mercredi 9 février 2011 - par Ronny

Quels buts à la révision générale des politiques publiques ?

Lancée voilà plus de 2 ans, la révision générale des politiques publiques (RGPP) nous est officiellement présentée comme la bonne façon de répondre aux besoins des usagers, d’améliorer le fonctionnement des services, et surtout de participer un effort important de redressement des finances publiques (1). Derrière ces objectifs auxquelles tout citoyen normalement constitué ne peut qu’adhérer, la multiplication des dysfonctionnements administratifs qui semble en résulter, fait que nous devons nous poser la question du véritable but poursuivi par cette politique.

Le cas typique de la direction générale des finances publiques

Une des motivations la mise en place de la RGPP a été, dans bon nombre de secteurs, de permettre à nos concitoyens d’accéder aux informations et aux services de la fonction publique au travers d’un guichet unique. C’est ce souhait qui a été mise en avant lors de la fusion de la direction générale des impôts (DGI) et de la direction générale de la comptabilité publique (DGCP) pour former la direction générale des finances publiques (DGFIP), avec en toile de fond la règle générale du remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Une des conséquences de ce non remplacement et de la fusion, a été cependant la dégradation des conditions d’accueil du public et des conditions de travail des personnels, à un point tel qu’un rapport récent évoquait le syndrome « France Telecom » à la DGFIP « La mise en place de nouvelles structures dans de nouveaux espaces ou dans des espaces réaménagés (la question de l’ergonomie) n’a pas empêché des difficultés dans la mise en place des accueils du public, en dépit du fonctionnement d’une cellule nationale d’écoute sur les SIP destinée aux cadres en questionnement. Et la pauvreté de certains accueils des particuliers a provoqué de fortes tensions sur le terrain » (2). Rédigé sous la direction de Gilles Carrez (UMP), ce rapport se félicite du non respect de la règle de non remplacement, puisque de nombreux services ont perdu 2 fonctionnaires sur 3 environ, soit plus de 10 000 postes supprimés, essentiellement parmi les agents d’exécution (catégorie C), ce qui représente une « économie » de 120 millions d’euros / an. Cette économie est cependant toute théorique car pour compenser la perte des emplois de catégorie C, les plus souvent maintenant « externalisés », il a fallu embaucher le personnel de gestion et de contrôle des catégories supérieures, A voire A+, portant l’économie réelle à moins de 60 millions d’euros /an. Une autre dégradation de la qualité du service passe inaperçue du public ; elle a cependant été pointée par la Cour des Comptes qui dénonce le fait que priorité ait été donnée « aux objectifs de rendement (nombre de contrôles et montants à recouvrer) orientant ainsi les contrôles vers les dossiers les plus faciles et délaissant les dossiers plus complexes qui obligent à des enquêtes longues. Cette orientation a pour effet de rendre la couverture des contrôles inégale sur certaines catégories de contribuables et de dispositifs fiscaux et sur certaines zones géographiques ». Entendez par là qu’il devient beaucoup plus difficile de mener des contrôles sur l’évasion fiscale réalisée par exemple par de grandes entreprises multinationales, voire même par des particuliers aux revenus très élevés, à même de profiter des conseils de nombreuses officines spécialisées sur cette question…

Dysfonctionnements à tous les étages

Ce constat fait pour la DGFIP vaut également pour d’autres services publics, comme la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dont la « réorganisation » place ce service sous l’autorité préfectorale. Comme l’écrivait Alain Bazot, président de l’UFC Que Choisir ? « Alors que les entreprises contrôlées par les DDCRF font partie de groupements ou de réseaux qui obéissent à des pratiques dépassant le cadre strictement local, comment admettre que le contrôle soit lui limité au niveau départemental ? La régulation des marchés a ainsi besoin d’être organisée nationalement et parfaitement coordonnée sur tout le territoire » (3). On pourra donc raisonnablement questionner la réactivité de cette nouvelle structure lors des crises sanitaires semblables à celles que nous avons connues au cours des dernières années, et qui ne manqueront pas de se reproduire, et ce d’autant plus que les préfets auront à arbitrer entre les intérêts des consommateurs et ceux d’industriels fort influents au niveau local voire national. De plus, les réductions de personnels font que les dossiers ne cessent de s'accumuler : 70 000plaintes en 2006, 110.000 plaintes en 20076. Pourtant, les effectifs de l'organisation, comme ceux de la fonction publique, ne cessent de fondre : De 3735 en 2002, ils sont tombés à 3390 en 2008, dont environ 2500 enquêteurs de terrain, et moins de 3200 actuellement. Contactés, certains contrôleurs et inspecteurs avouent renvoyer de nombreux plaignants sur des associations de consommateurs, et choisir les dossiers qu’ils suivent en fonction de leur rentabilité, c’est à dire de la facilité et de la rapidité à les traiter.

