samedi 9 septembre 2017 - par Dr. salem alketbi

Un Test difficile pour Washington

Huit ans après la présidence de Barack Obama, la page a été tournée pour la puissance douce américaine que certains ont cherché à ce qu’elle devienne une « puissance intelligente ». Le président Donald Trump a promis de restaurer le prestige et l'influence internationale des États-Unis. En avril, quelques mois après son entrée en fonction, le vice-président américain Mike Pence a déclaré dans un discours lors d'un rassemblement dans la ville de Harrisburg de Pennsylvanie que le président Trump défend les alliés et combat les ennemis, qu'il a averti l'Iran et s'est maintenu contre la menace du régime nord-coréen et que le monde peut voir le pouvoir et la fermeté du président. Les actions de Trump en Syrie et en Afghanistan ont rétabli le pouvoir américain, a-t-il déclaré en ajoutant que, pendant 100 jours au bureau, le président Trump a transformé l'Amérique et ce n'était que le début.

Renforcer l'Amérique de nouveau est donc l'un des piliers de la stratégie du Président Trump. Il explique en grande partie l'approche stricte de Trump à l'égard du Venezuela. Il a déclaré dans un communiqué que les États-Unis envisagent des options pour répondre à l'aggravation de la crise politique, y compris l'intervention militaire, suggérant que le Venezuela est un objectif proche d'une frappe militaire.

Le président Trump semble favoriser des stratégies de puissance dure plutôt que douce, ou plutôt une combinaison des deux, connue sous le nom de puissance intelligente. Il a déjà un peu réussi à rendre l'Amérique « grande encore » contrairement à ce qu'elle était sous Obama. L'ancien président s'est appuyé sur la puissance douce et les approches expérimentales comme la stratégie de mener par derrière.

Bien que le risque des guerres mondiales à l'ère du président Trump ait augmenté, rien n'indique strictement qu'une nouvelle guerre mondiale arrive. Le président Trump n'a pas de fond militaire, ce qui signifie que la menace d'utiliser la force vise à augmenter les ventes d'armes aux États-Unis ou à offrir de nouvelles affaires aux entreprises de défense.

Ce que la Maison Blanche veut peut être compris via James Mattes, le secrétaire américain à la Défense. Ses déclarations sont le thermomètre qui montre si l'administration américaine est chaude ou froide. Jusqu'à présent, les États-Unis n'ont pas changé de position stratégique sur les nouvelles guerres ; le pays préfère toujours la guerre par procuration, évite encore de répéter le scénario du Vietnam, mais cela ne veut pas dire qu'il n’optera pas pour la guerre avec un régime déchaîné et arrogant comme la Corée du Nord.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les menaces de la Corée du Nord, l'ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies Nikki Haley a déclaré qu'il fallait prendre les mesures les plus fortes possibles pour punir la Corée du Nord après son plus récent test d'armes nucléaires. « Le moment est venu pour nous d'épuiser tous nos moyens diplomatiques avant qu'il ne soit trop tard. » Ces déclarations indiquent qu'il y a un accent sur la diplomatie mais des options diplomatiques problématiques pour faire face à la crise, surtout après que le Conseil de sécurité a imposé de nouvelles sanctions décrites comme les plus sévères avant que tout le monde ne cherche à obtenir des sanctions « plus durables » sur la RPDC.

En fait, l'état voyou n'est pas seulement une menace pour les États-Unis et son leadership dans l'ordre mondial, mais aussi pour la sécurité et la stabilité mondiales. Comme il a multiplié ses menaces de guerre ces derniers temps, le régime de Pyongyang ne tient pas compte des sanctions internationales. De nouveaux chemins doivent être recherchés pour obliger le régime à arrêter sa conduite imprudente et à respecter la paix et la sécurité internationales.

Contrairement à la Syrie ou à l'Iran, le fait de se heurter aux violations de la Corée du Nord est sujet au consensus international.

