et dans les capitales européennes ont intensifié leurs actions immédiatement après l'investiture. 

Les principaux médias américains critiquent massivement les premières décisions du 47ème président des États-Unis. Sa politique migratoire est nettement plus stricte que lors de son premier mandat. 

De retour à la Maison Blanche, Trump s'attaque aux migrants : il mobilise l'armée et met la législation à l'épreuve, écrit le New York Times

"La rafale de décrets sur l'immigration signés par Trump dès ses premières heures au pouvoir reflète sa volonté de renverser rapidement la politique menée pendant quatre ans par l'administration Biden et de réimposer son agenda, remettant en question le rôle mondial des États-Unis comme terre d'asile pour les réfugiés et immigrants. 

Bien que certains décrets risquent de rencontrer des obstacles juridiques majeurs (leur mise en œuvre étant difficile, voire impossible), c'est un signal clair que Trump est déterminé à tenir ses promesses électorales controversées, à savoir renforcer le contrôle aux frontières et maintenir l'approche stricte sur l'immigration qui définit depuis longtemps son image politique. 

Plusieurs poursuites judiciaires ont été déposées contre le dirigeant américain dès son premier jour de travail. Le républicain est revenu au pouvoir fermement décidé à réduire le nombre de migrants. L'agence de police douanière et de contrôle des frontières ICE a déjà commencé à arrêter les migrants illégaux pour les déporter. 

22 États ont déjà déposé une plainte contre la décision de Trump d'abolir la citoyenneté de droit du sol pour les enfants de migrants illégaux. 

Selon ce décret, qui prendra effet le 19 février, un enfant né aux États-Unis ne recevra pas automatiquement la citoyenneté si ses parents résident temporairement dans le pays (visa touristique ou de travail) ou si la mère est en situation irrégulière et le père n'est ni citoyen ni résident permanent. 

Cette initiative a suscité de vives critiques des groupes de défense des droits des immigrants. L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), l'Association nationale pour le progrès des Noirs (NAACP), le State Democracy Defenders Fund et l'Asian Law Council ont immédiatement déposé un recours. Les défenseurs des droits considèrent que refuser la citoyenneté aux enfants nés aux États-Unis contredit la Constitution et les valeurs américaines. 

Le 14e amendement, stipulant que "toute personne née ou naturalisée aux États-Unis et soumise à leur juridiction est citoyenne des États-Unis", a été adopté en 1868 après la Guerre civile et a confirmé l'abolition de l'esclavage. 

Quelques minutes après sa prise de fonction, le président Trump a présenté plusieurs mesures strictes pour commencer la déportation de millions de sans-papiers. 

L'administration Trump autorise les expulsions de migrants sans décision de justice. 

Le département de la Sécurité intérieure a élargi les pouvoirs des forces de l'ordre, permettant l'expulsion de migrants illégaux par "procédure accélérée" sans passage devant un tribunal d'immigration, rapporte le New York Times

Ces mesures devraient entrer en vigueur au début de son second mandat. Trump avait promis la plus grande expulsion de l'histoire du pays. Comme lors de son premier mandat, plusieurs actions seront probablement contestées en justice. 

L'Europe s'alarme des premières décisions de Trump. Der Spiegel écrit que "l'ordre international et le droit n'importent plus, Trump se considérant comme un président défendant sans pitié les intérêts américains. Il transformera les faiblesses européennes en force pour imposer sa volonté au continent. L'arrivée de Trump clarifie au moins une chose : nous, Européens, devons enfin apprendre à assurer notre propre sécurité". 

Les analystes européens s'interrogent sur la réalisation des promesses électorales et l'impact du retour de Trump. Les grands médias européens - BBC, The Guardian, Le Monde - expriment leur inquiétude et scepticisme face à ses initiatives radicales, y voyant des risques pour les relations internationales, le commerce et la démocratie. Bref, le message étant que l'Europe doit se mobiliser et réagir plus rapidement à l'évolution des relations transatlantiques. 

Les opposants de Trump pourraient organiser des provocations pour faire échouer ses efforts de résolution de la crise ukrainienne. 

Il y a eu plusieurs cas utilisant une méthode similaire d'élimination ou d'attentat contre des opposants du Kremlin pour perturber le dialogue russo-américain au sommet. L'affaire Skripal, survenue trois mois avant le sommet Trump-Poutine d'Helsinki en 2018, en est un exemple. 

Trump s'est irrité après l'expulsion par la France et l'Allemagne de diplomates russes à la suite de l'affaire Skripal. Il a été choqué que ces pays n'expulsent que 4 diplomates chacun, contre 60 pour les États-Unis. Selon les médias, Trump était déconcerté par l'ampleur de cette expulsion, qu'il n'avait approuvée que formellement. Selon le Washington Post, Trump était en colère face aux médias décrivant la position américaine comme la plus dure envers la Russie. 

