samedi 14 novembre 2009 - par Asu

Une mesure économique simple...

... ou comment avoir un peu de bons sens et éviter de tuer une mouche avec un bazooka.

Attention, les lignes qui vont suivre ne sont qu’un doux rêve d’un adulescent encore un peu attardé qui aime à penser comme Rousseau que l’homme nait bon, mais qui ne s’illusionne pas en pensant que seul finalement un cataclysme mondial nous permettrait d’éviter le mur sur lequel nous fonçons. Mais, nous ne sommes point ici pour faire de l’apocalypsetisme, revenons en à nos moutons…

Pour bien comprendre la proposition, je vous propose de vous replonger dans son histoire…

Les bases de cette théorie farfelue, mais qui s’avère à la réflexion pas si bancale que ça, trouvent leur origine dans une discussion de comptoir animée sur nos très chers sportifs lors de la Saint Sylvestre et autour de quelques verres de breuvages alcoolisés : Usain bolt sera-t-il le premier homme à descendre sous 9’60 ? Roger Federer gagnera-t-il un jour Roland-Garros ? Les clubs de ligue 1 comprendront-ils un jour qu’il aurait plus d’intérêt à jouer la gagne à l’UEFA qu’une défaite en quart de la Champions League ? quand est-ce que le dopage sera officiellement légalisé pour le Tour de France ? Aura-t-on un jour un vrai ouvreur dans le XV de France ? Pourquoi les sportifs sont-ils payés aussi cher ?

Stop… le temps qu’une connexion se fasse entre quelques neurones apathiques ralenties par l’alcool… Pourquoi les sportifs sont ils payés aussi cher ? ou plutôt, reposons la question autrement… à partir de quel montant un sportif commence-t-il à être trop payé ?... effort… reconnexion de neurones le temps d’une cigarette… et d’une manière générale, à partir de quel montant de revenu peut-on juger qu’une personne gagne trop d’argent ?

En bref, (attention, passage choquant pour des adorateurs du dieu argent), n’est-ce pas un crime contre l’humanité de voir quelqu’un posséder plusieurs milliards de dollars (euros,… mettez ce que vous voulez), autrement dit largement plus que ce qu’il ne faut pour vivre, alors que des millions de personnes ne mange pas à leur faim ?

J’ai employé volontairement ce terme un peu fort, mais suivez le raisonnement qui suit :

Nous habitons dans un espace fini avec une quantité finie de ressources (personne ne peut me contredire la dessus). Dans la mesure où des gens n’arrive pas à survenir à des besoins élémentaires de survie, est il idéologiquement acceptable que une (ou plusieurs) personne puisse posséder largement plus que largement plus qu’il ne leur en faut pour subvenir à leur besoin ? (et par besoin, j’entends largement plus que la survie, cela englobe tout, de la bouffe gastronomique, 3 voitures, la maison de campagne à Ibiza, le chauffeur, les parties de golf le weekend et la visite dominicale de la péripatéticienne de luxe du coin).

Bref, l’humanité ne devrait-elle pas fixer un revenu maximum autorisé ? (Je pense que 99% des personnes qui me liront seront d’accord pour dire que l’on peut vivre correctement avec un revenu de, disons, 1 millions d’euros par an).

Finalement, c’est un peu comme quand maman disait "mange pas tout, laisse du gâteau pour tes camarades !".

Bref , on nous parle de limiter les bonus des trader, de moralisation du milieu mais ce n’est qu’une farce. La vraie mesure progressive, courageuse et effectivement morale serait d’imposer un salaire maximum (mais, il faut l’avoué, plus emblématique que réellement efficace pour rétablir un peu d’ordre dans tout ce bordel). Pour faire un parallèle, c’est un peu comme l’hypocrisie qui entoure les excès de vitesse : en France, la vitesse maximum est limitée à 130 km/h. Or, vous pouvez très facilement trouver chez votre concessionnaire des voitures montant à 180 km/h voir plus (sans parler de la puissance d’accélération). Le nombre de mort sur la route, ayant pour une des causes la vitesse, est très important (sans prendre en compte l’impact environnemental du fait de rouler à de telle vitesse). Au lieu d’effectivement décider de limiter la vitesse maximum des voitures fabriqués, on décide plutôt d’installer des radars et de faire des contrôles (avec tout ce que cela implique comme logistique derrière). Cherchez l’erreur… C’est un peu comme si on tuait des mouches avec un bazookas, comme si on vous soignait une douleur au pied en mettant un pansement au front à votre voisin, bref, on navigue dans l’absurde. Où est passé notre bon sens ?

