lundi 24 juin 2013 - par Jean-Paul Foscarvel

Vivre, c’est résister

Parfois, devant le spectacle du monde, on pourrait tenter de renoncer.

Devant la catastrophe annoncée, niée seulement par quelques irréductibles et la plupart des médiatisés, plus d'un parmi nous pourrait baisser les bras, renoncer, démissionner.

Tout va mal et le monde creuse chaque jour notre perte. L'Europe ne sait plus où elle va, détruit à hue et à dia tout ce qui ose comporter encore une part de social, les socialistes font un programme de droite molle, la droite s'extrémise et l'extrême droite tue, dénonçant le gauchisme de ceux qu'elle assassine.

Bref, il y a de quoi s'abstenir de penser, se renvoyer soi-même au néant, ne plus vouloir participer de ce fiasco général, en finir avec tout ça.

Mais heureusement, il n'y a pas que "ça".

Un oiseau qui vient piquer dans le riz, laissé sur une table voisine d'un café de la gare Montparnasse, semble dire : "Vive la vie !" Comme un signe, un événement réjouissant.

Et cet oiseau, naturel, vivant, intégré dans un espace artificiel créé par l'homme non prévu pour cette même nature (la SNCF a horreur du végétal, même les gares sont l'apothéose de l'idéologie minérale), quai-clandestin, mais pourtant bien là, est un symbole de la résistance. Et son premier acte de résistance, c'est d'être là, et de vivre.

Vivre, vouloir vivre dans la dignité, malgré les attaques que le système oligarcho-merdiatique nous assène continûment, de façon régulière, quotidienne, afin que nous baissions les bras, justement, épuisés par une lutte sans fin contre un monstre sans visage, ou aux milles visages, c'est déjà dire "NON".

Je veux vivre ! Ce n'est pas dire "J'accepte de survivre encore un peu dans un effondrement perpétuel", c'est refuser cet effondrement. Au moins en pensée, intérieurement, et être en accord avec soi-même.

De cet accord en viendront d'autres, de ce refus du premier choc en viendront également de nouveaux. D'une parole qui se libère viendront des écoutes en harmonie, ou non, avec ce qui est dit, des discussions animées ou consensuelles. Et si l'autre est destructeur, le silence aussi peut être salvateur.

Je veux vivre, signifie également je veux être moi. Créer si j'ai cette fibre, voyager vers l'inconnu, donner aux amis, être libre de mes choix. Ce n'est plus dire "je veux avoir, je veux consommer". La consommation s'adresse au cerveau reptilien. Elle est indispensable pour survivre, mais elle ne peut ternir de centre de décision pour soi et pour les autres, tant elle restreint notre être qui a d'autres niveaux de réflexion, de pensée et d'action.

Vivre, c'est une volonté qui en appelle d'autres, et si l'on y réfléchit bien, le premier pas d'une résistance fondamentale. L'acte téméraire d'Antigone contre Créon qui ose dire : je suis qui je suis.



3 réactions


  • subliminette subliminette 24 juin 2013 11:45

    Joli texte.
    Jolie pensée.


  • Daniel D. Daniel D. 24 juin 2013 13:59

    « L’extreme droite tue, dénonçant le gauchisme de ceux qu’elle assassine. »
    Cette bonne blague, encore une allusion au gentil Clement, antifa de pacotille qui tente la chasse a l’homme alors qu’il n’est qu’une crevette.

    La réalité vous vous en foutez, vous vous vautrez dans votre bonne conscience et les joli phrases. Nombrilisme et donneur de leçon, tout ce qui n’est pas comme vous est fachisme, tout frein a vos envies est dictature....

    Vous voulez vivre libre ? l’Europe c’est la mort des peuples, et l’inaction des peuple est ce qui fait qu’ils sont vendus par leurs pseudo représentants a des banquiers prétendument éclairés.

    Vous voulez vivre libre ? arrêtez d’avoir la haine de votre pays et de ceux qui l’aime ! parceque ailleurs vous ne serez pas le bienvenu si vous voulez vivre a votre façon, il vous faudra respecter les us et coutumes locales.

    Vous voulez vivre libre ? réveillez les gens autour de vous, sortez les du cocon merdiatique de leur vie molle, et participez a la reprise du pays a ces parasites mondialistes !


  • Graffias Graffias 24 juin 2013 17:57

    « Vivre, c’est résister » n’est pas totalement vrai. Si tu résistes c’est que quelque chose va en sens contraire et que tôt ou tard l’un ou l’autre cassera. 

    En vérité l’oiseau ne résiste pas, il s’adapte. Refuser un effondrement ce n’est pas résister c’est s’adapter. Refuser c’est comme fermer les yeux, s’adapter c’est comme garder les yeux ouverts. Je veux vivre donc je m’adapte. Ce n’est pas dire NON, c’est dire OUI MAIS...

    face au chomage, je m’adapte.

    face à la hausse des prix alimentaire, je m’adapte.

    Cette crise c’est en quelques sortes une purge. Résister c’est mourir. Etre résistant c’est avoir plus tard son nom écrit sur une pierre en marbre, pour dire aux générations suivante « souvenez-vous d’eux car ils avaient raison et ont résistés ». Vivre et résister sont dans l’Histoire incompatible.


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