Les LR confirment la résistance face au Front national
L’année 2017 signe la recomposition des partis politiques avec deux processus distincts, la perte accompagnée de dissolution de l’identité politique et l’affirmation de l’identité politique. Les partis sont parfois désemparés lorsqu’il leur faut fixer une ligne. La tâche n’est pas facile car une ligne politique établie sur des convictions profondes suppose de respecter ce qu’on nomme l’ADN du parti au risque d’être trop précis, ce qui réduit la base électorale. Les partis sont alors inclinés à rendre plus large la ligne politique, au risque de pratiquer un flou artistique idéologique. Mais nul besoin de faire des efforts en ce sens, les personnalités se chargent bien souvent de mettre une touche singulière en façonnant des courants. Il faut alors trouver l’homme de la situation pour faire la synthèse. C’est ce que fit François Hollande pendant des années au PS.
Les partis ont beau avoir un ADN s’exprimant en divers courants, le monde change et déstabilise les formations politiques qui doivent réajuster leur ligne idéologique et programmatique sans perdre leur identité. L’instabilité financière de 2008, la montée en puissance de l’Etat islamique et du terrorisme, la globalisation numérique, économique, médiatique, le Brexit et Trump à la Maison blanche… tous ces ingrédients ont fracassé les lignes, celle du PS et des LR, alors qu’à gauche, Mélenchon s’est radicalisé comme l’est également le FN. Le jeu politique de 2017 a affaibli pour ne pas dire anéanti le PS alors que les LR ont été bien secoués.
Un événement important s’est produit depuis le premier tour de la présidentielle. C’est la détermination des LR à refuser non seulement toute alliance avec le FN mais à s’impliquer activement dans le retrait lorsque le FN est en passe de faire élire un député. Cette ligne a été appliquée pour le second tour avec les appels de la plupart des lieutenants LR pour un vote Macron. Cette ligne vient d’être réaffirmée par François Baroin pour les législatives. Fini le temps des hésitations avec le ni ni pour ne pas se soumettre à l’impératif du front républicain.
Cette mise au point est due à deux ressorts. D’une part le flottement et la recomposition politique au centre. Le front républicain est maintenant libéré de la hantise ancrée depuis Mitterrand, celle de favoriser l’adversaire historique des LR que représente le PS maintenant presque balayé. Le second ressort relève de l’ADN des LR et d’une sorte d’urgence à afficher une détermination face à un FN qui maintenant, est devenu une force contre laquelle on résiste, comme on résista dans un tout autre contexte en 40. Le FN est devenu un danger, une menace, pas tant avec ses positions contre les immigrés que par ses intentions anti-européennes. Le FN représente un double épouvantail, celui du populisme incarné par Trump et celui de l’anti-européisme qui s’est manifesté par la grosse bêtise du Brexit.
Résistance ! Moi je dis, bravo les LR même s’ils ne représentent pas ma famille politique. Quant à Mélenchon, sa résistance est bien tiède et nous rappelle qu’à une certaine période de l’histoire, une certaine gauche était en délicatesse au moment du pacte germano-soviétique.