Pour conclure, cette première proposition la mise en place d’un SMD (un salaire maximum de décence) est la première pierre symbolique à un édifice un peu plus large, l’économie de ressources, qui fera (peut-être) l’objet d’un autre article. Pour faire bref, l’économie, dans sa forme actuelle, ne prend pas en compte la notion de ressources. Croire en une croissance éternelle possible, à l’auto-régulation du système capitaliste par la vertue, c’est un peu comme revenir à l’antiquité et croire que la terre est plate.

Enfin, tout cela ne peut rester que de beaux rêves, une discussion théorique. Car malgré la faillite évidente d’un système, et comme disait les poppys en 1971, "non non rien à changer tout tout à continuer !!! yeah yeah !!!!"



4 réactions


  • chips 14 novembre 2009 18:42

    En vérité, ce que vous dites est du bon sens.

    Ce que vous appelez le SMD ce nomme le RMI, cumulé avec la CMU , les allocations et les aides diverses.

    Si en plus de cela il est tenu compte des exonérations fiscales et des couts liés au simple fait de travailler.

    Les plus pauvres ne sont plus ceux que l’on croit ... 

    L’évaluation de la pauvreté n’est pas simple non plus, un riche est-ce forcément quelqu’un qui a beaucoup de biens ?????????

    L’économie est un peu plus compliqué que cela, appauvrir les plus riches ne signifie pas automatiquement enrichissement des plus pauvres .....

    Les plus riches, par leurs dépenses crèent eux aussi de la richesse pour les autres ...

    Mettre l’homme au centre de l’économie serait un vrai progrès ... Cela, impose de changer le système de valeur, cela semble aujourd’hui impossible sans casse sociale énorme ...


    • Paul Muad Dib 16 novembre 2009 09:06

      salut mr attali !
      les plus riches par leur dépenses créent eux aussi de la richesse.....
      comment devient on riche ?,
      il y a une seule façon de devenir riche, c’est de prélever plus que sa part sur ce qui est fabriqué en commun, ca s’appelle du vol , normalement passible du tribunal et de prison, mais ce sont ces mêmes voleurs qui font les lois, alors, ca roule pour eux..
      donc votre maxime est , laissez vous dépouiller ,après on vous donnera des miettes et vous devrez être content.....c’est con ? non ?


  • Ramsos 14 novembre 2009 19:10

    Cet article a en effet beaucoup de bon sens, même si venant d’un « adulescent attardé ».
    Je tiens à rebondir sur une déclaration précise : « on nous parle de limiter les bonus des trader, de moralisation du milieu mais ce n’est qu’une farce ».
    En effet ce n’est qu’une farce puique par définition, l’économie est amorale et que seule la politique traite de morale (cf. Hobbes - Léviathan et bien d’autres encore ...). Du coup, vu que nos politiques, travaillant main dans la main avec les hauts financiers , se sont échinés à « libéraliser » l’économie en « dérégulant » le système, comprendre : enlever tout contrôle et tout droit, ne serait-ce que de regard sur les opérations et la vie économique, on ne peut espérer de ces personnes qui détiennent réellement le pouvoir (nos oligarques aimés et respectés - à tort ?- car modèle de réussite dans la culture actuel du profit) de changer la donne. En effet, qui serait assez con pour scier la branche sur laquelle il est assit ?
    Comme disait un vieux slogan de mai 68 (foulé du pied d’ailleurs par ceux-là même qui le scandaient en coeur) : « Une seule solution : la révolution ! ».
    Sur ce, je vous laisse réfléchir sur la vraie-fausse question suivante : qui détient réellement le pouvoir aujourd’hui (rassurez-vous, il n’y a pas plus de 1000 personnes au monde à posséder plus de 10 milliards d’euros, soit le PIB de quelques pays...) ?


  • Le péripate Le péripate 14 novembre 2009 19:36

    Bien sûr que si il est possible de vous contredire quand vous dites que le monde est fini et les ressources limitées.
    Cela vient d’une mauvaise compréhension de ce qu’est une ressource. Le pétrole n’est rien qu’un liquide gluant bon à calfater une coque s’il n’y a pas de l’intelligence humaine pour faire voler des avions, etc...
    Le sable est le silicium de votre ordinateur, etc....

    Il n’existe pas de ressources naturelles. La ressource, c’est l’homme.


Réagir