jeudi 15 juillet 2010 - par Thierry Mouillac

Interdiction de dissimulation du visage : mais que fait la gauche ?

C’est avec une impressionnante majorité (335 voix pour, 1 contre) qu’a été adoptée hier la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Je m’en réjouis à titre personnel, comme 74% des français si j’en crois le sondage Ipsos / Le Point paru en début d’année à ce sujet. Ce qui est en revanche particulièrement inquiétant, c’est l’attitude de la gauche en général et du PS et du PC en particulier. Quelle légitimité ont-ils à ne pas participer au scrutin sur cette loi ? Comment interpréter leur refus de vote ? Comment se sentent représentés les électeurs qui leur ont fait confiance lors des dernières législatives ?

Un tel comportement à l’Assemblée Nationale est à mon sens lourd de conséquences et se doit d’être analysé :

  • Il s’agit d’un refus évident de prise de responsabilité : la gauche ne souhaite pas se prononcer contre la dissimulation du visage dans l’espace public pour ne pas être en difficulté vis-à-vis d’une partie de son électorat, soit. C’est un choix, respectable… si ce choix est assumé ! Assumer ce choix, c’est voter contre à l’Assemblée Nationale ! C’est bien en votant contre que l’on marque son opposition à un texte n’est-ce pas ? La gauche refuse donc d’endosser la responsabilité de sa mission de représentation nationale et c’est très inquiétant au regard de sa conception du modèle démocratique français : être élu, c’est bien, mais affirmer ses positions lors du débat sur un texte de loi, cela ne la concerne pas ? Et je vois d’ici arriver les arguments m’expliquant qu’en l’état le texte est inacceptable et une multitude d’autres arguments… soit, votez contre, mais votez !!!
  • Le refus de vote : il existe dans le cadre de nos institutions une disposition qui permet de s’abstenir au cours d’un scrutin. Sa signification littérale est le refus de participer à un vote. On peut parfaitement comprendre les multiples causes qui incitent nos concitoyens à s’abstenir, ce qui par ailleurs pourrait faire l’objet d’un article à venir ; le personnel politique actuel ayant une évidente part de responsabilité en la matière. Concernant un ou plusieurs (en l’occurrence le PS, le PC et autres groupes à gauche sur l’échiquier politique) groupes élus à l’Assemblée Nationale, c’est beaucoup plus compliqué. Cela relève d’un irrespect profond pour les citoyens qui les ont élus et il me paraît bon de rappeler que ces parlementaires abstentionnistes tirent leur légitimité du vote de leurs électeurs  !
  • Quel peut donc être le ressenti des électeurs qui ont voté pour eux ? Au risque d’une légère approximation, les groupes de gauche à l’Assemblée National n’ont pas été élus avec 74% des voix en moyenne aux élections législatives de 2007. Alors évidemment, après le sondage donnant le chiffre de 74% des français favorables à l’interdiction de dissimulation du visage dans l’espace public… pas facile de tenir une position tranchée. Peut-être alors que les électeurs de gauche doivent comprendre que leurs élus parlementaires n’ont tout simplement pas de position sur le sujet !!!

Quelles conclusions peut-on tirer de cette situation ? Il apparaît clairement que sur ce dossier, les forces de gauche refusent la prise de responsabilité d’un choix affirmé. D’autres part, elles n’honorent pas le mandat pour lequel elles ont été choisi par leurs électeurs (toute comparaison à l’équipe de France serait ici parfaitement déplacée !!!). Enfin, je suis curieux de connaître le positionnement des électeurs de gauche sur le (non) choix de leurs élus !

Bref, quoi qu’il en soit, je souhaite à tous une très belle Fête Nationale !!!

PS (post scriptum, ndlr) : sympa l’affiche contre l’abstention non ? Trouvée dans les archives du blog : http://gauchedecombat.wordpress.com

 

Retrouvez cet article sur mon blog : http://thierrymouillac.wordpress.com



114 réactions


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 16 juillet 2010 00:16

    @ Thierry Mouillac

    « Je suis curieux de connaître le positionnement des électeurs de gauche sur le (non) choix de leurs élus ».

