Une guerre nucléaire par procuration en Ukraine pouvant s’étendre au Proche et Moyen-Orient. Les USA le savent et poussent dans cette voie
Depuis le monde bipolaire avec l’avènement de deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique, après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, s’est engagée une course pour l’armement nucléaire mettant face à face les arsenaux nucléaires américains à ceux de l’ex-URSS ; les deux grandes puissances ne visaient plus à développer de grandes armées comme ce fut le cas avant 1945 où l’élément humain et l’armement conventionnel jouaient un rôle déterminant dans les guerres.
Les chars d’assaut fussent-ils les plus blindés, les plus perfectionnés ne pesaient plus devant les armes nucléaires balistiques tactiques et stratégiques (ICBM) disposés partout, air, mer et terre, et toujours plus proche du camp opposé pour « gagner de précieuses minutes » pour frapper ou riposter dans les minutes qui suivent l’attaque nucléaire ennemie.
Comme les sous-marins nucléaires qui se cachent pendant des mois sous l’eau et ne sont pas détectés et, dotés d’armes nucléaires tactiques, peuvent frapper les bases militaires, les villes…, dans les minutes qui suivent l’ordre du tir missiles nucléaires ; il en va de même pour les avions stratégiques porteurs d’armes nucléaires qui patrouillent jour et nuit dans les zones internationales, prêts à déclencher le feu nucléaire sur l’ennemi.
Une situation complètement nouvelle pour les grandes puissances contrairement aux autres pays d’Asie et d’Afrique qui sont encore dans les organisations militaires passées, obligés de disposer d’armées où l’élément humain avec l’armement conventionnel est primordial pour leur défense nationale ; à la fois pour prémunir ces jeunes États contre la déstabilisation issue de forces extérieures et contre les troubles internes. Bien sûr, les autres puissances nucléaires, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, sont aussi dotées d’armes nucléaires mais leurs arsenaux ne peuvent se comparer aux arsenaux des deux grandes puissances nucléaires du monde, les États-Unis et la Russie.
Il faut rappeler qu’en 1945, l’Union soviétique avait 25 000 chars, alors qu’aux États-Unis, pour la seule année 1942, la production d’armements était établie pour 60 000 avions, 45 000 chars et 8 millions de tonnes de matériel et, en 1943, pour 125 000 avions, 75 000 chars et 11 millions de tonnes de matériel. » (1)
Les chiffres de 25 000 chars pour l’URSS et les prévisions pour 1943 de 125 000 avions, 75 000 chars pour les États-Unis donnent le tournis. Alors qu’avec l’avènement de la bombe atomique, tous les plans d’armement des puissances ont été bouleversés ; une guerre entre les puissances avec des armes conventionnelles n’avait désormais plus de sens.
Bref, l’arme nucléaire a interdit les guerres entre les puissances ; c’est la raison pour laquelle, les chiffres récents de l’Atlas sociologique mondial ne portent que sur les chars lourds, les États-Unis, la Chine et la Russie n’ont respectivement plus que 2645, 4800 et 7073 chars de combat, loin des chiffres de 1945. Quant à la défense aérienne, elle comprend essentiellement des missiles de courte et moyenne portée et des missiles balistiques tactiques et stratégiques intercontinentales.
Pour le nombre d’ogives nucléaires, la Russie est la première puissance nucléaire mondiale. Selon les estimations de l’Atlas sociologique mondial pour l'année 2024 du moi de mars, la Russie détiendrait au total 5 889 ogives nucléaires dont 1674 déployées, les États-Unis 5 244 ogives nucléaires dont 1770 déployées. (2)
Au total, ces deux superpuissances détiendraient 90 % des armes nucléaires dans le monde, ce qui signifie que chaque missile balistique intercontinental (ICBM) peut transporter plusieurs ogives nucléaires (à têtes multiples et donc sur cibles multiples).
Arrivent ensuite, loin derrière, la Chine, troisième puissance nucléaire mondiale avec 410 ogives, un volume en hausse par rapport à 2022, la France (290), le Royaume-Uni (225), le Pakistan (170), l'Inde (164), Israël (90) et la Corée du Nord (30).
Aussi, peut-on dire : la nouvelle arme atomique n’a-t-elle pas changé définitivement les plans de guerre entre les puissances nucléaires ? Ne les a-t-elle pas poussé à mettre fin à la guerre ? A fortiori quand on pense ce que la Deuxième Guerre mondiale a fait, selon les données historiques, entre 60 et 80 millions de morts, soit environ 2,5% de la population mondiale de l’époque, en seulement 6 ans de guerre, et autant sinon plus de blessés et d’handicapés à vie.
