mardi 19 janvier 2021 - par Dr. salem alketbi

Vaccin contre le coronavirus : Nouveau test pour le monde

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L’apparition de la pandémie du nouveau coronavirus a mis à nu la fragilité de l’ordre mondial actuel. Un leadership absent. Des institutions internationales vulnérables.Ou encore un manque de conviction de la mondialisation et son cortège d’idées telles que la coopération internationale et la liberté de faire circuler l’information. La majorité des experts et des spécialistes s’accordent à parler d’un grave échec international face à une pandémie.

Mais ce qui est plus grave, à mon avis, se produira si la communauté internationale ne parvient pas à fournir des vaccins contre le virus aux pays plus pauvres. Un récent rapport de Reuters a noté que le programme mondial de fourniture de vaccins contre le MERS-CoV aux pays moins avancés présentait un risque «  très élevé  » d’échec, affectant des milliards de personnes dans le monde entier.

L’agence a indiqué qu’elle avait été informée de documents internes dans lesquels les organisateurs du programme Covax de l’OMS reconnaissaient les difficultés liées au sous-financement, aux risques d’approvisionnement et aux complications des accords contractuels.

Cela ferait qu’il serait impossible d’atteindre les objectifs du programme et qu’il serait dur pour les pays dont la population totale se chiffre en milliards de personnes d’obtenir un vaccin avant 2024.

Covax, le premier programme mondial de vaccination contre le MERS-CoV pour les habitants des pays en développement, vise à fournir au moins 2 milliards de doses de vaccin d’ici à la fin 2021. Il couvre 20 % des populations les plus à risque dans 91 pays, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Selon les rapports officiels publiés, ce chiffre est discutable.

Le contenu de ce rapport est basé sur les conclusions de scientifiques américains et chinois, qui ont déclaré que près d’un quart de la population mondiale pourrait ne pas être en mesure d’obtenir un vaccin contre le Covid-19.

Ces scientifiques ont attribué cette hypothèse, dans deux articles publiés dans une revue médicale britannique, à «  une capacité de production limitée, des difficultés logistiques et un manque de fonds pour acheter des vaccins dans les pays pauvres.  »

Des rapports spécialisés indiquent qu’environ la moitié des vaccins seront livrés aux pays à haut revenu, qui regroupent environ 14% de la population mondiale. Ainsi, 85 % de la population mondiale recevra l’autre moitié des doses. Les pays peu développés n’ayant pas les moyens d’acheter des vaccins, on peut supposer que la plupart d’entre eux ne pourront pas les collecter.

Si tous les vaccins sont déclarés efficaces, le coût ne sera pas le seul obstacle à la vaccination de millions de personnes. Il y a encore d’autres contraintes réelles, telles que les limites de production.

On estime que la capacité de production totale prévue sera de 5,96 milliards de vaccins d’ici à la fin de 2021. Même si tous les fabricants de vaccins parviennent à maximiser leur activité productive, et si les pays développés et en développement partagent la charge, au moins un quart de la population mondiale ne sera pas en mesure de se procurer des vaccins d’ici à 2022. Cela ne fait qu’aggraver les choses pour les pays et les communautés les plus défavorisés en matière de collecte de vaccins.

En fait, près d’un an après que les premiers cas de nouveau coronavirus aient été enregistrés dans la ville chinoise de Wuhan, quelque 72 millions de personnes ont été infectées dans le monde. Plus de 1,6 million sont mortes. De ce fait, le monde n’a pas encore réussi à tirer les leçons de ce drame unique dans l’ère moderne.

Le résultat de ce test mondial a été un échec cuisant pour tous les organismes internationaux de l’après-guerre qui l’on croyait capables de mettre en place des mécanismes institutionnels efficaces répondant à de tels défis. Ma propre opinion est que le coronavirus a, depuis sa découverte, toujours dépassé les capacités de chaque pays.

Non seulement le virus est sans précédent, mais il a également mis en évidence les lacunes des systèmes et des politiques de santé dans les pays touchés, avant tout en Europe et aux États-Unis. Ces derniers sont les principales victimes de l’épidémie avec plus de 300 000 décès, chiffres de l’Université Johns Hopkins.

La plus grande erreur revient à politiser la crise, ce qui a entraîné une perte de temps énorme, quand tout le monde a dû se consacrer à élaborer une stratégie internationale collective pour combattre l’épidémie et atténuer ses retombées et pertes humaines et économiques. Tout ça pour dire qu’il serait naïf de répéter les erreurs de l’année dernière face à la pandémie.

Le monde doit relancer la coopération, partager les leçons et les expériences et coordonner les efforts, tant face à la prolongation de l’épidémie que pour la distribution des vaccins. Il importe de relever un défi commun dans un esprit qui privilégie les valeurs humaines et civilisationnelles. Plus que cela, des leçons doivent être tirées de cette tourmente afin de ne pas reproduire les échecs et d’éviter les séquelles de tels problèmes à l’avenir.



14 réactions


  • Parlez moi d'amour Parlez moi d’amour 19 janvier 2021 12:29

    Vous partez du principe que l’épidémie est une catastrophe mondiale, ce qui n’est pas le cas, qu’un vaccin est la solution, ce qui n’est pas non plus le cas, que le politique aggrave les choses et là vous avez raison puisque ce sont bien les politiques qui se servent de ce virus aux multiples visages pour asservir les populations.

    Respirez un grand coup, jetez votre téléviseur et vivez joyeusement.


  • pierrot pierrot 19 janvier 2021 12:36

    C’est , en effet, une crainte de l’OMS que les pays pauvres ne disposeront pas du vaccin anti covid-19.

