samedi 4 février 2017 - par Laurent Herblay

Pourquoi la croissance 2016 est décevante

Avec seulement 1,1% en 2016 (contre 1,2% en 2015), le chiffre de la croissance est en dessous de la prévision du gouvernement, malgré une croissance raisonnable de 0,4% pour le dernier trimestre. Le détail des chiffres de l’INSEE est très riche en enseignements.

 

Une vraie reprise… des importations
 
Le chiffre de croissance est d’autant plus décevant que nous faisons sensiblement moins bien que nos voisins, si ce n’est l’Italie. Mais un chiffre permet d’identifier d’où vient le problème : la demande intérieure a progressé de 1,9% en 2016, et, fait positif, la croissance des investissements a été plus forte que celle de la consommation (2,8% contre 1,8%). Deux moteurs essentiels de la croissance semblent allumés. Mais il faut noter que la croissance des investissements varie beaucoup selon les acteurs : 1,5% pour les ménages, 4,3% pour les entreprises et -0,7% pour les administrations. Bref, l’Etat coupe ses investissements pour financer la baisse des taxes des entreprises, qui investissent…
 
 
Des chiffres qui illustrent bien les choix faits par le gouvernement au pouvoir, aussi paradoxal cela soit-il pour une majorité dite de gauche. Mais, comme souvent en France, du fait d’un laisser-passer destructeur et d’une monnaie inadaptée à notre économie, ce regain de consommation et d’investissements profitent aux produits étrangers, déséquilibrant plus encore notre commerce extérieur et amputant ainsi plus de 40% de la croissance que nous aurions eu si les équilibres de notre commerce extérieur étaient restés stables. En 2016, les importations ont cru de 3,6%, quatre fois plus vite que nos exportations. Un nouvel élément qui montre que notre économie a besoin d’une politique protectionniste.
 
Ces chiffres montrent une fois de plus le caractère dérisoire de la politique de l’offre de la majorité actuelle, que Fillon propose d’accélérer. En effet, à quoi bon réduire le prix du travail de quelques pourcents quand il suffit d’aller produire en Roumanie, dans l’UE, pour diviser par 10 le coût du travail, tout en restant dans le marché unique  ? Aujourd’hui, l’Etat coupe dans les investissements publics pour financer la baisse des taxes des entreprises, qui, si elle va dans les investissements, porte sur des produits que nous importons, outre le fait de gonfler des profits qui n’en n’ont pas besoin. Enfin, la hausse de la consommation des ménages a sans doute été soutenue par la baisse des taux.
 
 
Bref, derrière les chiffres de croissance de l’INSEE, on trouve un véritable réquisitoire contre les politiques de l’offre promue par la gauche et la droite. Ces politiques accentuent les déséquilibres économiques de notre pays et il est illusoire de faire la course à la compétitivité internationale.
 


6 réactions


  • buV buV 4 février 2017 10:55

    L’investissement est en effet décevant. Les effets du sur-amortissement aussi. Les services semblent en plus petite forme que ce que l’on pouvait espérer. Bref, reprise molle. Trop molle. Reflet de politiques molles du bulbe, quand elles ne sont pas trop orientées contre les Français eux-mêmes. 


    • Le421... Refuznik !! Le421 5 février 2017 11:12

      @buV
      Je peux dire une connerie ?
      Comment avoir une croissance infinie dans un monde fini.

      En allant sur Mars.

      Quand on aura définitivement salopé la planète et qu’elle se rebiffera, il faudra y penser.
      Un paysan qui élève 300 poules dans 100m², si il n’amène pas de la bouffe de l’extérieur...

      Simple, non ?

      Remarquez, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui trinqueront.
      Alors ?
      En avant Guingamp !!


  • Brice Bartneski bartneski 4 février 2017 11:14

  • zygzornifle zygzornifle 4 février 2017 14:44

    bientôt la France sera au niveau de la Papouasie ou des Inuits .....




  • eau-du-robinet eau-du-robinet 5 février 2017 09:29

    Bonjour,
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    Croissance et emploi ne sont plus liés !

    On nous parle du PIB tout comme de la croissance comme s’il s’agissait des indicateurs de l’économie pour le bien être de tout le monde, hors avec la mondialisation qui nous est imposé par les néoconservateurs et les Young Leaders, on fait l’amère constat que les riches ne sont plus partagées. Le ruissellement économique ne fonctionne plus, en cause la mondialisation et l’ultra-libéralisme qui place l’intérêt privée haut dessus de l’intérêt général !
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    Le FMI a tranché. La fameuse doctrine de l’économie de ruissellement (trickledown economics) ne fonctionne pas. Donner des avantages aux plus riches pour qu’ils redynamisent l’économie par leurs choix judicieux aurait été un échec sur plus de 30 ans. Il semblerait, au contraire, que c’est en misant sur l’augmentation des revenus des 20 % les plus pauvres qu’on parvient à avoir véritablement un effet positif sur la croissance, et ce, tant dans les sociétés en voie de développement que dans les économies avancées.
    http://www.journaldemontreal.com/2015/06/18/le-ruisselement-ne-fonctionne-pas-vive-le-ruisselement.
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    Les inégalités de revenus nuisent à la croissance
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/15/les-inegalites-de-revenus-nuisent-a-la-croissance_4654546_3234.html
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    Ses indicateurs, PIB et Croissance, servent l’oligarchie financière et leur comptables ainsi les instituts de statistiques mais pas les travailleurs ni la classe moyenne, classe moyenne qui paye la plus grande partie des impôts en France et qui à perdu une partie importante de leur pouvoir d’achat !
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    Non seulement il n’existe pas de lien de cause à effet entre la progression du PIB et le nombre d’emplois créés, mais encore leur corrélation se vérifie de moins en moins !
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    Tous les jours, tous les médias, tous les journalistes, (quasiment) tous les économistes, (presque) tous les politiques la réclament, l’espèrent, l’attendent : « Il faut de la croissance pour créer de l’emploi », « Sans la croissance, aucune chance de créer de l’emploi », « La croissance, j’irai la chercher avec les dents », «  Et moi, j’irai l’imposer à Bruxelles », etc.
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=UPpXKtSJcRI
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    Et si, dans la quête de l’emploi, la course à la croissance n’était pas le sujet ?

    Tout d’abord, la croissance est un indicateur, une mesure, rien d’autre.
    La croissance ne « crée » rien, elle constate, a posteriori. De même que le thermomètre en hausse ne « crée » pas la fièvre, la croissance ne « crée » aucun facteur économique, et en particulier, ne « crée » pas l’emploi.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/07/11/croissance-et-emploi-ne-sont-plus-lies_4454698_3234.html
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    L’UPR et son programme s’opposent à la mondialisation, au dictat de la commission européenne et son fonctionnement profondément anti-démocratique !
    Avec ce programme nous pourrons remettre la France sur le droit chemin, sur le chemin qui à été tracé par le C.N.R., celui qui garantit un bien meilleur partage des riches pour les travailleurs et la classe moyenne, sur le chemin du rétablissement de la démocratie, de la prospérité partagé tout en s’opposent aux intérêts boulimique de l’oligarchie financière.
    https://www.upr.fr/wp-content/uploads/docs/Programme%20Presidentiel%20-%20Livret%20V10.pdf
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