On comprend que les pertes humaines uniques dans l’histoire et l’avènement de l’arme atomique ont poussé les grandes nations à rechercher la paix, ce qui les a amenés à reconsidérer le Pacte de la Société des Nations qui a été créé à la fin du Premier Conflit mondial et le remplacer par une Organisation des Nations Unies visant à consacrer une « paix universelle ». Tous les États du monde devaient obéir à un directoire constitué de quelques membres, les principaux pays sortis victorieux en 1945, qui est le Conseil de sécurité de l’ONU, dont chacun pouvait bloquer les autres, plutôt qu’à un hégémon se déterminant entièrement à sa seule volonté.
Ne devons-nous pas dire : « Un merci infini à l’arme atomique, sinon d’autres millions d’êtres humains auront succombé s’il n’y avait pas l’arme atomique. Il y aurait encore eu des guerres entre les alliés européens des États-Unis avec l’URSS, la Chine, le camp adverse ; des guerres continuelles qui auront suivi ; et encore d’autres malheurs pour l’humanité.
Comment comprendre l’avènement de l’arme atomique qui a mis fin aux guerres mondiales ? Même en supposant qu’il y ait une « Troisième Guerre mondiale », ce sera fini pour l’humanité. En effet, si seulement 3000 missiles nucléaires auraient été tirés, et parmi eux, des missiles à têtes multiples dont leur puissance se mesure en mégatonnes de TNT (trinitrotoluène), de part et d’autre des adversaires, les conséquences seraient apocalyptiques ; en quelques heures, au plus tard en deux ou trois jours, 4 milliards d’êtres humains, soit la moitié de la population de la terre, disparaîtraient.
N’est-ce pas que l’arme atomique que Dieu a donnée aux hommes est un bien précieux malgré les craintes apocalyptiques ? Et on ne peut croire que l’homme a découvert l’arme nucléaire s’il n’a pas été aidé dans pensée par Celui qui octroie la pensée à l’homme. Comme le définit le philosophe français Blaise Pascal : « Car enfin, qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout. »
Et si l’Esprit du monde l’a décidé ainsi, c’est parce que rien n’aurait empêché les puissances de recourir à la guerre ; la guerre fait partie de la nature de l’homme, et donc de la nature de tout être humain. Pourquoi ?
Parce cela relève du diptyque, le « bien et le mal ». L’essence du mal est nécessaire à l’essence du bien ; sans l’essence du mal il ne peut avoir l’essence du bien. Un homme de bien n’est un homme de bien que parce qu’il n’est pas un homme du mal. Si tous les hommes étaient des hommes du bien, et qu’il n’existait pas d’hommes faisant le mal ; l’humanité entière serait une ; une humanité de bien.
Mais alors que serait une humanité unie dans le bien, si aucun mal ne la toucherait et donc la mort ? Elle serait tout simplement une humanité de bien dans l’éternité. Ce qui n’est pas le cas pour notre humanité terrestre prise entre le bien et le mal, et donc confrontée aux guerres.
A voir seulement les guerres aujourd’hui en Ukraine et à Gaza. S’il n’y avait pas eu l’arme atomique, une guerre Occident-Russie aurait été étendue probablement à la Chine ; les autres camps des alliés ou du camp adverse auraient à choisir leur camp.
Il en va aussi pour la guerre à Gaza. Pour une attaque du Hamas sur le sol israélien qui a fait 1200 morts durant l’attaque et quelques 400 morts et quelques 5000 blessés côté israélien, des villes de Gaza détruites à 80%, avec des quartiers entiers rasés, et de 43 000 palestiniens tués dont une grande partie de civils (femmes, enfants, vieillards, handicapés), et plus de 100 000 blessés. Un rapport de 25 Palestiniens tués et plus (avec ceux qui sont sous les décombres) pour un Israélien tué et 20 blessés palestiniens pour un blessé israélien.
Aussi doit-on répéter que certes les deux guerres en Ukraine et à Gaza, en prenant en compte des pertes humaines pour les Ukrainiens autour de 200 000 morts et pour la Russie idem 200 000 morts, et pour Gaza les pertes entre palestiniens et israéliens autour de 100 000 morts, ont fait en tout 500 000 morts, mais si l'arme nucléaire n'avait pas existé, ces chiffres, il faut les multiplier par 100, 200 et plus. Ce ne sont pas 500 000 morts mais 50 millions, 100 millions de morts et plus d’êtres humains.