    Mais l’espoir est permis car les vaccins selon la technologie ARN messager sont très faciles à fabriquer en masse, ne coute quasi peu cher (2 euros / dose).

    Les pays pauvres disposeront d’une licence gratuite pour les fabriquer. Par exemple l’Inde fabrique ses vaccins en grande quantité ainsi que la Chine et bientôt l’Afrique du Sud...


    • raymond 19 janvier 2021 15:03

      @pierrot
      sont faciles à fabriquer en masse ? quand commence t’on ?


    • pierrot pierrot 19 janvier 2021 15:11

      @raymond
      A ma connaissance, plus d’ une dizaine de millions de doses de vaccins ont été fabriqués et utilisés dans le monde en particulier aux USA, Royaume Uni, Chine, Russie, Inde etc.

      3 milliards de doses sont prévus au premier semestre 2021 par Pfizer NTECH mais ils ne peuvent être fournis et utilisés en une semaine ni en un mois.

      La plupart des laboratoires augment très sensiblement leur capacité de production.


    • pierrot pierrot 19 janvier 2021 15:19

      @pierrot
      Je viens de m’informer sur WIKIPEDIA :
      au 17 janvier 2021 : 40 millions de doses ont été injectés dont :
       USA : 13 millions
       Chine : 10 millions
      UK : 4 millions

      C’est un bon début qui va s’accélérer au premier semestre ;


    • nono le simplet 20 janvier 2021 06:38

      @pierrot
      ourworldonline donne des chiffres détaillés


  • Decouz 19 janvier 2021 13:59

    On parle beaucoup des performances d’Israël en ce qui concerne la vaccination, moins de ce qui se passe dans les territoires occupés :

    "Alors qu’Israël a déjà vacciné plus de 20 pour cent de ses propres citoyens, y compris des colons juifs en Cisjordanie, le gouvernement ne s’est pas engagé à vacciner les Palestiniens vivant dans les territoire occupés, sous le contrôle des autorités militaires israéliennes.

    Or, en vertu de la Quatrième Convention de Genève, Israël a l’obligation d’assurer l’approvisionnement en fournitures médicales, notamment pour lutter contre la propagation de pandémies, aux habitants des territoires qui sont occupés depuis plus de 50 ans. Les autorités palestiniennes ont aussi le devoir de protéger le droit à la santé des Palestiniens dans les zones qu’elles administrent, mais ceci n’affecte pas les obligations juridiques incombant à Israël.

    Les autorités israéliennes affirment que la responsabilité de la vaccination des Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie (en dehors de Jérusalem-Est), en vertu des accords d’Oslo, incombe à l’Autorité palestinienne.

    Toutefois, la Quatrième Convention de Genève oblige Israël, en tant que puissance occupante, à assurer « l’approvisionnement […] en fournitures médicales et tout autre article nécessaire lorsque les ressources du territoire occupé seront insuffisantes »

    "

    https://www.hrw.org/fr/news/2021/01/17/israel-fournir-des-vaccins-aux-palestiniens-dans-les-territoires-occupes


    • troletbuse troletbuse 19 janvier 2021 15:47

      @Decouz
      Ben, ils ont de la chance les Palestiniens.


    • troletbuse troletbuse 19 janvier 2021 15:54

      @Decouz
      La photo de Net à Miaou sur l’article en lien, ca m’a l’air d’une belle mise en scène. Le vieux qui fait le « faux » vaccin fout ses doigts sur l’aiguille. Ca doit être la première piquouse qu’il fait de sa vie.


  • pierrot pierrot 19 janvier 2021 15:13

    Bien évidemment les conventions internationales imposent aux puissances occupantes de soigner leurs populations asservies.


  • stef 19 janvier 2021 19:38

    on se rendra peut-être compte que les pays ayant le moins vacciné seront peut ceux qui s’en sortiront le mieux

    en tout cas pour l’instant le RU vaccine à tour de bras (presque 4 millions de personnes depuis début décembre ) et les choses ne s’arrangent pas pour l’instant ’(1610 morts aujourd’hui un record )


  • saint louis 19 janvier 2021 21:39

    Toute cette affaire ressemble de plus en plus à énorme supercherie orchestré.

    De plus ce « vaccin » qui n’en est pas un ne présente aucune garantie.

    Mais pourtant nos responsables politiques du mode entier nous le recommande

    malgré les risques encourus sur les populations.

    C’est à ce demander jusqu’où va la manigance ou l’égarement.

    En ce qui concerne le « vaccin » mieux vaut le laisser aux autres pour essuyer les plâtres.


    • pierrot pierrot 20 janvier 2021 00:11

      @saint louis
      Il existe un quasi consensus des experts médicaux et médecins concernant l’efficacité du virus anti covid-19, saufs quelques médecins ignares et complotistes en voie de disparition.

      40 millions de doses ont été injectés à ce jour, et bientôt plusieurs milliards de doses afin d’éradiquer cette pandémie en 2021..

      L’inaction avec la recherche d’immunité collective naturelle aurait demandé plusieurs années et plusieurs millions de décès.

      Sur la recommandation de l’OMS les laboratoires ont signé un accord mondial afin de ne pas tirer de bénéfice pour leurs travaux.

      C’est inusité et très encourageant pour la solidarité humaine.


    • pierrot pierrot 20 janvier 2021 10:33

      @ㄈϤ尺Цら(« ochlocrate »)
      Gardez vos propos de complotiste, je garde la vérité.

      Même l’immonde Trump est très favorable à la vaccination de tous les Américains.
      Suivez votre gourou avant qu’il ne parte faire du golf en Floride.


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