lundi 16 août 2021 - par Frimas

Voici l’Ère définitive :

Chaque jour, je me réveille, je m’entends dire que la journée entamée ne peux que s’améliorer, se perfectionner ou s’intensifier à promouvoir des aspirations autres que ce que nous avons présentement. Chaque jour, je me réveille contenu dans une autre dimension qui nécessite la présence de tout un chacun comme si ce jour voulait de nous afin de ne pas s’ennuyer d’avantage avec ce qui a déjà de réprouvé ou de vicieux ou de je ne sais quoi d’autre. Je me suis demandé ce qu’il resterait si les jours suivants auront fini de définitivement de tous nous blâmer, simplement parce qu’on est là, simplement parce qu’on a décidé d’effacer la mémoire contenant tout ce qui s’est passé jusqu’ici ? J’ai pensé qu’il fallait simplement le faire ainsi sans doute.

Simplement peut être, sans trop contre-interroger ce qui se passait, parce qu’il fallait absolument redorer le goût des larmes et les sensations réconfortantes y associées au moment de goûter l’aigre douceur de son mal à se tasser de contradictions ; à devoir se sentir encore vivant ici, simplement parce qu’il fallait désormais s’adonner au repli face à tant de consciences irradiées ; à être réduit à être stabilisé…

Chaque jour est d’autant plus exécrable que le contenant espiègle qui ne cesse de songer aux conséquences avec lesquelles il le complète.

Oui ! Chaque jour, je me réveille les yeux crispés ; les cernes s’agrandissent en s’adaptant au temps pollué qui passe sans que rien n’échappe à l’égard de l’écart. Au contraire ! Les conclusions ne cicatrisent plus. On flotte en fonction des incohérences de chacun sans savoir où il va. Il n’y a qu’à songer à la générosité qu’on attribue après la plaie. Il me semble qu’il y a une brèche dans les aspirations de chacun, une brèche qui embauche de plus en plus d’employés en psychiatrie, installe des robots parlants dans les centres d’aide pour la prévention au suicide, réclame ouvertement une mise en place de critères de sélection plus ardues pour les centres thérapeutiques faute de place ou autre rubrique analogue censée justifier une identité générique qui s’adapte aux souillures en exergue perfectionnées à la vigueur. A l’aube venue, je ressemble au néant qui me tient en haleine dans un monde clos.

A la frange des âmes peuplant par milliards ce monde décontenancé, on observe depuis des années un phénomène qui me semble devenu si aigrement familier qu’on en est plus capable d’en discerner l’imprégnation de la vie moyenne si assument défendue : Parmi les hantises qui ont plus que jamais réussies à qualifier notre existence sans un intérêt quelconque aux yeux du fonctionnement de l’hégémonie marchande, il y a le déni ou l’amélioration perpétuelle d’un effet satisfaisant d’une conscience en perdition.

La survie contemporaine attire les traits pathologiques dans son air composté des centres cosmopolites. Il y a des publicités défendant leurs ailleurs factices. Aux sourires. Une insulte en quelque sorte à toute âme s’envisageant à espérer mieux, à plus haut, à tout ce qui n’a pas besoin d’être gaspillé par la honte. Mais voilà, on se penche plutôt sur la particularité de pouvoir être malade perpétuellement sans être confronté à l’excuse d’être vaincu par quelque chose d’autrement plus pitoyable et puis bon, ce qui reste est posément consacré à ce qui est dérangé d’esprit, truqué et décoré d’envergures agissant avec le tableau faîtier de la paranoïa qu’on appelle communément civilisation.

Voici l’Ère définitive :

 



3 réactions


Réagir