Le test de la direction américaine de l'ordre mondial vis-à-vis de la menace nord-coréenne n’est pas de contrecarrer individuellement ou d'intervenir militairement, mais repose sur la façon de mener le monde pour adopter des réponses diplomatiques décisives qui forcent Pyongyang à se conformer au droit international. Le résultat de la crise déterminera en grande partie le prochain équilibre du pouvoir et l'influence géopolitique des pouvoirs concurrents comme la Chine et la Russie.



13 réactions


  • V_Parlier V_Parlier 9 septembre 2017 17:40

    Hmmm... Très consensuel tout ça...


  • JC_Lavau JC_Lavau 9 septembre 2017 18:47

    Il y a trois termes du choix :

    salem alketbi est agent d’israël.
    salem alketbi est agent desTazunis.
    salem alketbi est agent d’USraël.

    • Christian Labrune Christian Labrune 9 septembre 2017 19:04

      salem alketbi est agent d’israël.

      @JC_Lavau

      Et JC Lavau, de quoi est-il l’agent ? Ne serait-ce pas, par hasard, de l’internationale antisémite ?
      Pour ne pas être carrément injurieux, je n’ai pas dit « antisioniste », ce qui serait évidemment beaucoup plus grave, mais je me garde toujours des procès d’intention téméraires.


    • JC_Lavau JC_Lavau 9 septembre 2017 19:43

      @Christian Labrune. Tu proposes quoi pour forcer USraël à respecter le droit international ?


    • Christian Labrune Christian Labrune 9 septembre 2017 20:29

      Tu proposes quoi pour forcer USraël à respecter le droit international ?

      @JC_Lavau
      Israël respectera le droit international quand les pays qui l’entourent respecteront son droit à l’existence, Toutes les guerres entreprises contre Israêl depuis celle de 48 ont été des guerres dont l’ambition était génocidaire. Les émissions de la radio égyptienne de 67, qui ont été conservées, et les articles des journaux, sont sans ambiguïté. Lisez la charte du Hamas, vous serez édifié. Considérez enfin que le Hezbollah dispose actuellement, grâce à l’Iran, de 120000 missiles capables d’atteindre n’importe quelle cible entre le Golan à Eilat.
      Israël vient avant-hier, sans mandat de l’ONU, de détruire une usine syrienne destinée à produire des roquettes de haute précision et des gaz neurotoxiques, après une centaine d’autres frappes chirurgicales du même type sur des convois d’armes destinés au Hezbollah. Aucune réaction internationale : Israël fait le boulot que les Occidentaux n’ont pas le courage de faire et il serait malséant que, de surcroît, ils se plaignissent ce qui va dans leur intérêt et dans celui des habitants de la région. Les accords russo-américains récents ne tiennent pas vraiment compte des intérêts israéliens, lesquels ne peuvent donc plus compter que sur eux-mêmes face aux ambitions génocidaires des néo-nazis iraniens. Ce qui se passe aujourd’hui du côté de la Corée du Nord se passera demain au Moyen-Orient ; où le croissant vert chiite s’étend désormais de l’Afghanistan au Liban, la Syrie et l’Irak étant déjà plus ou moins sous occupation. Le Yémen qu’on appelait autrefois l’Arabie heureuse, qui était peut-être le pays de Pount des anciens Egyptiens, est désormais à feu et à sang à cause des rebelles soutenus par les mollahs iraniens. De tous les pays de la région, c’est l’un des plus malheureux. Si on n’arrête pas l’Iran, ce sera vite la catastrophe, et même pour l’Europe. Mais qui s’y colle, à part Israël ?

