vendredi 16 mai - par Franck ABED

Une partie d’échecs ? Une leçon de vie

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J'avais les Noirs.

Lui, les Blancs.

Il a ouvert classiquement : 1.e4.

Sans surprise, j’ai répondu e5. On se jaugeait.

 

Développement symétrique. Cavalier roi, cavalier dame.

Les fous sortent, les rois s’abritent. Petite partie d’échauffement.

Je sentais qu’il ne voulait prendre aucun risque.

Un joueur prudent, presque scolaire. Trop scolaire. Trop prudent.

 

Je l’observais. Il préparait une structure solide, mais trop rigide.

Je voyais son jeu, ses intentions, ses hésitations.

Il verrouillait les ailes, renforçait ses diagonales.

Mais il me laissait l’espace… et surtout le tempo.

 

Alors j’ai lâché mes cavaliers.

En plein cœur de la bataille.

Ils ont bondi vers ses lignes, appuyés par mes pions comme des fantassins loyaux.

Lui reculait. Temporisait. Calculait. Hésitait.

 

Ma dame était encore tapie, invisible, mais prête.

Je la retenais, comme on retient une lame affûtée.

Et puis j’ai vu la faille. Un pion faiblement défendu, une case mal couverte.

J’ai libéré ma reine. Elle a foncé.

 

Il a voulu contre-attaquer. Trop tard. Ses pièces étaient mal développées.

Il avait perdu le centre suite à mes attaques coordonnées.

Et quand on perd le centre, on perd l’initiative.

J’ai tout lancé : cavaliers, fous, pions. Le feu ! Attaque totale !

 

J’ai pilonné ses trois pions devant son roi, un par un.

Il n’a pas vu venir le coup de grâce car il comptait sur ses tours.

Ma dame, escortée par un fou noir, s’est infiltrée.

Elle a désintégré les dernières défenses.

 

Son roi, seul, acculé, encerclé.

Une dernière poussée. Un dernier sacrifice.

Et c’était mat.

Net. Implacable.

 

Il m’a tendu la main. Silencieux.

Une partie, un combat, une victoire.

Ce jour-là, j’ai gagné une partie d’échecs.

 

Mais surtout, j’ai appliqué un principe simple :

la prudence rassure et l’audace renverse. Mais l'excès de prudence conduit à faire de mauvais choix.

 

Les échecs m’apprennent cela à chaque partie. Faire le bon choix, au bon moment !

 

Et dans la vie professionnelle, c’est souvent la même chose.

 

#Stratégie #Leadership #Échecs #Décision #Audace #EspritDeSynthèse



15 réactions


  • jacques 16 mai 18:49

    Bonsoir, sur chess.com on peut aussi apprendre ?


    • Krokodilo Krokodilo 17 mai 21:21

      @jacques Oui, et également sur lichess, français et gratuit, des leçons depuis le tout débutant et des exercices très bien conçus ; ainsi que possibilités de parties contre humains ou contre ordinateur bot comme ils disent.


  • Astrolabe Astrolabe 16 mai 18:54

    A l’auteur,

    Moi aussi ca m’est arrivé de battre mon ptit cousin.

    Et vous c’était une partie contre qui celle dont vous parlez ?


    • pemile pemile 16 mai 18:57

      @Astrolabe « Moi aussi ca m’est arrivé de battre mon ptit cousin. »

      Lu hors contexte ça prête à confusion !! smiley


    • Astrolabe Astrolabe 16 mai 18:58

      @pemile
             
      Oula , aux échecs bien sûr ! 
      Nan car avec la photo de kasparov on pourrait croire qu’il l’a battu ! smiley


    • Buzzcocks 16 mai 21:06

      @Astrolabe
      La photo m’a poussé à me demander si il était encore en vie... et oui, il n’a pas encore été zigouillé par Poutine qui a lancé sa grande campagne de dénazification...car c’est bien connu, le juif Kasparov est surement un nazi financé par l’ONU.


  • Seth 16 mai 20:41

    Avez vous essayé le mah jong ?


  • Étirév 16 mai 21:23

    LE SAVIEZ-VOUS ?
    À propos de l’origine du jeu d’échecs
    Le grand révolutionnaire qui bouleversa l’Egypte (vers 1350, dit-on, mais c’est une date incertaine) est Ramsès II que les Grecs appelleront Sésostris (Ramsès est un nom masculin, il signifie « disciple de Ram ») ; le nom de « Sésostris » fut formé de celui de sa Mère, Séti/Seth (Seth est le nom masculinisé de la Reine Séti), que les Grecs mirent au masculin, « Sethos », suivi du chiffre « tris » (trois). Seth, ou Seti, a une légende entourée de merveilleux, mais les historiens mettent son nom au masculin naturellement.
    C’est après le règne de Séti que commencent les luttes séculaires soutenues pour établir un pouvoir nouveau, celui de la force, dans un pays qui voulait garder ses anciennes institutions.
    Précisons que Séti est représentée par la Reine du jeu d’échecs, inventé à cette époque. L’homme, c’est le Roi du même jeu, son pouvoir est limité.
    Révolution religieuse en Egypte


    • Seth 17 mai 11:33

      @Étirév

      Qu’est ce que vous racontez sur Ramsès II ? smiley

      Ramsès était son nom de Fils de Rê qui apparaît dans sa titulature :



      Son père était Seti 1er et sa mère, Moutouya, tous ceux qui ont approché ces sujets en Histoire de l’Art le savent. Que vient faire Sesostris là dedans ?  smiley

      Le jeu d’échec est d’origine indo-persane et n’a rien à voir avec l’Égypte antique.

      Et merci de nous donner d’autres références que ce site délirant.


    • Seth 17 mai 11:39

      @Seth

      Et concernant son nom :

      Vous n’êtes pas sans savoir que la titulature des pharaons se composaient des :

      nom d’Horus
      nom de Fil de Rê
      nom d’Horus d’Or
      nom de Nebty (les 2 déesses)
      nom de couronnement.


  • Decouz 17 mai 08:54

    Le jeu de go est réputé plus complexe, pratiqué également en Asie avec les échecs et d’autres jeux (les échecs chinois sont un peu différents, pièces, mouvements, les cases, il y a une zone neutre au centre). Le jeu de go a mis plus de temps à être vaincu par les ordinateurs, l’esprit est différent, il n’y a pas de hiérarchie entre les pièces, les placements peuvent se faire partout, c’est un jeu d’encerclement, « d’encerclements d’encerclements » comme l’écrit Shan Sa. 

    C’est un jeu stratégique de domination également mais c’est comme si les forces hiérarchisées et codifiées des pièces et des mouvements des échecs étaient remplacées par une nuée d’individus anonymes, avec toujours un affrontement entre deux adversaires.

    Le « rituel » est aussi spécifique, il y a une possibilité de handicap en cas de différences de niveaux.


    • Wladimir 17 mai 12:57

      @Decouz
      vous avez une remarque excellente sur la nuée d’individus anonymes ...
      L’imagerie du jeu d’échecs fait beaucoup plus appel à l’imaginaire ...
      Avec des quantités de possibilités de symboles ... parfois aussi simples que le fromage , la souris et le chat ... le chaperon rouge ...
      Et il est dommage de ne voir dans ce jeu que l’aspect combat ...
      Il y a aussi le côté artistique ignoré par la plupart des gens , l’art du problème ...
      Et si les gens voient un aspect essentiel de combat ou de domination , d’autres voient des aspects de coopération entre les 2 côtés comme dans le mat aidé , helpmate . 


  • Goldo Du 17 mai 11:03

    Les talibans interdisent les échecs. C’est un signe.


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