    Electeur de gauche j’ai pour ma part répondu ici :


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 16 juillet 2010 00:20

    @ Thierry Mouillac

    ... mais c’était après les avoir vus avec ceux de la droite ici :


    • adjudant-Chef Teigne adjudant-Chef Teigne 16 juillet 2010 01:27

      @ Pierre,

      dans Médias libres, vous avez écrit :

      Dans les partis de gauche et d’extrême-gauche c’est d’une active complicité dont bénéficient les islamistes. On pourrait s’attendre à ce que le pire des obscurantismes y soit considéré par les militants comme une « valeur » d’extrême-droite ajoutant à la misère et à l’injustice engendrées par l’économisme.

      en 2004, j’ai pris mes distances avec la Lcr, rebaptisée dupuis Npa ; trop de choses, alors, annonçait une candidate voilée, ce parti était infiltré par les islamistes et les filles portant des foulards (même discrets) étaient de plus en plus nombreuses. A la librairie de la Ligue les livres de Tariq Ramadan étaient étalés. En 2005, j’ai rompu avec ce parti.

      j’ai une opinion qu’en au changement de nom de la Lcr : les mots communiste et révolutionnaire sont incompatibles avec l’Islam.


    • adjudant-Chef Teigne adjudant-Chef Teigne 16 juillet 2010 01:33


      désacraliser la violence religieuse

      Pierre, 100% avec vous


  • Thierry Mouillac Thierry Mouillac 16 juillet 2010 00:28

    @Pierre Régnier

    Merci pour ces différents éclairages !

    Bien amicalement.


  • miel de fiel miel de fiel 16 juillet 2010 01:13

    Ils ont tort de se moquer et de négliger avec mépris toutes les cruches qui vont à l’eau sans débander, jour après jour.......

    Elles sont tellement bardées de calcaire qu’elles en deviennent aussi dures que l’acier trempé ! schhhboïng ! dans la tronche ! ......
    Courez vite à l’escampette, il va lever l’ancre et n’oubliez pas de dire à vos descendants : la France ne sera jamais musulmane ! !
    PAROLE D’ATHEE encruchée mais débornée ....  smiley

     


    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 16 juillet 2010 01:44

      Rome disait qu’elle ne serait jamais chrétienne...

      On ne sait pas ce que l’Histoire nous réserve.

    • adjudant-Chef Teigne adjudant-Chef Teigne 16 juillet 2010 01:56


      donc restons vigilants et ne nous laissons pas endormir par les bondieusards, calotins et tartuffes hypocrites


      Louise ACKERMANN (1813-1890)
      (Recueil : Poésies philosophiques)

      DERNIER MOT

      Un dernier mot, Pascal ! À ton tour de m’entendre
      Pousser aussi ma plainte et mon cri de fureur.
      Je vais faire d’horreur frémir ta noble cendre,
      Mais du moins j’aurai dit ce que j’ai sur le coeur.

      À plaisir sous nos yeux lorsque ta main déroule
      Le tableau désolant des humaines douleurs,
      Nous montrant qu’en ce monde où tout s’effondre et croule
      L’homme lui-même n’est qu’une ruine en pleurs,
      Ou lorsque, nous traînant de sommets en abîmes,
      Entre deux infinis tu nous tiens suspendus,
      Que ta voix, pénétrant en leurs fibres intimes,
      Frappe à cris redoublés sur nos coeurs éperdus,
      Tu crois que tu n’as plus dans ton ardeur fébrile,
      Tant déjà tu nous crois ébranlés, abêtis,
      Qu’à dévoiler la Foi, monstrueuse et stérile,
      Pour nous voir sur son sein tomber anéantis.

      À quoi bon le nier ? dans tes sombres peintures,
      Oui, tout est vrai, Pascal, nous le reconnaissons :
      Voilà nos désespoirs, nos doutes, nos tortures,
      Et devant l’Infini ce sont là nos frissons.
      Mais parce qu’ici-bas par des maux incurables,
      Jusqu’en nos profondeurs, nous nous sentons atteints,
      Et que nous succombons, faibles et misérables,
      Sous le poids accablant d’effroyables destins,
      Il ne nous resterait, dans l’angoisse où nous sommes,
      Qu’à courir embrasser cette Croix que tu tiens ?
      Ah ! nous ne pouvons point nous défendre d’être hommes,
      Mais nous nous refusons à devenir chrétiens.
      Quand de son Golgotha, saignant sous l’auréole,
      Ton Christ viendrait à nous, tendant ses bras sacrés,
      Et quand il laisserait sa divine parole
      Tomber pour les guérir en nos coeurs ulcérés ;
      Quand il ferait jaillir devant notre âme avide
      Des sources d’espérance et des flots de clarté,
      Et qu’il nous montrerait dans son beau ciel splendide
      Nos trônes préparés de toute éternité,
      Nous nous détournerions du Tentateur céleste
      Qui nous offre son sang, mais veut notre raison.
      Pour repousser l’échange inégal et funeste
      Notre bouche jamais n’aurait assez de Non !
      Non à la Croix sinistre et qui fit de son ombre
      Une nuit où faillit périr l’esprit humain,
      Qui, devant le Progrès se dressant haute et sombre,
      Au vrai libérateur a barré le chemin ;
      Non à cet instrument d’un infâme supplice
      Où nous voyons, auprès du divin Innocent
      Et sous les mêmes coups, expirer la justice ;
      Non à notre salut s’il a coûté du sang ;
      Puisque l’Amour ne peut nous dérober ce crime,
      Tout en l’enveloppant d’un voile séducteur,
      Malgré son dévouement, Non ! même à la Victime,
      Et Non par-dessus tout au Sacrificateur !
      Qu’importe qu’il soit Dieu si son oeuvre est impie ?
      Quoi ! c’est son propre fils qu’il a crucifié ?
      Il pouvait pardonner, mais il veut qu’on expie ;
      Il immole, et cela s’appelle avoir pitié !

