Violences Policières : Interdisons Toutes les Grenades pour les CRS
Stupide. Abject. Honteux. Les mots viennent à manquer quand on voit le déferlement de violence que peut engendrer l’être humain. Sur le moment, toute votre attention est rivée sur cette vidéo. Après le choc, l’émotion, on cherche naturellement à comprendre. Comprendre pourquoi les gens en sont arrivés là. Pourquoi, bon sang ? Pourquoi en arriver à de telles extrémités ?
Avec le recul, en réfléchissant, en s’informant, en étant objectif, on comprend. On ne justifie pas. On n’excuse pas. Mais on comprend.
On comprend cette chemise déchirée. On comprend ces pneus brûlés et ces barrages, ces pavés lancés, cette peinture projetée, ces tas de fumier déversés, ce lisier répandu, ces pancartes haineuses, ces œufs jetés en désespoir de cause. Tout à chacun peut les comprendre.
Trop cher Macron, il n’y a pas de honte. Il n’y a que de la souffrance qui s’exprime.
La perte de l’emploi, de repères, de tout revenu, la perte de sa famille, de son honneur, de sa santé et de celles de ses proches. Ce genre de maux qui amène un être humain jusqu’au pire, trop souvent contre lui-même.
Alors forcément, à un moment, il faut que cela sorte, que la colère se montre, qu’elle ne reste pas enfouie, à l’intérieur. Et cela donne le résultat, certes peu glorieux, que l’on peut voir, parfois en boucle sur toutes les chaînes. Un mal nécessaire. Un mal dont le bien peut ressortir. Pas forcément immédiatement, mais plus tard, des mois ou des années plus tard.
Parce que ces actes répréhensibles font avancer « la Cause », parfois même la législation, voire l’Histoire.
Quand la colère du peuple s’exprime, en masse, en groupe, d’une seule voix, c’est que les raisons sont profondes et réelles. Qu’elles ne datent pas d’hier. Et que la dernière nouvelle, la dernière annonce, la dernière décision ou la dernière loi s’avère être celle de trop. Cette fameuse goutte de culot qui fait déborder le vase de la patience. Celle qui vous fait passer du stade de la « bonne poire » à l’indigne. Et chaque être humain a ses limites, a sa limite. Lorsque même les besoins les plus primaires de sécurité ou pire les besoins physiologiques ne sont plus respectés, lorsqu’on n’a rien à perdre, alors il ne faut pas s’attendre à un déluge de louanges, messieurs et mesdames les ministres.
Attendez-vous au pire. A la violence. La plus primaire, la plus primale. D’autant plus quand vous bafouez la démocratie comme vos promesses.
Et l’effet de groupe n’arrangera rien. Car sachez qu’au-delà d’un individu, vous faites souffrir toute une profession, toute une génération voire toute une classe sociale.
Cette fameuse goutte de culot qui fait déborder le vase de la patience.
Mais ce qu’on ne peut comprendre, c’est qu’une personne dépositaire de l’autorité publique puisse commettre des actes d’une violence inouïe à l’encontre d’une personne désarmée, seule ou déjà à terre. Qu’une personne dépositaire de l’autorité publique puisse seule ou en groupe, se permettre de transformer les armes mises à sa disposition comme des armes d’attaque et de mutilation. Qu’une personne dépositaire de l’autorité publique puisse user et d’abuser de son autorité.
Incompréhensible car cet agent de l’Etat n’a rien à défendre en faisant cela. Ni son statut, ni sa santé, ni sa sécurité car surprotégé, surarmé et en groupe (sauf erreur de sa hiérarchie ou maladresse).
Nous sommes là en présence d’une violence malsaine, justifiée uniquement par le plaisir de blesser sinon de tuer. Une violence criminelle, injustifiable et lourdement condamnable. Être dépositaire de l’autorité publique constituant dans ce cas de figure une « circonstance aggravante ».
Un étudiant à la mâchoire fracturé, des collégiens frappés (dans l’indifférence de la ministre de l’Education Nationale), des personnes âgées molestées, des journalistes du service public frappés, et maintenant ce journaliste indépendant Romain dans un état critique…
Après Malik et Rémi tués durant des manifestations, 3 questions :
- Jusqu’où la violence criminelle de certains policiers sera tolérée et assumée par un pouvoir corrompu et incompétent ?
- Quel nouveau drame faut-il attendre pour une réaction politique forte et déterminante ?
- Jusqu’à quand l’impunité sera-t-elle de mise ?
Pire encore. Si on en croit les derniers témoignages, les dernières vidéos, dans le cas de Romain, il semblerait que ce journaliste n’ait été que blessé par la grenade de désencerclement. Curieusement, celui-ci est entré souriant dans l’ambulance, mais accompagné de CRS. Il en est ressorti dans un état comateux ! Le savoir-faire français de la Police française certainement.
Tentative d’homicide volontaire ? L’enquête le dira. Ou pas. L’impunité étant de mise comme l’illustrent les drames de Zyed et Bouna et Rémi Fraisse.
Propositions concrètes : Nous demandons l’arrêt de l’utilisation de toutes formes de grenades (lacrymogène ou désencerclement) lors des manifestations par les CRS. Si les policiers allemands peuvent s’en passer, leurs homologues français aussi. De la même manière, les Taser et Flashball doivent être interdits.
Conformément à la loi, tous les CRS doivent porter leur matricule. Les faits prouvent que nous en sommes très loin !
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