lundi 13 mars 2023 - par César JULES

Une guerre entre CFDT et CGT

Une guerre entre CFDT et CGT

Comment est-on arrivé à un front commun des grands syndicats et notamment CFDT (610 144 salariés revendiqués en 2021) et CGT (653 222 salariés revendiqués en 2017).

En effet, depuis toujours ces deux syndicats sont en opposition avec un tournant le quand la CFDT devient le premier syndicat de France dans le secteur privé et en 2018 quand la CFDT devient le premier syndicat de France dans les secteurs publics et privés confondus.

Cette position de N°1 permet un meilleur positionnement dans les instances paritaires qui gèrent la CNAM ou l' UNEDIC.

Mais voici fin 2018 et la rue française se couvre de gilets jaunes ce qu'aucun des syndicats n'avaient vu venir, et ce, pendant plus d'un an. Pendant ce temps jaune les syndicalistes regardent, se morfondent et ce n'est pas pour leur faire plaisir.

Une lueur apparaît cependant pour la CGT et son président. Le Président de la République et le gouvernement sortent leur gros dossier de révision structurelle de la retraite qu'ils avaient pris soins d'élaborer avec le concours actif de la CFDT majoritaire.

La CFDT tente alors de faire valoir son point de vue, mais la CGT, chauffée à blanc par son inaction les mois précédents et profitant de l'esprit révolutionnaire qui règne dans le pays fait feu de tous bois.

Et… la CGT attaque physiquement les locaux et les responsables de la CFDT. Voici, ci-après l'affaire rapportée par le journal le figaro à l'époque :

 

Par Laura Andrieu

Publié le 21/01/2020 sur le figaro

 

« Ça suffit ! Ce climat est insupportable ». Invité de l’émission « Audition publique-LCP-Le Figaro », Laurent Berger, le patron de la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail), n’a pas caché son agacement après deux intrusions au siège, à Paris. La dernière en date : lundi, une « quinzaine de personnes encagoulées  » ont coupé l’électricité pendant « quelques minutes  », d’après la confédération. L’action a été revendiquée par des syndicats CGT Énergie Île-de-France. Philippe Martinez a toutefois condamné ces actes.

Favorable à la retraite par points voulue par le gouvernement, la CFDT se retrouve donc opposée à l’Intersyndicale, CGT en tête. Après avoir brièvement rejoint le mouvement social en décembre, elle le quitte de nouveau après avoir trouvé un compromis avec le gouvernement. « Aujourd’hui, l’écart est grand entre les deux, ils ne portent plus le même syndicalisme, estime Stéphane Sirot. La direction de la CFDT est vue comme une traîtresse et c’est ce que reflète le climat actuel, les intrusions. Normalement ça ne se fait pas ce genre de choses entre syndicats, même si on n’est pas d’accord on n’en arrive pas là ».

 

"Laurent Berger a en outre tenu à rassurer les salariés en défendant des minimums sociaux : « nous nous battrons pour que les gens puissent partir à la retraite avant » l'âge pivot qui pourrait atteindre, au fil des années, 67 ans. Le syndicat réformiste, enfin, insiste sur sa volonté de faire augmenter le minimum retraite, fixé à 1 000 euros par le gouvernement mais que la CFDT souhaite élever à 100% du Smic net, soit environ 1 200 euros par mois."

 

C'est la guerre au sommet entre les deux principaux syndicats. Heureusement pour eux, un microbe particulièrement affamé débarque chez nous et le gouvernement décide de claquemurer le pays et évidemment de suspendre le projet de loi.

 Une élection plus tard, le candidat Macron indique qu'il reproposera une loi sur la retraite mais simplement une réactualisation.

Entretemps, la CFDT a compris le message et se rappelle qu'elle avait perdu 10% de ses voix en trois ans, à l'occasion de la loi de JP Raffarin sur les retraites en 2003. Elle décide donc de s'opposer au nouveau projet de loi et de faire front commun avec la toute rayonnante CGT.

Une fois encore la violence a eu raison de la démocratie.

Cette fameuse "retraite" qui fait couler tant d'encre et de récriminations et qui nous monte les uns contre les autres, surtout dans notre pays à fleur de peau, cette fameuse retraite est en fait un "avatar" de notre société industrielle et de consommation. L'être humain n'est pas conçu pour stopper brutalement son activité principale.