On pourrait également questionner la logique d’appliquer la RGPP à l’hôpital public. Cependant, le secteur dans lequel cette réforme est certainement la plus drastique et la plus incompréhensible reste sans doute l’éducation nationale, surtout lorsque l’on relit les motivations « officielles » de cette révision, à savoir l’amélioration de la réussite scolaire (diviser par 3 le nombre d’élèves en échec), le développement de nouveaux services d’accompagnement des élèves du primaire jusqu’au supérieur, et la modernisation de la « gestion des enseignants, afin d’améliorer les modalités de leur recrutement et de leur formation » (4). Or que constate-t-on depuis trois ans ? D’abord la disparition d’un nombre très inquiétant de professeurs, estimé aujourd’hui à 40 000 environ. Une de ses conséquences de ces suppressions est la difficulté, observée de la maternelle jusqu’au secondaire, de remplacer un professeur malade ou en formation, et l’apparition de situations ubuesques où l’on demande à un professeur de lettres de remplacer un professeur d’allemand (5). Dans un système dans lequel on refuse de voir les difficultés que créent les suppressions de postes, comment s’étonner de l’absurdité des propos de M. le ministre Luc Chatel, qui n’ pas hésité à proposer de remplacer les professeurs absents par des étudiants ou par des retraités ! Des parents exaspérés ont d’ailleurs à plusieurs reprises attaqué en justice le rectorat - donc l’État - pour manquement à ses obligations. Par ailleurs, la diminution du nombre de professeurs conduit inévitablement à un sur-remplissage des classes. Comme il est difficile d’ajouter des élèves dans des classes en comportant déjà de 31 à 35, les cibles actuelles sont les anciennes zones d’éducation prioritaire (ZEP) dont les écoles bénéficiaient de classe à effectifs réduits. On a ainsi brutalement supprimé plusieurs de ces ZEP, y compris dans des quartiers peu favorisés. Bien que certaines aient été remplacées par des RRS (Réseau Réussite Scolaire) et des RAR (Réseau Ambition Réussite), nous disposons pour le moment d’aucun recul sur leur fonctionnement et sur les moyens réels qui leur seront attribués. Derrière les mots bien ronflants d’ambition et de réussite, ne nous leurrons pas, c’est la compensation des suppressions de postes d’enseignants qui est en cause. Ces suppressions ont par ailleurs conduit à des révisions drastiques des enseignements fournis avec la disparition pure et simple d’options au niveau des premières et terminales de nombreux lycées, obligeant les élèves des trajets domicile-école toujours plus longs. On notera, dans la même veine, la disparition d’enseignements tels celui de la physique dans les sections STI, et celui de l’histoire et de la géographie en terminale. Ces diminutions de postes ne sont pas étrangères non plus au fait que de nombreuses maternelles n’acceptent plus maintenant les enfants les plus jeunes dans leurs classes. Il est vrai que ce problème n’est probablement pas le premier souci de certains ministres qui jugeaient les enseignantes de maternelle tout juste bonnes « à changer les couches des enfants » (6). Quant à l’amélioration du suivi des élèves évoqués plus haut, il suffit de rappeler la diminution importante des postes d’infirmiers dans les établissements scolaires, et la suppression des RASED (7) pour mesurer le décalage entre le discours et les actes de l’actuel gouvernement. Enfin l’amélioration annoncée de la formation des enseignants ne résiste pas une seconde à l’examen de la situation de la rentrée 2010, où plus de 10 000 jeunes « professeurs » ont été placés sans aucune formation pédagogique face à leurs élèves. En face de nous cela, M. le ministre Luc Chatel déclare très cyniquement « Les nouveaux enseignants stagiaires ne sont pas laissés seuls, sans recours, face à leurs élèves : ils disposent de vidéos leur apprenant le métier  ». Plusieurs officines privées ont d’ailleurs bien perçu tout l’avantage qu’elles pouvaient tirer de cette situation en contactant systématiquement nombre de jeunes professeurs sans formation pour leur offrir des stages, bien entendu payants !