Aussi faut-il dire : « Merci, au Seigneur du Monde qui a permis aux humains de découvrir quelques « facettes du secret du soleil » ! D’avoir doté les grandes puissances « humaines » d’« armes nucléaires dissuasives » ; une guerre nucléaire poursuivie serait apocalyptique pour les puissances.
L’ONU, quoique l’on dise, a été un progrès majeur pour l’humanité ; quand bien même des conflits graves peuvent surgir et opposer les puissances nucléaires, membres du Conseil, le « droit de véto » octroyé à ces puissances et qui leur permet de bloquer toute résolution du Conseil de sécurité, oblige néanmoins les membres permanents du Conseil de sécurité à trouver des solutions aux conflits, pour éviter tout dérapage pouvant provoquer une guerre nucléaire limitée ou étendue voire mondiale.
Précisément les deux guerres aujourd’hui en Ukraine et à Gaza qui se sont transformées en guerre d’usure se trouvent dans l’impasse ; l’Occident continue à aider massivement l’Ukraine en guerre contre la Russie. Et il en va de même pour Israël qui pratique la politique brûlée à Gaza et au Liban.
Une question de logique cependant. Comment est-ce possible qu’Israël combat plusieurs pays musulmans à la fois et sur 7 fronts ? Des pays qui comptent par leurs populations près de 200 millions de Musulmans. Les chiffres sont là, parlants : Iran 91 millions, Irak 46 millions, Syrie 25 millions la Syrie, Liban 5 millions, Houtis du Yémen 27 millions, Territoires occupés de Palestine 5 millions. Alors qu’Israël compte 9 millions répartis entre 7 millions de Juifs israéliens et 2 millions d’Arabes israéliens.
Comment est-ce possible qu’Israël arrive à combattre ces pays, sur tous les fronts ? La superficie de l’État d’Israël est de 20 000 km2 ; la superficie totale de ces pays est de 2,4 millions de km2. Aucune comparaison, ni sur le plan démographique ni sur le plan territorial. Il est évident que l’explication de la puissance d’Israël se trouve non seulement dans le soutien total des États-Unis, mais pour les États-Unis, ils doivent à tout prix maintenir la puissance militaire d’Israël, sur tous les plans. En armements, en personnels qualifiés américains pour ces armements, en moyens financiers.
Et aujourd’hui, après treize mois de guerre, Israël se trouve piégé dans une guerre d’usure ; et en plus la menace iranienne est omniprésente, suite à l’attaque israélienne du 26 octobre 304.
Aujourd’hui, avec les attaques israéliennes sur l’Iran et les représailles iraniennes par deux fois, et le risque de nouvelles représailles iraniennes, les États-Unis ont renforcé leur présence avec des bombardiers B-52 et des navires de guerre, pour combler le vide alors que le porte-avions USS Abraham Lincoln et ses navires de guerre se préparent à quitter la région avant l'arrivée de l'USS Harry S. Truman.
Pourquoi ce déploiement des forces américaines au Moyen-Orient et ce soutien massif US à Israël ? Il est évident qu’il n’est pas gratuit ; c’est la présence des plus grands gisements de pétrole qui sont concernés ; les États-Unis ont une emprise presque totale sur ces gisements sauf ceux d’Iran échappent à la puissance américaine ; les gisements de pétrole des monarchies arabes sont tous sous l’emprise US en échange de la protection de ces pays. Et Israël fait partie de cette stratégie de mainmise sur ces gisements de pétrole les plus grands du monde ; et une carte maîtresse est le libellé monétaire, c’est-à-dire la monnaie de facturation des exportations pétrolières par les pays arabes.
Si, par exemple, la Chine ou tout autre pays procède à des importations pétrolières auprès des pays exportateurs arabes, la Chine doit acheter des masses de dollars US pour régler ses importations pétrolières ; ce qui signifie que la Chine en achetant des dollars US, en fait elle achète ses cargaisons pétrolières d’abord auprès des États-Unis ; les masses de dollars sont remises ensuite au pays exportateur arabe.
Ainsi se comprend l’importance de cette région du monde et de la place qu’occupe Israël dans cette région pour les États-Unis. On comprend dès qu’Israël ne doit en aucun cas être vaincue ; tout au plus des négociations de cessez-le-feu mais sans remise en cause de sa puissance qui est garantie en fait par les États-Unis. Le problème qui se pose aujourd’hui pour Israël et les États-Unis, c’est que la guerre boucle dans quelques jours treize mois, et un quatorzième mois va suivre. Ni Israël ni les États-Unis ne veulent reculer. Le pire surtout ce sont les États-Unis, plus encore qu’Israël.
