Tunisie islamiste = Justice scélérate
« Meriem et Ahmed, poursuivez votre bataille, des milliers, voire des millions de citoyennes et citoyens se reconnaissent en vous, vous remercient de votre courage et restent derrière vous pour barrer la route aux monstres qui croient à tort à leur impunité. » Gilbert Naccache
En Tunisie, être chrétien ou juif, cela peut se concevoir, mais être athée est inconcevable.
Ils auraient tué père et mère que ça n’aurait pas été pire. Jaber et Ghazi sont deux jeunes chômeurs diplômés, comme il en existe des dizaines de milliers en Tunisie. Ce sont aussi d’anciens collègues de travail à la gare de la ville, ont commis l’imprudence de vouloir faire part au monde de leurs idées, diffusant sur internet (en 2012) des textes et caricatures contraires à l’islam. Ils se sont retrouvés l’un en prison, l’autre en exil. Après un procès sans réelle mobilisation médiatique, Jaber a été condamné à 7 ans et demi de prison ferme pour « atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs ». Ghazi a lui écopé de la même peine mais par contumace, le jeune homme ayant vite fait de fuir le pays. Sur leur page Facebook on pouvait retrouver les écrits incriminés. Des pamphlets anti-prophète – « L’illusion de l’Islam » pour Ghazi ; « Dark Lands » pour Jaber – qui ne feront pas date dans l’histoire de l’athéisme.
Dans leur ville de Mahdia, le procès des deux internautes fait par les habitants est presque plus violent que le jugement prononcé par la justice. Sur la petite place du Caire qui porte bien son nom avec ses arbres et ses fumeurs de narguilé, la douceur de vivre est vite rattrapée par la réalité sortant de la bouche des jeunes attablés. « 7 ans ? Pas assez, lâche Ahmed, 22 ans. Perpète c’aurait été plus juste ! ». « Ils ont caricaturé le prophète, notre guide, ils méritent plus que la prison ! » ajoute Amenallah, 24 ans, sous-entendu l’exécution capitale. Pourtant ces jeunes portant casquettes et baskets semblent plus prompts à draguer les filles qu’à prier cinq fois par jour.
Après deux ans de détention, Jaber a été gracié par le président de la république (sous les pressions internationales) et a été libéré le 4 mars 2014. Il a déclaré : « J'ai souffert, psychologiquement surtout. En prison, je n'étais pas un détenu comme les autres. Les détenus et les gardes me regardaient de travers. Ils m'insultaient tout le temps. Heureusement, les visites fréquentes des associations de défense des droits de l'Homme m'ont certainement épargné des violences et des représailles lors de mon incarcération. Les autres détenus ont refusé que je sois incarcéré dans la même cellule qu'eux. On m'a donc mis dans une cellule occupée par des ex-flics. En deux ans je ne me suis fait aucun ami en prison, je vivais dans une solitude amplifiée par les psychotropes prescrits par les médecins. De toutes les manières, je n'avais rien à leur dire. Nous n'avions pas la même mentalité ».
Moralité de cette histoire : dans une société arabo-musulmane, un délinquant « musulman » (voleur, violeur, ou assassin) à la moralité douteuse est préférable à un « non croyant » à la moralité irréprochable, illustration parfaite du théorème du singe. Ceci nous rappelle les films noirs sur la maffia, dans lesquels le maffioso est toujours un « bon catholique », qui se signe après avoir dessoudé sa victime, et qui ne rate pas la messe du dimanche à l’église.
Exemple : Il vaut mieux être un flic violeur qu’un athée de bonne moralité
La justice tunisienne vient de a condamner, en ce mois de mars 2014, deux policiers à 7 ans de prison ferme pour le viol d’une jeune femme (moins que les 7,5 années pour athéisme). Les faits remontent à septembre 2012 lorsqu’une ronde policière a surpris un couple en train de flirter, la nuit, dans une voiture dans une banlieue de Tunis.
Deux policiers ont alors violé la jeune femme à tour de rôle, tandis qu’un troisième agent a, sous la menace de son arme de service, conduit le fiancé vers un distributeur de billets de banque pour lui extorquer de l’argent.
L’affaire avait scandalisé l’opinion publique en Tunisie et à l’étranger, surtout que, dans un premier temps, la victime a été poursuivie pour « atteinte à la pudeur ». Elle a d’ailleurs publié un livre en France intitulé « Coupable d’avoir été violée ».
Selon un rapport d’expertise médicale, la victime, Meriem (29 ans), souffre de « dépression et de troubles post-traumatiques liés aux faits subis qui peuvent se prolonger des mois, voire des années après un viol ».
Mariem s’est installée avec son fiancé en France, chez les Infidèles, comme tant d’autres victimes des satrapes arabo-islamistes. Elle y trouvera aide et réconfort : édition de livre, titre de séjour et présence médiatique.
Hannibal GENSERIC