Le faux argument des économies budgétaires

L’argument choc mis en avant pour justifier la RGPP est bien entendu l’argument budgétaire. Cet argument ne résiste malheureusement pas un examen quelque peu poussé. On a ainsi vu, dans le cas de la DGFIP cité plus haut, que les suppressions de postes des catégories C et les externalisations qui ont suivi ont conduit à la nécessité d’embaucher des fonctionnaires de catégorie A voir A+. De même, si l’on calcule « l’économie budgétaire » réalisé par la suppression de 40 000 postes de professeurs, on arrive au chiffre d’environ 2 milliards d’euros. Cette somme n’est certes pas anodine, mais elle correspond en fait au seul montant des cadeaux fiscaux faits au secteur de la restauration, qui avait promis des embauches importantes de personnel en compensation. Celles-ci se font toujours attendre ! En utilisant le même mode de calcul, fondé sur le salaire et charge moyenne de la fonction publique d’État, la suppression d’un million de fonctionnaires correspondrait par an à une « économie de 50 milliards d’euros, soit à peu près le montant annuel estimé de la fraude fiscale que la RGPP permet de moins en moins de combattre !

Par ailleurs, ces allégements budgétaires n’ont d’intérêt pour le citoyen que s’ils conduisent à une stagnation ou à une diminution des dépenses qu’ils entraînent. Dans le cas de la RGPP, rien n’est moins sûr. Nous pouvons peut-être espérer une stagnation de la pression fiscale sur les particuliers, mais nous devons prendre en considération les coûts induits par la disparition des services publics liés à la mise en place de RGPP. L’exemple plus flagrant est certainement celui de l’hôpital public, où les restrictions de personnel ont conduit de nombreux services au bord de l’effondrement. Il faut ainsi, en région parisienne, plus de trois mois pour accéder à une consultation de pneumologie ou de cardiologie, au moins autant d’ophtalmologie, et plus de six mois pour accéder à une consultation d’hépatologie les deux hôpitaux spécialisés de ce domaine. Dans ce contexte, les personnes qui le pourront auront recours aux services d’hôpitaux privés, ou s’adresseront « au secteur privé des hôpitaux publics », pour obtenir beaucoup plus rapidement une consultation, mais à condition de dépenser beaucoup plus. 

Une volonté de désorganiser la fonction publique

Au vu de ce qui précède, il est nécessaire de se demander si la motivation réelle de RGPP n’est pas de désorganiser le fonctionnement du secteur public tout entier, afin, à terme, de justifier son remplacement par des structures privées. Ce a été décrit ci-dessus pour les hôpitaux est aussi vrai pour l’enseignement ou la tentation d’inscrire son ou ses enfants dans le secteur privé, en regard des dysfonctionnements du secteur public que les réformes étouffent, pourrait devenir forte pour les familles qui en ont les moyens. Cette vision des objectifs de la RGPP cadre parfaitement avec de nombreuses directives européennes, qui ont pour seule finalité d’ouvrir à la concurrence l’intégralité́ des services publics, sociaux et locaux. La RGPP vise donc à favoriser l’abandon de la gestion publique de nombreux secteurs d’activité, en particulier de ceux qui possèdent une dimension sociale telle l’éducation, la recherche, où la santé. Cet abandon vient à la suite de l’abandon d’autres secteurs pour lesquels une puissance publique forte était garante du bon fonctionnement à un coût modéré, tels la production et la distribution d’électricité ou le transport ferroviaire. On voit dans le cadre de la SNCF et de RFF tous les dégâts qu’a engendrés la semi-privatisation du secteur et la gestion strictement financière de ce qui aurait dû rester un service public.

Il serait faux de croire que cette privatisation ne pourrait concerner à terme les fonctions régaliennes de l’État. Le ras-le-bol actuel de la magistrature est à cet égard assez symptomatique du désengagement de ce secteur des gouvernements qui se sont succédé depuis 10 ans. Ce désengagement ne conduira pas à une privatisation de l’activité judiciaire, mais pourrait conduire à celle du système pénitentiaire. Par ailleurs, il sert les intérêts d’un gouvernement tel que celui de M. François Fillon, permettant au premier ministre et au Chef de l’État de désigner à la vindicte populaire des boucs émissaires (en l’occurrence les magistrats), et de justifier la mise en place régulière de nouvelles mesures « sécuritaires », sans à en avoir à évaluer leurs coûts, leur efficacité, ou leurs conséquences. 