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  • Christian Labrune Christian Labrune 9 septembre 2017 19:00

    à l’auteur,
    Je lis une première intervention qui trouve votre article « très consensuel », mais c’est un avis que je ne partage pas. Vous nous proposez un examen aussi froid et objectif que possible de la situation auquel, personnellement, je ne ne vois rien à redire, mais cela me donne précisément à penser qu’un certain nombre d’intervenants que j’ai vu s’exprimer ailleurs à propos de la Corée du Nord vont s’appliquer à tirer à boulets rouges sur votre article.
    La doxa mediatiquement préfabriquée qui sert de pensée à la plupart de nos contemporains veut voir dans le président américain le diable même, et cela me paraît idiot. La politique d’Obama qu’annonçait le discours à l’eau de rose au Caire en 2009 était le comble de la stupidité et il serait difficile à n’importe quel président américain de faire pis. La politique de Trump au Moyen-Orient ne présente pas les mêmes défauts. Il voit bien en particulier, le danger que représente l’Iran, et je trouve extrêmement pertinentes les déclarations à l’ONU de Nikki Haley.
    Il n’empêche que dans deux articles qui ont paru ici ces derniers jours à propos de la Corée, certains en étaient à considérer que l’origine de l’agression, c’est l’Amérique de Trump. S’ils retiraient leurs troupes, leurs navires et leur aviation, ces salauds d’Américains, s’ils abandonnaient à eux-mêmes les Coréens du Sud, tout irait évidemment tout de suite pour le mieux. Sauf, évidemment, pour ceux du sud qui seraient depuis longtemps les sujets de la dynastie régnant au nord sans une présence vigilante de l’Amérique dans les parages depuis soixante-dix ans.
    Aujour’hui c’est la Corée du Nord, et demain ce sera l’Iran. Au fur et à mesure que les jihadistes de l’Etat coranique perdent du terrain, il est immédiatement occupé par l’islamo-nazisme chiite, avec la bénédiction des Russes qui jouent avec le feu. L’avenir paraît de plus en plus préoccupant.

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    • François Vesin François Vesin 9 septembre 2017 19:44

      @Christian Labrune

      « ...très consensuel... »

      Excellent résumé
      ...on pourrait même supprimer « sensuel »
      que ça n’en serait que meilleurs encore !

      Peut-on haïr à ce point la souveraineté
      et se prétendre encore humain ?

    • Christian Labrune Christian Labrune 9 septembre 2017 20:37

      @François Vesin
      Pourriez-vous expliciter quelque peu ces propositions qu’un Rabelais eût qualifiées de « pythagoriques » ?
      J’espère du moins que vous vous comprenez.


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 10 septembre 2017 18:42

    @ Dr. Salem alketbi

    Bonjour,

    Qu’appelez-vous une puissance douce ? Ou « puissance intelligente » ? Surtout concernant les Etats-Unis qui ne sont ni doux, ni très inspirés, voir intelligents, dans leurs guerres néo-coloniales partout en Moyen-Orient, dans le monde en général, et qui appuient des régimes totalitaires, par financements interposés, comme l’Ukraine, par exemple. Ou comme l’Arabie Saoudite qui sans les USA ne serait quasiment rien sans les pétro-dollars. Qui ont démoli tous les régimes Arabes LAÏCS, qui ne supportent pas que les Etats suivent une politique indépendante du dollar, et qui rentrent en ce moment même dans un processus géo-politique extrêmement dangereux en titillant la Corée du Nord. Tout cela sent très mauvais pour l’avenir de la planète, à force de jouer avec le feu on finit par se brûler. Obama ou Trump, c’est la même politique hégémonique, monétaire, militaire. La politique actuelle américaine, ce n’est qu’une longue suite d’ agrégats de vieux concepts dictés par la peur viscérale de perdre le leadership de domination mondiale. Il est vrai que se sentir la première puissance économique du monde, ce qu’elle n’est déjà plus avec la concurrence chinoise, peut provoquer des hoquets ! Aux USA cela se traduit par les jeux de la provocation, ce qui risque de très, très mal finir.

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    • Doume65 11 septembre 2017 00:29

      @Nicole Cheverney
      « Qu’appelez-vous une puissance douce ? Ou « puissance intelligente »
      Le texte est une traduction de la pensée des néoconservateurs. Ces expressions ne sont jamais traduites car elles correspondent à des concepts typiquement étasuniens. La puissance douce, c’est le soft power ; la puissance intelligente, le smart power.