En résumé, l'accueil européen du "second avènement" de Trump révèle une transformation profonde du concept de partenariat et de solidarité transatlantiques, si familier en Occident. 

Le transatlantisme a changé et ses marqueurs idéologiques doivent être actualisés. Les alliés commencent à se méfier davantage les uns des autres plutôt que de s'appuyer sur la confiance mutuelle. 

Thierry Bertrand

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

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Source : https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6582



6 réactions


  • colibri 24 janvier 09:18

    Normal qu’il y ait des résistances ,

    Comme il va décrasser au fur et à mesure l’administration pour dégommer ceux qui pensent woke et mondialisme , ce vent de liberté et de bon sens va perdurer , et continuer à nettoyer l’état et le monde judiciaire des esprits obtus .

    En France ca commence à bouger aussi , les gens sont moins moutons que prévus ..


    • Gollum Gollum 24 janvier 09:41

      @colibri

      Normal qu’il y ait des résistances 


      C’est sûr que s’il décide d’annexer le Groenland et le canal de Panama, va y avoir en effet des résistances... smiley

      Quel bon vent de liberté tiens ! smiley


    • mac 24 janvier 16:36

      @Gollum
      Tout ça n’est que des mots pour l’instant.
      Sinon, qui va résister, l’Europe ce nain politique et bientôt nain économique dont tout le monde se moque ?


  • Bertrand Loubard 24 janvier 17:07

    Merci pour cet article.

    Faut-il rappeler que lors d’un débat pour les primaires démocrates, entre Obama et Hillary Clinton, Obama avait « conseillé » aux membres du parti : « Demandez-vous d’où vient la fortune de cette femme » ?

    Faut-il rappeler que lors du débat entre Hillary Clinton et Donald Trump celui-ci avait déclaré : « Moi, président des USA, je mettrai cette femme en prison » ?

    Faut-il rappeler que la construction du mur entre les USA et le Mexique a été initiée sous l’administration …Clinton…mais est restée inachevée ?… Trump n’a pas pu l’achevé.

    Faut-il rappeler que sous les 8 années de « Présidence Obama » le nombre d’étrangers illégaux et criminels expulsés annuellement des USA était le même que celui des expulsés annuels sous Trump Ier  ?

    Faut-il rappeler que Trump Ier a été un des seuls 6 présidents des USA sur ses 44 prédécesseurs à ne pas avoir initialiser de guerre … ?

    Faut-il rappeler que c’est la Cour suprême des USA qui a confirmé que c’est la Constitution Américaine qui donne aux États Fédérés la compétence de légiférer sur la dépénalisation de l’avortement ? Trump n’a pas supprimé le « droit » à l’avortement.

    Faut-il rappeler qu’il existe déjà un NAFTA (ALENA - Accord de Libre Échange Nord Américain, d’une durée de 26 ans depuis 1994 et ACEUM depuis 2020) et un TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement) ? N.B. : les droits de douane entre les Etats-Unis et l’Union Européenne sont particulièrement faibles : entre 2% et 3% dans la plupart des secteurs) -), et depuis peu un ALE (Accord de Libre – Échange EU - MERCOSUR ( ?) (Sous réserve de ratifications européennes ?).

    Faut-il rappeler que c’est Trump qui a fait reconnaître Jérusalem comme capital de l’État d’Israël à la place de Tel Aviv ?

    Faut-il rappeler que Trump a « sorti » les USA de l’Unesco, en 2017, avant que Biden ne les y fasse « réadmettre » en 2023 (Depuis 2011, et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne) ?

    Faut-il rappeler que sortir de l’OMS maintenant est aussi important sans doute que la sortie de l’OTAN ? (Et pas seulement pour les USA).

    Bien à vous.



  • Le président Trump : « Notre gouvernement ne qualifiera plus les propos de nos propres citoyens de « désinformation » ou de « mésinformation », mots préférés des censeurs et de ceux qui souhaitent mettre un terme au libre échange des idées et, franchement, au progrès. Nous avons sauvé la liberté d’expression en Amérique. »


  • Mercredi à #Davos, #Zelensky a pour la première fois lâché un chiffre : il exige « au moins 200 000 soldats » des pays européens en #Ukraine face à la #Russie !

    Pour « garantir la paix » bien sûr nous dit-on…

    #Macron est le premier volontaire avec les soldats français, dont 3100 ont déjà fait cet automne un entraînement spécial appelé « Persée » pour se préparer à lutter en Ukraine contre la Russie !

    Info sortie la semaine dernière.

    Politico dans une grande enquête hier a tout balancé : #Macron veut être l’anti-#Trump et choisir la guerre !

    Une folie absolue !

    Nouvelle vidéo sur cette affaire très grave : https://youtu.be/WR6LaMTe4W0 ?si=u39wrYf2oRiArI5H


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