Si on prend le cas où Israël perd la guerre, il sera obligé de négocier et un État palestinien est créé, et la guerre se termine définitivement. Israël forcément perdra dans ce cas mais seulement militairement mais il gagnera la paix ; il n’aura plus besoin d’une armée toujours sur le qui-vive, toute la population avec un âge limite aujourd’hui augmenté pour certains catégories jusqu’à 50 ans sont tous des réservistes et appelés à être rappelés en cas de guerre. Aujourd’hui plus de 350 000 réservistes ont été rappelés. Quant à la conscription, Israël est pratiquement le seul pays où tous les hommes et les femmes juifs d'Israël sont tenus d'effectuer leur service militaire obligatoire à l'âge de 18 ans.
Une défaite d’Israël sera une victoire pour le peuple israélien ; bien sûr la mentalité est pour victoire ; mais le problème est la marche de l’histoire que ne commandent pas êtres humains.
En revanche, une défaite pour Israël sera une catastrophe pour les États-Unis ; sur le plan économique, un véritable désastre ; l’emprise sur les gisements de pétrole par les États-Unis sera remise en question. D’autant plus que trois pays sur les cinq qui ont rejoint cette années le groupe des BRICS sont l’Iran, l’Arable saoudite et les Émirats arabes-unis tous de grands exportateurs de pétrole.
On comprend dès lors le danger que peut faire surgir une défaite d’Israël pour les États-Unis. En clair, le privilège exorbitant que représente de pétrodollar à terme ne sera plus opérant et pourrait même être remplacé par une monnaie commune du groupe des BRICS auquel plusieurs pays ont demandé à être intégré.
Pour les États-Unis, la guerre à Gaza et au Liban avec Israël n’est pas le seul problème, la guerre en Ukraine est aussi dans l’impasse. D’autant plus que des forces nord-coréennes, selon les dernières informations, participent avec les forces russes au combat contre les forces ukrainiennes. Donc la situation se complique aussi en Ukraine ; après près de trois ans de guerre, l’armée ukrainienne est toujours contrée par les forces russes, et aucun objectif n’est atteint pour refouler les forces russes ; pire l’armée russe gagne encore des villages.
D’autre part, l'Ukraine n'a toujours pas réussi à faire intervenir directement l'OTAN, les États-Unis et ses alliés continuent cependant de fournir des armements, des mercenaires, et même du personnel (non déclaré).
La question qui se pose aujourd’hui : « « Qu’en sera-t-il de la guerre en Ukraine et à Gaza ? Les guerres vont certainement se poursuivre et les deux camps, l’Occident comme la Russie, malgré leur opposition, sont neutralisés par l’arme nucléaire. Cependant un point qui peut remettre en cause cette neutralisation par les armes nucléaires. Ce sont les attaques ukrainiennes en profondeur sur le sol russe, avec des armes occidentales, malgré que l’interdiction de lancer des frappes avec des armes occidentales à longue portée en profondeur sur le territoire russe faite à l’Ukraine n’a pas été levée.
Les frappes se poursuivant même épisodiquement, a amené le président russe Vladimir Poutine à signifier aux Occidentaux que les attaques en profondeur sur le sol russes ne peuvent être effectuées que par les militaires ukrainiens, et que seul le personnel militaire de l’Otan peuvent l’effectuer ; et par conséquent les pays de l'OTAN sont directement ou indirectement impliqués dans la confrontation entre la Russie et l'Ukraine.
Et puis il y a les changements dans la doctrine nucléaire de la Fédération de Russie, lors de la réunion du Conseil de sécurité, le 25 septembre 2024, qui introduisent de nouvelles conditions d'utilisation des armes nucléaires par la Russie. Les points les plus importants à retenir sont :
- L’agression contre la Russie par tout État non nucléaire avec le soutien d’une puissance nucléaire sera considérée comme une attaque contre la Russie.
- Une menace critique contre la souveraineté russe, provenant notamment des armes conventionnelles, constituera la base d’une réponse nucléaire.
