Une société sûre ?
Les derniers événements qui ont été médiatisés à Londres, les déclarations de la CNIL, la volonté de sécuriser à outrance, les « nouvelles dispositions » anti-récidivistes, les nouvelles lois pour les mineurs délinquants, tout cela concours à une société plus « sécuritaire », mais tout cela est aussi artificiel que faux.
Prenons par points successifs si vous le voulez bien :
- Londres des attentats ont échoués et les autorités ont interpellés un certain nombre de personnes mises en garde à vue. On se gargarise avec la cité la plus surveillée du monde où les caméras de télésurveillance sont innombrables et efficaces. Voire, car en analysant bien le situation, on peu aisément s’apercevoir qu’au départ de cette incroyable affaire, c’est le signalement de citoyens qui ont attirés l’attention des policiers sur un véhicule bien ciblé. De toute cette chaîne de surveillance, il en est résulté une solution rapide pour localiser les, encore supposés, coupables. Revenons-en au départ, en admettant que ces attentats n’aient pas échoués, il y aurait eu un nombre considérable de victimes. Sous l’œil des caméras impuissantes à prévenir. Ceci signifie donc une chose et une seule, ce n’est pas préventif, mais répressif et seulement répressif. Cette répression s’exerce surtout sur le citoyen lambda qui est directement placé sous l’œil inquisiteur de caméras pas toujours au service des autorités.
- La CNIL, cette magnifique commission à qui l’on s’est bien gardé de donner un moyen coercitif, attire l’attention dans son rapport, sur les dérives observées et pas seulement dans les services de l’Etat. Les sociétés privées sont aussi montrées du doigt. En clair la CNIL pousse un petit couinement qui n’est entendu de personne et surtout pas du même citoyen lambda cité plus haut. C’est un secret de polichinelle que notre nouveau président verrait bien une extension de la vidéosurveillance et une carte d’identité nationale informatisée et obligatoire. Rappelons-nous que le dernier gouvernement à l’avoir rendue obligatoire c’est Vichy qui l’a mise en place le 27 octobre 1940.
- La nouvelle loi sur la récidive et les peines plancher. Une idée bien présentée, enveloppée dans un beau paquet cadeau. Son seul défaut réside dans son inutilité et dans son vilain effet d’annonce. A moins de rectifier la Constitution, le gouvernement ne peu légiférer sur une loi qui gomme la notion « d’individualisation des sanctions » inscrite à la Constitution. De plus, l’automatisation d’une décision juridique n’a pas l’agrément de la magistrature qui verrait son « indépendance » battue en brèche.
- La nouvelle loi sur les mineurs délinquants, elle aussi bien enveloppée avec un beau ruban, est tout aussi inutile que la précédente. Il y a toujours eu, pour les juges, la possibilité de juger un mineur comme un majeur en raison de la gravité des faits reprochés. Il est vrai que dans l’optique sécuritaire, c’est utile pour flatter l’électeur à bon compte.
- Les prélèvements ADN, qui à l’origine ne devaient être pratiqués que dans des cas bien particuliers, sont devenus maintenant du domaine du systématique au point que même les victimes doivent s’y soumettre et pour des banalités. Ces fichiers s’enrichissent de données qui, en cas de besoin, seront disponibles rapidement. Pour quel besoins ? Pour qui ? Par qui ? Beaucoup de point d’interrogations n’est-ce pas ! Et n’allez pas croire que vous pouvez vous y soustraire sans dommage, la justice veille et est prête à vous sanctionner. Bien heureusement quelques jugements récents peuvent encore servir à la jurisprudence. Souhaitons, mes chers concitoyens, que la jurisprudence soit longtemps encore une possibilité qui nous soit disponible car « sait-on jamais ».
Si nous passons sur le blanc seing accordé aux autorités américaines qui pourrons garder quinze ans les informations collectées de manière obligatoire auprès des compagnies de transport. Il est vrai que dans cette affaire c’est l’Europe toute entière qui a baissé pavillon et sans réciprocité s’il vous plaît.
Insidieusement, à pas de loup, peu à peu nous nous introduisons dans un système déjà montré dans « Big brother ». Rien ne nous est assené avec fracas et les assurance de bons comportements sont lénifiantes à souhait. Pour le moment, rare sont les personnes qui entrevoient le plan d’ensemble qui se met en place. Je ne ferais pas l’injure de penser que c’est un plan concerté à l’avance, mais s’il n’est pas prévu, il est vu d’un œil complaisant par nos politiques.
Pour terminer, il serait souhaitable qu’à l’avenir, comme dans les vilains souvenirs d’une époque troublée, tous les gens circulant sur le territoire se voient gratifier d’un code barre bien visible. Un code détectable par informatique de manière automatique. Tiens mieux encore, comme nos chiens et chats, une puce sous la peau dès la naissance.
Imaginez, plus de problèmes de vol de papiers, de fausses identités, un dossier médical constamment disponible, votre banque rassurée sur la gestion de votre argent, votre patron qui saura exactement où vous êtes et ce que vous faite. La police aussi d’ailleurs. Pas de monnaie, paiement automatique aux caisses sans personnels. La surveillance de vos habitudes alimentaires pour mieux prévenir les maladies ou pour vous responsabiliser. Vos impôts sans retard. Enfin le rêve ; ou plutôt le cauchemar final !