Ce qui est vrai du secteur judiciaire n’avait peut-être pas de la police et de gendarmerie dont les effectifs ont été ramenés au niveau de 2002 au début 2010, et devrait être ramenés au niveau de 1993 en 2013 ! Ces décisions, qui désorganisent fortement les services, ne permettent pas de comprendre comment on peut mieux lutter contre la délinquance. Dans ce contexte, il n’est pas anormal de constater que certains quartiers de grandes villes, à l’étranger essentiellement mais depuis peu également en France, fonctionnent comme des quartiers fermés et gardés par leurs propres services de sécurité privés (8). De même, les maires et conseils municipaux de petites communes de secteurs ruraux et périurbains se voient dans l’obligation d’assurer la mise en place de leur propre police de proximité, avec un coût non négligeable sur l’imposition locale.

Enfin, et bien qu’anecdotique, la mésaventure arrivée à un habitant de la commune de l’auteur est symptomatique de l’abandon de certaines fonctions régaliennes de l’État. Suite à une demande de renouvellement de carte grise, cette personne à contacté les services de la sous-préfecture dont elle dépend. Ceux-ci ne sont plus ouverts que quatre demies-journées par semaine et annoncent des temps d’attente de 3h00 en moyenne pour l’établissement de ce document. Désireux d’éviter cette attente, notre quidam a contacté la préfecture de ce département, où le service concerné l’a renvoyé sur « allo, service public » pour les informations, et sur deux sites Internet d’entreprises privées pour la confection de la nouvelle carte grise ! Nous sommes donc bien confrontés à une volonté établie de désorganisation et de privatisation et de privatisation des services, y compris de certains secteurs relevant des fonctions régaliennes de l’État. Pour ceux qui ne croiraient pas à cet état de fait, il suffit de rappeler les propos cyniques de M. Renaud Dutreil, qui affirmait dès 2004 : « Le problème que nous avons en France, c’est que les gens sont contents des services publics. L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d’une crise majeure  »… On ne saurait être plus explicite !

 

Références

(1) Voir : http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/index.php

(2) Rapport de M Gilles Carrez de la commission financière de l’assemblée nationale sur la DGFIP

(3) http://www.alain-bazot.fr/index.php/rgpp-appliquee-a-la-dgccrf-un-retour-aux-prefets-de-l-empire-prejudiciable-a-l-interet-des-consommateurs/

(4) http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/index.php?id=52&tx_ttnews[tt_news]=497&tx_ttnews[backPid]=33&cHash=383a125201

(5) http://www.lemonde.fr/societe/article_interactif/2010/03/10/le-casse-tete-du-remplacement-des-professeurs-absents_1317405_3224.html

(6) http://www.rue89.com/2008/09/15/darcos-les-profs-de-maternelle-ne-changent-que-les-couches

(7) http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/CommentLChatelvareduirepostes.aspx

(8) http://www.challenges.fr/magazine/0132-015914/



13 réactions


  • Romain Desbois 9 février 2011 12:04

    Pour pouvoir justifier la privatisation , il faut faire en sorte que cela marche de plus en plus mal.
    Ca passe mieux dans l’esprit du peuple.

    Tiens puisqu’il faut faire des économies, on pourrait commencer par supprimer les « voyages de courtoisie » dont on nous dit qu’ils sont courants.


    • Nanar M Nanar M 9 février 2011 12:39

      Tu m’étonnes, on a compris la stratégie de ces bandits, on réduit les moyens pour pouvoir dire ensuite, voyez comme ça marche mal.


    • Cocasse cocasse 9 février 2011 13:14

      Effectivement, le tout appuyé depuis des décennies par des titres récurrents dans la presse de marché « les fonctionnaires, ces nantis, ces privilégiés, ces feignants, ces gaspilleurs » et tralalilala.


  • sdzdz 9 février 2011 13:07

    On sait depuis 2005 que Sarkozy se nourrit du chaos... comme le restant de la classe politique à des degrés divers. Ils sont sur des enjeux de fric et de pouvoir, rien d’autre ! A l’ IRC nous l’avons démontré pour tout ce qui touche aux questions de sécurité, portant là aussi sur des missions régaliennes, démontrant ce que sont les tenants et les aboutissants de cette politique.