Ce signifie que des attaques en profondeur sur le territoire russes entraîneront une réponse nucléaire. Ces changements sont encore à l’état de projet, mais il sera avalisé, c’est certain compte tenu des enjeux qui opposent la Russie à l’Occident sur le problème de l’Ukraine. Quant à l’Occident, en particulier les États-Unis, s’ils ont pris en compte les déclarations sur la nouvelle doctrine nucléaire russe, ils continuent d’armer l’Ukraine. Ils ne peuvent reculer compte tenu que la guerre dure près de trois ans, et ce sont les États-Unis qui ont apporté le plus d’aide à l’Ukraine compte tenu de la stratégie US face à la Russie et la Chine.
Si les pays alliés de l’OTAN ont certes aidé l’Ukraine, le vrai décideur sur le cours de la guerre, ce sont les États-Unis ; par conséquent la guerre se poursuivra en Ukraine comme à Gaza.
La question qui se pose : « Que va-t-il arriver en Ukraine et à Gaza en cette fin d’année ou en 2025 ? » Cette fin d’année, tout laisse à penser que la Russie va temporiser avec les élections présidentielles en cours aux États-Unis. Qu’elle attendra l’investiture de Kamala Harris ou Donald Trump comme 47e président des États-Unis ; le mandat d'un président américain débute constitutionnellement le 20 janvier à midi, heure de Washington.
Donc logiquement tout se jouera après le 20 janvier 2025. Qu’en sera-t-il ? Force de dire que l’histoire va se répéter ; en effet, la Russie n’attend ni de Donald Trump ni de Kamala Harris la résolution de la guerre en Ukraine. Et cette guerre qui bouclera 3 années le 24 février 2025 arrivera à un tournant. La guerre d’usure va continuer et les attaques en profondeur vont se poursuivre sur le territoire russe.
Avec la nouvelle doctrine nucléaire de la Russie qui sera officialisée, l’Occident maintenant toujours son soutien en armements à l’Ukraine, la situation de guerre entre l’Ukraine et la Russie atteindra un moment critique. Dès lors, une situation de guerre qui reste dans l’état sans issue, et des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe répétées, l’inévitable surviendra alors et « ce sera l’Ukraine qui en paiera le prix. »
Une frappe nucléaire par une arme tactique russe surviendra et certainement le lieu d’impact choisi loin de la frontière russe en Ukraine. Certes ce sera la stupeur pour le monde entier, que les membres de l’Otan se réunissent pour une réponse à la frappe nucléaire sur l’Ukraine ; il n’en sortira certainement rien de concret. Pourquoi ?
Les États-Unis savent que la Russie, à la fin, recourra à l’arme nucléaire ; c’était inévitable, la guerre en Ukraine était dans l’impasse. Qu’il y ait une nouvelle frappe ou non sur l’Ukraine, la guerre va se terminer ; les États-Unis ne peuvent prendre le risque et autoriser l’Otan de lancer une frappe nucléaire sur la Russie qui se transformerait immédiatement en guerre nucléaire entre les États-Unis et la Russie, avec des millions d’Américains et de Russes tués en quelques heures.
Pourquoi risquer une riposte nucléaire russe contre les États-Unis alors que le territoire américain n’est pas touché ? Les États-Unis certainement s’en tiendront à leur doctrine nucléaire de 2022 qui est très explicite : « Dans de telles circonstances (guerre nucléaire), les États-Unis chercheraient à mettre fin à tout conflit au niveau de dommages le plus bas possible dans les meilleures conditions réalisables pour les États-Unis et leurs alliés et partenaires. » (3) Et ce n’est là, dans la Nuclear Posture Review 2022 que la sagesse, pour éviter une apocalypse à l’échelle mondiale.
Donc la guerre va se terminer, et finalement la guerre en Ukraine aura été, à la fin de la guerre, une « guerre nucléaire par procuration ». C’est l’Ukraine qui aura à payer la fin de la guerre sans que ses gouvernants ne prennent conscience de l’épée de Damoclès qui pesait sur eux et sur l’Ukraine ; les gouvernants, en particulier le président ukrainien a trop exagéré dans sa croyance, qu’il sauvait l’Occident, croyant comme il dit à la victoire.
Pour les États-Unis, ce n’est pas leur premier échec, leur première défaite ; reste la guerre à Gaza ; si elle n’est pas arrêtée à temps avant une frappe nucléaire russe contre l’Ukraine, il est certain que les États-Unis, accusant un échec en Ukraine, chercheront à se reprendre au Moyen-Orient. Contre l’Iran, le pays le plus visé par les États-Unis. Mais là aussi, changement de posture et de doctrine nucléaire de l’Iran.