    • Christian Labrune Christian Labrune 11 septembre 2017 13:05

      @Nicole Cheverney

      Dois-je vous rappeler que les Etats-Unis sont nos alliés depuis toujours et qu’ils nous ont rendu dans le passé un certain nombre de services qui ne sont pas du tout négligeables. L’Arabie saoudite, alliée de l’Amérique, à qui on a pu reprocher dans les passé, à cause d’une idéologie wahhabite qui remonte au XVIIIe siècle, bien des errements et des complaisances vis-à-vis du terrorisme, est en train de changer d’une façon assez spectaculaire. Ses élites, et en particulier le futur prétendant au trône, sont soucieuses d’en finir avec une rente pétrolière qui ne sera pas éternelle et par conséquent d’ouvrir le pays à la recherche scientifique et à la modernité. Si la France est un pays « impossible à réformer », comme se plaisent à le répéter nos hommes politiques, on peut bien imaginer qu’il y a aussi en Arabie et dans les Emirats, bien des résistances au changement. La transformation ne se fera pas en cinq ans. Il reste que dans le conflit assez radical qui oppose actuellement les principautés de cette région au Qatar allié d’un Iran quasi nucléaire, il faudrait peut-être savoir de quel côté on doit se ranger.

      Or, ce que je lis sur ce site me paraît consternant. Un certain nombre d’intervenants n’hésitent pas à servir la soupe à des auteurs d’articles qui viennent distiller ici la même propagande infecte qu’ils répandent ailleurs sur les sites aux mains des Frères musulmans - lesquels sont très objectivement nos ennemis déclarés-, comme celui de l’UOIF ou bien Oumma.com, et ils préfèrent réserver leurs invectives à l’auteur du présent article, dont les positions vis-à-vis du terrorisme islamique ou d’un Iran néo-nazi, sont totalement dépourvues d’ambiguïté.

      Cela procède de ce qu’on appelle le syndrome de Stockholm, dont j’emprunte la définition à un article de Wikipedia. Je recopie en dessous le lien qui permettra de le lire in extenso. 

      "Le syndrome de Stockholm désigne un phénomène psychologique observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d’empathie, de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d’identification et de survie."

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm

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    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 11 septembre 2017 20:52

      @Christian Labrune

      Bonsoir,

      Je vous répondrais sur deux points de votre long commentaire.

      1/ que si le peuple américain possède une richesse commune à tous les peuples de la planète, je me garderais bien de le confondre avec ses dirigeants.

      Nous sommes les amis du peuple américain, mais certainement pas de ses dirigeants. Avant de mourir, MItterrand avait déclaré que nous étions« en guerre » avec les USA, une guerre économique très dure et sans concession.

      2/ Le modèle incontournable pour l’élite française, c’est le modèle américain, anglo-saxon, un modèle binaire : gagnants/perdants. Nous le voyons bien avec les déclarations de Macron, un pur modèle pré-formaté de la culture économique anglo-saxonne qui ne jure que par la réussite individuelle. Quant aux « réformes », elles ne sont dans son esprit que des transformations brutales de la société, pour permettre à une petite poignée de nantis de s’enrichir encore plus, sans le moindre effort, en demandant aux Français des sacrifices supplémentaires, et en privilégiant la casse définitive du « modèle social » français. Nous sommes des Latins, et je nous vois mal, peuple français, dans l’avenir proche nous accommoder plus avant à ce modèle sociétal frelaté, pour ne pas dire raté.

       

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    • Doume65 12 septembre 2017 15:16

      @Christian Labrune
      « L’Arabie saoudite [...] est en train de changer d’une façon assez spectaculaire »
      C’est exact. Elle a proposé dernièrement d’indemniser les familles des victimes du 11/9, ainsi que celles, beaucoup plus nombreuses, des tueries en Syrie.
      Du reste elle propose d’y reconstruire gratuitement les infrastructures ainsi que les logements détruits dans les combats.


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