    Mais beaucoup de nos concitoyens n’ont pas d’esprit de synthèse, encore moins de culture stratégique... Ils n’ont plus guère d’influx nerveux à la hauteur des enjeux (pour l’instant), merci aux système redistributifs (de corruption, d’avilissement) qui les ont désarmés... Car contrairement à ce que vous dîtes, l’enjeu n’est pas seulement de privatiser en mettant le pays en coupe règlée, l’enjeu est géostratégique : bâtir un système à vocation impérialiste sur lequel les peuples n’auront plus prise, quitte à laisser quelques paravents en place pour que ceux-ci ne comprennent rien (enfumage, opacité de règle ! le « care » de Aubry). En ce sens, l’UMP n’est fondamentalement pas « de droite »... le PS et les verts ne valent guère mieux à « gauche »... Bayrou et le« Modem ont échoué sur cette seule ambigüité-là, car comment prétendre organiser une troisième voie » quand on s’aligne (sur l’Union européenne) !?! On ne le peut tout simplement pas !

    cf blog IRC, pour ceux qui veulent mener un combat autrement que par le verbe, car il y a urgence !
    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com


  • ZEN ZEN 9 février 2011 13:17

    "Deux ans après son lancement, la révision générale des politiques publiques est en cours et les réformes décidées en 2007 et 2008 progressent conformément aux attentes...." (Baroin)

    Tout à fait !
    Maintenant qu’on a réduit les moyens , segmenté tout ce qui pouvait l’être, f... le bordel...on est prêt pour la privatisation
    L’ecole aussi est bradée
    Certains appellent ça le désordre créateur...


    • Radix Radix 9 février 2011 20:09

      Bonsoir Zen

      « Certains appellent ça le désordre créateur... » d’autres l’appelle la théorie du chaos !

      Mettez un maximum de désordres dans une société jusqu’au point où tout le monde aura peur du lendemain et, un jour, le peuple est totalement prêt a accepter : « la solution » à tous ses problèmes !

      Le but de la RGPP est exactement cela !

      Radix


  • non667 9 février 2011 14:10

    O K +++
    historique pour les jeunes :

    sous Raymond BARRE donc avant 1981 deux ex extrême- droites(longuet et madelin ) avaient commis un rapport secret révélé par le canard qui prévoyait de privatiser et de ramener a 500 000 ! le nombre de fonctionnaires (devant l’énormité du chiffre j’avais compris abaisser de 500000 ! le nombre de fonctionnaires , mais non ! )
    ce rapport est resté dans un tiroir sous Raymond Barre donc théoriquement enterré sous la gauche qui à suivi ! on en à plus entendu parlé !
    avec le temps j’ai vu et compris sa mise en place .
    pour faire court :

    - déjà existant les concessions :distribution de l’eau à la générale et la lyonnaise ( la SADE pour les municipalités communistes ),pompes funèbres ,autoroutes,...

    - tout service public peut être structuré globalement ou par partie (les PTT devenant la poste totalement indépendante des téléphones )en vue de la privatisation

    la préparation physique et comptable étant généralement faite par la gauche ( en 85-86 la gauche au pouvoir a essayé de faire passer l’autonomie des lycées (recrutement des prof ,bac spécifiques ..etc ..)heureusement mise en échec par les trotskistes infiltrés dans F.O. ), la loi et l’application par la droite .

    puis apparaissant comme ligne budgétaire de l’état , de la régions....etc
    cette ligne devient un cahier des charges puis un marché public soumis a appel d’offre et attribué au plus copain (qui doit cotiser au partis politiques susceptibles d’arriver au pouvoir -exemple mery et sa cassette pas lue par dsk ! en gros tout les partis sauf le fn )
     de fonctionnaire il ne reste que quelques inspecteurs des travaux finis / /commissaires au comptes

    les élus votent 
    autres systèmes ;

    - des services sociaux (éducateurs , assistance sociales... ) sont confiés à des associations loi de 1901 émargent au budget public et ne sont pas fonctionnaires

    - contractuel ,...