Le journal français, le Figaro, écrit le 16 mai 2024 : « Dans un contexte tendu avec Israël, le pays pourrait accélérer la marche vers la bombe atomique pour se sanctuariser. (4)
Enfin, le 1er novembre 2024, le journal L’Orient-Le Jour écrit :
« Kamal Kharrazi, conseiller du guide suprême iranien, a déclaré vendredi à la chaîne de télévision pro-iranienne Al-Mayadeen que Téhéran envisageait probablement d'augmenter la portée de ses missiles balistiques, a rapporté Reuters.
M. Kharrazi a également indiqué que la doctrine nucléaire de l'Iran pourrait changer si le pays faisait face à une menace existentielle. Ce n'est pas la première fois que le conseiller évoque cette option. Il l’avait notamment fait en mai dernier dans une déclaration reprise par le réseau iranien Student News Network et par des médias israéliens. » (5)
Il est évident que l’Iran suive de très près la guerre en Ukraine et le recours à l’arme nucléaire russe si cela se concrétisait contre l’Ukraine. Le pouvoir iranien sait d’avance que si l’Ukraine est touchée par une frappe nucléaire russe, il donnerait aux États-Unis toutes les raisons pour qu’eux aussi fassent autant avec l’Iran, leur ennemi Numéro un.
L’Iran se sachant dans le collimateur des États-Unis, et étant une puissance au seuil du nucléaire, sera tenu de procéder très rapidement aux essais nucléaires ; avec son stock d’uranium enrichi de plusieurs tonnes, l’Iran pourra disposer de plusieurs ogives nucléaires prêtes à être lancées. Une telle situation ne permettra pas aux États-Unis de s’en prendre à l’Iran sachant les risques qu’une guerre nucléaire aurait à peser sur Israël et sur ses bases militaires au Bahreïn, aux Émirats arabes, au Qatar…
Au final qu’auront-ils donné ces guerres ? Ils auront montré définitivement les limites de l’Occident, et surtout des États-Unis et d’Israël. Certainement une ère nouvelle va se lever avec cette guerre nucléaire menée par la Russie qui sera très brève compte tenu des conséquences qu’aurait provoquées l’emploi massif de l’armement nucléaire sur l’humanité et sur les grandes puissances.
L’arme nucléaire n’a pas été donnée aux hommes pour se faire la guerre entre les grandes puissances ; elle n’est pas seulement dissuasive, elle est interdite au sens strict des mots. Si elle est utilisée ou sera utilisée, ce n’est pas pour qu’une puissance gagne sur une autre puissance, mais c’est pour mettre les points sur le i aux humains. Qu’ils ne sont pas seuls sur terre, et que si la Russie l’a utilisée, c’est qu’il y a eu le contexte historique pour être utilisée. Et seul l’Esprit du monde qui a tracé ce contexte historique pour être utilisée. Et surtout cette « politique de la terre brûlée » menée par Israël avec le soutien total des États-Unis à Gaza, au Liban, en Cisjordanie et ailleurs méritait une réponse à la hauteur des morts, des blessés, des destructions, et des souffrances innommables vécues par ces peuples.
Ces guerres en Ukraine, à Gaza, au Liban, leur résolution de nouveau par l’arme nucléaire, comme en 1945 entre le Japon et les États-Unis, relève du vrai maître sur terre et sur l'univers, Dieu.
Medjdoub Hamed
Chercheur
Note :
1. « 6 janvier 1942 : Roosevelt joue cartes sur table devant le Congrès », le 1er janvier 2022
http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2016/01/05/6-janvier-1942-roosevelt-joue-cartes-sur-table-devant-le-congres/
2. « Classement des États du monde par arsenal nucléaire », par ATLASOCIO.COM Mis à jour le 16/mars/2024
https://atlasocio.com/classements/defense/nucleaire/classement-etats-par-arsenal-nucleaire-monde.php
3. « En Iran, la menace d'un changement de doctrine nucléaire » par le Figaro. Le 16 mai 2024
https://www.lefigaro.fr
4. « 2022 Nuclear Posture Review », par Federation of American Scientists. Juillet 2023
https://fas.org/wp-content/uploads/2023/07/2022-Nuclear-Posture-Review.pdf
5. « L'Iran envisage un changement de doctrine nucléaire, selon le conseiller de Khamenei », par L’Orient-Le Jour. Le 01 novembre 2024
https://www.lorientlejour.com/article/1433880/liran-envisage-un-changement-de-doctrine-nucleaire-selon-le-conseiller-de-khamenei.html