 

Les Français l'ont d'ailleurs bien compris, ils descendent dans la rue un peu contre le projet de loi et beaucoup contre ce jeune président qu'ils ont élus et qui se permet de vouloir…présider !

Ils ont aussi en tête une revendication égalitaire, légitime au demeurant, que chaque Français puisse vivre correctement c'est-à-dire comme un "bourgeois".

 

Ce désir est légitime mais ne peut être réalisé plus vite que ne le permet notre évolution économique.

Aussi, je propose de mettre en place "le Viatique citoyen" le plus tôt possible afin de libérer les forces vives de ce pays et pour que tous nous ayons la chance de pouvoir réaliser nos ambitions au lieu de gâcher nos énergies dans des luttes incessantes.

 

César JULES

 



19 réactions


  • Brutus paparazzo 13 mars 2023 16:53

    « ... que chaque Français puisse vivre correctement c’est-à-dire comme un »bourgeois« . Ce désir est légitime mais ne peut être réalisé plus vite que ne le permet notre évolution économique. »

    On ne doit pas faire partie du même monde. Les Français que je connais n’en ont rien à foutre du mode de vie des « bourgeois » (c’est comme les cochons...), mais ils veulent simplement ne pas voir leurs ressources diminuer comme peau de chagrin, les structures sociales régresser et l’avenir de leurs enfants dans un cul de sac !

    Pour ce qui est de « notre évolution économique », vous voulez certainement parler des stratégies des quelques lobbies industriels et financiers qui pillent le pays ? LEUR évolution économique à eux va bien, c’est une question de vases communicants. 


    • César JULES 13 mars 2023 19:57

      @paparazzo
      Vivre comme un bourgeois, comme on est plus au temps de Molière, ça veut dire comme un cadre moyen qui gagne plus, mais qui paye des impôts sur le revenu et ne reçoit aucune aide.
      L’économie de nos pays européens est semblable, les ultra riches comme les dirigeants des grandes multinationales ou les grands joueurs de foot jouent à l’international et trop imposés d’un côté ils partent ailleurs et alors on ne profite même pas des retombées.
      Il nous faut maintenir la pression mais bien connaitre les limites.


    • Com une outre 14 mars 2023 09:20

      @César JULES
      Un discours téléguidé qui ne correspond pas aux réalités. La preuve, les ultra riches dont vous parlez bénéficient de niches fiscales importantes et partent quand même. Ce qu’ils veulent, c’est zéro impôts, pas des remises. La question est plutôt : A-t-on besoin de ce genre de citoyens ? Que nous apportent-ils et combien coûtent-ils ? Et pas uniquement en terme fiscal bien sûr, mais en terme sociétal.


    • César JULES 14 mars 2023 09:46

      @Com une outre
      « La question est plutôt : A-t-on besoin de ce genre de citoyens ? »
      Ma réponse est que ces citoyens apportent toujours des retombées favorables quand ils restent dans notre pays. Actuellement la Hollande, par ses taxes réduites, recueille un grand nombre de siège de grandes sociétés, il nous faut des accords internationaux pour régler cette concurrence internationale (et ce n’est qu’un tout petit exemple) et nous les Français de base nous pouvons aussi faire notre méa culpa quand nous faisons d’Amazon (ex) (cette société qui ne paye presque rien en France) notre égérie de consommation. Si nous, consommateurs, nous boudons cette entreprise (ce que je fais personnellement) elle devra se retirer ou nous payer ses impôts.


    • Brutus paparazzo 14 mars 2023 15:59

      @César JULES

      « Ma réponse est que ces citoyens apportent toujours des retombées favorables quand ils restent dans notre pays. »

      Ah, le ruissellement, quel joli conte de fées
      C’est un peu comme « la main invisible » de Smith, théorie selon laquelle l’ensemble des actions individuelles des acteurs économiques, guidées (par définition) uniquement par l’intérêt personnel de chacun, contribueraient à la richesse et au bien commun.
      A part donner bonne conscience aux gros chats noirs ou plutôt à leur fournir l’anesthésiant pour endormir les souris avant de les manger, ce genre de fable ne sert pas à grand chose. En tous cas, les banquiers, eux, n’y croient pas, sinon ils ne feraient pas d’OPA.