      Pascal, à ce bourreau, toi, tu disais : « Mon Père. »
      Son odieux forfait ne t’a point révolté ;
      Bien plus, tu l’adorais sous le nom de mystère,
      Tant le problème humain t’avait épouvanté.
      Lorsque tu te courbais sous la Croix qui t’accable,
      Tu ne voulais, hélas ! qu’endormir ton tourment,
      Et ce que tu cherchais dans un dogme implacable,
      Plus que la vérité, c’était l’apaisement,
      Car ta Foi n’était pas la certitude encore ;
      Aurais-tu tant gémi si tu n’avais douté ?
      Pour avoir reculé devant ce mot : J’ignore,
      Dans quel gouffre d’erreurs tu t’es précipité !
      Nous, nous restons au bord. Aucune perspective,
      Soit Enfer, soit Néant, ne fait pâlir nos fronts,
      Et s’il faut accepter ta sombre alternative,
      Croire ou désespérer, nous désespérerons.
      Aussi bien, jamais heure à ce point triste et morne
      Sous le soleil des cieux n’avait encor sonné ;
      Jamais l’homme, au milieu de l’univers sans borne,
      Ne s’est senti plus seul et plus abandonné.
      Déjà son désespoir se transforme en furie ;
      Il se traîne au combat sur ses genoux sanglants,
      Et se sachant voué d’avance à la tuerie,
      Pour s’achever plus vite ouvre ses propres flancs.

      Aux applaudissements de la plèbe romaine
      Quand le cirque jadis se remplissait de sang,
      Au-dessus des horreurs de la douleur humaine,
      Le regard découvrait un César tout puissant.
      Il était là, trônant dans sa grandeur sereine,
      Tout entier au plaisir de regarder souffrir,
      Et le gladiateur, en marchant vers l’arène,
      Savait qui saluer quand il allait mourir.
      Nous, qui saluerons-nous ? à nos luttes brutales
      Qui donc préside, armé d’un sinistre pouvoir ?
      Ah ! seules, si des Lois aveugles et fatales
      Au carnage éternel nous livraient sans nous voir,
      D’un geste résigné nous saluerions nos reines.
      Enfermé dans un cirque impossible à franchir,
      L’on pourrait néanmoins devant ces souveraines,
      Tout roseau que l’on est, s’incliner sans fléchir.
      Oui, mais si c’est un Dieu, maître et tyran suprême,
      Qui nous contemple ainsi nous entre-déchirer,
      Ce n’est plus un salut, non ! c’est un anathème
      Que nous lui lancerons avant que d’expirer.
      Comment ! ne disposer de la Force infinie
      Que pour se procurer des spectacles navrants,
      Imposer le massacre, infliger l’agonie,
      Ne vouloir sous ses yeux que morts et que mourants !
      Devant ce spectateur de nos douleurs extrêmes
      Notre indignation vaincra toute terreur ;
      Nous entrecouperons nos râles de blasphèmes,
      Non sans désir secret d’exciter sa fureur.
      Qui sait ? nous trouverons peut-être quelque injure
      Qui l’irrite à ce point que, d’un bras forcené,
      Il arrache des cieux notre planète obscure,
      Et brise en mille éclats ce globe infortuné.
      Notre audace du moins vous sauverait de naître,
      Vous qui dormez encore au fond de l’avenir,
      Et nous triompherions d’avoir, en cessant d’être,
      Avec l’Humanité forcé Dieu d’en finir.
      Ah ! quelle immense joie après tant de souffrance !
      À travers les débris, par-dessus les charniers,
      Pouvoir enfin jeter ce cri de délivrance :
      « Plus d’hommes sous le ciel, nous sommes les derniers ! »