    - émission de monnaie réservé au banques depuis 1973 !
    mais le pire ,le pire c’est la résolution des problèmes du peuple qui sont du ressort du gouvernement et qui sont confiés 
    AUX RESTOS DU CŒUR soit disant provisoirement mais ayant tendance a se perpétuer et à s’amplifier

    et même à se généraliser téléton ,cancers ,M.S.F. et autres O.N.G.


     le mondialo-libéralisme se met en place par 2 tactiques :

    -sabotages insidieux du service public par des désorganisations (restructuration, redéploiement ,mouvement arbitraire du personnel ,....etc .après

    qui veut noyer son chien l’accuse de la rage

    - division /opposition des français privé contre public


    NE CÉDONS PAS A CETTE MANŒUVRE MONDIALO-LIBERO-CAPITALISTE  ! . RESTONS UNIS


  • Robert GIL ROBERT GIL 9 février 2011 16:50

    En vrac, cette réforme doit permettre la concentration des universités et des établissements de recherche, la fusion des hôpitaux ou des administrations, l’éclatement des services et la précarisation de l’emploi pour les catégories les plus vulnérables par une loi dite de mobilité. C’est la fin de l’indépendance de la fonction publique, et l’arrivée d’ un État affairiste strictement au service du capital. Pour en savoir encore plus :

    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/02/qui-connait-la-rgpp/


  • ddacoudre ddacoudre 9 février 2011 19:32

    bonjour ronny

    nous sommes seulement dans un remaniement dogmatique, qu’est le passage de tout ce qui est possible au privé. ensuite le reste n’est que stratégie pour faire réclamer par la population ou accepter par elle ces modifications en mettant l’accent sur les dysfonctionnement car il y en a toujours, même dans le privé.
     dans tous les domaines ce gouvernement procède de cette manière.Stratégies de Manipulation.
    ddacoudre.over-blog.com .
    cordialement.


  • Fiers du service public Fiers du service public 9 février 2011 23:24

    Cette article quoi que long est très bien argumenté ! On pourrait hélas citer de nombreux autres exemples de cette manipulation qu’est la RGPP...

    Il faut que les gens sachent ce qui se passe, sensibiliser autour de nous, et faire comprendre que les fonctionnaires sont des boucs émissaires... et le gros des citoyens de victimes.

    J’invite tous les gens de bonne volonté à témoigner sur http://www.fiers-du-service-public.fr et à rejoindre les 4600 personnes qui ont décidé d’afficher leur attachement au service public sur Facebook : http://www.facebook.com/fiers.du.service.public


  • Croa Croa 9 février 2011 23:55

    Au delà d’une ouverture aux privatisations - qui n’est pas fausse - c’est une lutte de pouvoirs qui est derrière ces sabordages. L’existence de nombreux états gêne l’oligarchie financière même si les « élites » représentant la plupart des nations sont déjà des fantoches. Les états sont donc poussés à se déstructurer avant de disparaître, ce qui est le but à long terme. La RGPP, qui concerne la France, s’inscrit dans ce mouvement général.


  • herodote herodote 10 février 2011 07:26

    Quand tu veux te débarrasser de ton chien, tu dis qu’il a la rage...


  • Dzan 10 février 2011 12:00

    Et pendant ce temps-là
    Et depuis, il y a MAM et Fillon.

    "Ce matin, je vais vous parler théâtre.
    > > > > > > > > > Il y a en ce moment à Paris une pièce de boulevard extraordinaire !!! Ça s’appelle « Panique à l’Élysée », l’action se déroule de nos jours, et l’auteur a imaginé un gouvernement totalement corrompu, pourri jusqu’à la moelle. Alors tout est exagéré évidemment,
    > > > > > > > > > c’est le principe du vaudeville, on grossit le trait, pour provoquer le rire.

    > > > > > > > > > Alors là où l’idée est géniale, c’est que ça se passe en période de crise, le pays est en récession, y’a des milliers de chômeurs, le premier ministre demande au peuple de se serrer la ceinture… Et à côté de tout ça, tous les ministres et secrétaires d’état se gavent comme des porcs sans le moindre état d’âme.

    > > > > > > > > > Il y a un côté « les Nouveaux Monstres » de Dino Risi.
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > Par exemple vous avez un secrétaire d’État, un certain Mr BLANC : Il s’offre 12000 € de cigares, tous les mois il envoie son chauffeur les acheter et c’est le contribuable qui paye ! Et quand il sent qu’il va se faire gauler, parce qu’un journal satirique va sortir l’affaire, il rembourse 3000 €, c’est une vraie crapule !
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > Vous en avez un autre, JOYANDET, comme ça lui casse les pieds de prendre un avion de ligne comme un vulgaire plouc, il loue un jet privé, 116500 € l’aller-retour ; Hi hi hi, il s’en fout, c’est pas son fric ! Et le plus drôle – ahhhh, les personnages sont d’un cynisme absolu !