  • sylvain sylvain 13 mars 2023 17:14

    Une fois encore la violence a eu raison de la démocratie.

    je ne vois pas tellement, dans votre histoire, en quoi la violence a eu raison de la démocratie.

    On y voit surtout que les syndicats ont des logiques de parti, et sont opportunistes plus souvent qu’à leur tour.

    A part ça je rejoins le commentaire de papparazzo. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 9 a 12 millions entre 2019 et 2023, et 2.5 millions de personnes se fournissent dans les banques alimentaires. Parallèlement, la fortune des milliardaires a plus que doublé. Les choses me semblent parfaitement claires...


    • César JULES 13 mars 2023 20:01

      @sylvain
      Dans notre cas, la violence ordinaire c’est envahir les locaux de l’autre syndicat pourtant majoritaire de la même façon que l’on envahit les locaux des élus qui ne plaisent pas. Il y a bien sûr aussi les menaces parfois radicales.


    • sylvain sylvain 13 mars 2023 21:12

      @César JULES
      Mais ce n’est pas pour ça que la CFDT a changé son fusil d’épaule, et vous le dites vous même, c’est parce que leur positionnement leur a fait perdre 10% de leurs adhérents.

      Quand aux actions musclées, je ne ferais pas de généralités. Certaines vont dans le sens de plus de démocratie, d’autres non.


    • César JULES 14 mars 2023 09:06

      @sylvain
      Tout d’abord merci de votre commentaire, il est toujours constructif d’échanger sans hargne.
      Oui, L. Berger et son état major à changé de position pour éviter soit de perdre son poste soit de perdre des syndiqués. Sa position initiale était longuement réfléchie et je trouve dommage, pour une bonne démocratie, qu’il ait vendu son âme pour plaire à une ambiance momentanée. (Les opinions publiques sont très évolutives, je ferai prochainement un sujet de cela).
      Concernant les actions musclées elles sont toujours jugées démocratiques par ceux qui les mènent et antidémocratiques par ceux qui les subissent.


  • Octave Lebel Octave Lebel 13 mars 2023 17:39

    Aujourd’hui un échantillon de la substantifique moelle de la propagande de la charnière droite/extrême-droite. C’est le lieu politique de ceux qui sont en compétition ou coalition de circonstances pour les postes et prébendes sur fond de convergence au service des mêmes intérêts qui les soutiennent ou les défont au gré de leurs réussites et fidélités.

    Autrement dit, il y a vraiment des gens qui prennent leurs concitoyens pour des poires.

    Ici la bassesse et le mépris à l’égard d’élus d’un genre qui ne nous plaît pas, déguisée en bienveillance d’un vendeur/bienfaiteur du "sirop typhon, universelle panacée " ou comment tenter de faire diversion et sauver l’essentiel.

    Afin de pouvoir gérer en paix nos dividendes et continuer de décider entre nous du bon usage qui nous va bien de la science et des technologies (qui sont quand même le fruit de l’intelligence collective et du travail de tous, mais chut, il ne faut pas le dire) tout en tenant en respect les superflus de la rentabilité selon saints Libéral et Néocon, des mineurs politiques et sociaux , qu’il va bien falloir occuper tant qu’il y en a. En ayant l’air de philantropes éclairés. C’est le progrès. Comment être contre le progrès, non mais alors !

     

    C’est intéressant à observer l’imagination réformiste de ceux qui se sentent menacer dans leurs pouvoirs , avantages et privilèges, dès que monte la prise de conscience de la supercherie d’un système qui avantage une petite minorité, qui par-dessus le marché n’en a jamais assez, invente des secteurs économiques très conséquents au service du luxe quand une part importante des besoins élémentaires (ceux permis par le niveau scientifique et technologique ) dans nos sociétés et une part considérable dans le monde, ne sont pas satisfaites. Prêts aussi dès que la menace se précise à recourir à la violence chez elle et à la guerre avec ceux qui dérangent leurs intérêts.