      (1871)


  • mcjb 16 juillet 2010 06:22

    la loi devrait mentionner " il est interdit de dissimuler son visage dans les lieux publics au principe de precaution afin d’ assurer la securite des usagers et des badauds


  • miel de fiel miel de fiel 16 juillet 2010 12:06

    Ils ont tort de (2ème version) penser les français amorphes et résignés !  smiley

    A Marseille, ville particulière car la forteresse algérienne (qui dicte sa loi) est en centre ville, les français de coeur (F.D.C.) s’organisent et résistent aux multiples provocations, y compris celle du Maire PS  : http://www.laprovence.com/article/region/marseille-cette-nouvelle-prostitution-qui-gangrene-le-chapitre - qui a l’audace de déclarer en fin d’article, je cite : 
    < « Actuellement, la police nationale n’a pas les moyens d’intervenir sur ce secteur, car les effectifs sont mobilisés sur le dispositif de sécurisation des plages » > ! !

    Dans le calme, dans la légalité, nous nous opposerons à l’installation de la sharia en France, n’en déplaise aux populistes fascistes islamo gauchistes. Nous sauverons la liberté de penser, la dignité des citoyennes, l’avenir des petits, même s’il faut en passer par autre chose que la démocratie....... Nous en avons trop rasleuque hue de ces français de haine (F.D.N.), larguons les boulets revanchards attachés à nos chevilles.
     Pour mettre du foin frais et odorant de nos campagnes, lessivons à grande eau les écuries d’Augias. Une vieille cocue de la gauche, totalement intraitable et sans peur. 


  • debase 16 juillet 2010 12:56

    Le port de la burka est une provocation de la part des populations musulmanes qui cherchent à nous signifier « nous sommes désormais ici chez nous, pour toujours, nous vivons comme nous l’entendons ! d’ailleurs voyez bien, nous sommes de plus en plus nombreux, vous êtes condamnés à accepter cette évolution inéluctable de votre société »

    74% (personnellement je dirai plutôt 85%) des Français n’acceptent pas du tout ce message...

    Avec cette loi anti-burka on commence enfin à envoyer un signal fort comme quoi notre pays ne va pas se laisser envahir par l’Islam, qu’il désire rester ce pays ou il fait relativement bon vivre qu’on a toujours connu et non pas le pays pourri qu’il est en train de devenir si on ne met pas un terme à l’immigration massive et au multi-culturalisme.

    Inutile de faire semblant d’avoir un comportement ’rationnel’ ou ’conforme à nos valeurs républicaines’ (protection de la femme, risques d’accident, d’attentat etc...) pour justifier l’interdiction.

    Marre de toute cette hypocrisie !!!!


  • aklim 18 juillet 2010 13:28

    SALUT.

    Je comprend le choix des partis de gauche en refusant de voter cette loi.Car les circonstances dans lesquelles le vote s’est dérouler est visiblement contradictoire avec l’éthique des partis de gauche.En effet,le vote s’est déroulé dans un climat trés défavorable pour ceux qui ont un esprit de gauche:Il y’a d’abord un climat de haine et d’islamophobie et aussi une volonté gouvernementale de déssimiler les vrais problémes de la France.

    En prinicipe les partis de gauche sont contre le niqab,c’est le contexe qui les a empéchés de s’exprimer.Ainsi,je trouve la position des partis de gauche réspectable.
    Merci


  • VivreDifferent VivreDifferent 19 juillet 2010 21:05

    Ah, il y a des députés qui se disent de gauche au Parlement ? Comme disait l’autre, « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. » Quand un député sera capable de proposer une mesure de gauche, vous m’appellerez.

    Mais le débat sur le voile intégral dépasse l’axe droite-gauche. C’est le combat de la liberté contre l’Etat totalitaire. La Droite comme la Gauche devraient s’insurger contre cette loi liberticide, si elles se rappelaient leurs vraies valeurs.

    La liberté est encore une fois bafouée, piétinée par ceux dont le rôle est pourtant de la défendre. Honte à la France.

    Et ne venez pas me bassiner avec votre lubie des islamistes. Car vous vous conduisez comme eux. Vous votez les mêmes lois. Vous êtes pour le même maintien de l’ordre, vous défendez vos valeurs de la même manière intolérante.

    Un jour, mes concitoyens se rappelleront-ils que le mot Liberté n’a pas de prix ? Mais il sera peut-être déjà trop tard...


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