    > > > > > > > > > – c’est qu’il y va pour animer une conférence sur la reconstruction d’Haïti ! Alors vous me direz, en matière de reconstruction, il en connaît un rayon, parce que y’a un moment, dans
    la pièce, où il truque un permis de construire pour agrandir sa villa dans une zone hyper protégée.
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > Comme les gars sont jamais punis, jamais renvoyés, à chaque fois qu’ils se font gauler, 2 mois plus tard, ils recommencent, ils sont persuadés d’être intouchables ! Leur chef, alors leur chef, il laisse faire, c’est un petit nerveux, qui a des problèmes de couple, il vit avec un ancien mannequin plus ou moins chanteuse…
    Il ne pense qu’à sa réélection !
    > > > > > > > > > Alors ce qui est génial, c’est qu’il y en a pas un pour sauver l’autre ! Même ceux qui ont l’air purs au début, investis d’une mission, tu t’aperçois qu’ils sont pourris !
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > A un moment vous avez une mademoiselle BOUTIN qui arrive. Alors elle c’est la bonne fille, c’est la rondeur comique, et pis elle a un p’tit côté catho, petite sœur des pauvres. Tu t’dis : bon, c’est l’honnêteté sur Terre, jamais elle détournera un centime, et paf, tu découvres qu’elle est payée 9500 € pour réfléchir ! Alors vers la fin y’a un gars qui lui dit  :
    "Mme Boutin, heureusement que vous n’fumez pas pour réfléchir ! Avec 9500 € par mois, vous ne pourriez jamais vous offrir 12000 € de cigares comme M. Blanc".
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > Ah ah ah, oh, eh, on rigole vachement !!! Non, c’est très très bien vu cette pièce, parce que dans leur vie privée, les ministres, les secrétaires d’État, ils font exactement le contraire de ce pourquoi ils ont été nommés  !
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > Par exemple, le ministre de l’Intérieur, un certain BRICE, il fait des vannes racistes hyper lourdingues ! Alors qu’il devrait rassembler les communautés… La secrétaire d’État à la Ville , FADELA quelque chose, alors qu’elle doit résoudre le problème du logement en banlieue, elle file un appartement de fonction à sa famille !
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > Et tout est comme ça, hi hi, tout est comme ça !!!
    > > > > > > > > >  
    > > > > > > > > > A un moment vous avez un grand mec, sinistre, une tête de curé, Woerth qu’il s’appelle. Quand il était ministre du Budget, il a fait rentré sa femme au service d’une riche héritière pour gérer sa
    fiscalité, une Madame B… Et t’apprends qu’elle possède une île aux Seychelles, non déclarée aux impôts, et plusieurs comptes en Suisse !... Là, j’ai décroché… Non, j’ai décroché, c’était trop énorme.
    > > > > > > > > > Même un vaudeville faut que ça reste plausible !!! Vous pouvez pas avoir d’un côté un ministre du Budget qui dit  :
    "il faut rapatrier l’argent des français planqués en Suisse, j’ai une liste de 3000 noms, ceux qui s’dénoncent pas, ça va chier ! " et de l’autre côté sa propre femme qui gère l’argent suisse d’une riche contribuable française !!!…
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > C’est pas une pièce sur la Mafia !… On n’est pas chez Berlusconi !…

    > > > > > > > > > Sinon la grande force de cette pièce, son point fort, c’est que l’intrigue se passe pendant un Mondial de foot. Et notre équipe nationale est une allégorie du gouvernement : nulle, prétentieuse, hautaine, et je-m’en-foutiste ! C’est une équipe de privilégiés, ils ont une vie de rêve, des tas d’avantages, et au lieu de montrer l’exemple, d’être proches des gens, humains, ils se conduisent avec un cynisme et un dédain incroyables.
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > > C’est une pièce très noire.
    Très noire et qui fait froid dans le dos. Finalement c’est pas un vaudeville, c’est une tragédie …"
    > > > > > > > > > 
    > > > > > > > > >       Stéphane Guillon


Réagir