     


    • César JULES 13 mars 2023 20:05

      @Octave Lebel
      C’est facile de critiquer car il y a matière, mais vous proposez quoi ? (qui puisse être mis en place)


    • Octave Lebel Octave Lebel 14 mars 2023 08:13

      @César JULES

      Vous parlez le macron dans le texte comme un enfant si je puis me permettre. Et tout le monde, malgré la bulle médiatique qui nous enveloppe, connaît la réponse et attend d’en pouvoir discuter et en décider.

      Il va bien falloir sans plus perdre de temps mettre à plat nos institutions et remettre sur pied une démocratie qui posera l’enjeu d’une répartition équitable des richesses, d’un droit de regard et d’évaluation sur le pilotage de l’économie et ses choix structurels ainsi que sur les traités internationaux sans pouvoir plus se passer de ses concitoyens ni les contourner.

      Et ne venez pas nous raconter que nos concitoyens seraient des incapables, des ignorants et des irresponsables, suspendus à vos compétences (le vous ici désigne tout ce que représente la macronie qui n’est que l’habillage un peu désordonné du moment d’une certaine manière de faire de la politique), fébriles de l’attente de nouveaux bergers, pressés de nouveau de se soumettre à des bienfaiteurs les soulageant de se mêler et de comprendre ce qui les regarde.

       


    • César JULES 14 mars 2023 09:33

      @Octave Lebel
      Je ne vois pas de proposition concrète dans votre réponse, vous voulez tout mettre à plat soit, mais vous vous proposez quoi ?. Un modèle USA, Russe, Chinois, Malien... ?
      Il me semble que vous aimeriez une révolution, mais celles ci se retournent toujours contre les révolutionnaires et ce n’est pas Marat ou encore Robespierre qui vont me contredire !
      Pour ma part je propose le Viatique citoyen, difficile à mettre en œuvre mais ouvrant la voie à un épanouissement de notre société.


    • Aristide Aristide 14 mars 2023 10:57

      @Octave Lebel

      Et ne venez pas nous raconter que nos concitoyens seraient des incapables, des ignorants et des irresponsables, ....

      Sauf quand vous le faites, vous, au lendemain d’élections perdues où vous sollicitez la propagande des médias comme cause essentielle…

      On est bien d’accord, nos concitoyens sont responsables et lucides… même quand ils renvoient votre candidat à sa campagne du Loiret ...


    • Aristide Aristide 14 mars 2023 13:27

      @César JULES

      Je ne vois pas de proposition concrète dans votre réponse

      Ne cherchez pas, Octave va vous expliquer la démocratie bafouée, les médias aux ordres, les élections volées, ... 


  • Com une outre 14 mars 2023 09:47

    Rien à retenir de cet article à l’antithèse de mes opinions personnelles. Je n’ai même pas envie de commenter, il faudrait le faire pour chaque phrase tellement tout est cliché.


    • César JULES 14 mars 2023 12:34

      @Com une outre
      Votre message me donne envie de vous poser une question : Je suis Français, je paye mes impôts en France, vous êtes Français, vous payez vos impôts en France (je suppose) Est ce que le parlement doit voter des lois qui me font plaisir ou est ce qu’il doit voter des lois qui vous font plaisir ? (Il ne peut pas faire les deux en même temps puisque vous dites que nos idées sont contradictoires)


    • Com une outre 14 mars 2023 20:02

      @César JULES
      Le parlement doit voter les lois qui correspondent à la volonté des français, et uniquement la volonté des français. Après, c’est la tendance politique majoritaire élue qui fera passer les lois selon la volonté donc de la majorité des électeurs. C’est la démocratie.
      Actuellement, un président illégitime (puisque minoritaire dans l’opinion, la preuve il n’a pas de majorité parlementaire), mais pas illégal puisque élu, court-circuite les Institutions, distord la Constitution, et se moque de l’avis des citoyens. Cela s’appelle du totalitarisme.
      Pour revenir à votre question, les lois ne sont pas faites pour « faire plaisir », c’est de la collusion, mais pour répondre à des nécessités sociétales.


    • César JULES 15 mars 2023 12:37

      @Com une outre
      « uniquement la volonté des français » Ne confondez vous pas « la volonté des français » et la volonté de Com une outre ?
      Le 10 avril 2022 ; 9 783 058 Français ont souhaité reconduire E. Macron et le double le 24 avril. Ces électeurs ne seraient pas des Français selon votre propos ?


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